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cover of episode "AfficheTonEx" de Romain Weber et Constance Vilanova 1/5 : Nos traumas seront tes cauchemars

"AfficheTonEx" de Romain Weber et Constance Vilanova 1/5 : Nos traumas seront tes cauchemars

2025/6/18
logo of podcast Le Feuilleton

Le Feuilleton

AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
A
Alex
通过在《Mac Geek Gab》播客中分享有用的技术提示,特别是关于Apple产品的版本控制。
A
Alma
D
Dina
J
Juliette
L
Laure
L
Laure Périssé
L
Lily
S
Shanley
Topics
Alma:我决定和Alex分手,因为我感觉我们之间的激情已经消失了。虽然我们在一起有过美好的回忆,但现在我不想再继续这段关系。我最担心的是Alex手中还有我的私密照片,我希望他能删除它们,但我又害怕提出这个要求,因为我不知道他会怎么做。 Juliette:我一直在支持Alma的决定,并试图帮助她度过这个艰难的时期。我认为她应该要求Alex删除那些照片,因为既然他们已经分手了,Alex就没有理由再保留这些照片。我也担心Alex可能会有暴力倾向,所以我提醒Alma要小心。当Alma告诉我Alex把她的裸照发布到Snapchat上时,我非常震惊和愤怒,我立刻告诉她要冷静,并尽快联系Alex删除照片。 Alex:我一开始并不知道我的朋友们在我的Snapchat上发布了Alma的裸照。当我得知这件事后,我感到非常内疚和自责。我立即删除了那些照片,并向Alma道歉。我向她保证,我会尽一切努力让我的朋友们也删除他们保存的照片。虽然Alma因为这件事对我感到非常失望,但我仍然希望能够挽回我们的关系。

Deep Dive

Chapters
Alma, une lycéenne du Havre, quitte son petit ami Alex. La scène décrit la difficulté de la rupture et les émotions vécues par Alma, ainsi que les interactions maladroites avec un inconnu.
  • Rupture amoureuse d'Alma et Alex
  • Premières expériences amoureuses
  • Difficulté à gérer la séparation
  • Interaction avec un importun

Shownotes Transcript

Translations:
中文

France Culture Le Havre, dimanche 8 mars 2020 Juliette, je crois que je ne suis pas prête. Tu sais ce que tu vas lui dire ou pas ? À peu près. Tu le vois où ? Sur les docks au jardin japonais. Ok. Tu vas commencer comment ? Je ne sais pas. Alex, t'es trop cool. Je t'aime trop, mais je n'ai plus envie qu'on soit ensemble. Alors non. Tu ne quittes pas quelqu'un en lui disant que tu l'aimes. Ça ne marche pas. Mais il y a des règles. Oui, il y a des règles avec les gens. Tu respectes leurs sentiments. Je dis quoi alors ?

Tu lui dis ce que tu m'as dit hier. Que t'as plus l'étincelle, que c'est plus comme au début, que tu veux partir à Paris pour faire médecine, que tu veux pas être à moitié dans votre relation, quoi. Ouais. Que j'ai plus l'étincelle, que je... Attends, t'as dit quoi après ? Que c'est plus comme au début. Je suis trop mal, Juliette. Mais c'est normal, Alma. Attends, c'est ton premier mec, t'as été amoureuse de lui, c'est avec lui que t'as fait ta première fois, et ça a duré quatre mois. Ça reste un lien énorme. Mais fais gaffe à toi, hein. Pourquoi ?

Bah, il peut être violent quand même Alex. Non, pas avec moi, t'inquiète. Excuse-moi, excuse-moi. Attends deux secondes. Qu'est-ce qu'il se passe ? Ouais ? Je suis désolé, je t'embête pas ? Je suis pressée là. Attends, je te prends juste deux secondes, c'est juste qu'en fait, voilà, je t'avoue, je te trouve trop mignonne. Ah non, laisse tomber, ça reloue. Ok, merci. Tu sais à qui tu me fais penser, sans rigoler ? A Rihanna. Rihanna, carrément. Ouais, franchement, t'as trop la classe, la façon dont tu te déplaces, ton corps, ta bouche. Ok, j'ai pas le temps, je suis désolée. T'as un snap ?

Vas-y, je t'invite au resto, on met les petits plats dans les grands, tout. Non, non, j'ai pas Snap, laisse-moi tranquille. Fais pas ta mytho, obligé, t'as un Snap. Eh, pourquoi tu veux pas me donner ton Snap ? Oh putain. Meuf, je t'avais dit que c'était un relou. Pire moment, quoi. Vas-y, eh, réponds-moi. Il tue ? Vas-y, t'as cru quoi ? Franchement, t'es moche, en fait. Mais qu'est-ce qu'il me veut ? Mais casse-toi, meuf, casse-toi. Je te paye même pas un McDo à toi, avec ta bouche de suceuse, là. C'est ça, casse-toi, sale crasseuse. Tu feras moins la belle quand je rentre.

Quel enfer ! Bienvenue au Havre. Putain, comme si j'avais besoin de ça. Ok, ok, je vois Alex. Je te laisse. Allez, courage ma belle. Et juste, Juliette ? Ouais ? Tu crois qu'il faut que je lui demande à Alex pour les photos ? Pour tes nudes ? Ouais. Tu lui en as envoyé combien ? Trois. Mais de toute façon, vous êtes plus ensemble. Il les supprime, c'est le jeu. Faut que tu lui dises. Ça me stresse. Journée de merde, putain. Allez, sois forte. On se rappelle.

Affiche ton ex. Affiche ton ex. Affiche ton ex. Après, si tu mets une photo comme ça, t'assumes des conséquences derrière. Sa famille ne comprend pas. L'ex-petit copain diffuse la photo ou la vidéo intime. C'est ce qu'on appelle le revenge porn. Tourmenté sur les réseaux sociaux jusqu'au drame. Tu veux pas te faire harceler dans la rue ?

Pourquoi elle a fait des photos comme ça ? Insultée pour son physique, une campagne de prévention vient d'être lancée. Faut pas porter de jupe si tu veux pas te faire violer, il faut pas sortir tard la nuit.

Et donc je me suis dit qu'il fallait absolument faire disparaître tout ce contenu. Affiche ton ex. Pour prévenir le harcèlement en ligne. Culpabiliser. Entre les mains de la justice. Pourquoi je fais tout ce rafu ? La justice. Une source de nuisance. Une source de nuisance. Une source de nuisance. Une source de nuisance. Une source de nuisance. Une source de nuisance. Une source de nuisance. Affiche ton ex. Écrit par Romain Weber, d'après une enquête de Constance Villanova, réalisée par Sophie Haute-Picot.

Premier épisode : Nos traumas seront tes cauchemars. Jardin japonais, Le Havre, dimanche 8 mars 2020. T'as décidé ça quand ? Ça fait quelques jours que je me dis qu'il faut que je te parle. Ok. Et voilà, je suis... Mais je comprends pas, hier c'était cool. Tu m'as fait des petits gâteaux aux fruits, on a rigolé. Oui oui, et je continue à être contente de te voir. Mais Alex, je suis désolée de te dire ça,

Je me sens super mal, mais ça fait 4 mois qu'on est ensemble. Et au début, c'était bien. J'étais amoureuse de toi et je sais pas si... Enfin, c'est plus pareil. Qu'est-ce qui est plus pareil ? J'ai plus l'étincelle. Mais moi, je l'ai, l'étincelle. Je t'aime, moi. Mais ça marche à deux. Et là, t'étais pas dispo ces dernières semaines. Mais parce qu'il y avait le foot. Je passe en régional, ça m'a pris du temps. Mais maintenant, on peut se voir quand tu veux. Ouais, mais justement, quand on s'est pas vus, bah, tu m'as pas manqué. Oh !

Et genre, quand on est allé à Disney, quand t'es venu habiter chez moi, tu jouais avec ma petite sœur, on allait au lycée ensemble. En fait, c'était faux ? Mais non, pas du tout. Tu comptes toujours pour moi, ça enlève rien au bon moment. Mais là, je veux pas être à moitié dans notre relation. Je veux qu'on arrête. Je sais pas quoi dire. Je suis désolée, Alex. Moi, j'aime bien être avec toi. Quand tu me parles de tes bails de médecin, comment ça fonctionne le cerveau, le cœur, tout ça, j'ai pas envie d'arrêter, moi. C'est pas agréable comme moment, là. Pour moi non plus. Ouais, enfin, toi, c'est pas pareil. Tu te fais pas dominer ?

Je me fais pas dominer ? Ouais. Mais tu te fais pas dominer Alex, c'est bizarre de dire ça. Un peu quand même. Je suis désolée. Et juste. Quoi ? Les photos. Quoi ? Faut que je supprime nos photos aussi ? Les photos intimes que t'as de moi. Je veux que tu les supprimes s'il te plaît. On est plus ensemble. C'est le jeu. Je te fais confiance. C'est le jeu ouais. Université de Nanterre, lundi 9 mars 2020. Tu vas au boulot ou tu marches seule ?

à la hauteur du H&M, y'a un type qui gueule, hé, hé, hé, salut bonne meuf, t'es vraiment très charmante, tu sais, je te mangerai pour 4h, t'es si à petit sang, je te ferai pas la bise, mais si tu veux, on peut baiser, moi, les petites meufs comme toi, j'en ferai qu'une bouchée, ben pourquoi tu marches plus vite, pas agressée, je t'ai même fait des compliments, moins t'arrêter, comment ça, t'as pas le temps, et t'es pas célibataire, tu sais, moi, je suis pas jaloux, viens dans mon lit, ça va te plaire aussi fort, et t'es top, là, tu l'as bien cherché, t'es une juteuse,

Lundi 9 mars 2020, Nanterre. Le soleil n'est pas encore levé, je sors du RER. Je m'appelle Laure Périssé, je suis en licence de droit à Paris 8 et il y a quelques jours, Roman Polanski, un type accusé de 12 viols, dont un sur une fille de 13 ans, a reçu un César. Adèle Haenel a quitté la salle, dégoûtée.

Moi aussi je suis dégoûtée et avec d'autres, à la fac, on a décidé de le montrer. Surtout qu'hier, c'était la journée du droit des femmes. Ça va Dina ? Ça va et toi ? C'est cool, il y a du monde. Ouais, 23 c'est bien, surtout à cette heure du mat'. Hé les filles, alors merci à toutes d'avoir répondu à l'appel. Il fait froid, on s'est réveillées à pas d'heure mais c'est pour la cause et c'est ça qu'il faut.

Ça fait chaud au cœur de voir qu'il y a du monde pour soutenir le premier blocus féministe de Paris 8. Donc pour ça, on peut s'applaudir. Alors, je me présente pour celles qui ne me connaissent pas. Je m'appelle Shanley, j'ai 21 ans, je suis en sciences politiques et comme vous, j'ai été écoeurée par ce qui s'est passé avec Polanski. Voilà, on donne un trophée au roi des violeurs et tout le monde applaudit. Là-dessus, Nanterre trouve rien de mieux que de proposer un cours sur ses films. Ouh !

Mais hier, c'était la journée du droit des femmes. Et nous, on ne laisse plus passer ça !

Cette fac, c'est un espace de domination masculine à l'image de la société. Alors on bloque ! On vit dans un pays où il y a encore 100 000 femmes par an qui sont victimes de violences conjugales. Alors on bloque ! On vit dans un pays où 1% des viols aboutissent à une condamnation, où il y a eu 146 féminicides l'année dernière. Alors on bloque ! Parce que personne d'autre que nous ne peut parler pour nous. Bien dit !

Ce blocus, c'est pour faire entendre la parole des victimes. Ils ne vont pas aimer, on va se prendre des coups, mais on existe et on le montre. Vous avez trouvé un nom ? Oui, avec Dina, on a réfléchi. On s'est dit, on est féministes, on est déterminés. Donc on vous propose les féministes d'Ether de Paris 8. Les féministes d'Ether de Paris 8 !

Ah oui, attendez ! Aussi, on a ramené une banderole pour la mettre au-dessus de l'entrée. Et je crois que Laure a déjà trouvé ce qu'on allait écrire. Laure ? Yes, et je l'ai même fait, regarde. Vas-y, montre-nous. Nos traumas seront tes cauchemars. Attendez, j'ai oublié le point d'exclamation. Nos traumas seront tes cauchemars ! Sortie du lycée, Le Havre, lundi 9 mars 2020. Allez, s'il vous plaît, restez pas dans le lycée, s'il vous plaît.

Ça va ma belle ? Ça s'est passé aujourd'hui ? Ça va. J'ai vu Alex de loin, il m'a fait de la peine. Viens, on bouge du lycée en fait, y'a trop de monde. Mais vas-y meuf, je te raccompagne chez toi. Ok, cool. Oh Alma ? Ouais ? Ça va, t'as passé une bonne journée ? Tout va bien ? Euh... Ouais, pourquoi ?

Non, bah c'est cool. Parce que c'est pas le cas de tout le monde, en fait. C'est quoi ton problème, Lily ? Moi, j'ai aucun problème. Après, Alex, c'est mon ami, tu vois. Il est dans l'équipe de foot de mon mec. C'est un garçon bien, je le respecte. Donc quand y a une pute qui lui fait du mal, j'aime pas trop, tu vois. Pourquoi tu me dis ça ? Mais casse-toi, bouffonne, va ! Oh, mais touche pas ! Fouad ? Ouais ? Tu veux sortir avec Alma ?

Euh... Ouais, bizarre. Pourquoi tu demandes ? Non, parce que si t'as envie, c'est facile. Hein ? Et c'est quoi ton problème, toi ? Tu l'emmènes à Disney, elle te suce dans les toilettes, elle t'envoie des photos d'elle à poil, mais juste, faut pas s'attacher, hein, parce qu'après, elle te largue comme une merde. Non ! Alma !

Je savais pas que t'étais une fille comme ça. Fermez vos bouches, vous deux, là. Alma, viens, on se casse. Mais de quoi tu te mêles, toi ? C'est qui qui t'a raconté ça ? On se casse, Alma. Ça sert à rien, là, on se casse. Petit zère d'un télo, première de la classe et tout, mais si tu te respectes pas, meuf, pourquoi tu veux qu'on te respecte ? Faut assumer. Ça te regarde pas, putain. Assume. Mais va me faire câbler, elle. Voilà, t'assumes pas. Après, je vais pas juger, mais à vous, c'est chaud, Alma.

Du coup, tu juges un peu, là, non ? Je dis juste. Manquer de respect, ça se paye, tu vois ? Tu déconnes, tu passes à la caisse, c'est le jeu. Mais à la caisse de quoi ? De quoi tu me parles ? Vas-y, je me casse, tu m'as saoulée. Sale crasseuse ! Non, Lily, t'abuses, là, insulte pas ! Désolé, Alma. Là, elle abuse. C'est ça, ouais, connasse, casse-toi, va ! Allez, viens, ma chérie, c'est une conne, c'est une conne, n'écoute pas ! Mais comment elle sait tout ça, elle ? Je sais pas, je sais pas.

Université de Nanterre, journal du blocus féministe de Paris 8. Lundi 9 mars, arrivée des premiers étudiants. Première tension. Insultes sexistes, salopes, hystériques, etc.,

Tentative de passage en force mais on tient bon. Aucun contact avec la direction, puis dans l'après-midi, le directeur fait ouvrir la vieille entrée de la fac. 10 mars, des mecs veulent se joindre à la lutte. Risque de dévier le message, ils sont refusés. La non-mixité est notre survie. Mercredi 11, je me fight avec un prof de socio qui m'explique le féminisme. Mansplaining de base. Grosse tension avec les vigiles. On tient bon. Le groupe grandit, bonne ambiance.

Jeudi 12, rencontre entre femmes, volonté de garder les liens après le blocus. Vendredi 13, la fac ferme à cause du coronavirus. Les gendarmes viennent pour évacuer, on a des frites et on leur balance dessus. Très marrant. On était 20, on est 50. Quelque chose est né. A tous ceux qui nous ont insultés, qui nous ont menacés, qui nous ont agressés, qui nous ont frappés.

A tous ceux qui ont tenté de nous humilier, personnel de l'administration, profs, vigiles et étudiants aînés, agresseurs, soyez assurés que nous n'octroyons ni oubli ni pardon. A cela, nous avons répondu comme nous répondrons chaque fois qu'il le faudra. Et ce n'était qu'un début. Chambre d'Alma, Le Havre, dimanche 15 mars 2020. Il est 10h ce dimanche, je suis dans ma chambre, je dors encore, ou presque.

Ça se voit que c'est ma chambre. Il y a écrit Alma en grosses lettres, comme pour les enfants. Elle est bien rangée. Il y a mes cours sur mon bureau et une grande affiche qui montre l'anatomie du corps humain. Il y en a qui trouvent ça bizarre. Moi, j'aime ça. Ma fenêtre donne sur le port du Havre. Je regarde souvent les bateaux et les grues. Au-dessus de mes placards, il y a des cartons avec mes jouets de quand j'étais petite. C'est ma mère qui veut les garder. Au-dessus de mon lit, il y a une photo de mon père. Il est mort quand j'étais petite.

Ce matin-là, comme d'habitude, j'ai ma peluche lapin contre moi et mon téléphone sous mon oreiller. Au premier appel de Juliette, je l'entends vibrer mais j'ai la flemme. Au deuxième, je comprends qu'il faut que je réponde. Ouais, alors ? Alma, tu dors ? Mais plus maintenant, du coup. Qu'est-ce qu'il y a ? T'as pas vu. De quoi ? Ok. C'est chaud. Mais qu'est-ce qu'il y a ? Tu me fais peur. Va sur Snap, s'il te plaît. Mais d'où j'ai toutes ces motifs, là ? Va falloir que tu t'accroches. Alex, il a mis tes nudes sur Snap. Oh.

Alex a balancé tes photos. Alma, je suis là, ok ? C'est pas possible. C'est pas possible, c'est pas possible, c'est pas possible. T'inquiète, faut juste que tu l'appelles. J'ai chaud. Écoute-moi. J'ai chaud. J'ai chaud. J'ai chaud. Il fait trop chaud ici. Putain, je brûle.

Alma, écoute-moi. Comment il a pu me faire ça ? Écoute-moi, écoute-moi. Il y a les trois photos, ok ? Et il y a ta tête. Mais c'est pas possible, comment il a pu me faire ça ? Il les a mises à 6h du mat. Je sais qu'il y avait une soirée avec son équipe de foot. C'est peut-être à ce moment-là qu'il a fait ça. Mais c'est pas possible, putain, comment il a pu me faire ça ? Il est encore tôt, t'inquiète pas. Faut qu'il les supprime juste avant que les gens se réveillent. Ok, ok, ok, ok, ok, ok. Donc tu l'appelles et tu me rappelles tout de suite, ok ? Ça va aller. Je l'appelle ?

Pas trop Alex putain comment t'as pu me faire ça c'est pas possible C'est comme si le corps était une forêt en feu Un incendie qui part de la poitrine Qui remonte dans la trachée Qui brûle les joues et les cheveux En même temps qu'il se propage aux doigts et aux orteils Réponds putain Alex On m'a foutu le feu Allez Salut vous êtes bien sur le répondant d'Alex Allez Réponds Alex Réponds putain réponds

Alma ? Alex, je t'en supplie. Qu'est-ce qui se passe ? Alex, je t'en supplie, il faut que tu supprimes. Je t'en supplie, je ferai tout ce que tu veux. Tout, tout, tout, je t'en supplie. Attends, attends, tu parles de quoi ? De mes photos. Supprime-les, Alex, je t'en supplie. On se remet ensemble, je t'envoie tout ce que tu veux, mais supprime. Alma, je sais pas de quoi tu parles. Fais pas genre ! Je suis à poil sur ton snap. Quoi ? Je t'en supplie.

Mais j'ai rien fait, moi. Écoute, je suis désolée de t'avoir quitté. Je comprends que tu te venges. C'est dégueulasse ce que j'ai fait. Je suis une pute, une crasseuse, tout ce que vous voulez. Mais là, ça fait trop mal. Mais je te jure, j'ai rien fait. Supprime. Attends. Je t'en supplie. Putain. Je suis désolé, Alma. En plus, j'ai la tête dans le cul, là. Ah, les bâtards, les bâtards. Je savais pas qu'ils avaient fait ça. Il y a combien de personnes qu'on a vues ? Pas beaucoup, t'inquiète. Combien ? 23. 23 ?

C'est pas énorme. Alex, y a 23 personnes qui t'ont déjà vu à poil dans ta vie, toi ? Je sais pas. Ouais, donc c'est beaucoup, ouais. C'est bon, tu les as enlevées ? Oui, c'est bon. Ok. Merci, merci beaucoup. Et y en a qui ont screené ? Hein ? Est-ce qu'il y a des gens qui ont fait des captures d'écran ou pas ? Putain, y en a combien ? J'en vois six. Putain, je suis morte !

Tu te rends compte de ce que tu m'as fait, Alex ? Alma, je suis désolé. Mais t'es désolé de quoi, gros con ? Putain, je te confie ça parce que j'avais confiance et toi, tu m'envoies des vieilles photos de ta bite et tu balances ça sur Snap. Mais à quel moment je mérite ça, moi ? Mais c'est pas moi, Alma, je te jure. C'est mes potos du foot, là. Ils ont fouillé dans mon tel. J'étais arraché. Mais je vais les défoncer, je te jure, je vais les défoncer. Je t'avais demandé de les supprimer, Alex. Là, je les supprime. Promis. C'est qui, Cascrinet ?

Attends, deux secondes. Y a deux mecs du foot, y a Lily... Oh putain, pas elle. Et y a trois mecs, je sais pas c'est qui. Alex, si tu m'en fous, tu te débrouilles, tu les appelles et ils suppriment. S'il faut, tu les défenses. Promis. Genre s'ils le font pas, je te jure, je leur mets des coups à la main. Ok, merci. Merci Alex, merci beaucoup. T'inquiète.

Et juste, t'étais sérieuse quand tu disais qu'on se remettrait ensemble ? Putain, mais tout, je dis merci, moi, mais quelle conne ! C'est chaud, je savais pas que t'étais comme ça ! Vas-y, tu veux pas, genre, moi aussi, tu m'envoies des trucs spicy, ou même on se voit. Enfin, tu m'envoies tes tarifs à ventes, t'sais. Je vais pas essayer pour une pute. Mais t'es une pauvre fille, en fait.

C'est à cause de meufs qui se respectent pas comme toi qu'on se tape des réputations de merde après. T'as cherché. Après, tu pourras pas pleurer si t'arrives des dingueries. Mais vas-y, je suis même pas quittée, toi. Allô, Juliette ? Alors ? T'as eu Alex ? Ouais. Et il a supprimé ? Ouais. T'as vérifié ? Ouais, ouais. Mais y a six personnes qui ont screené. Putain, merde. C'est qui ? Deux mecs du foot, cette connasse de Lily, là, et trois mecs qui connaissent pas. T'inquiètes, on va leur mettre un coup de presse. Ouais, il m'a dit que lui aussi, il le ferait. Tu le crois ? Bah, il m'a dit que c'était pas lui qui avait mis les photos.

Et tu le crois ? Je sais pas, j'en sais rien. J'ai tellement honte d'Juliette. Qu'est-ce qui m'a pris de faire ça ? C'est pas mon genre, je suis pas ce genre de fille, moi. Comment ça, quel genre de fille, Alma ? Tout le monde en voit des nudes. Putain, mais quelle conne ! C'est lui qui demande, je le fais pour lui, et tout ça pour ça. Alma, stop. On est ensemble. Et au moins, t'auras pas retourné au lycée. Comment ça ? On va être en quarantaine. À cause du coronavirus, tu sais. Putain, t'es sérieuse ? On pourra pas sortir, genre ? Bah ouais, mais en vrai, c'est une bonne nouvelle pour toi. Française, français...

Mes chers compatriotes, Jeudi soir, je me suis adressé à vous pour évoquer la crise sanitaire que traverse notre pays. Jusqu'alors, l'épidémie de Covid-19 était peut-être pour certains d'entre vous une idée lointaine. Elle est devenue une réalité immédiate, pressante. Dès demain midi et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits. Cela signifie

que les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises. Se promener, retrouver ses amis dans le parc, dans la rue ne sera plus possible. Il s'agit de limiter au maximum ses contacts au-delà du foyer. Lundi 16 mars 2020. Journal de confinement, 16 mars, J-1. Je retrouve Shanley et Dina dans un café à Châtelet. L'idée, c'est de prolonger le souffle du blocus de la fac. Tu vas où toi alors ?

Chez moi, dans le 13, avec mes parents et mon frère. Et toi, Dina ? Moi, au Courbevoie, avec mes sœurs et ma mère. Toi, Jeannelet ? À Saint-Germain, avec mes parents et ma sœur. Enfin, l'enfer, quoi. La quarantaine, vous pensez que ça va changer quoi aux violences faites aux femmes ? Déjà, les violences conjugales, ça va être chaud. Et en même temps, les agresseurs, ils auront plus la rue. Ouais, mais la question, c'est, s'ils ont plus la rue, qu'est-ce qui leur reste ? Et qu'est-ce qui leur reste ? Internet. Oui, mais... Qu'est-ce qu'ils peuvent faire ?

Ils le trouveront. Pour agresser les meufs, ils le trouvent toujours. Ouais, et y'a moyen que ce soit hardcore. Ah, attends que j'oublie pas. Je te rends ton œuvre, Laure. Tiens. Nos traumas seront tes cauchemars. C'est ta banderole. Garde-la. Il va falloir se tenir prête.

Bonsoir à tous. Pour s'en sortir, il faut s'enfermer, formule du canard enchaîné en ce premier jour d'immobilisation générale. Les villes vides, les premiers contrôles de police en France assignés à résidence, premiers essais aussi de chloroquine contre le coronavirus. France Inter.

Les rues étrangement calmes, de la distance dans les files d'attente devant les boulangeries ou les supermarchés. 100 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour vérifier dans la rue que les interdictions sont respectées. Premier contrôle avec Gaël Jolie ici à Chambray-les-Tours, tout en pédagogie. Bonjour, le papier, l'attestation de déplacement s'il vous plaît. Vous avez un papier madame aussi ? Elle n'a pas de permis. Oui mais c'est un papier pour le déplacement. Oui mais il fallait peut-être bien être au courant.

On va penser à l'avoir pour la prochaine fois, maintenant, vous êtes au courant. La vie confinée, les hôpitaux surchargés, les médecins et les pharmacies se retrouvent en première ligne pour informer et rassurer. Les ventes de paracétamol seront limitées à partir de demain, suspendues sur Internet, à cause des stocks que font certains pour lutter contre les symptômes du virus qu'ils n'ont parfois pas encore. L'agence du médicament ordonne une boîte par personne sans symptômes, deux boîtes en cas de douleur ou fièvre.

Dans le Grand Est, la région la plus touchée, les médecins parlent de médecine de catastrophe. Les services de réanimation sont déjà saturés. Les 21 500 pharmacies du territoire qui attendent aussi les masques, promis hier soir par Emmanuel Macron. Distribution à partir de ce soir et jusqu'à jeudi, en priorité pour l'hôpital et pour la médecine de ville. Des masques pas encore disponibles dans toutes les officiers. Chez Alma, mardi 17 mars 2020. T'entends ça Alma ?

Pas un passant, pas une voiture. C'est bizarre, hein ? Il se passe quelque chose de grave et il n'y a rien de visible. On n'entend rien. La miroiterie ferme, c'est la merde. Et j'ai un mal de dos atroce. À force de porter des fenêtres depuis 20 ans. Tu pourras me faire des massages ? Oui, oui, bien sûr. J'ai besoin que tu t'occupes de moi. Mais moi, je vais avoir mes cours en visio, tu sais. Quoi ? Tu sais à qui je pense ? Non. À Benjamin Griveaux.

Pourquoi tu penses à Benjamin Griveaux ? Bah, s'il y en a un qui est content du Covid, c'est lui. On parle plus de son pénis, quoi. Ok. Moi, j'avoue, ça m'a fait rire. Et pile là, on peut chercher quand même. Ouais, on peut. Qu'est-ce qu'il est con. Alex a balancé tes photos. Il y a combien de personnes cons ? Pas beaucoup, t'inquiète. Combien ? C'est pas possible, c'est pas possible, c'est pas possible. 23. Tu te respectes pas, meuf. Pourquoi tu me contrespectes ? Faut assumer. Tu m'envoies tes tarifs avant. Elle te suce dans les toilettes. Elle était une pauvre fille, en fait. Alma. Tu te fais pas dominer. Alma. Et le bac, alors ?

Ils vont l'annuler ? Euh, oui, peut-être. J'y crois pas. Ma fille qui passe son bac, qui va partir à Paris pour devenir médecin, qui va me laisser toute seule. Pour moi, t'as encore 4 ans, tu sais. J'ai 18 ans, maman. Oula, ça va ? Oui, oui. Et ton copain, euh... Alex. Oui, Alex. Comment vous allez faire ? Je suis plus avec lui. Ah bon ? Non, je l'ai quitté. Ça se passait pas bien ? Je l'aimais bien, il était gentil. J'ai pas envie d'en parler. Bon.

Si jamais... Oh, est-ce que je peux avoir mal au dos ? C'est terrible. C'est Juliette. Je te laisse, Marie. Alma, il y a un truc pas beau. Sur Snap, il y a un sale compte qui tourne. C'est quoi ? Ça s'appelle Affiche ta pute le Havre. Attends deux secondes, je monte dans ma chambre. Affiche ton ex, écrit par Romain Weber, d'après une enquête de Constance Villanova.

Avec...

Avec...

Prise de son, montage et mixage, Bastien Varigo et Kevin Delcourt. Assistante à la réalisation, Florine Perenès. Réalisation, Sophie Haute-Picot.