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E165 Encre et préjugés : le tatouage en France

2025/2/26
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AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
H
Hugo
I
Ingrid
Topics
Ingrid: 我认为纹身是一种非常有趣的文化现象,它在法国的历史和演变过程值得探讨。从最初的禁忌到如今的广泛接受,纹身反映了法国社会观念的转变。纹身也并非只是简单的装饰,它可以承载个人记忆、情感和信仰,成为个人身份认同的一部分。 在法国,纹身曾经被视为边缘群体的象征,与社会底层、反叛文化联系在一起。然而,随着时间的推移,纹身逐渐被大众接受,并成为一种时尚潮流。这其中,媒体、名人和亚文化群体的推动作用不可忽视。 纹身在不同社会阶层中的普及程度也存在差异,高社会经济地位人群的纹身比例相对较低,这可能与社会规范和职业要求有关。 此外,纹身也体现了性别差异,女性纹身者的比例正在不断增加,这反映了社会对女性自我表达的包容度提高。 总而言之,法国的纹身文化是一个充满活力和变化的领域,它不仅反映了社会观念的变迁,也体现了个人对自我表达和文化认同的追求。 Hugo: 我同意Ingrid的观点,法国的纹身文化确实经历了从禁忌到潮流的转变。纹身在法国的历史可以追溯到很早以前,但长期以来,它都被视为一种社会标记,与罪犯、水手等边缘群体联系在一起。 直到20世纪70年代,随着纹身艺术家Bruno Cuzzicolli的努力,纹身才逐渐合法化并走向大众。 纹身风格也随着时间的推移而演变,从早期的部落风格、中国元素等,到如今的个性化定制,这反映了人们对自我表达的追求。 然而,纹身在法国的社会接受度仍然存在差异,不同社会阶层、年龄段和政治立场的人群对纹身的态度也不尽相同。 纹身也并非没有风险,选择纹身需要谨慎考虑,避免盲目跟风。 总的来说,法国的纹身文化是一个复杂而多样的现象,它既是社会变迁的反映,也是个人选择和自我表达的体现。

Deep Dive

Chapters
L'épisode commence par une introduction sur le tatouage, son histoire et sa perception en France, notamment le contraste entre la réputation conservatrice des Français et la popularité croissante des tatouages. Les animateurs, eux-mêmes tatoués, partagent leurs perspectives personnelles et promettent un mélange de témoignages et d'apprentissage.
  • Définition du tatouage.
  • Perception du style français comme conservateur.
  • Questionnement sur la popularité du tatouage en France.

Shownotes Transcript

Translations:
中文

Ancre et préjugés, le tatouage en France. Salut à toutes et à tous, salut Ingrid ! Salut Hugo, tu vas bien ? Ouais, ça va, et bonne année vu que c'est notre premier épisode en duo. Et oui, c'est vrai, c'est la première fois qu'on est tous les deux dans un épisode depuis ce début d'année, donc bonne année, même si on triche un peu parce qu'on s'est quand même déjà parlé depuis !

Oui, c'est vrai, c'est vrai. Et pour cette première conversation de l'année, on a choisi un sujet qui nous est cher ou en tout cas un sujet qui nous concerne, celui des tatouages.

Oui, c'est vrai, c'est un sujet qui est très intéressant, on va dire, culturellement. Mais au-delà de ça, nous, ça nous intéresse parce que c'est personnel, parce qu'on est nous-mêmes tatoués. Et donc, on a pu avoir des observations et des réflexions qui ne sont pas seulement extérieures. Mais voilà, ça va pouvoir être un sujet à la fois de témoignage tout en étant un sujet d'apprentissage.

Oui, alors c'est un mot assez universel donc j'imagine que si vous ne le connaissiez pas vous avez deviné de quoi il s'agit Un tatouage, c'est un dessin permanent qui est réalisé sur la peau en injectant de l'encre L'encre, ça s'écrit E-N-C-R-E de l'encre qu'on injecte sous l'épidermie en général en utilisant une aiguille

Et comme tu l'as dit, on est tous les deux tatoués mais vous vous demandez peut-être si on est représentatif des Français parce que c'est vrai que quand on pense aux Français,

On les imagine plutôt avec un style assez conservateur. C'est vrai qu'on connaît les Français pour leurs grandes marques de luxe comme Dior, Hermès, etc. Et ce sont des marques qui sont assez conservatrices, qui ne font pas d'expérimentations, qui ne sont pas très avant-gardistes, on pourrait dire, en matière de mode.

Alors évidemment, tous les Français ne s'habillent pas en Dior et en Hermès, ça se saurait. Mais voilà, vous vous demandez peut-être si la mode du tatouage est aussi arrivée en France.

Oui, parce que c'est vrai que c'est une mode qui a longtemps été réservée aux marginaux. On peut voir un peu ça comme quelque chose de rebelle. Et aujourd'hui, dans le monde, on en voit un peu sur tout le monde. Mais alors, est-ce que c'est le cas aussi en France ? On va s'intéresser à ça plus particulièrement dans cet épisode. On y va ? C'est parti ? Allez, c'est parti !

Alors pour commencer, on va faire un petit historique des tatouages. On va s'intéresser à l'histoire du tatouage. Bon, on ne va pas trop entrer dans les détails parce que c'est une histoire très riche. En fait, ça fait très longtemps que cette pratique existe et on en retrouve dans de nombreuses cultures, quasiment sur la planète entière.

Et c'est vrai qu'au cours de l'histoire, les peuples se sont tatoués pour différentes raisons. Des raisons qui pouvaient être esthétiques ou alors qui étaient liées à des rituels, des choses plutôt thérapeutiques. On pouvait aussi utiliser le tatouage pour essayer de se soigner. En tout cas, c'est ce que certaines cultures pensaient.

Mais d'un autre côté, le tatouage était aussi parfois utilisé comme une sorte de marquage social avec des objectifs plutôt punitifs pour marginaliser certaines personnes et pour montrer qu'elles étaient différentes des autres.

Oui, ça pouvait aussi montrer la classe sociale, par exemple, ou même dans un but spirituel. Certaines personnes qui avaient un rang dans la religion pouvaient avoir des tatouages. Donc voilà, c'était...

plein plein de raisons différentes et il y en avait vraiment partout dans le monde. On ne va pas faire toute la liste mais si on s'intéresse à l'archéologie, à ceux qui vont chercher par exemple les momies, les momies vous savez ces corps qui sont très très anciens et qui ont été conservés et qui permettent de nous raconter des choses sur l'histoire du monde, et bien on a trouvé des momies

tatoués partout dans le monde, que ce soit en Amérique du Sud, au Mexique, en Chine, mais aussi en Afrique et même beaucoup en Europe, en Eurasie, notamment du côté de la France. Donc voilà, c'est quelque chose qui existait absolument partout.

partout et qui était pratiquée de manière très différente mais qui existait. Mais en Europe, le tatouage est progressivement devenu quelque chose de tabou, notamment au 8e siècle. C'est une époque à laquelle le tatouage a presque complètement disparu parce qu'il a été interdit par le pape Adrien Ier.

À partir de ce moment-là, les tatouages ont été considérés comme des marques païennes. En Europe, en tout cas. C'est vrai que dans le monde, il y a plein de cultures qui ont continué et sans interruption qui ont pratiqué le tatouage pour plein de raisons différentes. Mais en Europe, il y a eu un arrêt assez brutal avec la chrétienté et au-delà de brutal, assez...

vraiment complet parce que c'était complètement interdit et notamment en France, enfin en France, dans la zone qui correspond à la France actuelle. Le royaume de France. Voilà. Charlemagne, un roi historique de notre région, a marqué l'interdiction du tatouage dans la loi civile en s'inspirant justement des préconisations de l'Église

Donc c'était vraiment illégal d'être tatoué. Oui, et donc les formes de tatouage qui sont restées au Moyen-Âge, c'était les tatouages utilisés pour punir ou pour marquer les personnes exclues de la société.

Et pour ça, on utilisait ce qu'on appelait une flétrissure, du verbe flétrir, qui était un marquage au fer rouge. Donc on chauffait un fer et on l'appliquait sur la peau d'une personne pour le marquer.

Et ça c'est une pratique, je ne sais pas si ça se fait toujours, mais ça a continué de se faire très longtemps aussi pour les animaux, pour marquer les animaux. Donc voilà, ça montre comme d'habitude le peu de considération qu'on a pour ces créatures.

Bref, et ces marquages, ils étaient souvent pratiqués en place publique. Donc voilà, le tatouage s'était vraiment utilisé pour distinguer les condamnés, les prostituées, les esclaves, etc. Bref, les personnes qui étaient considérées comme en marge de la société.

Donc voilà, le tatouage a été pendant longtemps quelque chose d'interdit ou d'utilisé comme une violente punition pour les damnés de la société jusqu'au 18ème siècle où

un groupe de personnes a redécouvert cet art, ce sont les marins. Les marins au XVIIIe siècle et en particulier ceux de l'expédition britannique de James Cook ont commencé à explorer la zone du Pacifique Sud, c'est-à-dire plus particulièrement la Polynésie, donc les îles Marquise, Tahiti...

Et là-bas, le tatouage est un art traditionnel qui est très marquant, qui est très visible. Et donc, ces marins, ils sont arrivés là-bas, ils ont été assez fascinés et ils ont commencé à leur tour à pouvoir utiliser cette technique. Oui, et d'ailleurs, le mot actuel tatouage vient d'un mot thaïtien. Alors, s'il y a des Thaïtiens qui nous écoutent,

Je vous prie de m'excuser pour mon accent, j'ai aucune idée de comment ça se prononce, mais je vais le prononcer. Voilà, tatao, je pense. Non, c'est t-a-t-a-u, un mot qui signifie marquer, dessiner ou frapper et qui est dérivé de l'expression ta-a-toisse.

Et la racine de ce mot, ça signifie « dessin » et « atois », ça signifie « esprit Dieu ». Donc il y a vraiment cet aspect spirituel qui est inscrit dans le mot même et qui témoigne de l'importance culturelle et spirituelle de cette pratique pour les Polynésiens. Donc ce sont les marins qui ont commencé à arborer des tatouages et c'est vrai que les marins minéraux

de rien, ils étaient quand même un peu marginalisés dans la société. Ce n'étaient pas les hommes les plus respectés, en tout cas les plus considérés comme étant moralement supérieurs, etc. Pendant un temps, le tâteau

tatouage est revenu dans la société, mais c'était soit les marins, soit aussi les anciens bagnards, donc ceux qui avaient dû faire des travaux forcés, les criminels, puisque dans certaines prisons, les criminels utilisaient, par exemple dans les prisons russes, le tatouage comme un mode de communication. Et puis après, il me semble qu'il y a eu aussi les soldats pendant la guerre mondiale qui ont pu utiliser le tatouage comme un signe d'appartenance et de solidarité. Donc voilà, il y a eu

pendant à peu près deux siècles, 18e, 19e, des hommes, que des hommes, qui ont repris un petit peu, avec plusieurs inspirations, cet art, cette manière de se marquer le corps pour différentes raisons. Oui, mais comme tu l'as dit, c'est resté quelque chose d'assez marginal, en tout cas jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle où tout a commencé à changer.

Et alors on arrive dans les années 70. Et là, dans les années 70, il commence à y avoir un tournant. On a notamment un homme qui va faire beaucoup la différence en France. Cet homme, c'est Bruno Cuzzicolli. Alors je dis peut-être mal son nom, mais peu importe, puisque a priori,

À cette époque, tout le monde disait mal son nom, donc ils préféraient se faire appeler soit Monsieur Bruno, soit Bruno de Pigalle. Et Bruno de Pigalle, c'était un artiste tatoueur qui, en fait, était le premier tatoueur légal de France.

Au début, il a commencé à tatouer, comme c'était le cas souvent, dans des coins un peu mal fréquentés. Par exemple, des hôtels de passe, c'est-à-dire des lieux de prostitution ou des cabarets, des lieux de spectacle un peu... Olé olé ! Voilà !

Et puis, petit à petit, il a commencé à se professionnaliser. C'est le premier tatoueur qui a commencé à utiliser du matériel stérile, qui a commencé à créer son laboratoire de tatouage où on pouvait aller avec toute la sécurité d'avoir un espace hygiénique.

Et donc il a pu comme ça, petit à petit, se faire reconnaître et déclarer son activité de manière légale. Et il reste encore jusqu'à aujourd'hui dans la communauté des tatoueurs une personne très respectée, puisqu'il a réussi à démocratiser. Et c'est vrai qu'il y a des vidéos d'archives dans lesquelles on voit des...

Des tas de personnes allaient le voir et c'est des personnes assez variées finalement. Et c'est assez intéressant de voir comment cet homme qui a l'air très respectable, très propre sur lui, a démocratisé cet art qui pourtant à l'époque était encore quelque chose de vu comme marginal.

Ouais, d'ailleurs lui-même n'avait aucun tatouage et il explique qu'il n'en a tout simplement jamais ressenti le besoin. Donc voilà, il a passé une bonne partie de sa vie à tatouer les autres mais lui ne s'est jamais tatoué. Donc ça c'était l'histoire de Bruno de Pigalle. Et oui, si vous ne le savez pas, Pigalle c'est un quartier qui se trouve dans le nord de Paris.

et qui a longtemps été un quartier assez olé olé comme je l'ai dit donc olé olé c'est une expression qu'on utilise pour dire que quelque chose a un caractère un peu sexuel donc c'est vrai que Pigalle c'était le quartier des cabarets des sex shops, de la prostitution et aujourd'hui c'est devenu un quartier très touristique donc il y a encore beaucoup de sex shops à Pigalle et quelques cabarets

Mais voilà, c'est plus le pigalle des années 60-70. Vous pouvez aller vous y promener sans aucun risque. Donc Bruno a été le premier tatoueur officiel en France à avoir son studio et à en faire une activité légale.

Et à cette même époque, donc dans les années 70 et 80, le tatouage a commencé aussi à arriver à travers différentes sous-cultures ou ce qu'on appelait aussi des tribus urbaines. Autrement dit, des groupes qui partageaient une culture commune comme par exemple les hippies, les punks, les bikers, etc. Donc pour ces groupes-là, le tatouage était un...

un moyen de revendiquer son appartenance à telle ou telle sous-culture et chacun avait ses codes, ses codes graphiques et se faire tatouer, ça permettait aussi de rentrer dans un groupe

Et ça permettait de rentrer dans un groupe souvent masculin. Il faut quand même le dire, il n'y a pas eu une évolution très importante au début en termes de genre. Ça restait une marque assez virile, donc qui montrait une certaine masculinité assez forte, qui montrait qu'on était un vrai bonhomme. Voilà.

Voilà, il y avait un peu ce truc des rockers. Et même dans la vidéo de Bruno, il le dit qu'il y a peut-être plus de 90% de ses clients qui sont des hommes.

Et ça a commencé à changer plus récemment avec plutôt à partir des années 90 seulement les médias type télé, MTV, les stars de la chanson pop, etc. qui ont commencé à pouvoir donner d'autres exemples et donc où les femmes aussi ont pu commencer à aussi s'intéresser à ça.

Oui, parce que c'est vrai que dans les années 70-80, c'était plutôt des groupes

Donc comme je l'ai dit, des sous-cultures qui étaient en général contre l'ordre établi, des groupes plutôt rebelles et qui voulaient faire la promotion d'un mode de vie ou de valeurs alternatives. Alors que dans les années 90, c'est devenu quelque chose de plus mainstream à travers, comme tu l'as dit, les artistes de pop, les célébrités, certains sportifs aussi,

Donc le tatouage a commencé à perdre son côté rebelle pour devenir quelque chose finalement d'assez commun.

Et ce qui fait qu'on a commencé à voir des dessins différents. À l'époque où c'était rebelle, on voyait des têtes de mort, on voyait des choses un peu qui font peur. Alors qu'ensuite, il y a eu d'autres modes. Dans les années 90, c'était beaucoup, par exemple, les tatouages tribaux, les tatouages d'inspiration polynésienne, japonaise.

Beaucoup de signes chinois aussi. Et il y avait un peu des catégories comme ça, des tatouages tout près et les gens se faisaient un peu les mêmes.

Tu te rappelles, il y avait beaucoup de personnes qui avaient des tatouages tribaux, donc des signes tribaux dans le dos. On voyait, nous, quand on était enfants, alors on était enfants, on ne pouvait pas imaginer en faire, donc on n'a pu que l'observer. Mais voilà, on voyait des personnes se pencher ou à la plage et c'était le bas du dos, signe tribal, c'était un grand classique.

Heureusement, en tout cas, moi je suis content de ne pas avoir pu en faire à l'époque parce que si j'avais eu l'âge, je pense que je me serais fait un tatouage tribal. Et c'est vrai que ça a été vraiment une mode pendant quelques années et je pense qu'il y a pas mal de personnes qui le regrettent maintenant parce que ce tatouage s'est très marqué d'une certaine époque. Et c'est pas forcément les tatouages les plus créatifs ou les plus jolis.

Parce qu'ensuite, avec l'essor du tatouage, le fait de se faire tatouer, ça ne suffisait plus à se différencier. Donc on a commencé à accorder de plus en plus d'importance à la personnalisation du tatouage. Au lieu de se faire faire un tatouage qui avait été imaginé par le tatoueur...

les gens ont commencé à vouloir apporter leur propre dessin ou à se faire faire des tatouages sur mesure, des tatouages qui pourraient refléter leur personnalité. Et donc ça, c'est quelque chose aussi qui différenciait le tatouage à cette époque des tatouages tout faits que les gens se faisaient dans les années 70-80.

Et puis ça a été permis aussi par l'essor des studios et des conventions dédiées au tatouage qui ont fait qu'il y a eu de plus en plus

d'artistes tatoueurs. Et en fait, il faut faire la différence entre des tatoueurs qui se contentent de reproduire des dessins parce qu'ils savent manier l'aiguille à tatouer et les vrais artistes qui, en fait, ont choisi le tatouage, le dessin sur la peau comme un vecteur pour partager leur art. Donc, petit à petit, on a eu de plus en plus accès

à ces artistes et donc la possibilité de dire plus que je veux ce dessin classique que j'ai déjà vu ailleurs, je veux que cet artiste qui a une très belle plume et qui a certaines valeurs, etc., tatoue quelque chose et donc ça donne lieu à des vraies conversations entre personnes qui veulent se faire tatouer et artistes

Et donc, c'est ce qu'on retrouve, par exemple, dans les conventions pour le tatouage. On peut aller de stand à stand, parler avec les artistes, voir quelles sont leurs philosophies et donc choisir aussi en fonction de ça.

Oui, et comme tu l'as dit, il y a eu un vrai essor, autrement dit une forte augmentation, un fort développement des conventions et aussi des salons de tatouage. On estime que dans les années 80 en France, il existait une vingtaine de salons de tatouage et aujourd'hui, il y en a plus de 4000.

Et moi, je l'ai vu aussi à Châteauroux, dans ma ville natale, parce que quand j'étais adolescent, j'ai le souvenir qu'il existait un studio de tatouage qui faisait aussi des piercings. Et d'ailleurs, des piercings, mais en français, on dit des piercings. Et

C'est vrai que c'était plus ça. Moi, je me souviens, quand j'étais au lycée, c'était plus les piercings qui étaient à la mode que les tatouages. Et maintenant, aujourd'hui, là, j'ai regardé sur Google Maps et il y a six studios de tatouage à Châteauroux, donc pour une ville de 40 000 habitants.

Ça montre bien que c'est devenu quelque chose de très accessible. Il n'y a plus besoin d'aller à Paris ou dans une très grande ville pour se faire tatouer. Maintenant, quasiment toutes les villes de taille moyenne, même les petites villes, ont au moins un studio de tatouage. Et donc forcément, puisque c'est banal, puisqu'il y en a partout, ça devient de plus en plus important.

acceptable socialement. En tout cas dans certains milieux c'est sûr que c'est complètement normal. Par exemple la classe ouvrière a tendance à avoir plus de tatouages.

et même dans les milieux où il y a un peu moins de personnes, c'est quand même pas vu comme une marque extrême, rebelle. Personne ne va dire « Oh là là, tu t'es fait un tatouage, mais mon Dieu, je n'ai jamais vu ça avant ! » Puisqu'on en voit partout et même les personnes qui peuvent ne pas aimer ça, elles

croisent forcément des studios, elles croisent forcément des personnes tatouées et voilà. Donc même quelqu'un à Châteauroux qui ne veut pas beaucoup s'ouvrir au monde, est obligé de voir des tatouages.

C'est vrai. Et avant, l'exemple de ça, c'est qu'avant à la plage, je me souviens quand j'étais petit, on remarquait les personnes qui étaient tatouées. On disait « Ah, regarde, il ou elle a un tatouage ». Et maintenant, on remarque peut-être plus les personnes qui n'en ont pas parce que c'est de moins en moins courant de voir des personnes sans tatouage.

Alors maintenant, on va voir dans une dernière partie quelle est la part des Français qui sont tatoués et qui sont les Français qui se font tatouer et surtout pourquoi ?

Qui sont les Français tatoués aujourd'hui ? Comme on le disait en introduction c'est vrai que les Français ont plutôt la réputation d'être assez conservateurs en matière de style mais comme on va le voir, ils ont vraiment adopté la mode du tatouage Par exemple, on a trouvé une étude qui date de 2018 et qui a été menée dans 17 pays différents où on a demandé aux gens s'ils étaient tatoués ou pas

Et dans ce classement, en France, on estime qu'il y a 36% de personnes qui sont tatouées. Alors, on va voir ensuite qu'en réalité, c'est un peu moins.

mais c'est par exemple au même niveau que des pays comme l'Allemagne ou le Brésil. Bon, le premier pays dans ce classement c'est l'Italie avec 48% et en deuxième on a la Suède 47% et les États-Unis 46%. Donc il n'y a pas un écart énorme et on voit qu'il y a quand même une part assez significative de Français qui sont tatoués.

Mais toi Ingrid, je pense que tu as trouvé une étude un peu plus précise que ça. Oui, moi j'ai trouvé une étude de 2024 et c'est les chiffres de l'IFOP.

L'IFOP, on en parle souvent ici, c'est quand même un centre d'études qui est très sérieux et qui recense beaucoup de choses sur la population française. Et donc, selon ces chiffres, il y a un Français sur quatre à peu près qui a un tatouage, donc c'est 22%. Et chez les 25-34 ans, qui est la catégorie la plus tatouée, c'est 42%.

Après, les chiffres, la différence peut s'expliquer parce que peut-être que dans l'étude que tu as trouvée, c'est des internautes, donc il n'y a peut-être pas des personnes très vieilles qui ont répondu. Donc, c'est quand même intéressant d'avoir la comparaison entre pays. Est-ce qu'on peut dire en France et par rapport à l'étude de l'IFOP ?

le plus intéressant c'est surtout l'évolution entre 2010 et 2024 puisque par exemple pour notre catégorie d'âge, la 25-34 ans on est passé en 14 ans de 20% à 42% de personnes tatouées donc ça a doublé, même plus que doublé. Donc

La conclusion, c'est qu'il y en a de plus en plus, qu'effectivement, plus on va regarder une catégorie d'âge qui est à la fois jeune,

mais quand même assez vieille pour avoir eu un peu d'expérience de vie, plus on va avoir de personnes tatouées et dans le temps, ça ne risque pas de baisser. A priori, c'est une tendance, de toute façon, quand les générations vont vieillir, qui va faire qu'un jour, assez rapidement, on va arriver à 50% des Français qui sont tatoués.

C'est vrai. Et l'étude dit aussi que la moitié des personnes tatouées ont fait leur premier tatouage avant 25 ans. Donc c'est vrai que c'était un phénomène qui touchait surtout les jeunes au départ, mais ces jeunes ont vieilli, ce qui explique que maintenant, même chez les personnes qui ont la trentaine ou la quarantaine, il y a une proportion de plus en plus importante de personnes qui sont tatouées. Oui.

Et toi, du coup, ton premier tatouage, tu l'as fait à quel âge ? Je pense que c'était mon anniversaire quasi de 27 ans, peut-être. Donc, je ne suis pas dans la statistique du tatouage avant 25 ans. J'ai attendu. J'ai peut-être voulu en faire avant, mais j'ai attendu d'avoir une vraie réflexion et puis aussi d'avoir les moyens de faire un tatouage de qualité, puisque

puisque j'en ai plusieurs, mais chacun de mes tatouages, j'ai choisi un tatoueur avec beaucoup d'attention et j'ai quand même mis un certain budget. Après, je les ai faits à l'étranger, donc c'était moins cher qu'en France. Mais du coup, je n'ai pas pris le premier truc, un peu le tout petit dessin de mauvaise qualité. Donc voilà, c'est pour ça que j'ai attendu. Et toi, tu avais quel âge ? Moi, j'avais 26 ou 27 ans, donc à peu près comme toi.

Je pense qu'on va reparler un peu plus tard des raisons pour lesquelles on s'est fait tatouer. Mais voilà, donc moi je fais partie de la moitié des Français qui ont fait leur premier tatouage après 25 ans. Ce qui est intéressant aussi au niveau de l'évolution du public, du profil des tatoués, c'est qu'il y a eu une véritable féminisation du tatouage.

Donc, comme tu l'as dit, jusque dans les années 80-90, le tatouage, c'était principalement un truc de mec. Et ensuite, la tendance s'est totalement inversée. Et aujourd'hui, statistiquement, il y a une majorité de femmes qui se font tatouer. Il y a plus de femmes qui se font tatouer que d'hommes.

Oui, donc c'est plutôt des femmes et aussi une autre statistique qu'on a, c'est que c'est plutôt des personnes qui votent pour les extrêmes, donc qui votent soit très à droite, extrême droite, soit très à gauche.

Après, c'est vrai que déjà, c'est assez léger la différence, mais que surtout, c'est parce que les personnes qui vont voter au centre Macron, c'est plutôt des CSP+, donc des personnes plus riches qui viennent de familles un peu plus classiques. Et donc, forcément, c'est des personnes aussi qui vont être un peu plus conservatrices et moins sauter le pas de se faire un tatouage.

Ouais, sauter le pas, une expression intéressante. Ça veut dire passer à l'action ou alors une chose qu'on avait peur de faire ou qu'on n'était pas sûr et on décide de franchir ce pas, de sauter le pas. Ici, c'est pas P-A-S, ce n'est pas la négation, mais c'est le pas, le fait de step en anglais. Donc voilà, sauter le pas.

Et c'est vrai, comme tu l'as expliqué, en fait, le tatouage, donc, c'est une pratique qui touche l'ensemble de la société. Monsieur et madame tout le monde, comme on pourrait dire. Donc, quand on dit monsieur et madame tout le monde, ça veut dire n'importe qui.

Ça concerne tous les milieux sociaux, mais beaucoup moins les CSP+. Donc quand on parle des CSP+, ce sont les personnes qui ont une très bonne situation économique, qui sont plutôt dans des métiers de cadre, donc de manager, de chef d'entreprise, etc.

C'est vrai que dans cette catégorie de la population, les gens se font un peu moins tatoués. Par exemple, si on compare avec les ouvriers, donc les ouvriers, les personnes qui font un travail manuel dans les usines, etc., il y a 37% de tatoués, plus d'un tiers des ouvriers sont tatoués, alors que pour les cadres, c'est la moitié, on est plutôt autour de 16%.

Et c'est à peu près la même différence quand on compare les niveaux de revenus ou alors les niveaux d'études. Plus les personnes gagnent d'argent, moins elles se font tatouer. Et plus elles sont diplômées, moins elles se font tatouer aussi. Et il peut y avoir plusieurs explications à ça. Déjà, on sait qu'il y a beaucoup d'influences...

sur les réseaux sociaux, l'influence de la télé-réalité, l'influence des footballeurs. On a beaucoup de modèles qui incitent à faire des tatouages qui sont plutôt des modèles, des références, des catégories sociales importantes.

inférieure, alors que peut-être les modèles des CSP+, n'arborent pas ces tatouages. Après aussi, il y a beaucoup plus de contrôle et de normes, par exemple, liées au travail ou liées à la famille dans les catégories sociales supérieures. Par exemple, ma grande sœur, elle est

Elle a beaucoup de fréquentations qui sont plutôt pareilles, cadres supérieurs, etc. Et je sais qu'elle a déjà parlé de faire des tatouages, elle a déjà eu des idées de tatouage. Quand elle voit les miens, elle est plutôt positive par rapport à ça. Mais de là à sauter le pas pour réutiliser cette expression, je pense que c'est un peu

Je pense que ça lui arrivera jamais parce que c'est quelque chose vu comme beaucoup trop disruptif et qui pourrait être jugé. Et je pense que quand on est dans un milieu où il y a beaucoup de jugement, faire quelque chose de définitif et qui peut être associé à une catégorie sociale inférieure, il faut beaucoup avoir de courage pour le faire.

Oui, parce que c'est vrai que justement avec cette banalisation du tatouage, notamment dans les milieux populaires,

De plus en plus souvent, on entend que le tatouage, c'est un truc de beauf. Beauf, B-E-A-U-F. J'avais fait une vidéo pour vous expliquer ce concept. Donc voilà, les beaufs, c'est un mot péjoratif pour désigner la culture des personnes, des milieux populaires qui seraient contraires au bon goût. Donc voilà,

On entend souvent dans les catégories supérieures que le tatouage, c'est encore une fois une marque sociale, finalement, une marque de marginalisation. Ce qui explique pourquoi on ne trouve pas la même proportion de tatoués en fonction des différents milieux sociaux. Mais alors, pourquoi on se fait tatouer ? À part pourquoi ?

copier les footballeurs. Ce n'est pas la seule raison et heureusement. Il peut y avoir plein de raisons. Ça peut être pour se souvenir d'un événement important. Ça peut être pour rendre hommage à une personne, à un animal de compagnie. Ça peut aussi être pour faire marquer son appartenance à un groupe, se différencier au contraire, exprimer sa personnalité.

Et ça peut aussi avoir tout simplement un côté purement esthétique pour décorer, mettre en valeur une partie de son corps. Oui, et ce qui est intéressant aussi, c'est que pour certaines personnes, c'est une forme de rite personnel. Encore une fois, comme tu l'as dit, pour marquer un événement, une période importante de sa vie. Par exemple, il y a beaucoup de jeunes qui attendent d'avoir 18 ans avec impatience pour pouvoir se faire tatouer sans avoir besoin de l'accord de leurs parents.

C'est un rite pour eux de passage à l'âge adulte.

Et il y a même des personnes pour lesquelles le tatouage a une dimension spirituelle. Ça, c'est assez intéressant parce que certains sociologues pensent que l'essor du tatouage va de pair avec le recul de l'influence de la religion catholique. Parce que comme tu l'as expliqué, le tatouage était très condamné dans la religion catholique et même dans les différentes religions chrétiennes.

Donc moins ces religions sont influentes, plus les gens peuvent avoir envie de se faire tatouer. Mais pour eux, ça a une dimension spirituelle, voire quasiment sacrée de se faire tatouer. Et d'ailleurs, on peut voir qu'il y a beaucoup de tatouages qui ont des motifs religieux, des scènes de la Bible, des scènes spirituelles.

D'ailleurs, il y a une tatoueuse que j'aime beaucoup, je ne sais pas si tu la connais, qui s'appelle Maud Dardot. Elle est très très populaire, elle ne fait que de grosses pièces. Donc quand on dit une pièce, c'est aussi pour parler d'un tatouage, qui prenne par exemple l'ensemble du corps ou alors tout le dos. Et elle, ses tatouages, s'inspirent beaucoup d'un illustrateur français du 19e siècle, Gustave Doré.

qui a d'ailleurs inspiré pas mal de tatoueurs parce qu'il avait toute une symbolique dans ses illustrations qui était assez gothique. Il a illustré notamment plusieurs romans de cette époque. Et voilà, c'est un illustrateur qui est très populaire parmi les tatoueurs. Et enfin, les raisons peuvent être...

entre guillemets médicales, où ça peut être une question de retrouver confiance en soi après certains événements de la vie. Notamment, il y a beaucoup cette pratique pour les femmes qui ont eu un cancer du sein. Quand on a eu un cancer du sein, parfois on doit faire une opération qui fait qu'après il faut avoir une reconstruction.

Et donc il y a tout un art autour de la reconstruction, soit de reproduction du sein et du mamelon

avec un tatouage, soit carrément de tout un dessin sur le torse. Il y a beaucoup ça de mettre des fleurs qui représentent un peu la renaissance après cette opération. Et donc voilà, il y a certaines tatoueuses qui sont notamment spécialisées sur ça et qui font pratiquement que ça. Et donc là, c'est un acte qui est assez beau et fort.

Bon et pour terminer, on va peut-être parler un peu de nos tatouages à nous. Alors toi, pourquoi tu as décidé de faire ton premier tatouage ? Qu'est-ce que ça a représenté pour toi ? Moi en général, pour tous mes tatouages, il y a deux choses. Il y a le côté esthétique.

parce que c'est bête, mais moi je ne porte pas de bijoux. Je ne peux pas porter de bijoux parce que j'ai des sensibilités sensorielles et que ça me gêne, je vais avoir tendance à les enlever, à les perdre, etc. Et je trouvais que du coup, l'idée d'un tatouage, c'était quelque chose qui allait être joli, choisi par moi et qui n'allait pas me gêner, qui allait rester là tout le temps, que je n'allais pas pouvoir perdre. »

Et donc voilà, j'avais cette idée-là. Et après, à chaque fois, j'ai choisi quelque chose qui me rappelait un moment de ma vie important ou un endroit que j'aime beaucoup. Donc voilà, mon premier tatouage, il était lié au Pérou et à certains moments que j'avais partagé au Pérou, notamment avec mes parents. Et voilà, c'est un condor que j'ai. Donc ça, c'était pour le premier. Et toi ?

Moi, c'est un peu pareil. C'est beaucoup la dimension esthétique qui m'a attiré au départ. J'ai commencé à y penser quand je devais avoir 20 ans. Et puis, je n'avais pas spécialement d'idées par rapport aux motifs. Et aussi, à cette époque, c'était quand je vivais à Paris, je voyais encore assez rarement des tatouages ou des salons de tatouage. Et puis, quand j'ai déménagé en Pologne...

à 25-26 ans. C'était en été, je me souviens, et j'avais l'impression que tout le monde était tatoué. Donc je voyais beaucoup de tatouages dans les rues de Varsovie. Et je me suis dit, voilà, l'idée a commencé à revenir. Et puis après, quand j'ai rencontré Véronica, elle aussi, elle avait deux tatouages. Donc je me suis dit, ah, ce serait sympa aussi d'en avoir un.

Donc moi j'ai pris des inspirations d'un artiste que j'aimais bien et j'ai trouvé ensuite un tatoueur dont j'aimais le style et je lui ai demandé d'adapter ça. Mais moi ça représente rien de particulier, c'est assez abstrait, c'est vraiment purement pour le côté esthétique. Et voilà parce que j'aime bien aussi la façon dont ça met en valeur les parties du corps.

Et aussi parce que je me suis longtemps demandé, comme beaucoup de personnes, je pense, ce que ça fait de se faire tatouer. Donc, c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes qui ont peur que ça leur fasse mal. Et moi, c'était aussi pour ça. C'était aussi pour l'expérience. Je voulais savoir, bon, voilà, qu'est-ce que ça fait de se faire tatouer. D'accord. Et alors, ça t'a fait mal ?

Ça fait un peu mal parce qu'en tout, je pense qu'il y a eu deux séances et en tout, ça a dû durer une douzaine d'heures, quelque chose comme ça. Donc au début, ça va. Et puis après, plus la séance avance, plus la peau est sensible et ça commence à piquer un peu. Et à vrai dire, maintenant, je ne sais pas si je le referai. D'ailleurs, c'est un débat qui existe souvent, mais on dit que soit on devient totalement accro au tatouage quand on s'en fait un,

soit il y a des personnes qui s'en font un seul et plus jamais. Donc moi, je suis plutôt dans cette deuxième catégorie. Je suis quasiment sûr que je ne me referai jamais tatoué. Je ne vais pas dire que je le regrette, mais aujourd'hui, j'ai l'impression de quasiment plus le voir parce que je m'y suis tellement habitué que je ne le remarque plus. Mais moi, ça m'a enseigné une leçon, ce tatouage, parce que c'est vrai qu'on dit...

il y a une peur par rapport à ça de dire « Ah, ça reste pour toute la vie, il faut faire très attention, etc. » Et moi, je me dis « Bon, même si ce tatouage ne me plaît pas autant qu'au début, que quand je l'ai fait, eh bien, ce n'est pas grave en fait. La vie, c'est une série d'expériences, des échecs et des réussites. Et finalement, ce n'est pas la fin du monde si on se fait un tatouage qu'on n'aime pas particulièrement. Il faut arrêter aussi de tout prendre au sérieux. Et moi, c'est une forme de leçon aussi, ce tatouage. »

Et toi, tu ne t'es pas arrêtée au premier ? Comme tu l'as dit, tu en as plusieurs, justement. J'en ai six et beaucoup à venir. Ah, donc tu as encore une liste de tatouages à venir. Et plus ça avance, moins je réfléchis. Maintenant, je sais que je vais en faire d'autres. J'aime bien. Effectivement, moi, je ne comprends pas trop ce truc du regret parce qu'il y a beaucoup de choses dans la vie qui sont définitives.

Et finalement, on fait un choix et ce n'est pas grave, c'est juste un dessin sur le corps. Alors peut-être qu'il y a ce côté sacralisation du corps, mais on a tellement d'injonctions à aimer ou ne pas aimer des parties de notre corps qu'au final, un tatouage, c'est juste un dessin qu'on a choisi nous-mêmes et donc qui va rester. Et si après, on ne l'aime plus, ce n'est pas grave, c'est juste une partie de nous.

Et moi, c'est vrai que j'aime bien, j'aime bien la sensation, j'aime tous mes tatouages. Quand je les vois, je suis contente, ça me rappelle des bons souvenirs et des choses importantes de ma vie à cause ou grâce du symbole qu'il y a derrière. Mais ça me rappelle aussi des lieux et des moments où je les ai faits, puisque je les ai tous faits un peu partout dans le monde.

Et donc, voilà, j'aime bien et je sais que je vais continuer. Il y a certaines parties où, par exemple, j'ai des tatouages et je sais que je veux compléter avec d'autres choses. Donc, voilà. Mais je ne le prends pas au sérieux plus que ça. Et juste, ce que je trouve qui est important, c'est de faire quelque chose qu'on trouve joli sur le moment. Après, voilà, je pense que ceux qui regrettent, c'est aussi ceux, par exemple, qui font quelque chose...

poursuivre une mode mais sans que ce soit vraiment un choix personnel ou ceux qui par exemple se font tatouer des prénoms. Je crois que dans les plus grosses causes de regrets, peut-être 50% des regrets, c'est risqué. Là c'est risqué et donc il faut quand même faire quelque chose d'assez abstrait.

avoir à lire littéralement un prénom tous les jours. Ouais, pour pouvoir post-rationaliser. Ou sinon, on est condamné à seulement fréquenter une personne qui a toujours le même prénom. Donc, ça limite un peu les possibilités. Ok, bon. Peut-être une question pour terminer cet épisode à laquelle on n'a pas la réponse, mais...

Et moi, je me demande si cette pratique du tatouage, c'est une mode qui va passer aussi, parce qu'on a vu qu'il y a différents styles, différents courants de tatouage, mais la pratique du tatouage en tant que tel, est-ce que c'est quelque chose qui va s'arrêter dans quelques années et quasiment plus personne ne va se faire tatouer ? Ou est-ce qu'au contraire, ça va continuer à se démocratiser ?

Et on peut imaginer que dans 50 ans, absolument tout le monde aura un tatouage. Je ne sais pas. On verra. Qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu as un pronostic ? Moi, je pense que ça va continuer à se démocratiser. Peut-être que ça va se freiner un peu, mais il y aura toujours des personnes qui vont se faire tatouer. Et puisque ce n'est pas tabou, il n'y a pas de raison que ça s'arrête complètement.

D'accord. Eh bien, on vous invite aussi à partager votre pronostic, votre prédiction dans les commentaires de cet épisode. On espère que ça vous a plu et on se retrouve dans deux semaines. À dans deux semaines. Salut !