France Info
Un demi-siècle passé, les yeux tournés vers le cosmos. Nous célébrons aujourd'hui le 50e anniversaire de l'Agence Spatiale Européenne dans France Info Junior. Et vous nous aidez à souffler les bougies. Nathalie Tingeau, bonjour. Bonjour. Merci d'être avec nous. Vous y travaillez dans cette agence spatiale. Vous êtes chargée de relations internationales et chef du projet Histoire. Vous allez répondre à des élèves de 6e aujourd'hui. Ceux du collège Anne-Franck de Saint-Dizier. C'est en Haute-Marne. Et nous commençons avec Ethan. Qu'est-ce qu'ils font les gens qui travaillent dans l'Agence Spatiale Européenne ?
Alors, l'Agence Spatiale Européenne est d'abord une agence de recherche et développement. Donc, on y trouve beaucoup de scientifiques, beaucoup d'ingénieurs, mais on y trouve aussi des gens comme moi qui font de la politique spatiale ou des relations internationales. On a des juristes de droit spatial aussi. Donc, on a toute une palette de métiers, mais disons que la plupart sont quand même des ingénieurs et des scientifiques qui connaissent bien la Voie Lactée, les étoiles et aussi toutes les technologies qui nous permettent
soit de lancer des satellites, soit de fabriquer ces satellites. Est-ce que ça veut dire qu'il y a beaucoup de nouveaux métiers qui apparaissent au sein de l'agence au fur et à mesure des progrès de la science ? Oui, absolument. Par exemple, le droit spatial, pour le coup, c'est quelque chose qui prend de plus en plus d'importance parce qu'il y a de plus en plus d'acteurs
dans le secteur spatial. Donc voilà, ça demande qu'on produise du droit spatial pour que tout le monde puisse utiliser l'espace qui appartient à toute l'humanité. Des juristes, tout un tas de métiers. Dans cette agence, une question maintenant de Jawad. C'est qui le patron de l'agence ? Alors, le patron de l'agence spatiale européenne est un Autrichien qui s'appelle Joseph H. Barreur. En général, ils sont nommés pour 4 ans.
Mais ils font souvent deux, trois mandats à la suite parce que le temps des programmes spatiaux est assez long. Il faut comprendre que ce n'est pas une entreprise, l'Agence Spatiale Européenne. Il n'y a pas un patron qui est à la tête de l'entreprise. En fait, il y a un vote, une désignation, c'est ça, régulièrement, d'une nouvelle personnalité. Il y a deux organes à l'Agence Spatiale Européenne, le directeur général et le conseil qui représentent les 23 États membres.
Et après, les délégations décident quels programmes elles vont développer en priorité sur la base des besoins des citoyens européens. Il y a déjà eu un Français à la tête de l'agence ? Oui, absolument. Notamment Jean-Jacques Dordain, qui a été le dernier Français directeur général pendant 12 ans, je crois. Ilan, maintenant. Qu'est-ce que ça ferait si l'agence spatiale, elle n'aurait pas existé ?
On n'aurait pas en Europe d'accès indépendant à l'espace. Avec Ariane, depuis 1979, on peut lancer nous-mêmes nos satellites, qu'on développe également. Et il y a tout un tas de services, des services météo, des services qu'on trouve dans le téléphone pour se localiser. Tout un tas de services comme ça qui ne seraient pas faits par les Européens. Et donc on serait dépendant soit des Américains, soit d'autres puissances européennes.
dont le bon vouloir est variable. Donc voilà, ça nous donne une autonomie stratégique sur des domaines fondamentaux.
puisqu'on utilise à peu près, un citoyen lambda, 40 satellites par jour pour sa vie quotidienne. A l'origine, en 1975, quand ça a été créé, l'objectif premier, c'était le développement de ce programme Ariane, de la construction de ces fusées ? Alors, l'espace en Europe, ça a commencé avant l'ESA, en 1962 et 1964, avec deux organisations, une pour les lanceurs et une pour les satellites.
Mais on a compris très vite qu'on aurait besoin de lancer nous-mêmes nos propres satellites parce qu'une fois qu'il y a eu des applications commerciales, par exemple dans le domaine des télécommunications,
Mais nos concurrents internationaux, ils n'avaient pas forcément envie de lancer avec leurs lanceurs nos satellites qu'allaient les concurrencer. Donc on a développé en parallèle des premiers satellites et ce lanceur Ariane. On retrouve Ethan. Est-ce que cette compétition entre toutes les agences spatiales, ils la prennent au sérieux ou ils la prennent à la rigolade ? J'imagine que vous la prenez au sérieux.
Alors, on prend la compétition très au sérieux. En fait, pour être un partenaire fiable, il faut être un compétiteur crédible. Donc, l'Agence Spatiale Européenne, qui était un petit pousset au début par rapport à l'URSS et les Américains, est devenue aujourd'hui, compte parmi les leaders du spatial, puisqu'on est sur tous les segments à peu près.
Et on a des coopérations dans les domaines où, par exemple, on n'est pas capable d'envoyer nous-mêmes nos astronautes dans l'espace aujourd'hui. C'est un choix parce qu'on a voulu faire plein d'activités. Donc, si vous faites plein d'activités, vous ne pouvez pas les faire toutes complètement. Donc, on a des astronautes.
Mais ce sont les Américains qui les envoient dans l'espace. Est-ce qu'à ce titre, le mot compétition, c'est vraiment le bon mot ? Dans la mesure où il y a une obligation de collaboration entre plusieurs puissances. Alors c'est pour ça qu'on a inventé un néologisme qui s'appelle coopétition.
qui traduit ce besoin de coopérer tout en étant un compétiteur sur certains segments. Parce que c'est l'industrie qui fabrique nos satellites et qui développe nos lanceurs. Et l'industrie, elle a besoin d'être aussi compétitive sur les marchés internationaux pour être rentable en fait. On termine avec IAD. Est-ce que les enfants peuvent y aller dans l'agence spatiale ?
Ah oui, vous pouvez venir nous voir déjà à Paris. Notre siège est ouvert au public, on fait des conférences régulièrement. On ouvrira sans doute pour les Journées du Patrimoine à tous ceux qui voudront visiter. Et puis on a aussi des établissements pour les astronautes en Allemagne, pour les ingénieurs en Hollande, en Italie aussi pour l'observation de la Terre. Et on fait tous les ans des Journées publiques, des portes ouvertes.
où les enfants peuvent venir nous voir et aussi leurs parents. Pour les enfants qui voudraient...
faire carrière à l'agence spatiale européenne ? Est-ce qu'il y a un cursus établi ? Vous nous avez décrit au début de ce France Info Junior qu'il y avait tout un tas de métiers. Quelle est la voie royale ? Alors déjà, il faut quand même bien travailler l'école. Et puis, les écoles d'ingénieurs, c'est plus facile quand même de travailler à l'ESA quand on a un diplôme d'ingénieur ou quand on est astrophysicien, par exemple. On a une palette un peu plus large de métiers qu'on peut faire à l'ESA. Donc, c'est quand même exigeant. C'est des études longues.
Pour les astronautes, c'est encore plus compliqué, puisqu'il y a eu 25 000 candidats à la dernière sélection pour quelques élus. Donc il faut aussi être capable, non seulement être très bon dans son domaine, mais aussi être bon en communication, être bon en relationnel. Parce qu'il faut pouvoir être enfermé dans une capsule avec quelques êtres humains pendant une durée qui peut être longue si on parle d'un séjour dans l'ISS.
Donc voilà, pour être astrophysicien, il faut encore plus de qualité. Mais il y a plein de métiers qu'on peut faire avec un diplôme d'ingénieur, ou un diplôme d'astrophysicien, ou de juriste, ou comme moi, avec un diplôme d'historienne. Merci Nathalie Tingeot. Merci aux élèves du Collège Anne-Franck de Saint-Dizier et à Estelle Fort qui a recueilli leurs questions. France Info Junior, c'est à retrouver sur franceinfo.fr et bon anniversaire à l'Agence Spatiale Européenne.