France Info. Bonjour ! Bienvenue dans France Info Junior. Nous sommes des élèves du collège Anatole France à Sarti, dans la Manche. Et on va poser des questions à Camille Pain. Et oui, bonjour Camille Pain ! Salut à tous, ravie d'être là avec vous ! Ancienne joueuse de tennis professionnelle, 61ème mondial, vous avez participé à 9 Roland Garros. Aujourd'hui, vous le faites vivre aux téléspectateurs sur la plateforme Amazon Prime.
Les enfants, plein de questions à vous poser. Valentin ? Est-ce que vous avez des pronostics, que ce soit pour les féminins ou masculins ? Est-ce que vous avez des pronostics de qui arriverait en finale et qui pourrait gagner ?
Alors, chez les hommes, je pense que le Carras devrait jouer Siner. Et chez les dames, je vois bien Sabalenka, qui n'a pas encore remporté ce grand chelem, mais qui apprend chaque année. Elle a gagné sur Durk, qui est sa surface de prédilection, des grands chelems. Et je pense que ça peut être son année, vu que chez Antec, il y a peut-être un petit peu en dessous cette année. Roland Garros, du coup, concernant l'ambiance, en tant que tennis woman, mais aussi avant tout française, comment ça se passe avec les supporters ? Comment est l'ambiance ?
9 Roland-Garros, vous avez joué 9 fois à Roland-Garros. C'est fou, à chaque fois qu'on arrive, alors moi j'ai joué tous les autres Grands Chlems aussi pendant 10 ans, donc on peut comparer, il y a quelque chose de particulier, les gens, dès le premier match que vous jouiez, le simple, le mix, le double, il y a vraiment un esprit tricolore qui est très fort
Que ce soit sur un cours annexe, moi j'ai joué sur l'England contre Mauresmo et je m'en souviens encore, j'étais toute jeune. Le public porte énormément. Quel a été votre plus beau match à Roland-Garros ?
J'irais, celui qui m'a le plus touchée, c'est celui contre Amélie, puisque j'étais toute jeune, sans expérience, elle était numéro 1 mondiale, moi je devais être 200 ou 180 mondiales, donc il y avait un écart, et je me demandais, c'était une expérience tellement nouvelle, et je me souviens d'avoir lancé ma balle au service, d'avoir vu des gens au-dessus de ma balle, et ça, ça ne m'était jamais arrivé, parce que j'avais toujours joué sur des courtes plus petites, avec des gradins qui étaient à hauteur d'hommes, on va dire,
Et là, je me suis dit, ah oui, là, j'arrive dans la cour des grands. Et donc, c'est un... Et j'avais fait un très bon match, même si j'avais perdu face à une joueuse qui m'a inspirée et avec qui, derrière, j'ai passé du temps sur les dix années qui ont suivi. Donc, je dirais que c'est un match qui a beaucoup compté pour moi et devant le public français, même s'il était partagé, vu qu'on était deux Françaises.
Et aujourd'hui, elle est patronne du tournoi. Hugo ? Moi, j'aimerais bien vous poser une question un peu plus personnelle. Qu'est-ce qui vous a poussé à devenir tennis woman professionnelle ? Écoute, quand j'étais jeune, je ne voulais pas du tout être joueuse de tennis professionnelle. Déjà, il y a eu une époque où...
De gagner sa vie en faisant un sport professionnel, ce n'était pas du tout dans la liste des métiers possibles, et encore moins en tant que femme. Et ça s'est fait naturellement. J'ai toujours fait beaucoup de sports petites. Assez vite, j'ai bien joué au tennis, mais parce que j'aimais taper dans la balle et j'aimais faire des matchs.
J'aimais trouver des solutions. La compétition me plaisait. J'aimais bien me confronter, essayer de battre un adversaire à la loyale. Et en fait, une carrière, c'est une histoire de vie. Et ça s'est fait petit à petit. Et j'ai été assez vite numéro 1 française à 12-13 ans. Donc en fait, tu vois, ça...
Je ne voulais pas forcément, mais il se trouvait que les résultats s'enchaînaient. Je suis restée à l'école pendant un moment avec deux heures aménagées en me disant « non, mais moi je veux être médecin du sport ». On ne devient pas champion forcément. Il y en a, c'est arrivé de se dire à 5 ans « je veux être joueur de tennis professionnel ». Ça n'a pas été mon cas, j'ai laissé la vie m'apporter ça.
Et petit à petit, après mon bac, je me suis dit, j'étais déjà peut-être 400 ou 300e mondiale quand j'ai eu mon bac. Et je me suis dit, OK, là, je me lance à fond, je ne fais que ça. Et puis, je me laisse deux ans. Je m'étais dit, sinon, après, je reprendrai mes études. Et puis, d'ailleurs, j'ai pu gagner ma vie au bout de deux ans à faire les grands chelèmes. Et après, c'était parti pour dix ans. Augustin ? Est-ce que plus tard, vous envisagerez de devenir coach ?
Pourquoi je te ténisse ?
Ce qui est compliqué, c'est que moi, j'ai deux enfants et que d'être coach, honnêtement, quand tu as des enfants, il faut que tu partes. Si tu veux coacher en haut niveau, il faut être parti au moins 25 semaines dans l'année et avec une vie de famille. Donc, c'est pour ça que je te réponds oui, parce que peut-être quand ils vont grandir et qu'ils feront leur vie...
peut-être leur vie de sportif, moi je pourrais aller accompagner sur des gros tournois des joueuses et essayer de leur donner quelques petits détails en plus pour être meilleure. Merci beaucoup Camille Pint d'être venue répondre aux questions des enfants de France Info Junior. Merci à vous et merci à Estelle Faure et Jeanne Sarfati Kermarek qui ont préparé cette émission à retrouver sur l'appli Radio France et Franceinfo.fr.