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franceinfo junior. Quel plan de réarmement pour l'Europe ?

2025/3/19
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Des réunions internationales toutes les semaines, plusieurs fois par semaine, même entre dirigeants de pays alliés de l'Ukraine. Il y en aura encore une demain pour décider quoi faire face à la Russie. L'Europe se lance dans des dépenses nouvelles, de réarmement militaire. Et nous en parlons aujourd'hui dans France Info Junior. Avec vous, Sylvie Matteli, bonjour.

Bonjour. Vous êtes la directrice de l'Institut Jacques Delors. Vous avez accepté de répondre au CM2 de l'école Étienne-Dolay d'Alfortville. C'est dans le Val-de-Marne. Et nous commençons avec Antoine. Bonjour, je m'appelle Antoine et je voudrais savoir, qu'est-ce qu'un réarmement ?

Bonjour déjà Antoine et bonjour à vous tous. Le réarmement, c'est très simple. On doit se réarmer parce que depuis 30 ans, depuis ce qu'on appelle la fin de la guerre froide, la fin d'une opposition qui avait lieu entre les États-Unis, la Russie et leurs alliés respectifs,

Eh bien, les Européens ont vécu dans un monde relativement en paix. On discutait ensemble, on se disputait autour d'une table, mais jamais on ne pensait à se battre et à s'attaquer. Et puis, en plus, on avait les États-Unis qui nous avaient dit « Vous inquiétez pas, nous, on est très armés, on est très forts et donc on va vous protéger quoi qu'il arrive, donc vous pouvez vivre en paix et tranquille. » Et aujourd'hui, on se rend compte que peut-être on a trop cru.

que la paix et la tranquillité allaient durer éternellement. Et on est un petit peu désarmés. C'est pour ça qu'il faut se réarmer. Il y a cette autre remarque. Bonjour, je m'appelle Jade et j'aimerais savoir si ça va être le début de la Troisième Guerre mondiale. Pour tout vous dire, il y a beaucoup de questions. Alors, on en a sélectionné seulement quelques-unes et beaucoup de questions qui expriment, comme celle-ci, l'angoisse des enfants, ce qui se comprend.

Alors voilà, est-ce qu'on se précipite vers un affrontement comme on en voit, comme ces enfants en voient sans doute dans leur manuel scolaire ?

Alors, c'est difficile de répondre à cette question. Si on regarde les précédents dans l'histoire, avant la Première Guerre mondiale par exemple, on ne se rendait pas compte que par la montée de la violence, par le réarmement, on allait droit à la guerre. Et en même temps, quand on regarde la Deuxième Guerre mondiale, c'est plutôt le refus de s'inquiéter. On ne s'est pas suffisamment réarmé et qu'à la fin, on a eu la guerre. Donc aujourd'hui, la question, c'est plutôt comment

comment on peut éviter d'entrer dans un conflit qui serait dramatique. Et en fait, ce réarmement de l'Europe, il ne vise pas à préparer la Troisième Guerre mondiale, il vise à essayer par tous les moyens de l'éviter. On se réarme pour dire à Vladimir Poutine, qui nous menace, pour lui dire « Écoute,

t'amuses pas à venir en guerre avec nous, t'amuses pas à nous déclarer la guerre, parce que nous, on est super armés, et t'inquiète pas, tu vas pas faire un pli si jamais tu nous attaques. Et donc, ça, c'est ce qu'on appelle la dissuasion. Donc, pour être dissuasif, pour déchirer la guerre, eh bien, parfois, il faut aussi être au niveau de notre adversaire pour arriver à l'affaire. Donc, faut pas trop

trop s'inquiéter de ces escalades, même si, encore une fois, je ne peux pas parier qu'il n'y aura jamais de Troisième Guerre mondiale. Il y a beaucoup de décisions qui peuvent se trouver derrière le terme de réarmement. Il y a cette question de Tao. Est-ce que nos parents vont être engagés comme soldats ?

Parce que s'il y a toutes ces réunions internationales en ce moment, c'est pour savoir qui va payer des achats d'armes. Mais ça peut aussi faire partie du réarmement de décider qu'il y aura davantage de soldats et donc peut-être obliger les populations à prendre les armes.

Oui, c'est une vraie question et c'est une question qui est posée aujourd'hui dans le débat public à laquelle réfléchissent tous les jours nos grands décideurs politiques. Donc je ne peux pas répondre oui ou non à cette question. C'est possible. Il n'empêche qu'on ne fait plus la guerre aujourd'hui comme on l'a fait en 1914 ou en 1939. Donc bien évidemment, c'est une question qui est plus compliquée qu'il n'y paraît. Ce qu'on peut dire à Tarot, c'est que pour l'instant en tout cas, ça n'a pas été dit ?

On n'a pas prévu d'envoyer les parents de Tao au combat. Tout à fait. Et pour l'instant, la question qui se pose beaucoup plus, c'est la question du retour du service militaire. Ils visent presque plus à

à préparer les esprits à une éventualité de conflit qu'en réalité à préparer des futurs soldats. Et puis les soldats, c'est des gens très jeunes, donc ce n'est pas des papas et des mamans. Mais il n'empêche que le réarmement, ce qu'on appelle le réarmement aussi culturel, c'est quelque chose d'extrêmement important. Et c'est pour ça qu'on peut avoir peur aujourd'hui et qu'il y a des inquiétudes qui sont exprimées, en particulier par des enfants comme vous, parce qu'en réalité, on a tellement...

penser la paix pendant des décennies, que la guerre nous fait très très peur. Mais pour être très fort face à une menace, il faut penser aussi la guerre. Et aujourd'hui, ce qui est en jeu, c'est qu'on arrive à

à nouveau à penser la guerre sans avoir peur, en se disant que c'est aussi le meilleur moyen de l'éviter, cette guerre. Il n'y a pas de fatalité. Merci beaucoup pour ça. Merci à vous. Sylvie Matteli, je rappelle que vous dirigez l'Institut Jacques Delors. Merci au CM2 de l'école Étienne Dolé d'Alfortville et à Estelle Fort qui a recueilli leurs questions. France Info Junior, c'est en téléchargement avec l'application Radio France.