22 mai, aujourd'hui, c'est la journée internationale de la biodiversité à la faune, la flore qu'il faut préserver. Nous voyons ça dans France Info Junior avec les CM2 de l'école Louis Blanc à Paris et surtout avec vous, Julien Perrault. Bonjour !
Bonjour. Vous vous alertez depuis des années sur ce sujet. Vous avez même créé un magazine quand vous étiez enfant pour en parler. Ce magazine, il existe encore. Il s'appelle La Salamandre. Il y en a même trois, mais on va les présenter dans quelques minutes. Je cite par ailleurs votre livre qui vient de sortir, Une vie pour la nature, où vous racontez cette histoire. Je vous propose de commencer par répondre à Nina au sujet de cette journée internationale.
Qui organise cette fête et est-ce qu'elle se passe tous les ans ? Il faut voir ça comme une fête en tout cas. Oui, bien sûr, c'est une journée qui est organisée par l'Organisation des Nations Unies.
qui fédère tous les pays sur Terre. Et c'est une journée importante parce que la biodiversité, c'est vraiment notre source de vie. C'est ce qui fait que tu as à manger, que tu as à boire, que tu peux respirer de l'air pur, que les agriculteurs qui produisent ta nourriture aient une terre qui soit fertile. Donc la biodiversité, c'est vraiment la source de notre vie.
Et c'est important qu'une fois par année, il y ait une journée où on s'en souvienne parce que cette biodiversité, elle est en danger. Est-ce que vous, avec les équipes de la Salamandre, vous organisez quelque chose dans ce contexte de cette journée ? Avec nos revues, nos livres, nos films. Pour nous, en fait, la journée de la biodiversité, c'est tous les jours de l'année. Une question d'Achille. Pourquoi
Pourquoi vous vous intéressez à la nature ? Voilà, pour poser les bases, qu'est-ce qui vous a donné ce regard particulier sur la nature ? En fait, c'est venu vraiment très naturellement, c'est le cas de le dire. J'ai grandi à la campagne et j'ai observé tout autour de moi des fleurs, des insectes, des oiseaux. J'ai été bouleversé par la beauté de tous ces êtres vivants. Et en même temps, j'ai très vite réalisé à quel point cette nature, on la détruisait déjà à l'époque tout autour de moi.
Et voilà, ça m'a rendu triste et j'ai eu envie de faire quelque chose de positif. Et c'est pour ça que j'ai créé un petit journal à l'âge de 11 ans que j'ai appelé La Salle à Mendre. Il y a une autre élève, Blanche, qui demandait ce qui vous avait inspiré le plus de pitié dans la nature quand vous étiez petit. Mais ce n'est peut-être pas ce sentiment-là. Non, la pitié, ce n'est peut-être pas la bonne émotion, mais beaucoup de tristesse, parfois de la colère, quand on voit plein de grenouilles écrasées sur une route, quand on voit des haies qui sont arrachées, quand on voit...
des insectes qui disparaissent dans la campagne. Enfin, il y a...
Oui, j'ai essayé, je me suis dit, bon, la tristesse, la colère, qu'est-ce que je peux en faire de positif ? Et ça m'a mis en action. On va entendre Blanche, justement. Il y a certaines personnes, quand ils ont un jardin, dans leur terre, quand ils voient des insectes, ils les tuent. Mais en fait, justement, il faudrait qu'on se dise que les insectes, c'est grâce à eux que notre terre est bonne, c'est grâce à eux qu'on mange. Voilà, effectivement, un exemple d'atteinte à la biodiversité, ce sont d'abord les insectes qui disparaissent ?
Oui, alors je crois qu'elle a tout compris. C'est vrai que quand on dit insecte, on est tellement déconnecté du monde vivant que...
C'est juste un peu du dégoût, de la peur qui surgit. On n'a pas envie d'être piqué par une abeille, par exemple. Et on perd complètement à l'esprit cette notion que les insectes sont essentiels parce qu'ils pollinisent nos cultures, parce qu'ils fertilisent nos sols, et puis aussi parce qu'ils sont la base de l'alimentation de plein d'autres êtres vivants, dont énormément d'oiseaux, par exemple. Le problème, c'est qu'ils peuvent aussi manger nos récoltes à notre place ?
Bien sûr, alors c'est sûr qu'il y a toutes sortes d'insectes, et il y a des insectes qui sont ravageurs de la culture, et contre ceux-ci on doit lutter. Mais c'est vrai que suivant ce qu'on utilise comme méthode, si on tue tous les autres insectes, c'est la catastrophe.
Des remarques de Blanche à nouveau et de Kate. Pour essayer d'aider la nature, on peut déjà diminuer les produits comme les sodas, tout ce qui a beaucoup d'emballages. Et on peut essayer d'acheter en vrac. D'arrêter de les jeter par terre, les déchets. Recycler, mais par exemple donner des vêtements à d'autres personnes. Voilà, quelques idées. Qu'en pensez-vous ? Est-ce que vous avez d'autres suggestions ? Je trouve que c'est génial. Quand j'entends des enfants qui ont des si bonnes idées, ça me donne...
ça me donne de l'espoir et du courage pour la suite. C'est vrai, en fait, de manière générale, moins on consomme, moins on achète de choses, déjà c'est bon pour notre porte-monnaie et en même temps, c'est aussi bon pour la planète parce que chaque fois que quelque chose est fabriqué, ça a un impact sur l'environnement et peut-être que ça pourrait être bien qu'on sorte un petit peu de cette folie de toujours acheter, acheter, acheter, acheter et que peut-être aussi il y a des choses plus belles qui puissent prendre plus de place dans notre vie, le fait simplement de
d'être avec des gens qu'on aime, de passer du temps dans la nature par exemple, plutôt que de courir dans les magasins. Ces petits gestes, chacun à notre échelle, ça a vraiment du poids ? C'est très important, parce que comme ça on est aligné par rapport aux valeurs qu'on veut défendre. Ça a un vrai impact. Après effectivement, ce n'est pas suffisant. Il faut aussi des changements au niveau de tout le système, au niveau des régions, au niveau des pays. Et malheureusement, on voit que là, au niveau politique, ce n'est pas facile.
Et on termine avec Nina. Comment avez-vous réussi à l'âge de 10-12 ans à créer un magazine pareil ? C'est ce que vous racontez justement dans ce livre Une vie pour la nature. C'est vrai que c'est très impressionnant. À 10-12 ans, on peut faire un magazine. Oui, je raconte dans le livre et j'explique justement qu'à l'époque, on ne pouvait pas créer une chaîne YouTube ou un blog ou...
ou des podcasts, donc j'y suis allé un peu à l'ancienne. J'ai pris une vieille machine à écrire, j'ai commencé à écrire des textes, des choses que j'observais dans la nature tout autour de moi. Et puis voilà, petit à petit, c'est comme ça que j'ai créé mon premier petit journal. Et puis ça a été beaucoup médiatisé en Suisse où j'ai grandi. On m'a baptisé le plus jeune rédacteur en chef de Suisse. J'ai fait mes premières émissions de télévision à l'âge de 12 ans.
Et donc, j'ai eu mes premiers abonnés. Et puis, petit à petit, la Saint-Laurent s'est aussi développée en France. Et aujourd'hui, on propose plein de choses pour les enfants et pour les adultes
pour mieux connaître la nature. Et c'est toute l'histoire que je raconte dans ce livre, Une ville pour la nature, qui raconte aussi plein d'histoires d'oiseaux, de fleurs, d'ours, de loups, d'étoiles de mer et plein de belles rencontres sauvages. De quoi encourager les enfants à tenter de vous faire un peu de concurrence. Il y a beaucoup de possibilités dans la presse. Absolument, ce sera vraiment une très bonne chose. Plus on sera nombreux à défendre ses valeurs...
plus on aura de chances aussi pour notre avenir à tous. Il y a maintenant trois versions du magazine La Salamandre pour tous les âges. Finalement, on retrouve ça uniquement par abonnement, je crois. Absolument. Il faut voir notre site internet. C'est pour des raisons environnementales que nos revues ne sont pas disponibles en kiosque.
Merci Julien Perrault. Longue vie à la salamandre, aux salamandres, que ce soit votre magazine ou bien l'animal. Merci aux élèves de l'école Louis Blanc à Paris et à Estelle Fort qui a recueilli leurs questions. France Info Junior s'étend téléchargement avec l'application Radio France.