Voilà la cible, le temps. Beau travail les gars, podcast chez nous.
Smith est blessé. Ces gens lui sont tombés dessus dès l'entrée. On aurait dit des morts vivants. Tout ça à cause de ce rat. Ça c'est pour tous ceux que t'as utilisé comme des putains de souris de labo. Patterson, c'est terminé. C'est notre prisonnier. Est-ce que vous avez récupéré les dossiers et les documents ? Non, pas encore. On s'est concentré sur le scientifique. Et je retourne pas là-dedans. Hé, je me fous de ton avis, Patterson. On a une mission, on n'est pas venu faire du tourisme. Calmez-vous, soldats. On est encore en territoire ennemi. Valentine, au rapport.
Retire, lieutenant. Encore une minute. Je vous recontacte quand c'est en place. Desqu'air de quoi il parle ? Où est Valentine ? Repose, sergent. On a d'autres choses à gérer ici. Comment va Smith ? Il est opérationnel ? Il est conscient en état de choc. Physiquement, ça ira. Le reste... Ça ira ? Il a été obligé d'en acheter plusieurs au couteau, lieutenant. Au couteau ! Ces monstres ne reculaient même pas sous les balles. Tout ça, c'est de la faute de ce cinglé. Qu'est-ce que tu leur as fait ? Certains étaient en uniforme. Je ne sais pas.
Il se fait sourire, espèce de tordu ? C'est une blague pour toi, c'est ça ? Je vais te montrer si c'est marrant d'avoir les oreilles traversées par un tuyau. Paterson, dernier avertissement. Tu touches encore une fois à ce prisonnier et je te fais mettre aux arrêts pour de bon, c'est clair ? J'en ai rien à carrer de ton avis, Bowman. Mon pote a failli crever. Et des centaines de gens sont morts à cause de ce boche hors de question qui s'en sort avec une tape sur la main. Reprenez vos esprits, soldats. Le plan, c'est de ramener ce scientifique vivant et de sécuriser les données. On est tous à bout !
Mais les ordres sont les ordres ! C'était si attaché que ça à la RH. Demande l'avis du lieutenant. Tu veux jouer à ça ? Très bien. Lieutenant, votre intervention est requise pour remettre de l'ordre dans les rangs. Lieutenant, on est bon, tout est en place. Je suis en zone, c'est comme vous voulez. Tout est en place. Steve, de quoi il parle ? Allez-y, Valentine. Chicago, 1951. Intérieur nuit. Appartement de Scott Werner. Des années qu'on n'avait pas eu à enquêter sur la mort d'un flic.
Bon, emballez le corps et envoyez directement l'inspecteur Werner au légiste. Faites gaffe sur la route, pas un mot à la presse. Je veux pas que ces morpions nous inventent une histoire de règlement de compte ou de flic-ripou. Beloc, tu veux faire quoi là ? Un album de famille ou des cartes à collectionner ? C'est toi qui paye les péloches ? Non ? Alors pas la peine de photographier ses caleçons, merde. Un peu de respect pour la vie privée d'un collègue. Désolé, inspecteur. Anderson. Inspecteur Anderson. J'ai jamais travaillé avec lui, mais les descriptions de Werner étaient limpides.
Un peigne cul ambitieux qui a plus hâte de voir son nom dans les journaux que de résoudre une affaire proprement. Bon, il est où notre pseudo-témoin qui entie les gens par effraction ? Je suis là, inspecteur. À votre service. Pas la peine de jouer au cow-boy, je veux savoir qui a tué mon ami autant que vous. Je me passe des conseils d'un flic raté, Beaumont. Tout ce que je vois, c'est que beaucoup de témoins affirment que vous vous êtes disputé avec l'inspecteur Werner et que quelques heures plus tard, on le retrouve mort chez lui en votre présence.
C'est moi qui vous ai téléphoné. Ah, fermez-la. En ce qui me concerne, vous n'êtes pas un témoin, mais un suspect. Alors vous parlez seulement quand je pose des questions, c'est compris ? Ça, c'est une question à laquelle je dois répondre ou c'est un rhétorique ? C'est ça. Continuez à faire le malin. Bon, qu'est-ce que vous faisiez chez Werner ? Je l'ai déjà dit à votre collègue, je venais boire un verre avec lui, sauf que c'est longtemps qu'on ne s'était pas vus. Mais foutez-vous, vous passiez régulièrement le voir quand vous aviez besoin d'infos pour vos affaires minables, et ce coup-ci, il a refusé de vous en donner. Alors c'était quoi ? Aucune enquête particulière, puisqu'il ne m'a pas donné d'infos, comme vous le dites si bien, inspecteur.
Je veux juste passer au bureau pour qu'on se retrouve chez lui et qu'on discute chiffon. - Inspector ? - Quoi ? Une personne vous demande à l'entrée. Mais je suis occupé avec le suspect, Beloc ! J'ai autre chose à faire que de parler à la voisine de palier. C'est l'adjoint au maire qui est là. L'ad... L'adjoint au maire, ok. Bon, restez ici, Beaumane. Si vous bougez, je vous fais coffrer pour délit de fuite. C'est compris ? Je regarde cette routine sinistre que j'ai connue autrefois. Les flashs, les questions des policiers.
Les regards en coin que les voisins tentent de jeter pour assouvir leur curiosité malsaine. Prévenez l'inspecteur Anderson qu'on a trouvé des dossiers de travail de Werner. Ah merde, et ça prouve que Scott avait des choses à me dire. Bon, monsieur le maire verra un rapport demain matin sur son bureau. Vous savez ce que ça veut dire, Bowman ? Non, ça veut dire que vous et moi, on va passer une soirée en tête-à-tête au poste. Baloc, tu l'embarques et tu me le mets directement au sein de l'interrogatoire. J'ai pris un café. J'imagine que vous en avez besoin pour vous remettre de la soirée ?
Alors, on en était où ? Ah oui, vous alliez m'expliquer comment vous avez assassiné un inspecteur de police à son domicile. Vous ne faites pas plus bête que vous l'êtes, Anderson. Je ne suis pas l'assassin, vous le savez aussi bien que moi. Je ne fais pas de suppositions, Bowman. Je m'en tiens simplement aux faits. Et ce que je constate, c'est que vous étiez près du cadavre de Werner quand nous sommes arrivés. Je vous le répète, c'est moi qui ai demandé aux voisins d'appeler la police.
Vous en connaissez beaucoup, vous, des criminels qui restent sur place après avoir tué ? Bon, écoutez, vous avez été flic également, Beaumane. D'accord, vous pensiez que ça vous mettrait hors-jeu. Mais moi, je vais vous dire comment ça s'est passé. Vous êtes à sec, en quête d'une affaire juteuse, un secret dégueulasse, enfin, ce genre de truc minable avec lesquels vous gagnez votre vie. Mais Werner, il en a sa claque, des parasites de votre espèce. Ça va toujours dans le même sens, et ça, ça lui pourrit sa carrière. Alors ce coup-ci, il met un terme à votre collaboration et vous fout dehors. Peut-être même qu'il vous menace.
Vous êtes en rogne, vous picolez un coup de trop avant de vous rendre chez lui, le ton monte et la suite on la connaît. Il était déjà mort quand je suis arrivé. La porte était fermée de l'intérieur ainsi que les fenêtres. Ah, vous êtes donc bien entré par effraction. J'ai dû crocheter la serrure comme je l'ai indiqué à vos collègues quand ils sont arrivés. Et vous en avez profité pour vous glisser chez lui, pour le surprendre même, lui faire peur. Vous devriez arrêter de lire des romans de gars, inspecteur. Surprendre un flic au sirop des gouverneurs ?
Allez le menacer chez lui, demandez aux voisins, ils n'ont entendu aucun cri, il n'y a aucune trace de lutte. Il est au téléphone, il ne vous a pas entendu entrer ? C'est minuscule chez lui, impossible de louper une personne qui tente de s'y introduire. Et je l'aurais tué avec quoi ? La pensée ? Il n'y a aucune trace d'arme sur le lieu du cri. Arrêtez de vous foutre de moi, vous vous en êtes débarrassé tout simplement, vous avez largement eu le temps.
Il s'est passé moins de dix minutes entre mon arrivée dans l'immeuble et l'appel du voisin à la police. La concierge vous le confirmera et je ne suis pas resté seul plus de deux minutes. Les voisins sont trop curieux quand il y a une scène de crime. Je vous repose la question. Avec quoi je l'aurais tué ? A vous de me le dire. Vous auriez pu, je ne sais pas moi, l'étrangler ou l'empoisonner. Il n'y a pas de trace de strangulation. Et le seul poison que je connais se boit avec ou sans glaçon. Il est parfaitement légal depuis la fin de la prohibition. D'ailleurs, Werner en avait un verre à la main.
Ben, vous... Vous auriez très bien pu... Hé, je sais que des gens me regardent à travers la vitre teintée. Vous vous humiliez devant vos hommes, inspecteur ? Écoutez, ne me dites pas comment faire mon travail. Vous ne faites plus partie de la maison. Si faire partie de la maison, c'est inventer des histoires, dormir debout pour envoyer le premier venu en prison, je suis content de plus en être. Fermez-la, je vous interdis. Hé non, vous fermez-la. Anderson, vous voulez une histoire ? Je vais vous en raconter une. L'histoire de comment mon ami est mort chez lui ce soir.
Je suis entré dans son appartement et Werner était allongé par terre. La fenêtre était fermée de l'intérieur, sans trace d'effraction et la pièce ne présente aucune trace de lutte. Werner est costaud, donc même s'il a été pris par surprise, il devrait y avoir de la casse. Or rien de tout ça. Son cadavre est tombé raide et donc tout laisse à penser qu'il est mort sur le coup. Le verre de whisky renversé sur le sol renforce cette hypothèse. Il était détendu en passant le coup de fil. J'ai pas fini ! Le détail que vous auriez dû relever, c'est sa main.
Elle était crispée sur le combiné, comme s'il avait pris une décharge et que tous ses muscles s'étaient raidis d'un seul coup. Il a dû tomber à genoux avant de s'effondrer sur le sol. On pourrait penser à une attaque cardiaque, mais le corps était bien trop torturé. Ses yeux sortaient littéralement de ses orbites. Enfin, le sang qui sortait de ses oreilles prouvera probablement que ses tympans ont éclaté. Des tympans éclatés ? Mais comment ? Ah ! Première question intelligente qui sort de votre clapet ?
Comment fait-on pour tuer un homme avec un téléphone ? Je sais pas. Ah, vous savez pas. Et bien voilà un vrai début de piste, qu'en pensez-vous ? Je vais me lever et sortir de cette pièce parce que votre incompétence me rend malade. Je vais rentrer chez moi, boire un verre pour honorer la mémoire d'un ami, et ensuite me saouler pour oublier qu'il n'aura pas mieux qu'un minable comme vous pour enquêter sur son meurtre. Non, attendez, non, non. Détective Bowman, je ne vous permets pas de... Je ne quitterai pas la ville, je connais la chanson, et vous avez mon numéro si vous avez besoin d'un enquêteur.
Je vous ferai un tarif, en souvenir de la maison. Il n'en reste plus que du 12 ans d'âge. Je crois bien que c'était Decker qui m'avait offert celui-là. Mais je suis d'humeur chagrine, et Werner mérite bien ça. Il est 3h du matin. C'est vraiment une idée à la con. Ida Cunningham, j'écoute. Allô ? C'est encore un moyen de me mettre la pression pour que j'arrête mes enquêtes, ça marche pas. Au contraire.
Ça ne fait que prouver que je suis sur la bonne piste. On va passer le bonjour à Hoover de ma part. Au revoir. Mademoiselle Cunningham. Ah, vous parlez maintenant ? À qui ai-je l'honneur ? Détective Bowman. On s'est rencontrés hier matin au commissariat de police. Vous me remettez ? Monsieur Bowman, vous faites du démarchage téléphonique pour laver les carreaux maintenant ? Ce n'est pas la peine. Je le fais moi-même en tant que femme, vous savez. Werner est mort.
Toutes mes condoléances, je ne savais pas. Qu'est-ce qui s'est passé ? Je ne sais pas. Je l'ai retrouvé mort chez lui hier soir. Comment c'est arrivé ? Comptez pas sur moi pour remplir vos colonnes de votre torchon, mademoiselle Cunningham. Mon torchon, vous le lisez tous les jours, comme vous me l'avez fait remarquer. Et c'est vous qui m'appelez au milieu de la nuit. Alors, si vous cherchez quelqu'un pour passer votre chagrin nocturne, vous vous êtes trompé de numéro. Je raccroche ? Monsieur Beaumont, dois-je raccrocher le condamné ?
Non. Au commissariat, vous m'avez dit que vous aviez en votre possession des informations. J'aurais besoin d'y avoir accès pour mon affaire. Et je suis prête à les partager avec vous. Vous avez juste oublié une partie de votre phrase. C'est « collaborons, Miss Cunningham ». Je résume. Et vous m'arrêtez si je me trompe. Werner ne vous a rien dit dans son bureau. Vous l'avez retrouvé mort chez lui. J'en conclue qu'il savait des choses importantes et que la hiérarchie devait faire pression sur lui.
Très bien, faisons ça. Pardon ? Faisons quoi ? Collaborons, mais... Oui ! Parfait ! C'est ça que vous n'étiez pas un monsieur, monsieur Beaumont. Par où on commence ? Le singing-geek house ? Pour interroger les autres chanteuses ? Doucement, doucement, doucement. Pourquoi le club de golfie ?
Eh bien, parce que plusieurs chanteuses ont déjà disparu sans laisser d'adresse. Et que personne n'a jamais voulu me laisser rentrer pour une raison que j'ignore. C'est Vinnie, ça. C'est Vinnie, Vinnie comme Vinnie Lazzaro ? Le pseudo-imprésario ? Ouais, il bosse pour Golfi. C'est lui qui s'occupe du recrutement des filles là-bas. Lizzie, la chanteuse qui a disparu l'année dernière, m'avait dit qu'il était particulièrement insistant avec ses artistes féminines.
Donc il doit savoir quelque chose. Je vais y aller. Nous, Beaumane, nous, nous allons nous rendre sur place. Nous, collaborants, vous vous souvenez ? On se retrouve devant le club demain soir à l'ouverture. J'aurai mis de l'ordre dans mes notes. Oh, et mettez une chemise propre, cette fois. C'est vraiment une idée à la con.
Allemagne 1944, extérieur nu, dans une forêt enneigée. C'était quoi ce bordel ? Quelque chose a sauté dans le labo. Mission accomplie lieutenant. Tout le labo est détruit, impossible d'y retrouver quoi que ce soit. Valentine, de quelle mission tu parles ? T'es complètement malade ? Comment ça un malade ? J'ai suivi les ordres moi c'est tout. On allait quand même pas laisser ce truc debout. T'as vu comment c'qu'il y avait dedans ? Steve, qu'est-ce que tu fous ? T'es devenu marteau ou quoi ? Lâche ce flingue ! On doit le ramener vivant !
Les ordres ont changé, sergent Beaumont. Je me charge de tout. Les ordres ont changé, mon cul ! Faire sauter le bâtiment, détruire les dossiers et maintenant abattre le prisonnier. C'est de la mutinerie ! On va être jugé pour haute trahison ! Comment tu vas justifier ça ? Je m'occuperai du rapport, sergent. Je prends ça sur moi. Il y a des moments où il faut savoir prendre des décisions. Bah alors, sergent, ça vous dérange d'obéir aux ordres de votre supérieur ? Vous aurez besoin de savoir où pisser, je te demanderai d'ouvrir la bouche, Paterson. D'ici là, tu la fermes. Ça suffit ! Karl !
Tu sais très bien comment ça va finir avec ces fumiers du Reich. A chaque fois, on se dit la même chose. Si on mettait la main sur les malades qui sont aux commandes, on en finirait une fois pour toutes. Et là, on en a un sous la main. Tu crois qu'ils en feront quoi, Karl ? Qu'ils vont l'enfermer ? Qu'ils vont le pendre ? Non. Ils nous ont demandé de le ramener vivant avec ses travaux. Ses travaux, Karl, tu les as vus. On les a tous vus. C'est ça que tu veux ramener sur le sol américain ? Mais comment tu justifieras ça ?
Je suis désolé, mais les stratégies à long terme de l'état-major, je m'en contrefous. On est des soldats, Steve. Le boulot d'un soldat, c'est d'obéir. Si on ne respecte pas les règles du jeu, on ne peut plus appeler les autres d'hors la loi. Tu le sais autant que moi. Vous le savez autant que moi. On a un boulot à faire, alors on le fait. Très bien. Puisque cette décision concerne tout le monde, on va voter. Nous sommes cinq. Puisque Smith est hors d'état. Patterson ? Il crève. Lewis ? Je ne suis pas un tueur. On le ramène. Deux contre un ?
Malentine, tu comprends la situation ? Pour ou contre le laisser ici ? Même si je suis d'accord avec vous, lieutenant, je pense qu'on joue trop gros. Flinguer un nazi, ça me dérange pas. Mais me faire radier ou finir en taule... Raconte pas de ta vie ! Oui ou merde ? Non. Je suis contre. On le ramène, c'est la mission. Deux voix pour, deux voix contre. Karl, c'est sur toi que ça repose. Tu le sais mieux que moi. Toutes les saloperies qu'on a vues depuis qu'on s'est engagé, ce sont des mecs comme lui qui en sont responsables. J'ai dit ce que j'avais à dire.
Ce qui fait la différence entre nous et des foutus nazis, c'est qu'on respecte les règles. On le ramène. Très bien. Materson, relevez le prisonnier. On se remet en route. On a perdu assez de temps comme ça. Steve, y'a rien à ajouter, sergent. Chicago, 1951. Extérieur nuit. Devant le club de jazz, The Singing Echoes. Je vous attends depuis un moment, je commençais à croire que vous étiez dégonflé. Je peux pas dire que ça m'a pas traversé l'esprit. Ça aurait été dommage.
J'ai pas l'impression que la disparition de Lydie inquiète les patrons. Une starlette, ça se remplace facilement. Trouver un joli minois pour la scène, ça, ils savent faire. Un joli minois ? C'est un sac qu'on a réduit ? C'est pas moi qui fais les règles, Miss. Je veux te les énoncer. Oh, tiens. Banal. Quoi donc ? Ce cortège de bagnoles, devant le club. Ouais, en effet. Ils étaient pas là tout à l'heure.
Qu'est-ce qu'elles ont de spécial ? Des Mercedes. C'est pas la marque la plus courante aux Etats-Unis. Disons que depuis certains événements, on importe peu de voitures allemandes. Elles n'ont plus vraiment la cote. Mais ça voudrait dire quoi ? Que nos clients sont friqués, mais pas de la famille. Les voitures ont des plaques diplomatiques en tout cas. Les ambassadeurs, ils sont crénaillés dans les quartiers chauds de Chicago. Les voitures diplomatiques ne sont pas réservées aux ambassadeurs ? Bernard ne vous a rien dit à ce sujet ? Non, il n'a pas eu le temps de me dire grand-chose.
Bon, on en saura plus en allant parler à Vigny. Allons-y. Attendez, vous pouvez rentrer comme ça dans le club ? Je veux dire, ils savent que vous êtes enquêteur, non ? Disons que j'ai un passe-droit temporaire. Je ne sais pas quoi penser de vos passe-droits, monsieur Beaumont. J'espère seulement que personne ne tirera de conclusions hâtives sur les raisons de notre visite ensemble. Je suis probablement un vieux beau qui trompe sa bourgeoise avec sa secrétaire, comme la moitié de la clientèle de cet endroit. Un vieux beau ?
Passons. Je pense qu'on obtiendra plus d'informations via les coulisses. Je peux aller parler aux danseuses ? On devrait commencer par Artie, le barman. C'est lui qui voit le plus de choses défiler ici. Si vous voulez prendre un verre, vous n'avez qu'à le dire. Pas la peine de vous trouver des excuses. Pensez ce que vous voulez, mais je connais mon métier. A défaut d'avoir des réponses, Artie pourra nous donner le nom de toutes les chanteuses des coulisses. Si vous débarquez sans les présentations d'usage, vous n'allez pas très loin. Désolé. Monsieur Beaumont, vous êtes là tôt ? On vient juste d'ouvrir. Vous êtes venu avec ? Ma secrétaire, Miss Marple. Merci.
Bonsoir dame. Je vous sers comme la dernière fois ? Oui. Et à la dame ? Juste une eau pétillante, s'il vous plaît. Je vous prépare ça et je suis à vous. Miss Marple, secrétaire, vous êtes vraiment... Ne grillez pas votre excellente couverture.
Et voilà, il vous fallait autre chose ? Dis-moi, la gamine qui chantait l'autre soir, elle va refaire son show ce soir ? Je ne crois pas, elle est partie pour les planches. Les planches ? Le théâtre ? Oui, c'est ce que disait Vinnie hier soir, qu'elle avait réussi un casting pour un spectacle à New York, je crois. Broadway, tout ça, elle rêve toute de ça. Ça aurait été dommage qu'elle passe à côté. Elle a pris ses affaires et elle est partie dans la foulée. Un impresario de Broadway qui vous souffre une chanteuse en plein show ? Ça tient un peu du conte de fées, non ?
Ah, Golfie doit être en run de perdre un de ses meilleurs éléments. Tu disais qu'elle remplissait la salle tous les soirs. Ah, mais c'est sans doute pour ça qu'il y avait une ribambelle de belles voitures devant le club. Les gars de Broadway font toujours dans la démonstration. Les voitures ? Non, ça n'a rien à voir. Enfin, je sais pas de quoi vous... Désolé, j'ai une commande. Je reviens. Hé, voyons, Artie, mais fais pas le coup du client qui arrive. T'es plus malin que ça. Et tu sais que je pâderai mon tété pour voir si tu réponds bien.
Écoutez, monsieur Bowman, je vous aime bien, mais j'ai pas envie de me faire virer parce que je parle trop avec les clients, vous comprenez ? Vous inquiétez pas, Artie. La discrétion, c'est notre métier aussi. C'est vrai que mon gamin s'est mis en tête de faire du baseball. Je suis pas contre en vrai, mais l'équipement, tout ça, c'est pas de nous. Et ce serait dommage qu'il rate sa carrière pro pour si peu. Je me rends compte qu'on a pas payé nos verres. Tenez, Artie, gardez la monnaie. Je sais pas grand-chose, mais en tout cas, les bagnoles, c'est pas pour le patron, c'est plutôt pour Vinny. J'ai demandé, mais il m'a envoyé bouler et j'ai pas cherché plus loin.
Mais il m'a dit que c'était bon pour la famille. Bonne soirée, Miss. Je dois servir d'autres clients. Merci, Artie. Bon, il faut que je me trouve vite. Vous permettez ? Vu le prix que j'ai payé, je finis mon eau gazeuse avant de faire un tour dans le bus. Comme le gros des clients arrive en milieu de soirée, pénétrer dans les coulisses à l'ouverture du club est un jeu d'enfant. Mais n'importe qui pourrait rentrer n'importe quand ici, c'est incroyable. On va pas s'en plaindre. Je voyais ça plus chic, des coulisses de club. Ça casse un peu le mythe. Ici, on est loin d'Hollywood.
Au bout du couloir, c'est fini Lazaro. Il joue le grand après-sario, mais les relations de ce mec à New York tiennent plus de l'amicale des proxénètes. Je m'en charge. Et vous allez faire quoi ?
Le voir et le menacer avec une arme ? Bonjour, je suis Karl Baumann, je veux des réponses. Si vous arrivez comme un taureau dans un jeu de qui, on aurait fait tout ça pour rien. Ida, vous avez vos méthodes, j'ai les miennes. Je suis peut-être pas à l'aise avec les interviews, mais le mafieux, je sais gérer. Vous savez quoi ? Faites comme vous voulez. Moi, je vais dans les loges, et pendant que vous déclenchez les meutes, au moins quelqu'un ira aux infos.
Dis-moi Vinny
Accardo, il est au courant de tes affaires avec l'autoclub Mercedes ? Je ne le connaissais pas le coup des bagnoles étrangères. Écoute-moi bien, Beaum. Si je ne te fais pas sortir par le vide-ordure maintenant, c'est parce que Golfi serait triste de ne plus avoir son clodo attitré à qui donner la pièce. Alors mêle-toi de ton cul et va étaler ta carcasse de pochetron ailleurs que dans mon club. T'es malou, je m'en contrefous, Vinnie. Par contre, j'aimerais bien savoir comment réagirait ton patron s'il savait que ses filles se font enlever sans que son lieutenant bouge le petit doigt. Lizzie Birdie Rivers, ça te dit quelque chose ? Aucune idée. C'est une serveuse ?
Ah ! Luca, tu tombes bien. Un problème, monsieur Lazaro ? Le détective Bowman, ici présent, a besoin d'air frais. Je vous accompagne, monsieur Bowman. Pas la peine, Luca. Je connais la sortie. C'est ça, et oublie l'entrée aussi, connard. Luca, je veux plus revoir ce peigne-cul ici, c'est clair ? Je verrai ça avec Golfi. Oui, monsieur Vini. Par ici, monsieur Bowman. Sans la protection tacite de Golfi, j'étais bon pour finir mes jours en me nourrissant avec une paille. Mais Vini ne perd rien pour attendre. La lucarne des toilettes a l'air accessible.
Tiens, tiens. Vinny a l'estomac fragile. Bingo. Désolé Vinny, comme t'avais des trous de mémoire, je vérifiais si t'avais pas fait un malaise. Qu'est-ce que ça t'aide à te souvenir ?
Birdie Rivers, blonde, chanteuse, toujours pareil ? Je vais te crever, Beaumane. Tu vas regretter toute ta courte vie, ce que t'es en train de faire. Écoute-moi bien, espèce de tordue. Je te l'ai déjà dit, t'es coulée de pourri, je m'en balance. C'est la fille que je veux. Où elle est ? Tu finiras comme Werner, Beaumane. Dans un sac. On sait où t'habites. Mauvaise réponse, Vinnie. Je suis à jeun, je suis pressé, et ta tête est trop près de la cuvette. Va te faire foutre !
Et t'embrasses ta mère avec la bouche qui dit tous ces vilains mots ! Vinny, va falloir nettoyer tout ça ! Non, non, non ! Lizzie Rivers. Jamais je parlerai à un connard de flic ! Mauvaise réponse. Un maire d'hyperconnaissance. Monsieur Latte, y a un problème ? Il est temps de se tirer. Non !
Il ne me reste plus qu'à attendre Ida à la sortie des artistes. Alors, détective ? La méthode virile a donné quelque chose ? Mon Dieu, mais vous êtes trempé. Vous avez pris un bain avec lui ? On peut dire ça, oui. Mais bon, je n'en ai pas tiré grand-chose. Eh bien, pendant que vous faisiez des blagues de vestiaire avec votre amie, moi, j'ai trouvé des choses intéressantes. Ah oui ? Laure Moore, Fanny Orona, Agnès Turner, Angela Morelli, la moitié des filles qui ont disparu, ont reçu une offre de carrière de la part de Vinnie.
Elles ont toutes disparues du jour au lendemain sur un claquement de doigts. Comme les dix. Comment vous avez appris ça ? En posant des questions aux autres artistes. Vous savez, on obtient souvent bien plus en s'intéressant aux gens qu'en leur mettant des coups de poing. Quand vous aurez fini de sécher, on pourra y aller. Où ça ? Au studio d'enregistrement qu'elles ont toutes en commun. J'ai eu l'adresse par une des filles. Je n'arrive pas encore à départager le plus humiliant de l'histoire. Le fait que je me retrouve avec le froc mouillé au milieu de la rue sans avoir obtenu la moindre information...
Où le petit sourire narquois de ma secrétaire, exhibant fièrement son butin. L'affaire Beaumane, de Nicolas Henry et Zéphiriel Cazine. Avec Clément Bresson, de la Comédie Française, Juliette Roudet, Charles Morillon, Stéphane Konarske, Xavier Robic, Paul Fougère. Composition originale, François Clot et Thibaut Lefranc.
Interprétation Prise de son, montage, mixage Éric Boisset Titouan Labarre Distante à la réalisation Sophie Pierre
Réalisation Laurence Courtois Retrouvez le générique complet sur le site de France Culture.