France Info
La décision a été prise quelques jours avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le 2 janvier dernier, le gouvernement américain lançait une consultation publique qui pourrait mener à l'interdiction de drones commerciaux en provenance de Chine ou de Russie pour des raisons de sécurité nationale. Et cette consultation doit s'achever demain. Bonjour Bogdan Boddar. Bonjour. Vous êtes journaliste pour Numerama, site d'actualité numérique. Vous êtes spécialiste tech et géopolitique.
Et les enfants ont préparé plein de questions pour vous. On commence avec Anna Maria.
Bonjour, pourquoi on ne pourra plus acheter de drones qui viennent de Russie ou bien de Chine ? Alors, parce qu'on pense que ces deux États, donc ces deux pays, utilisent les informations qui sont récupérées par un drone. Donc un drone, ce n'est pas vraiment différent d'un jouet téléguidé, sauf qu'il peut filmer, il peut entendre, il peut tout voir, on va dire. Et on pense que les informations qui seront récupérées par un drone qui a été fabriqué ailleurs,
seront tout de suite envoyés au gouvernement et que lui pourra utiliser ces informations personnelles pour des raisons qui sont autres que simplement du tourisme, mais plutôt pour du renseignement.
Mais techniquement, on sait que c'est possible d'utiliser les drones à ce genre de fin ? Tout est possible à partir du moment où des données finissent sur un serveur. Un serveur, c'est l'infrastructure électronique où sont envoyées des informations. Si ces informations sont envoyées sur le serveur d'une entreprise, cette entreprise pourra les consulter. Sauf qu'on sait qu'en Chine, par exemple, tous les grands groupes internationaux ont un membre du Parti communiste chinois dans leur conseil d'administration.
Bonjour, est-ce qu'on fabrique des drones en France ? Oui, on en fabrique aussi. Ce n'est pas très dur en soi de fabriquer des drones puisque c'est un objet électronique. Donc ça demande un peu de plastique, quelques composants et selon si on veut que ce soit un drone aérien ou terrestre, un moteur différent avec des hélices.
Et on en fabrique en France. On a même une entreprise assez connue qui s'appelle Parrot, qui aujourd'hui fabrique surtout des drones pour l'armée. Mais le numéro un du marché, il est chinois, c'est ça ? De très loin, oui, DJI. Et c'est lui qui est visé par cette consultation publique aux Etats-Unis, principalement ? Alors DJI est visé parce que c'est de très loin le leader du marché. Sauf que très souvent, ces drones sont déjà utilisés pour le tourisme, mais parfois aussi sur des zones qui peuvent être sensibles. Et là, on va dire que ça fait un peu grincer les dents les Américains.
Bonjour, je m'appelle Maë. Qui a créé les drones ? Les drones, on les a d'abord utilisés pour des fonctions militaires. Après la Première Guerre mondiale, on a vu que des avions pouvaient servir à renseigner les militaires en prenant des photos, par exemple.
Donc, dès la Seconde Guerre mondiale, les Américains, les Anglais, les Allemands ont commencé à utiliser ce qu'on pourrait appeler des jouets avec des hélices, quelque chose d'aérien qui pourrait faire du renseignement. Ça s'est encore plus développé dans les années 60. Au Vietnam, on utilisait ouvertement des drones. La France a commencé à en fabriquer aussi. Et ensuite, ça s'est étendu aux civils.
Donc on pourrait dire que les armées, d'une manière générale, ont créé les drones. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le drone a d'abord un usage militaire dans l'histoire, avant un usage récréatif, de loisirs, le fait de prendre des belles photos de paysages du coup. Alors le terme de drone ne veut un peu tout et rien dire, mais de manière industrielle, fabriquer des drones, c'est-à-dire un objet téléguidé qui prend des photos, c'est l'armée qui l'a lancé, oui. Et on termine avec Benjamin ?
Bonjour. Est-ce qu'un jour, les drones pourront remplacer des rôles que font les humains ? Alors en soi, les drones remplacent déjà les humains sur beaucoup de choses parce que c'est petit. Ça peut voler sur les modèles une demi-heure, une heure, voire trois, quatre heures et prendre des images que les humains ne voient pas. Ça peut prendre des images thermiques.
Donc voir la chaleur, ça peut prendre plein de types d'informations que nous, nous ne voyons pas à l'œil nu. Donc les drones, c'est un peu l'œil mécanique de l'humain. Maintenant, on peut poser cette question à tous les robots. Est-ce qu'un robot peut remplacer un ouvrier ? Est-ce qu'une voiture autonome peut remplacer un chauffeur ? De la même manière, un drone peut remplacer un avion qui prend des photos, par exemple. Mais il faut toujours un humain derrière un drone ?
Il faut toujours un humain derrière la boucle, mais l'avenir, et surtout on voit avec le développement de l'intelligence artificielle, nous pousse à avoir des appareils de plus en plus autonomes. Il y a une vraie question dans l'armée, c'est est-ce qu'un jour des drones pourront attaquer sans l'humain dans la boucle, mais l'humain on va dire au-dessus de la boucle, et on pense que certains États poseront moins la question que nous.
Merci beaucoup de nous avoir éclairé sur les drones Bogdan Botnar. Je rappelle que vous êtes journaliste pour le site d'actualité numérique Numérama, spécialiste tech et jeux politiques. Merci également à Cécile Ribot-Caillol pour la préparation de cette émission.