Un sommet pour lutter contre la faim dans le monde se tient à Paris jusqu'à ce soir. Il a été ouvert par le Premier ministre et il sera clos par le Président de la République, Emmanuel Macron, ce soir. Bonjour Thomas Toulasse. Bonjour, merci de me recevoir. Vous travaillez pour Action contre la faim. Vous êtes responsable de la mobilisation citoyenne autour de ce sommet Nutrition pour la croissance. Et ce sont les enfants de France Info Junior qui vous posent les questions. Bonjour.
Moi c'est Lina, nous sommes les sixièmes du collège Pablo Neruda à Ouatreleau. Aujourd'hui, mes camarades et moi avons quelques questions à vous poser sur la malnutrition. Et sur ce sommet en particulier, première question de Benjamin. Quel pays fait partie du sommet de la malnutrition ? Alors je crois qu'il y a 75 pays, puis il y a des acteurs privés, d'une mobilisation citoyenne. Effectivement, le sommet nutrition pour la croissance qui a lieu à Paris est un sommet qu'on appelle un sommet multi-acteurs, donc c'est un
rassemble évidemment des États. Pour les pays en particulier, comme vous l'avez dit, on sait qu'on en a 75. Donc c'est un sommet qui est organisé par la France, mais on a vraiment des pays de tous les continents. Est-ce que les États-Unis sont présents à ce sommet à Paris aujourd'hui d'une manière ou d'une autre ? Eux qui ont coupé les robinets de l'aide mondiale depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et on sait que ça a de grosses conséquences, notamment pour lutter contre la faim. Eh bien, en effet, les États-Unis devaient être présents actuellement.
à ce sommet, mais depuis les dernières annonces, on a appris qu'ils ne viendraient pas à Paris pour le sommet. Nous, rien que pour Action contre la faim, c'est une cinquantaine de programmes qu'on a dû fermer depuis l'annonce de ces coupes. Et c'est des millions de personnes et d'enfants qui sont concernés, qui sont même en danger de mort à cause du manque d'accès à ces soins que nous leur délivrions
au quotidien. Et donc ça, ça prend de la place j'imagine à ce sommet, il va être question de compenser tout cet argent américain ? Alors effectivement, c'est un petit peu l'éléphant au milieu de la pièce, c'est arrivé il y a quelques semaines, donc il ne devait pas en être question au départ, mais évidemment que là, c'est un
un coup dur pour le secteur. Donc il va en être question évidemment et on compte aussi beaucoup sur des bailleurs alternatifs pour pouvoir financer la lutte contre la malnutrition, par exemple les banques multilatérales de développement. Thomas Toulas, on passe à cette question de Lili maintenant. Pensez-vous que quelque chose va changer après le sommet du 27 mars ? Est-ce que vous attendez à du concret d'ici ce soir ?
Alors du concret, d'ici ce soir, ce sera probablement compliqué de le jauger. Maintenant, ce que l'on attend, c'est deux choses. C'est des engagements déjà qui soient extrêmement forts et ambitieux du niveau financier parce que, comme vous l'avez dit, on est dans un contexte où les financements manquent cruellement.
Et puis enfin, toujours parce qu'on est dans un contexte où la solidarité internationale et la coopération entre les différents pays est remise en question par les États-Unis, on aimerait que ce sommet, qui est le premier sommet international depuis l'annonce de ces coupes, soit une réaffirmation forte de l'intérêt et de l'importance de la coopération entre les pays.
Promouvoir l'accès à une nourriture saine et en quantité suffisante, c'est aussi et avant tout un combat pour la paix et le respect du droit international humanitaire parce qu'on sait que les conflits ont un impact énorme sur la faim et la malnutrition dans le monde. Justement, Thomas Toulas, d'Action contre la faim, vous avez cité le Yémen, il y a l'Ukraine, il y a le Soudan, des pays en guerre, il y en a d'autres évidemment. On pourrait parler de la situation à Gaza, bien évidemment. D'où cette question de Nelia ?
Pourquoi ce sont les guerres qui provoquent la famine ? Alors il n'y a pas que les guerres, mais en ce moment avec tous les conflits qu'on a, ça rend la question d'autant plus importante à traiter ? Lorsqu'il y a la guerre, simplement, on constate souvent des destructions de centres de santé, des systèmes de santé.
On constate aussi un accès à l'eau et à la nourriture qui va être très réduit parce que les chaînes de nos systèmes alimentaires sont coupées. Et c'est pour ça que les conflits ont un impact énorme sur la capacité des populations à se nourrir.
On a un chiffre, on estime aujourd'hui que 45 millions d'enfants souffrent de la forme la plus sévère de la malnutrition et 3 millions d'enfants qui meurent de faim avant de pouvoir célébrer leur cinquième anniversaire. Est-il vrai, Thomas Toulasse, que si on le voulait, si les pays riches le voulaient, on pourrait éviter tout ça, que ça ne coûterait finalement pas si cher et que c'est avant tout une question de volonté que d'éviter la mort à cause de la faim dans le monde aujourd'hui ?
Alors la faim est un choix politique. On a largement suffisamment assez de nourriture dans le monde pour pouvoir nourrir tout le monde. Donc c'est évidemment un choix politique. Donc finalement, on a du mal aussi à comprendre pourquoi est-ce que cette politique de développement par la nutrition n'est pas plus mise en avant.
Et ça fera partie des discussions jusqu'à ce soir à Paris dans ce sommet Nutrition for Growth, Nutrition pour la croissance, sommet que doit clore Emmanuel Macron ce soir. Merci beaucoup Thomas Toulasse d'être venu dans France Info Junior répondre aux questions des enfants et à celles de France Info. Vous êtes directeur de plaidoyer pour Action contre la faim donc France Info Junior, émission à réécouter sur franceinfo.fr et l'appli Radio France préparée par Marie Mougin et Stelfort.