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cover of episode "L’affaire Bowman" de Zephiriel Casini et Nicolas Henry 7/10 : L'espoir au fond du verre

"L’affaire Bowman" de Zephiriel Casini et Nicolas Henry 7/10 : L'espoir au fond du verre

2025/3/24
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Le Feuilleton

AI Chapters Transcript
Chapters
This section explores the complex dynamics within the military, focusing on obedience, hierarchy, and the repercussions of challenging authority, as seen through the conversation about Decker's disappearance and the ensuing investigation.
  • The military environment is depicted as strict and hierarchical.
  • Bowman is confronted about his actions and the importance of following orders.
  • The disappearance of Decker raises questions about military operations and accountability.

Shownotes Transcript

France Culture L'affaire Beaumane De Nicolas Henry et Zéphiriel Casini Réalisation Laurence Courtois Episode 7 L'espoir au fond du verre Matricule E694 Etats-Unis 1945 Carjean Carl Beaumane, visite Intérieur jour, prison militaire Beaumane, visite Oh ça va...

Ouvrez la porte. Laissez-nous. Pardonnez-moi, mon colonel. Ma chambre n'est pas encore prête pour l'inspection. Épargnez-moi votre esprit, Bowman. Donc d'un chien, ça sent l'alcool jusqu'ici. Qu'est-ce qui vous a pris ? On est à l'armée, pas dans un bistrot de docker. Vous avez vu le foutoir que vous avez mis ? Ressaisissez-vous. Oui, mon colonel. Car ce n'est pas en tant qu'officier supérieur que je viens vous voir au mitard. C'est en tant qu'ancien instructeur. Vous ne venez pas me libérer alors ?

Vous savez très bien que vous serez sorti d'ici une heure dans tous les cas. Depuis combien de temps on se connaît, Karl ? Depuis qu'on est dans l'armée. Desquels et moi. Exact. Lorsque je vous ai vus tous les deux, je me suis dit que vous étiez exactement les hommes dont j'avais besoin. Fiables, intelligents, instinctifs. Tout ce qu'il nous fallait sur le terrain. Fiables ? Oui, fiables. Quand on largue des gars sur le terrain avec une mission, c'est la première valeur dont on a besoin chez un soldat. Et quelle réussite !

Finir sur un procès ? Je ne comprends pas ce qui est arrivé à Decker. J'ai lu son rapport de mission et votre rapport. Vous avez bien agi, Karl. Vous avez fait votre devoir. Le petit doigt sur la couture du pantalon. C'est plus important que ce qui se passe sur le terrain. Même si les hommes dont vous avez besoin paient les pots cassés. C'est ça ? Si la chaîne hiérarchique n'est pas respectée, alors c'est l'anarchie, Bowman. La chienlit. Les dernières années ont été difficiles pour tout le monde.

Vous n'avez pas été les seuls à vous poser des questions. Mais quand il y a trop de doutes, la seule ligne directrice, c'est d'obéir à la règle. C'est pas de ma faute, c'est la règle. C'est ça qui vous permet de dormir le soir ? Ce n'est pas aussi simple. Mais oui, le sens du devoir permet de prendre des décisions difficiles qui nous dépassent. C'est pour ça que vous avez refusé votre promotion ? Je ne sais pas, je ne crois pas être capable.

De prendre sa place. Il ne s'agit pas de prendre la place de qui que ce soit. Mais de prendre la place qui vous revient de droit. Descaire est sorti du rang de son plein gré. Il en assume les conséquences. Et s'il avait raison ? S'il avait pu éviter une catastrophe ? Sauver des vies ? C'est notre boulot, ça, non ? Protéger les gens. La mission d'un soldat n'est pas de sauver des vies, mais d'obéir, Bowman. Vous voulez sauver des vies ? Retourner à la vie civile ? Redevenez policier ? Devenez pompier ? Ou médecin ?

Vous n'avez pas dit ça à Descaires avant le procès ? Je suis sûr que ça l'aura convaincu. Vous savez aussi bien que moi que ça n'aurait servi à rien. Les rapports parlaient d'eux-mêmes. J'ai voulu le voir après le verdict. Et ? Il a disparu. Sans laisser d'adresse. Juste un mot. Il disait quoi ? Une série de chiffres. Une date 19.06. Vous savez ce que c'est ? Une fréquence radio. Chicago, 1951. Intérieur nuit. Maison de Vigny.

La scène tient de la tragédie grecque. Le silence, un salon blanc, Ida, moi et le cadavre de Vinnie au milieu. Je suis arrivée il y a moins de dix minutes. J'ai vu de la lumière, j'ai sonné. Comme personne répondait, j'ai poussé la porte. Un des mafieux les plus dangereux de la ville vous appelle pour vous dire qu'ils se sont en danger de mort. Et vous, vous entrez chez lui parce que la porte n'est pas verrouillée. Oui, bon, évidemment. Résumé comme ça... Et ensuite, il s'est passé quoi ?

Il était comme ça, allongé par terre, du sang dans les oreilles. J'ai pas vérifié s'il respirait. Mais le sang est encore frais. Aucune trace de coagulation, ça vient tout juste de se produire. Vous avez entendu le téléphone sonner ? Non, pas du tout, c'était le silence complet. Je vous l'ai dit, il bougeait déjà plus quand je l'ai vu. Et il y avait ses ampoules brisées, là. Vous croyez tout de même pas que j'ai... Mais non, bien sûr que non. J'ai juste une impression de déjà vu. Scott est mort exactement de la même manière.

corps convulsé, oreilles en sang et les doigts crispés sur le combiné téléphonique. Le téléphone, il est bien décroché, oui, mais on dirait qu'il a été arraché de sa prise, regardez. C'est vrai, il a dû se passer quelque chose lorsqu'il a décroché. Il a eu le temps de se débattre. C'est sans doute pour ça qu'il y a du sang projeté aussi loin. Se débattre contre son téléphone. Beaumane, c'est absurde. Je n'ai pas dit que c'était ça. J'essaye de trouver une logique en mettant tout ce qu'on a bout à bout.

Vous étiez où quand je suis arrivé ? Vous vous êtes cachée ? Disons que j'ai été faire un tour dans son bureau, voir s'il y avait des choses intéressantes. Vous me sidérez. J'ai été à bonne école. Vous avez trouvé quoi ? Rien. Son bureau est plus un décor qu'un lieu de travail. De la part de Vinnie, le contraire aurait été suspect, non ? Rien qui nous intéresse, donc. Correction, rien qui m'intéresse, Bowman. J'ai bien vu que nous n'avions pas les mêmes priorités. Hé, le FBI m'a donné l'adresse que je voulais, d'accord ? Mais j'ai rappliqué aussi sec quand vous m'avez appelé.

Je pensais qu'il allait vous arriver des bricoles. Merci de vous être déplacé. Bonne continuation à vous, Beaumane. Non, merci, Karl, d'être venu voir si j'étais pas en train de me vider de mon sang. De rien, Ida. Moi, je pense que tout est lié. Descartes était aussi sur cette piste. C'est lui qui m'a envoyé au club de jazz. Ça vous a pas traversé l'esprit de me dire ça dès le début ? Histoire de simplifier les choses. Je n'ai pas l'habitude de travailler en duo. Ouais, vraiment. Ça, c'est une nouvelle. Bon, j'imagine qu'il ne nous reste plus qu'à aller voir votre Descartes. Oui, je suppose que c'est la seule chose à faire.

Allez fichons le camp avant que la police ou un associé de Vinnin nous trouve ici. Karl, c'est un hôpital ? Oui, pour un type bien spécifique de patients, les dingues. L'hôpital Dunning. Gainement, on en parlait comme du croque-mitaine. Finir avec les fous de Dunning, c'est synonyme de prison à vie. Les rumeurs parlent d'opposants politiques qui auraient été enfermés ici pour éteindre leur velléité révolutionnaire. Vous pensez que Decker travaille ici ? Espérons.

Faut un prétexte pour entrer, non ? On aurait pu y penser avant, non ? C'est vous le détective, pas moi. Bonsoir. Ah, les visites sont malheureusement terminées. À moins que ça ne soit pour une admission. Bonsoir, madame. Mon nom est Ida Decker et je viens voir mon oncle Steve. Il est ici, n'est-ce pas ? Ah oui, monsieur Decker. Je suis désolée, mais vu son état, les visites sont soumises à l'autorisation du docteur Williams. Et il est malheureusement trop tard. Son état ? Ça veut dire quoi exactement ? Est-ce possible de le voir quand même ?

En fait, nous avons fait une longue route pour venir ici et... En fait, j'espère qu'il se souviendra de moi. Très bien, je vais faire appeler le docteur Williams. Il vous expliquera mieux la situation. Ah, docteur Williams, j'étais en train d'essayer de vous appeler. La nièce de monsieur Decker est là pour une visite. Bonsoir, vous êtes la nièce de monsieur Decker ? C'est ça, absolument, sa nièce. Et vous êtes ?

Carl, je suis l'oncle de mademoiselle. Le frère de monsieur Decker ? Oui, voilà. L'autre frère, parce que nous sommes trois. Comment va-t-il ? Toute la famille s'est réunie autour de monsieur Decker. Semble-t-il que c'est une très bonne chose pour son moral. Famille, c'est-à-dire ? Eh bien, des parents à vous sont venus lui rendre visite il y a un peu plus d'une heure, juste avant la fermeture. Vous n'êtes pas arrivés ensemble ? Des parents à nous ?

Vous pouvez être plus précis ? Oui. Ils avaient un drôle d'accent, mais adorable. Ils lui ont même apporté un cadeau. Un accent sicilien ? Italien ? Non, j'aurais dit suisse, peut-être. Suisse ? Ce ne sont pas des parents à vous ? Docteur Douglas... Williams, madame. Oui, désolé, désolé. Peut-on le voir très vite ? Malheureusement, nous avons un avion ce soir et... Mais bien sûr, suivez-moi. On peut faire une exception pour les heures de visite. Merci. Merci.

Depuis combien de temps est-il interné ici ? Un peu plus d'une semaine. On l'a trouvé à gare, juste devant les portes de l'établissement. Devant les portes ? C'est pas comment. Oh, ça l'est plus qu'on ne le pense. Les familles, sauf votre respect, ont parfois un peu honte de leur démarche, sans compter le prix qu'un séjour peut coûter. Alors elles abandonnent les malheureux à leur sort. Dans quel état était-il quand vous l'avez trouvé ? Blessé ? Rien de physique, juste à gare.

Incapable de parler au début. Avec un traitement approprié, nous avons réussi à lui faire recouvrir la parole. Il nous a donné son nom au bout de deux jours seulement. Le traitement approprié ? Dit comme ça, ça ressemble à de la torture. C'est notre jargon médical. Ça peut paraître un peu atypique, mais c'est pour son bien. Vous allez voir par vous-même, nous arrivons à sa chambre. La chambre ? Il faut le dire vite. Une pièce de deux mètres sur deux capitonnée avec un matelas au sol ?

L'état de Steve me relègue au rang d'amateur de la névrose. Il est assis au sol et se balance d'avant en arrière. Je n'ai aucune idée de ce qu'il revit, mais c'est intense. Je n'ai pas les clés. Je vais chercher un infirmier. Karl, je suis Navré. Pas autant que moi. C'est une des personnes les plus sensées que j'ai pu connaître et là... Son message ne laissait pas penser qu'il était dans cet état ? Son message était cryptique, mais cohérent. La transmission était mauvaise, mais... La transmission ? Oui, la transmission radio.

C'est comme ça qu'il m'a contacté. Par radio ? Comme celle qu'il y a à l'intérieur ? Comment ça ? Attendez... Personne ne laisse une radio dans une cellule de contention, si ? Qu'est-ce qui se passe, là ? Je sais pas, mais il va pas bien. Le médecin, vite ! Steve ! C'est moi, c'est Carl ! Steve ! Il m'a vu !

On dirait un pantin désarticulé. Ida, les médecins, vite ! Ses oreilles puissent se sentir ! Steve, qu'est-ce qui te prend ? Steve, arrête ! Poussez-vous ! Monsieur Decker ! Monsieur Decker ! Regardez-moi, regardez-moi ! Monsieur Decker ! Je sais que c'est fini. Un autre. Et tu peux laisser la bouteille.

Je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée vu votre état, monsieur. Oui, et tes barmans ou tes psys ? Je te dis de laisser la bouteille. Voilà votre vietnand. Vous n'êtes pas facile à retrouver. J'ai crûme les bars autour de chez vous depuis un moment. Il y en a bien plus que je ne pensais. C'est fini, Miss Kalingham. L'agence Bauman est fermée.

Rentrez chez vous. Karl, Lydie est peut-être... Hé, c'est fini. Vous n'avez pas compris encore ? C'est bon ? Vous vous êtes suffisamment apitoyé sur votre sort ? Bon sang. Si vous vous arrêtez maintenant, tout ça n'aura servi à rien. Decker a essayé de vous dire quelque chose, non ? Il vous a fait venir jusqu'à lui et vous vous lâchez tout comme ça ? Écoutez-moi bien, Miss Kelly. Non, vous écoutez-moi bien, Karl Bauman. Decker est mort, mais il vous l'a donné, votre piste. Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Un morceau du transistor qui a éclaté dans la cellule de Decker.

Il y a le sigle NZP dessus. Northern Central Positronics. C'est vous qui m'aviez dit que ça avait une importance. Et figurez-vous que pendant que vous étiez en train de vous regarder le nombril à travers le fond d'un verre de whisky, j'ai fait mes recherches. Et il y a effectivement une usine de la NZP à Chicago. C'est pas suisse, c'est allemand. Pardon ? L'accent dont on avait parlé de médecin, c'est pas un accent suisse, c'est allemand. NZP, c'est allemand.

Les Mercedes devant chez Golfi... Je ne vous suis plus trop, là. Vous venez ou non ? En route, détective. On a du pain sur la planche. Je vous ramène chez vous. Vous n'êtes pas en état de conduire. Et demain, à 7h tapante, je viens vous chercher. Si vous le dites. Allez ! Posez votre poids, beau man. Attendez, attendez, attendez. Et vous vous attachez, parce que je n'ai pas envie. Je reconnais l'odeur lourde du chloroforme.

Trop tard. Je sens même pas la main du gars avec le mouchoir que je suis déjà en train de virer de bord. Fouché comme un bleu. À suivre. Retrouvez le générique complet sur le site de France Culture.