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cover of episode "L’affaire Bowman" de Zephiriel Casini et Nicolas Henry 2/10 : Amitié brisée

"L’affaire Bowman" de Zephiriel Casini et Nicolas Henry 2/10 : Amitié brisée

2025/3/24
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Le Feuilleton

AI Chapters Transcript
Chapters
Dans un contexte militaire tendu, Bowman et son équipe sont à la recherche de leurs camarades disparus, confrontés à des interférences radio et des situations étranges qui compliquent leur mission.
  • Bowman et son équipe ne voient rien de suspect mais craignent que Lewis ait été pris dans le vent.
  • Il n'y a pas d'ennemi visible, mais Paterson rapporte des bruits étranges.
  • Les radios semblent être brouillées par les Allemands, rendant la communication difficile.
  • Le site d'opération paraît abandonné, mais des cris inhumains sont entendus.
  • Bowman et son équipe doivent se regrouper pour faire face aux mystères environnants.

Shownotes Transcript

Alfa à tous, situation ? Tirailleur 1, Alfa, en place.

Tirailleur 4, en place. Tirailleur 3 en place. Y'a pas Alpha. Alpha, tirailleur 2. Bowman, t'as quelque chose en visuel ? Tirailleur 2, je suis avec tirailleur 1. Négatif, on a rien dans le visuel. Je crois que Lewis a été pris dans le vent pendant le saut. Il est peut-être hors fréquence. Ok les gars, on se retrouve sur site. Il nous reste 3 heures avant la nuit. Alpha à Tira, Lewis, vous êtes avec nous ? Alpha à Tira, répondez !

Et... Bowman, tu sais quoi ?

Qu'est-ce qui urge à rechercher un crâne d'œuf nazi de l'autre côté des lignes ? Écoute, si on a eu peu d'infos, c'est qu'elles sont pas nécessaires. On prend le prof, on se tire et on rentre chez nous. Le reste, ça regarde les huiles. Virail en 3 à Alpha. Louis se terre. Je suis devant le site. Pas de mouvement et rien aux alentours. Terminé. Patassane, vous avez pu rejoindre Louis ? Terminé. Affirmatif. Louis respire, lieutenant. Il a du sang dans les oreilles, mais rien de cassé.

Par contre, aucun ennemi en vue. Je ne sais pas sur quoi il est tiré. Personne sur place ? Pas un chat, lieutenant. Le site a l'air vide ou abandonné. On dirait que... Attendez, j'entends quelque chose. Paterson, n'engagez pas l'ennemi. Il y a des gens là-dedans, lieutenant. Sa gueule, comme... Paterson, n'engage pas. C'est un ordre. Merde, Carl. C'est... C'est pas humain.

Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Qu'est-ce qu'ils ont ? Paterson ! Paterson ! Alpha à tous ! Les Allemands doivent utiliser un brouilleur qui perturbe les ondes radio. On se regroupe au point prévu et on va chercher Lewis et Paterson ! Putain de merde ! C'était quoi ces cris ? Des nouvelles de Paterson ? Non, les radios n'émettent plus quand on entre dans l'enceinte. Smith, Lewis et Ballantine sont en position. Ils nous attendent. Qu'est-ce que tu fous ? Je traduis le code que la hiérarchie vient de m'envoyer. Ça dit quoi ? L'oiseau doit sortir de sa cage.

Chicago, 1951. Extérieur jour. Drive-in. Salut, drive, bonjour. Quelle est votre commande ? Café. Double. Un double ? Un gars intelligent abandonnerait. Pas de piste, pas de mobile, pas de nom et pas d'honoraire. Juste un foutu pendentif et un ange tombé du ciel. Mais je suis pas connu pour être un gars intelligent. Si je l'étais, j'aurais jamais travaillé dans la police de Chicago.

Voilà votre café, ça fera 20 cents s'il vous plaît. 20 cents pour faire oublier à mon cerveau que je n'ai pas dormi de la nuit. Merci, bonne journée. Direction le central de police, ma dernière carte. Salut pati, ce côté là ? L'inspecteur Werner est avec quelqu'un monsieur Gaumane, mais attendez-le devant son bureau, il ne devrait pas tarder. Werner était mon coéquipier à la crime, un type honnête, travailleur et rangé.

Il avait été blessé dans le Pacifique, il avait pu réintégrer assez vite la brigade. Il avait fait quelques temps aux affaires courantes, s'y était plus et avait pris du galon. Moins de risques et moins de travail. On a gardé contact et on se file mutuellement des tuyaux au besoin. Je vous demande de répondre de ces disparitions. Et moi, mademoiselle, je vous demanderai de ne pas me faire perdre mon temps. Mais vous devrez vous en expliquer tôt ou tard, inspecteur.

C'est pas normal que ce genre de choses soient passées sous silence. Il s'agit de citoyens américains. Leur seul crime, c'est de figurer sur une liste constituée par délation. Mais oui, c'est ça. Allez, gardez ça pour votre pulitzer. Ah, parce que retrouver d'honnêtes travailleurs américains, c'est pas un travail pour la police ? Combien de temps vous pensez pouvoir cacher les exactions commises par notre gouvernement au nom d'une pseudo-liberté ? Ah, Carl ! Je t'attendais. Entre donc, mon vieux. Attendez, c'est ça votre réponse ? Mais calme-toi ! Oh, je te jure, les bonnes femmes, maintenant, tiens...

Assieds-toi. Merci. C'est ton numéro de charme qui l'a mise dans cet état ? Arrête tes conneries. C'est une journaliste, genre politique, tu vois. Elle veut prouver au monde que Hoover enlève des gens à cause de leurs opinions. Tu sais quoi ? Ils me font tout chier, moi. Socialistes, anti-coco. On dirait qu'ils ont que ça à foutre. Ça ne tiendrait qu'à moi, je te les foutrais en cabane. C'est marrant parce que... C'est pour ça que je suis venu te voir. Oh non, merde ! Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi ? Non, non. Je suis sérieux, écoute.

Hier, j'ai vu une chanteuse se faire enlever sous mes yeux, à la sortie du Singing Echoes. Mais c'est un des rates des accardos, ça. La mafia ? Difficile à dire à haut doigt. Ouais, c'est Cesar et Golfi qui relèvent les compteurs pour eux. Et pour énerver les accardos, on aurait enlevé une poule de musicals ? Des gangs petits, tes ravisseurs. L'amour m'attirait pas mal les regards pendant son show. C'est pas encore une vedette, mais pas loin. Et qu'est-ce que tu foutais là-bas ? T'es amateur de jazz, toi, maintenant ?

On m'a tuyauté. Un ami m'a laissé un message pour que je me rende sur place. Et depuis quand t'as des amis ? De ceux dont je me souviens, ce qui a été le plus proche de toi ces dernières années, c'est ta bouteille de whisky. Alors, te fous pas de moi. Si tu veux des infos, il m'en faut aussi. J'ai reçu un appel radio de mon ancien lieutenant. Descaires ? Le gars que tu... Ouais, c'est lui qui m'a envoyé les coordonnées du club. Mais il était pas là quand je suis arrivé.

Il m'a rien dit de son enquête, mais cette nana, le lieu, est pile le jour où il m'appelle. La petite se fait enlever. Tu trouves pas ça dingue ? Écoute, Karl, je comprends que ça ait pu te remuer le bide, mais les affaires mafieuses, c'est trop gros pour toi. Tu ferais mieux de te limiter au marécoque. Je joue pour vieux sage, Werner. Si je te dis que je sens pas le truc, c'est que... Les choses ont changé depuis que t'as rendu ta plaque, Karl. Les gars de Hoover se sentent plus pissés depuis qu'on leur a donné des nouvelles prérogatives. Et ça finit jamais bien quand on commence à marcher sur leur plate-bande.

C'est marrant parce que j'aurais juré avoir vu inscrire inspecteur de police sur ta porte avant de rentrer. Écoute-moi bien, Karl. Tu t'occupes peut-être de fouiller les poubelles de connards, mais ici, c'est plus la même salade. Les fédéraux sont tellement parano que même ma secrétaire se met à noter les heures où je sors. Des fois que j'aurai des accointances avec je sais pas quelle force du mal que ces barjons ont en tête. Alors c'est très triste pour ta chanceuse. Mais laisse tomber. Le FBI. Effectivement. Les affaires mafieuses, c'est leur chasse gardée.

Depuis les crises paranoïaques de McCarthy, ils ont carte blanche. J'ai juste besoin d'un bout de piste, Scott. Une adresse, un nom, n'importe quoi. Va te faire foutre, paumane ! Tu penses que tu peux entrer dans mon bureau et obtenir des infos comme tu veux pour tes affaires de merde ? C'est terminé maintenant. Allez, fous le camp. Mais ils te payent combien les accardos pour que tu fermes les yeux sur leurs embrouilles ? Ou c'est juste pour économiser tes hommes qu'il n'y a aucune patrouille dans le quartier ? T'as changé, Scott. Dehors. Allez, dehors ou je te fais foutre dehors par mes gars ?

Hé, n'oublie pas ta veste. Et vous trouvez pas ça bizarre qu'ils réagissent comme ça ? Vous écoutez souvent aux portes ? Pire que ça, c'est mon métier. Kida Cunningham, je travaille pour le Chicago Daily News. Et ? Carl Beaumane, je suis daveur de carreaux. Bonne journée. Vous vous sentez obligé de vous comporter comme ça devant une femme pour vous rassurer sur votre virilité ou vous êtes juste un goujat ?

Miss Cunningham, être détective privée implique une confidentialité extrême à propos des affaires en cours. Qui plus est, je lis le Daily tous les jours et je ne me souviens pas de votre nom. Un problème à la fois, Monsieur Beaumane. Le fait de devoir écrire sous un nom masculin quand on est une femme est un souci que malheureusement on n'arrivera pas à régler tout de suite. Et si... Et si vous me permettiez de finir, peut-être pourrions-nous repartir sur d'autres bases. Depuis quand les détectives enquêtent spontanément sur des disparitions sans avoir été commanditées ? On dirait presque une affaire personnelle. Écoutez, j'ai des informations.

Et vous semblez perdu. Ce qui est certain, c'est que des gens sont en danger. On pourrait peut-être collaborer, non ? Je suis certain que vos affaires d'enlèvement de gauchistes et votre combat pour féminiser vos initiales à la fin de vos articles fascinent votre lectorat progressiste, Miss Cunningham. Mais moi, sous votre respect, je m'en tamponne. Je vais passer sur votre ton sarcastique, Monsieur Beaumont. Des gens disparaissent. Des femmes, essentiellement. Je le sais, j'enquête dessus. Si j'ai bien entendu, vous avez assisté à un enlèvement. Ça vous a remué, pas vrai ? Ne le niez pas, je l'ai entendu. Et alors ?

Et alors si vous étiez plus présentable, vous auriez tout du preux chevalier, soucieux de la veuve et de l'orphelin, avec la fierté qui va avec. Vous faites fausse route, Miss. Je me contrefous de cette disparition. Et j'avais juste rendez-vous avec un autre chevalier pour reformer la table ronde. Allez, bonne journée. Merde, qu'est-ce que j'ai foutu de mes clés de voiture, moi ? Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Ce soir, 20h chez moi. Scott Werner.

Ce vieux renard a glissé son papier dans ma poche en me rendant ma veste. Il me reste 5 heures à tuer, direction mon pieu pour le moment, histoire de m'en remettre les idées au clair. 21 heures. La ponctualité n'est pas mon fort, et le verre de l'après-midi m'a assommé. Contrairement à ce qu'on pense, la solde d'un inspecteur de police de Chicago n'a rien d'affriolant. Pas étonnant que certains fassent des à-côtés pour finir le mois.

De mémoire, Werner loge au troisième, dans un modeste de pièces d'un immeuble en briques minables. Bonsoir madame, monsieur Werner est chez lui ? Vous m'avez surprise. Oui, il est rentré il y a un moment déjà. Il m'a aidé à porter mes courses charmant comme il est. C'est au troisième, je vais vous accompagner. Non, vous embêtez pas, je trouverai. Ça m'embête pas du tout, et puis comme ça je pourrais le remercier à nouveau. Vous connaissez bien monsieur Werner, c'est ça ? C'est un ami à vous ?

Ancien collègue. Vous êtes aussi de la police ? Je vous avoue que ça nous rassure de savoir qu'un policier habite dans l'immeuble et puis il est tellement serviable, on a vraiment de la chance. Serviable, vraiment ? On parle de la même personne ? Ah ben oui, il m'a déjà fait annuler des contraventions pour stationnement interdit que j'avais eues. Faut dire que c'est tellement difficile de trouver une place de parking dans cette ville que... Vous m'en direz tant. Voilà sa porte. Je vais toquer, il aime pas la sonnette. Monsieur Werner, vous avez de la visite. Monsieur Werner ? C'est bizarre. Scott ? C'est Karl ?

T'es là ? Il y a de la lumière dans l'appartement, en tout cas il est là. Scott, c'est l'âge qui t'a rendu sourd ? Ouvre ! Ça sent pas bon. Même en collant mon oreille à la porte, pas un bruit. Même pas de radio. La porte est fermée, vous pensez qu'il y a arrivé quelque chose ? Il aurait mal répondu sinon. J'ai un double des clés, je vais aller les chercher. Ah bah faites ça. Il est temps de voir si j'ai perdu la main aux serrureries. Bingo. Scott ? T'es là ? J'entre, pas la peine de me tirer dessus. Lumière allumée.

Son manteau est dans l'entrée. Il est là. Pas besoin d'être Sherlock Holmes pour savoir que le corps étalé dans le salon est celui de Werner. Une main crispée sur le combiné téléphonique, le corps convulsé comme celui d'un pantin. Qui est-ce que t'appelais ? Le verre de Werner est renversé sur le sol. Whisky. Il n'a pas eu le temps de le boire. Je sais que c'est une connerie, mais il faut que je le retourne pour voir sa tête. Oh !

Nom de Dieu ! J'en ai vu défiler des macchabées, mais il n'y a qu'un seul endroit où j'ai croisé ce type de stigmate. Un endroit où les cadavres avaient tous le même rictus et du sang dans les oreilles. À suivre. Retrouvez le générique complet sur le site de France Culture.