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franceinfo junior. Comment les journalistes enquêtent sur les faits divers ?

2025/3/11
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franceinfo junior

AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
G
Gaëlle Joly
Topics
Gaëlle Joly: 事实报道是描述发生在某人身上的可怕事件,如犯罪、事故或盗窃。我们选择报道那些能反映社会现象的事实报道。

Deep Dive

Chapters
Le podcast discute du processus de sélection des faits divers par les journalistes, en mettant l'accent sur la pertinence sociale et l'intérêt médiatique. Gaëlle Joly explique pourquoi certains faits divers deviennent largement médiatisés.
  • Les Assises du Journalisme sont un événement pour réfléchir aux enjeux de la profession.
  • Un fait divers est souvent un événement tragique comme un crime ou un accident.
  • Les journalistes cherchent des faits divers qui révèlent quelque chose sur la société.
  • Des faits divers peuvent devenir médiatisés en raison de l'implication communautaire ou des circonstances particulières.

Shownotes Transcript

Translations:
中文

Les assises du journalisme aujourd'hui dans France Info Junior. Rendez-vous annuel à Tours pour réfléchir aux enjeux de la profession. Les assises se déroulent jusqu'à la fin de cette semaine et leur thématique cette année, c'est le traitement des faits divers.

Bonjour tout le monde, nous sommes sur France Info Junior. On est les CM2 de l'école de Saint-Paul-Bandon-Blanc à Orléans. Aujourd'hui nous allons poser plein de questions à Gaëlle Jolie. Vous avez la pression Gaëlle, bonjour ! Bonjour ! Gaëlle Jolie, service police-justice de France Info. Vous participez cette année aux assises du journalisme, notamment pour présenter un podcast France Info sur les cold case, on va y revenir. Des questions d'enfants aujourd'hui donc sur le traitement des faits divers. Et on commence avec Maxence. C'est quoi un fait divers ?

Ouh là là ! Alors, un fait divers, je vais essayer d'être très courte. Un fait divers, c'est quelque chose d'horrible qui arrive à quelqu'un, ça va être un crime, un accident, un vol, et on va en parler dans les journaux ou à la radio. Alors parfois on parle de « chien écrasé », c'est un peu suranné comme expression, mais voilà pour dire que certains faits divers ne sont pas très importants, n'ont pas beaucoup de

porter ? Qu'est-ce qui fait qu'un fait divers est digne d'intérêt et pas un autre ? Alors nous, notre boussole à France Info, c'est qu'on veut raconter quelque chose qui dit quelque chose sur notre société. Ça, c'est notre boussole à nous, c'est comme ça qu'on choisit, mais parfois on est dépassé par le fait divers. Par exemple, Delphine Jubilard, c'est une maman qui a été tuée. Eh bien...

Il y en a plein des Delphines Jubilaires, mais celui-là en particulier parce que l'attitude de son mari qui est accusé de l'avoir tué, parce qu'il y a plein de monde qui s'est mis en action pour la chercher, faire des battues, ça a fait que le fait divers, on dit, a pris dans les médias. Et on en a beaucoup parlé. Et question de Célestine maintenant.

Bonjour, c'est Céline. Et ma question, c'était comment vous vous procurez ces informations sur les faits divers ? Comment est-ce que vous travaillez ? Alors, je ne vais pas révéler toutes nos sources. En gros, il y a les sources officielles. Quand il se passe quelque chose, il y a le procureur qui parle, qui va raconter l'enquête. Le service communication de la police ou de la gendarmerie, aussi le cabinet du ministre, plein de sources officielles. Mais nous, on travaille surtout avec les sources officieuses, les sources cachées.

C'est comme ça qu'on a le plus d'informations. Ça va être un policier, un gendarme avec qui on a très bonne relation, avec qui on a confiance, qui va nous confier des informations, qui ne va pas donner à d'autres. Ça s'appelle une exclusivité et c'est une info qu'on a et qu'on sort. Célestine encore ?

Vous êtes combien à travailler sur les faits divers à France Info ? À France Info, la radio dans le service PJ comme on l'appelle. Alors nous, on est 6 à travailler sur les faits divers. On ne fait pas que des faits divers, on fait aussi des procès, des reportages. On n'est pas très nombreux mais on y arrive. C'est vrai que vous ne chômez pas parce qu'il y a énormément de procès bien au-delà du cas des faits divers. On passe à cette question de Mathias. Est-ce que c'est

déjà arrivé qu'un fait divers dure plus d'un mois ou beaucoup plus de temps. Oh oui, et pourquoi ? Parce qu'en fait quand on n'a pas trouvé le coupable ce fait divers il va durer dans le temps comme par exemple l'affaire du petit Grégory, ce petit garçon qui a été tué en 85 donc ça fait 41 ans

On n'a pas trouvé le coupable, ça s'appelle un « call case » finalement, quand ça dure très longtemps comme ça. Voilà, il y a des faits divers qui deviennent des affaires. C'est ce que vous avez dit, l'affaire du petit Grégory. Et ça reste les affaires les plus mystérieuses, celles qui suscitent énormément d'intérêt, les « call case ». Vous avez fait un podcast là-dessus, Gaëlle, avec vos collègues. Oui, on a fait un podcast justement sur des affaires non résolues.

Et on cherche encore les coupables. Et nous, on a justement raconté ces histoires-là, éventuellement pour qu'il y ait des témoignages qui sortent et aider à ce que ces affaires soient résolues. Notamment avec les proches des victimes de l'époque. Cette question de Mathias. Est-ce que vous avez déjà interviewé un voleur ? Ou plus largement, un criminel ?

Oui, en général, ce qu'on interview, c'est plutôt des gens qui ont été condamnés. Par exemple, j'ai parlé avec un monsieur qui avait battu sa femme ou alors en Syrie, un djihadiste qui avait un terroriste qui était en prison et je l'ai interviewé. Il y a des choses qu'on peut s'interdire. On se souvient quelques jours, par exemple, l'attitude de Mohamed Amra devant les caméras, sans même prononcer beaucoup de mots, a choqué beaucoup de gens ?

Voilà, on ne met pas en avant des criminels, c'est un peu ce qui ressortait de ça. Il y a des choses qu'on s'interdit ? Comment dire ? Des témoignages comme ça, bruts, d'un tueur en série, non, c'est compliqué. Mais en revanche, c'est quand même important d'avoir le point de vue de l'autre. Par exemple, très récemment, il y a une maîtresse qui est jugée en ce moment pour avoir harcelé une élève. Oui, c'est l'affaire Evael. Eh bien, cette dame, elle a accepté de répondre...

à notre micro, et donc on l'a fait témoigner, mais avec, en parallèle, la parole des parents d'Evaël. Voilà, toujours mettre du contexte et du contradictoire, c'est l'essence de notre métier. Question très difficile de Mathias Encore. Est-ce que vous vous êtes déjà fait impliquer, pour les faits divers, dans un trafic de drogue ? Impliqué, vous l'avez vu ?

Est-ce que vous vous êtes déjà retrouvée, par exemple, vous voyez quelqu'un faire un trafic de drogue ? Est-ce que vous vous en parlez d'abord aux faits divers ? Ou est-ce que vous prévenez d'abord la police ? Et Gaëlle Joly, si vous obtenez lors d'une enquête journalistique des infos qui peuvent intéresser la police, que faites-vous ? Alors, c'est une très bonne question. On s'interroge beaucoup avec cette question. Mais en fait, en général, nous, on travaille quand même avec des sources polices. Si jamais on a une très grosse information...

On va quand même échanger avec nos sources officieuses pour essayer de voir si c'est vrai, pour voir ce qu'on peut en faire. Et par exemple, pour l'arrestation du narcotrafiquant Amra, on avait une source avec qui on a une relation de confiance qui nous avait dit qu'il allait être arrêté. Donc, on était aux aguets. Mais nous, on ne l'a pas dit à l'antenne parce que c'était une question de confiance. Ça pouvait faire rater l'enquête et l'arrestation d'Amra.

Et donc, on attendait son arrestation sans le dire. Donc, vous travaillez beaucoup avec les policiers, mais journaliste et enquêteur, ça reste deux métiers très différents. Oui, alors on échange, mais parfois, il y a des exclus des informations qu'on a et qu'on va sortir sur l'antenne sans consulter nos amis policiers. Pour finir cette question, Dana. Est-ce que ça vous est déjà arrivé de trouver votre travail difficile et d'avoir une pensée de vouloir arrêter ?

Alors non, je n'ai jamais voulu arrêter, mais il y a des choses qui sont très difficiles à faire pour moi. Tout ce qui est les enfants battus, je n'y arrive pas. Et il y a une seule fois où ça m'a vraiment atteint profondément, c'était le procès du 13 novembre qui avait duré de longs mois. Et on a entendu beaucoup de familles, beaucoup d'enfants qui avaient perdu leur papa, leur maman, leurs frères, leurs sœurs.

Et en fait, on en a entendu tellement pendant des semaines qu'à la fin, c'était trop pour moi. J'ai dû prendre un peu de recul. Là, on sort vraiment du fait divers avec ces procès sur le terrorisme. Comment on se protège justement quand on est à votre place ? On a une espèce de carapace qui se crée et on a la vie au travail. Et puis, on arrive à faire la part des choses entre celle-là et la vie réelle.

Merci beaucoup Gaël Jolie, journaliste au service Police Justice de France Info. Vous serez aux assises du journalisme à Tours jusqu'à la fin de cette semaine. France Info Junior, une émission préparée par Marie Mougin et Estelle Faure. A retrouver sur franceinfo.fr et l'appli Radio France.