Résumé de l'épisode précédent. Effrayé à l'idée de servir de cobaye au docteur Moreau, Prendic s'enfonce dans la jungle. Descendu d'un arbre, un homme singe l'incite à le suivre. Au cœur de l'île, dans une cavité rocheuse, Prendic découvre les huttes. C'est là que vivent les créatures du docteur Moreau.
Ces êtres hybrides, mi-animaux, mi-humains, récitent des lois qui leur interdisent de se comporter en bête. Contraints de regagner l'enclos du docteur, Prendic apprend que Moreau cherche à transformer des animaux sauvages en créatures douées de raison. Mais ses expériences semblent vouées à l'échec. Quatrième épisode, Le goût du sang.
C'est toi ? La hyène porc ? C'est toi qui as fait ça ? Ben oui, j'ai fait ça. Et alors ? Pas griffer l'écorce des arbres, car c'est la loi. Tu veux retourner dans la maison de douleur ? Et ça, qu'est-ce que c'est ?
Ces traces rouges sur ton museau ? Pas à manger poisson ni viande. C'est moi. Pas toi. C'est l'homme léopard. C'est lui qui a griffé les cordes ? Oui. Tu dis ça au réciteur des lois ? Sinon, c'est sur toi que je ferai mes griffes. Compris ?
Deux jours à peine s'étaient écoulés depuis mon arrivée sur l'île. Sans que j'en ai vraiment conscience, mon état mental et physique se dégradait d'heure en heure. Vous commencez à saisir mon propos, n'est-ce pas ? Vous commencez à voir qu'il est possible de transplanter les tissus d'un animal à un autre, ou d'un animal à un autre. La nuit, quand je fermais les paupières sur mon hamac aux cordes qui grinçaient,
Les justifications de Moreau, avec leur vernis de rationalité, revenaient me hanter avec les silhouettes difformes de ces créatures. L'empathie pour la douleur d'autrui, c'est une chose dont j'ai vaguement souffert il y a de ça des années. Qu'est-ce que c'est, disant ? Ça en fait cent mille que l'homme est en devenir. Je crois que ma main se retire. La bête vient ramper en eux à nouveau. Elle revient et prend des animaux hantés par la peur.
Sans aucune pugnacité pour affronter la souffrance. Il ne vale rien pour fabriquer un homme. J'ai travaillé dur sur sa tête. Sur son cerveau. Bien dormi, Prendic ? Oubliez ma question. Vous y ferez, moi aussi ça m'a pris du temps. Au sujet de ces bêtes, ne craignez-vous pas qu'elles se retournent contre vous ? Ou qu'elles s'entre-déchirent ? Moroni qu'elle régresse. J'ai remarqué que vous verrouillez toujours votre porte. Vous faites bien.
Mais notre meilleure garantie, c'est que le peuple animal... Le peuple ? Je les appelle comme ça. Eux-mêmes s'appellent comme ça. Leur faculté mentale, vous l'avez compris, sont assez limitées. Leur instinct sauvage a beau s'éveiller, Moreau a pris soin de leur implanter certaines idées, des notions, solidement ancrées dans leur esprit. J'ai entendu ça dans la hutte. On les a littéralement hypnotisés. Sans ces prohibitions... Solidement ancrées, dites-vous. Oui, bon...
Entre les lois qu'on leur fait réciter et leur instinct naturel qui revient au galop, le conflit est inévitable. S'ils répètent ces lois du matin au soir, c'est aussi qu'ils les brisent du matin au soir. Mais que ce soit Moreau ou moi, on fait tout. On a tout fait pour neutraliser. Voir Annie, il est en... J'ai jamais entendu ce cri-là. Annie, il est quoi ? Le goût du sang. Bon alors, ces fumeroles, on va les voir ? Elles sont à deux heures de marche. Allez !
Un salut !
Un salut à l'autre avec le fouet. L'homme satyre grignotait la gousse d'un fruit brun. Voilà l'homme à cinq doigts. Il était accompagné de l'homme singe. L'homme à cinq doigts comme moi. La main qui crée vient de le faire. Cet homme satyre, hommage de Moreau à l'Antiquité, avait comme il se doit les cornes et les sabots d'un bouc. Il ne dit rien. La main qui crée a oublié la langue. Retournez aux rues, vous deux, si vous ne voulez pas goûter à nos fouets. Je suis...
Je l'ai vu hier, il saignait et il pleura. La main qui craint l'a fait rentrer dans la maison du tournoi. Alors c'est là qu'il a perdu sa langue. Durant cette promenade vers les sources chaudes, vestiges du passé volcanique de l'île, j'ai pu me faire une idée plus précise du peuple animal. A l'écart de Moreau, Montgomery parlait librement. Il m'a semblé qu'il avait de l'affection pour ces bêtes métamorphosées, une compréhension de leurs instincts les plus bas,
qu'il dissimulait sous une fausse impatience. Vous voyez, chacun d'entre eux conserve les caractéristiques de son espèce. Le modelage opéré par Moreau altère, mais ne supprime pas en eux le léopard, le buffle, le porc, enfin bon bref, l'animal ou les animaux à partir desquels ils ont été modelés. Il faut remarquer aussi que leurs voix sont d'une grande variété, selon le larynx dont Moreau les a dotés, et la façon dont il l'a sculpté. C'est un art dans lequel il est de plus en plus adroit. Sans blague, vous devriez le voir faire, on dirait un barbier qui vous fignole une moustache ou des favoris. Ha ha ha !
Leurs mains sont toujours aussi... Diformes, oui. C'est un des aspects qui résiste le plus à Moro. Notre humanité logerait-elle au bout de nos dix doigts ? Les leurs, en tout cas, ne sont jamais au complet. À part ceux de l'homme-singe. Et leur sensibilité tactile, surtout au niveau des ongles, est proche de zéro. Combien de créatures a-t-il fabriqué en tout ? Une soixantaine environ. Sans compter les petites monstruosités qui vivent dans les sous-bois et qui n'ont-elles aucune fordubène ?
Moro procède évidemment par essais et erreurs. Soixante de ces créatures peuplent l'île ? Il a dû en faire cent vingt, en tout et pour tout. Beaucoup n'ont pas survécu. Certaines sont... mortes de morts violentes. Causées par quoi ? La cohabitation avec les premiers êtres de Moro, des indigènes des mers du sud. C'est eux qui ont construit les huttes et enseigné au peuple animal des rudiments de langage. D'où la langue étrangère que j'ai entendue lors du déchargement. Mais les indigènes ont tous fui !
Il ne reste plus d'humains que Moro et moi. Vous oubliez quelqu'un ? En êtes-vous sûr ? Bon sang. Qu'y a-t-il ? Une carcasse de lapin ? Elle est encore chaude. Une bête l'a vidé de son sang et rongée jusqu'à la colonne vertébrale. Un de vos carnivores a repris ses vieilles habitudes. Le goût du sang. Rien à faire. Dès que Moro a le dos tourné, j'aurais jamais dû apporter ses lapins sur l'île. Hier, en montrant à Maligne comment les écorcher pour les cuire, j'ai senti qu'il était troublé.
J'ai ensuite surpris bon la casserole en train de se lécher les doigts. Il va falloir faire un exemple. A votre avis, qui a dévié ? Les félins du peuple animal sont les plus susceptibles de régresser en flérant... L'homme léopard ? La hyène porc ? C'est la nuit d'ordinaire qui se laisse aller. Cette fois, la loi a été brisée en plein jour. Voilà où mènent vos envies de viande, Montgomery. Les lapins répandus sur l'île risquent de tout compromettre. Vous m'aviez autorisé à... Oui, j'étais stupide. Rendick, vous allez voir un attroupement du peuple animal !
Ça vaut le détour. Regardez. Qu'est-ce que c'est ? Une corne de vaché. De quoi faire trembler l'île toute entière. J'ai tendu l'oreille et j'ai reconnu son souffle à travers les ramures. La main qui créait venait à nous. Son appel nous convoquait. De partout, nous avons accouru. Moins rapide que nous, les femmes sangliers. Moins rapide que nous autres, les femmes loupes.
Je suis sorti de ma hutte et j'ai remonté la ravine. Moi, l'ours au renard, j'étais seul sur le sentier au bambou.
Agaté ! Araignées et pucerons, faute de mieux ! Les sous-bois palpitaient. Vos nuques et vos épaules, vos cornes et vos crinières filaient à travers la brume et j'en étais troublé. Toutes, tous, nous savions où nous rendre. À la pointe de l'île ? Dans le grand arc de cercle, entre les bras des rochers. Sur le tapis de poudre jaune que nos maîtres appellent.
Je suis entré le premier dans le cercle. Était-il déjà là ? Notre maître était là, tenant d'une main la corne au souffle puissant et de l'autre le fouet. Venu dans la foulée du satyre, j'ai whiffleré l'autre avec le fouet. Il y avait Maligne, son serviteur, et l'homme nouveau qui balbutiait. Il en sort de partout.
Comptez en même temps que moi Montgomery, je vous être sûr qu'ils sont tous là. 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 52, 53, 56, 57, 58, 59, 52, 53, 56, 57, 58, 59, 52, 53, 59, 52, 53, 59, 52, 53, 59, 52, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 59, 53, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59, 53, 59
36, 12, 46. Ça va pas, Tendik ? Quel cauchemar ont fanté ces êtres ? 62, 63, il en manque 4. Je ne vois pas l'homme léopard.
L'appel a résonné encore et l'homme léopard, en maugréant, est sorti de sa cachette.
On aurait dit que ses mains brûlaient de foulée le sol. Oui, on aurait dit qu'à tout moment, il allait se mettre à quatre pattes. Et que c'est uniquement parce que le maître le suivait des yeux avec insistance qu'il ne le faisait pas. Ni l'homme léopard, ni l'aïe-porn. Entrez, les derniers dans le cerf. Non chancez avec nous. Ça suffit.
Ou est le réciteur des lois ? Ici, maître. Fais-le réciter ! Pas laper l'eau du sol. Car c'est la loi ! Pas manger poisson ni viande. Car c'est la loi ! Ne sommes-nous pas des... Arrêtez ! Ne pas manger poisson ni viande !
Qui enfreint cette loi ? Unisabre ! Unisabre ! Unisabre ! Unisabre ! Alors, qui ? J'ai parcouru des yeux le cercle agenouillé du peuple animal. Il m'a semblé que la hyène-porc avait l'air résignée, tout comme l'homme-léopard. C'est toi qui enfreint la loi. Moro plantait ses yeux dans ceux de l'homme-léopard.
On aurait dit qu'il voulait lui arracher son âme tout entière. Quiconque enfreint la loi, retourne dans la même mission. Tu entends ce qu'ils disent ? Je regrette mon ami, mais il va falloir... L'homme, Léopard, a bandit ?
20, 30, 60 créatures se sont mises à rugir et hurler. Elles se déplaçaient plus vite que nos regards, pendant quelques secondes.
J'ai cru à une révolte générale, moraux à tirer, mais sans atteindre l'homme léopard. Vieux l'éclair qui jaillit. Le cercle n'était plus vert. Mes tourbillons contre les robes. Un tumulte dans la poussière. Aveugle joie en étirpant. Celle de l'homme léopard. Je courais tête baissée, agglutiné malgré moi à la ruée des bêtes.
L'homme léopard s'était enfoncé dans une fuité de bambou qui ployait et craquait sous son poids. À ses trousses, Maligne nous devançait. Derrière lui, des femmes loupes, langues pendantes, avançaient à grandes enjambées. Suivaient les femmes sans lumières, tout aussi excitées de pourchasser cette proie, oubliant que l'homme léopard était un des leurs.
Flanqué du réciteur des lois, Moro, revolver au poing, se précipitait en avant, son chapeau en bataille et ses longs cheveux blancs flottant sur sa lune. « Ralentissez ! Ralentissez ! » J'ai senti alors sur ma joue l'haleine chaude de la hyène-porc dont la gueule revenait sans cesse à ma hauteur. « Ralentissez ! Ralentissez ! » L'étau se resserrait autour de notre proie, acculée à l'extrémité de l'île sur un promontoire rocheux. Sous un soleil écrasant, le fracas des vagues indiquait à l'homme léopard que sa course s'arrêtait ici.
L'océan barrait l'issue. Sur la falaise, l'herbe était assez haute pour qu'il reste camouflé pendant quelques instants encore. Mais je l'ai vu avant les autres, aussi recroquevillé, aussi ramassé sur lui-même que le permettaient ses membres distordus. Il a senti ma présence et tourné ses yeux verts, ses yeux lumineux par-dessus son épaule pour me regarder ou pour m'implorer. Sa posture animale se combinait avec ses traits presque humains, des traits déformés par la peur. Au paroxysme de la terreur,
Qu'est-ce qui différencie un homme d'une bête traquée ? Humain ou animal, ses poursuivants allaient le capturer, le réduire, le ramener dans l'enclos pour lui infliger les tortures du laboratoire. J'ai visé entre les yeux. La hyène-porc, qui guettait l'occasion depuis le début, a planté ses crocs avides dans le cou de l'homme-léopard.
Morrow a dû s'y reprendre à plusieurs fois pour lui faire lâcher prise. L'odeur du sang les excite ! Maligne aussi ! Il faut jeter la dépouille à la mer ou je réponds plus de rien ! Je réponds plus de rien. C'était la formule préférée de Montgomery. Comme s'il n'avait jamais répondu de quelque chose. Comme s'il n'avait pas laissé Morrow répondre de tout à sa place. Je me suis éloigné, le corps et l'âme vidés par cette course folle. Dans mon esprit a déferlé comme une vague immense le caractère absurde, insensé de ce qui se déroulait sur l'île.
À contre-jour, en haut de la falaise, les créatures gesticulaient autour de Moreau et Montgomery. C'était à qui entonnerait le plus fébrilement la liste des interdits. Même la hyène porc s'y mettait, elle qui avait sûrement trempé dans le dépeçage du lapin. Sous leur forme mal dégrossie, sous leur pantomime grotesque, je reconnaissais, comme en miniature, tout ce qui agite la vie humaine. Raison, instinct, destinée, c'était en eux le même combat, les mêmes convulsions qu'en chacun de nous.
Je croyais voir le tissu de l'existence se déchirer, rompre sous mes yeux. Un destin aveugle, un mécanisme aussi vaste qu'impitoyable le tailladait. Et tous, moi qui avais échoué sur cette île, Moreau dans sa frénésie scientifique, Montgomery avec sa dépendance à l'alcool, le peuple animal asservi par ses instincts et ses restrictions mentales, tous nous étions pris, happés sous les roues dentées de l'inexorable engrenage. Mais j'anticipe quelque peu. La pleine mesure du désastre, je ne devais l'apprendre que six semaines plus tard.
Soit 7 ou 8 semaines après mon arrivée sur l'île, j'avais cessé de compter les jours. Alors est arrivée la catastrophe. Alors ? Vous voulez plus manger avec moi, Prédic ? L'horrible dénouement des expériences de Moreau. Je sais ce que vous pensez. Un pauvre type, mon comré. Un ivrogne qui aurait mieux sa place dans les huttes, avec les bêtes. Voilà ce que vous pensez. Je me vois guetter l'horizon du matin au soir. Mais y'a pas de navire. Aucune voile ne viendra vous sauver. Vous délivrez de ma compagnie.
Faudra vous y faire. Je crois que Moreau vous attend. Le Puma, ouais. On doit finir le Puma. Vous aurez compris que je suis pas plus détestable que vos fréquentations à Londres. Vous viendrez frapper à ma porte ? Qu'est-ce que c'est que ça ? Ça vient du laboratoire. Le Puma ! J'ai laissé la clôture ouverte ! Montgomery a sorti sa clé pour déverrouiller la porte intérieure. Sa main tremblait. La serrure résistait.
L'idée m'est venue, aussi sotte qu'imprudente, de me rendre sur la plage pour fermer la créature. A peine ai-je mis le pied sur le sable que j'ai vu surgir, droit sorti de l'enfer, une tête horrible. Ni humaine, ni animale, parcourue de cicatrices et allumant des yeux de braise, des yeux sans paupières. J'ai juste eu le temps de lever le bras. Le monstre dont les bandages ensanglantés flottaient comme des cheveux de gorgone m'a projeté au sol. Mourot est apparu, visage tuméfié, revolver au poing.
C'est quoi, j'ai pas m'échapper comme ça. Au moment où il s'est libéré de ses chaînes, le puma n'était déjà plus un puma. Moro partait à sa poursuite vers la jungle. Sa plus belle réalisation lui filait entre les doigts. Vous l'avez échappé, Valprendic ? Je crois que j'ai le bras cassé. Des semaines et des semaines à opérer cet animal, et il finit par l'abattre. Non, il tire en l'air. Il a tort. Dans la jungle, Moro n'aura jamais le dessus. Mon bras gauche en écharpe,
La fracture dardant des aiguilles de douleur dans tous mes membres, je me suis enfoncé dans la jungle avec Montgomery et Maligne. La torpeur étouffante de cet après-midi reste gravée dans ma mémoire. On aurait dit que les oiseaux, les insectes, les lianes et les branches étaient contaminés par une trépidation inquiète. Reniflant la piste du Puma, Maligne trouvait des lambeaux de pansements dans les fourrés, des gouttes de sang sur le dos des rochers. J'étais troublé par sa respiration de plus en plus rauque. Vous ne trouvez pas que Maligne a l'air de plus en plus sauvage ?
Il n'a jamais vraiment été humain. Vous en faites pas, je l'ai à l'œil. J'avais des raisons de douter de la vigilance de Montgomery. L'évasion du puma semblait un prélude à quelque chose de plus funeste et incontrôlable. C'est un peu plus loin, près de la ravine, que ma ligne s'est figée, les oreilles aux aguets. Montgomery et moi l'avons imité.
attentive au moindre bruit, nos oreilles ont perçu à travers les arbres des craquements de brindilles et des voix. Dans la clairière où on pénétrait, les créatures s'étaient attroupées. J'ai aperçu le satyre, les femmes sangliers, les femmes loups et d'autres encore. La petite bête qui ressemblait à un paresseux remuait quelque chose de son long bras noueux aux griffes recourbées.
Pas mourir, s'il te plaît ! Vannick, vous voyez ce que je vois ? C'était le corps de Moro. Il gisait près du cadavre du Puma dont une balle avait fracassé l'homoplate. Moro était étendu face contre terre, son poignet droit sectionné et ses mèches blanches enduites de sang. Les chaînes du Puma avaient laissé de profondes entailles sur ses tempes. La main qui crève est séparée de lui.
Le réciteur des lois s'est tourné vers Montgomery.
Est-ce que les choses restent comme il nous a dit ? Oui ! Est-ce qu'elles restent comme ci, comme ça ? Et puis il y a du noir. Oh !
Malik ! Il va falloir trouver quelque chose, là ! Baissez votre arme ! Baissez votre arme, je vous dis ! Alors, trouvez quelque chose ! Trouvez quelque chose, bon sang ! Malik, Malik, Malik ! Malik ? L'île du docteur Moreau, de H.G. Wells. Adaptation, Stéphane Michaka. Avec, Jérémy Lewin,
Daniel Koenigsberg, Bruno Paviot, Yvan Corrie, Johanna Nizar, Joachim Fossi, Lisa Blum, France Jolie, Rose Noël, Makita Samba, Yannick Landrin, Lucas Bonifay, Simon Rodriguez, Laura Thinar, Christine Cullerier, Ariane Zantin, Maria Cristina Mastrangeli,
Vincent Odetto, Anouk Tricheur, Tiffaine Rabou Fournier, Caroline Mounier et Le Coeur des Créatures. Musique originale, Corentin Nicar-Draon. Interprétation, Corentin Nicar-Draon et Stéphane Bellitti. Bruitage, Bertrand Amiel et Aurélien Bianco. Conseillère littéraire, Emmanuelle Chevrière. Prise de son, montage et mixage, Pierre Henry et Timothée Hubert.
Assistante à la réalisation Claire Chénaud. Réalisation Mélanie Péclat. Retrouvez le générique complet sur franceculture.fr et l'application Radio France. On est sur les femmes sangliers. C'est bon ? Ça tourne. Un peu plus long maintenant. Trois, quatre... Aucun animal n'a été maltraité pendant le tournage. Roooh !
France Culture s'engage.