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franceinfo junior du mardi 08 avril 2025

2025/4/8
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franceinfo junior

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Shownotes Transcript

Où en est la commission d'enquête sur l'affaire Bétarame dans son travail ? Commission plus largement sur les violences en milieu scolaire. Quels en sont les enseignements jusqu'à maintenant ? C'est le sujet de France Info Junior, aujourd'hui avec notre invitée Marie Messmer. Bonjour. Bonjour. Députée de la France Insoumise d'Ille-et-Vilaine, vous êtes membre de cette commission d'enquête. Et pour vous poser des questions aujourd'hui, les élèves de 6e du collège Georges Sand à Beauvais. Bonjour les enfants. Bonjour. Bonjour.

Donc la violence en milieu scolaire, vous vous êtes tous au collège, là l'affaire de Notre-Dame de Bétharam c'est quelque chose dont on a beaucoup parlé, qui est d'une très grande ampleur, mais bon ça peut concerner potentiellement tous les établissements, qu'il y a un internat ou pas. Quelle question vous avez pour notre députée experte de ces sujets ? Oui à toi Maëlle. Quand il y en a eu le plus de harcèlement ?

Avant ou maintenant ? Ça, c'est une bonne question. C'est dur à dire. Ce qui s'est passé dans le lycée Bétharame ou dans d'autres lycées, ça a eu lieu depuis plus de 50 ans. Notamment, il y a des plaintes qui ont été mises depuis 30 ans et

Et c'était connu depuis 30 ans, c'est mon âge, et il n'y a eu aucune inspection, aucun contrôle de l'établissement. Donc on ne sait pas vous dire si avant il y en avait plus et qu'elles étaient cachées, ou si maintenant il y en a plus et qu'elles sont traitées. Je pense qu'il y en a toujours eu, et que la vraie question, et c'est tant mieux si les gens parlent, c'est que plus on la traite, plus on va mettre des limites à ça et arrêter la violence pour les enfants. Un des mystères pour certains, une évidence pour d'autres, c'est que parfois, justement, les élèves ne disent rien.

ne disent vraiment rien. Et ça s'est notamment vu à Notre-Dame-de-Bétarame. Il y a certains élèves qui ont pu voir des choses, mais qui ne sont pas allés en parler à leurs parents. Est-ce que vous avez une idée de pourquoi, en fait ? Qu'est-ce qu'on peut ressentir si on voit ça ? Pourquoi on ne parlerait pas ? Oui, Maëlle ? De la peur. Parce que si, par exemple, après l'autre, il peut venir nous voir et aussi, par exemple, nous insulter ou nous taper...

Nathan ? Par exemple, s'il nous menace, s'il nous dit que si on le... on dit ce qui s'est passé à quelqu'un, il pourrait nous

frapper encore, on ne voudra pas le dire pour pas qu'il nous frappe. Oui, Younes ? Parce qu'on peut être déprimé. Et ça, c'est quelque chose qu'on constate beaucoup, Marie Messmer, dans les cas de violences subies, s'enfermer dans le silence, qu'on soit témoin ou victime ? Oui, ça a même conduit à des drames. Justement, à Bétharame, en fait, c'est pas vrai de dire que les gens, ils n'en ont pas parlé. Ils en ont parlé, mais...

personne ne les a protégés. Il y a des adultes même qui n'ont rien dit et qui ont préféré couvrir. Aujourd'hui, la loi, elle empêche ça. La commission d'enquête, c'est justement pour dire plus aucune impunité. La priorité, c'est de défendre les enfants et de les écouter. Donc, même si vous ne vous sentez pas de parler à quelqu'un physiquement, il faut appeler le 3018, le 3020 ou le 119. Et surtout, vous aussi, vous dire ça, c'est vous dire...

Si vous, vous êtes témoin aujourd'hui, vous ne voulez pas aller dénoncer quelqu'un qui est violent, vous pouvez au moins aller voir la personne victime, lui dire qu'elle n'est pas seule et que vous, vous pouvez l'aider et que surtout, il y a ces numéros qui existent ou l'accompagner, voir les professeurs par exemple. Dans les collèges privés ou les collèges publics, il y a plus de...

plus de gens qui se font agresser ? C'est une bonne question. Les chiffres sont clairs, c'est dans le milieu privé où il y a le plus. D'ailleurs, il y a quelques années, entre 2019 et 2021, il y avait eu une enquête, aussi un rapport qui avait observé particulièrement les violences dans le milieu catholique et on voyait qu'un tiers des violences, il y en avait plusieurs centaines de milliers qui étaient recensées, un tiers était dans l'école privée. Mais ça arrive partout. Marie Messmer, il y a eu un contrôle le 18 mars ?

à l'établissement qui s'appelait auparavant Notre-Dame de Bétharame, qui a changé de nom. Des membres de la commission s'y sont rendus, notamment les rapporteurs. Est-ce qu'on a appris quelque chose ? Est-ce qu'on a pu constater certaines choses lors de ce contrôle qui, je le précise, était annoncé depuis des semaines à l'avance ? Annoncé, oui. Alors, toutes les pièces sont en main des rapporteurs, donc Violette Spielbutt et Paul Vannier.

Elles ne sont pas encore toutes publiques. Néanmoins, dans le cadre de certaines auditions, on a pu questionner notamment un rapport d'inspection qui avait eu lieu en 1996, qui avait été donné à François Bayrou et qui signalait des violences sur des enfants, des violences physiques, des maltraitances graves et qui n'ont débouché sur rien, qui ont même été cachées.

Donc ça, on sait que cette inspection a eu lieu. On sait aussi qu'il y a eu un rapport sur la lanceuse d'alerte qui était à charge. Elle n'a même pas été entendue et après, elle a été incitée à démissionner ou à être mutée. Donc voilà, les rapporteurs ne dévoilent pas toutes leurs cartes, mais elles nous permettent d'alimenter les questions, de les nourrir sur les auditions qu'on peut avoir.

Merci à vous, Marie Messmer, députée à la France Insoumise d'Ille-et-Vilaine, membre de la commission d'enquête sur les violences en milieu scolaire dans le sillage de l'affaire Bétarame, dont il est beaucoup question dans votre travail. Et merci à vous, les enfants Younes, Lucie, Lola, Nathan, Emmaël, des élèves de 6e du collège Georges Sand à Beauvais, d'être venus poser vos questions dans France Info Junior, une émission préparée par Estelle Fort, par Jeanne Sarfati-Kermarek, et à retrouver sur l'appli Radio France et France Info.fr.