3/3｜Guerres, violence et terreur pendant la Révolution française
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Bonjour tout le monde, avant d'aller plus loin, je vous préviens qu'une transcription est disponible gratuitement sur Patreon. Vous trouverez un lien dans la description de l'épisode. Nous sommes le 9 juillet 1793, 4 ans après la prise de la Bastille.

Charlotte Corday, une jeune femme de 24 ans, quitte la ville de Caen en Normandie pour se rendre à Paris. « Se rendre quelque part », c'est comme « aller quelque part ». Donc Charlotte Corday, une jeune femme de 24 ans, quitte la ville de Caen en Normandie pour se rendre à Paris. Deux jours après son départ depuis la Normandie, elle arrive à la capitale.

Et elle a un objectif bien précis. Assassiner le célèbre révolutionnaire Jean-Paul Marat. Jean-Paul Marat, qu'on appelle généralement Marat, c'est une des grandes figures de la Révolution française. Marat, c'était un homme politique et un journaliste.

Il avait notamment publié le journal « L'ami du peuple ». « L'ami du peuple », c'était donc un journal politique qui était surtout lu par les partisans de la Révolution. « Lu », donc, c'est le participe passé de « lire ». « J'ai lu », par exemple. Et donc, ce journal politique, il était surtout lu par les partisans de la Révolution.

Émara, il était également député à la Convention nationale. La Convention nationale, comme j'expliquais au dernier épisode, c'était le nom de l'Assemblée pendant la période de la Révolution française. La Convention nationale, elle était composée de députés

qui représentait le peuple et Marat était un de ses députés. Et donc Charlotte Corday pense pouvoir trouver Marat à la Convention nationale. Mais celui-ci ne va plus à la Convention parce qu'il souffre d'une maladie de peau. La peau, c'est cet organe qui constitue l'extérieur de notre corps.

En anglais, skin. Donc Marat n'allait plus à la convention parce qu'il souffrait d'une maladie de peau. Charlotte Corday doit changer ses plans. Elle voulait assassiner Marat directement à la convention nationale. Mais maintenant, elle doit trouver une autre stratégie. Finalement, elle trouve l'adresse de Marat. Puis, elle achète un couteau de cuisine.

Elle se rend alors chez lui. Vous voyez, on retrouve à nouveau le verbe « se rendre » comme tout à l'heure avec « elle se rend à Paris ». Donc, elle se rend chez lui. Et pour qu'on la laisse entrer, elle dit qu'elle a des informations secrètes à révéler à Marat. Au début, on refuse de la laisser entrer. Mais après insistance, on l'amène enfin à lui.

Elle découvre alors le député et journaliste assis dans son bain où il travaille. Le bain, c'est où on se lave, en anglais « a bath ». Par exemple, la salle de bain, c'est « bathroom ».

Mais alors pourquoi est-ce que Marat travaillait dans son bain ? Comme je disais avant, Marat avait une maladie de peau et pour soulager ses symptômes, il restait dans l'eau. Donc Charlotte Corday s'assoit à côté de lui, elle parle un instant avec Marat et soudain, Charlotte Corday sort son couteau de cuisine et elle le poignarde avec. Le verbe « poignarder », ça vient du mot « un poignard ».

Un poignard, c'est une petite arme, en anglais a dagger. Et donc on peut dire par exemple poignarder avec un couteau. Donc là, Charlotte Corday, elle a poignardé Marat avec son couteau de cuisine. Marat est assassinée. Charlotte Corday, sans résistance, avoue son crime. Elle avoue avoir assassiné le député, le grand révolutionnaire Marat.

Mais alors pourquoi un tel acte ? Pourquoi Charlotte Corday a décidé d'assassiner Marat ? Et quel a ensuite été le destin de cette jeune femme après avoir avoué son crime ? Pour comprendre son acte, il faut bien comprendre la situation de la France à cette époque.

Aux deux derniers épisodes, on a vu comment le 14 juillet 1789, les Français ont attaqué la prison de la Bastille. Et on a vu comment, progressivement, on a assisté à la fin de la monarchie. Le roi et la reine ont été exécutés et en septembre 1792,

la première république française est proclamée. C'est un énorme changement dans la société française. Mais cette jeune république, elle a beaucoup d'ennemis. Tout d'abord, les monarques des autres pays européens. Un monarque, c'est une personne qui est à la tête d'une monarchie. Les monarques des autres pays européens voient cette république comme une menace pour leur pouvoir.

et surtout après l'exécution du roi et de la reine de France. C'est un événement qui a beaucoup choqué dans les autres pays. À partir de 1792, plusieurs pays européens forment des coalitions pour s'opposer ensemble à la France révolutionnaire. Ce sont par exemple la Prusse, l'Autriche, l'Angleterre ou l'Espagne.

Pendant plusieurs années, il y aura des conflits entre ces coalitions de pays européens et la République française. C'est ce qu'on appelle les guerres de la Révolution française. Et les choses se compliquent encore car les ennemis de la République ne sont pas uniquement à l'extérieur du pays, mais également à l'intérieur.

Plusieurs royalistes, qui soutiennent donc la royauté, se mobilisent pour s'opposer ensemble aux républicains. Des combats éclatent alors entre royalistes et républicains, notamment à l'ouest du pays, en Vendée. Donc vous voyez, on peut dire un combat éclate ou la guerre éclate. Il y a aussi des ballons qui éclatent, c'est donc « to burst ».

Des combats éclatent entre les royalistes et les républicains, notamment donc à l'ouest du pays, en Vendée. La Vendée, c'est un département qui se situe donc à l'ouest de la France. Et c'est une véritable guerre civile. C'est ce qu'on appelle la guerre de Vendée.

Cette guerre dure trois ans, les conflits sont très violents, il y a même plusieurs massacres où des milliers d'habitants et d'habitantes sont exécutés. Les rebelles royalistes perdent la bataille en Vendée. C'est une victoire pour l'armée républicaine.

En parallèle de cette victoire à l'ouest, la Jeune République célèbre aussi ses victoires à l'est du pays, contre les coalitions européennes. L'armée républicaine a été victorieuse, notamment grâce à plusieurs innovations militaires et à des nouvelles stratégies plus agressives. À l'origine de ces stratégies, on retrouve notamment un certain Napoléon Bonaparte.

Et oui, c'est pendant la Révolution française que Napoléon a démontré ses grands talents de stratège. Et à cette époque, il combattait pour la République. Napoléon Bonaparte est donc capitaine dans le sud de la France où il gagne une grande victoire contre les Anglais et les Espagnols. Cette victoire, elle, s'ajoute à plusieurs autres victoires de l'armée républicaine.

contre les coalitions européennes et donc contre les rebelles royalistes français. En parallèle, les députés républicains de la Convention nationale défendent une société plus juste et plus égalitaire, donc avec plus d'égalité.

Ils veulent abolir l'esclavage, libérer les colonies françaises, ils défendent une éducation gratuite et obligatoire, ils veulent limiter le prix de certains produits et ils défendent aussi une meilleure redistribution des richesses. Mais tout n'est pas si simple. La situation se complique et le pays va connaître une période très sombre de son histoire.

« Sombre », c'est l'opposé de « clair ». En français, quand on parle, on utilise parfois l'adjectif anglais « dark », mais on le prononce différemment « dark ». Par exemple, « Reconfort Dream », c'est un film très « dark ». Très bon film en passant. Et donc, la France, elle va connaître une période très sombre, très « dark » de son histoire. C'est la période de la « terreur ».

Comme on a pu voir, la jeune République française, elle a beaucoup d'ennemis à l'intérieur du pays comme à l'extérieur. Et donc le nouveau gouvernement, qu'on appelle le gouvernement révolutionnaire, décide d'adopter plusieurs mesures plus ou moins radicales pour combattre cette situation. Radicales parce qu'en fait, en 1793,

La révolution est surtout menée par les révolutionnaires les plus radicaux. Menée, donc en anglais, to lead. Donc cette révolution, elle est surtout menée par les révolutionnaires les plus radicaux. Radicaux, c'est le pluriel de radical. À la Convention nationale, donc l'Assemblée de la République, les députés sont divisés entre députés radicaux et députés plus modérés.

Parmi les députés les plus radicaux, vous connaissez peut-être le député Maximilien de Robespierre, probablement la figure la plus controversée de la Révolution française.

Progressivement, les révolutionnaires les plus modérés sont exclus de la Convention nationale et une répression très violente de tout opposant aux idées des révolutionnaires radicaux va s'installer en France. C'est donc cette fameuse période de la terreur. Au dernier épisode, je vous ai raconté que Marie-Antoinette avait été jugée

au tribunal révolutionnaire, donc un tribunal, a court, le tribunal révolutionnaire. Eh bien, ce tribunal révolutionnaire, créé dans la même année, en 1793, il va juger tous les ennemis potentiels de la révolution.

Et à partir de là, ça va être des milliers de personnes qui vont être arrêtées, jugées par le tribunal révolutionnaire et parfois exécutées. Comme vous savez sûrement, beaucoup d'exécutions se faisaient à la guillotine, comme c'était le cas de l'exécution du roi Louis XVI ou de Marie-Antoinette.

La guillotine, j'ai donc expliqué au dernier épisode, c'est une machine qui permet de décapiter, donc de couper la tête. À l'origine, cette machine, elle a été créée, elle a été inventée par le docteur Guillotin. Donc vous comprenez l'origine du mot guillotine.

Le docteur Guillotin, c'était un progressiste et un humaniste. Et oui, ça peut paraître très contradictoire, mais en fait, le docteur Guillotin, il avait inventé cette machine pour réduire la souffrance des exécutions. Avant la guillotine, les exécutions étaient extrêmement barbares

et les exécuter mouraient d'une mort très longue et extrêmement douloureuse. Vous voyez ici, donc quand on écrit, on met « extrêmement », mais quand on parle, on dit « extrêmement ».

Et vous voyez donc on a le mot la mort et le verbe c'est mourir. Au passé, je mourais, tu mourais, il, elle mourait, nous mourions, vous mouriez et donc il ou elle mourait. Et comme je disais, les exécutés mouraient d'une mort très longue et extrêmement douloureuse. Le docteur Guillotin voulait donc réformer ces méthodes d'exécution barbares et trouver une méthode moins douloureuse, plus rapide.

La guillotine est alors adoptée et plusieurs guillotines sont installées en France. Mais finalement, cette machine qui se voulait plus humaniste et progressiste deviendra un instrument qui symbolise la période de la terreur et qui symbolise la cruauté de cette période de la Révolution.

Cette cruauté et cette violence, c'est exactement ce que Charlotte Corday voulait dénoncer avec l'assassinat de Marat. Pour elle, Marat était une des figures principales de la violence de la Révolution. Dans son journal « L'ami du peuple », Marat encourageait souvent les violences contre les opposants à la Révolution.

Charlotte Corday, elle était également républicaine et progressiste, mais elle refusait cette république violente et injuste. Derrière son acte, elle voulait en fait se sacrifier pour sauver son pays. Après l'assassinat de Marat, elle a déclaré « j'ai tué un homme pour en sauver cent mille ».

Comme vous pouvez l'imaginer, Charlotte Corday est rapidement condamnée et elle est ensuite guillotinée.

Par la suite, l'histoire de Charlotte Corday et l'assassinat de Marat ont inspiré beaucoup d'œuvres. Des livres, des pièces de théâtre, des opéras, et plus tard des films ou encore même des jeux vidéo comme Assassin's Creed Unity. Donc Charlotte Corday, elle est vraiment restée dans l'histoire. Mais il faut dire que malheureusement, son plan n'aura pas fonctionné. Au contraire.

Elle espérait stopper la violence de la révolution et en fait c'est le contraire qui s'est produit. Après l'assassinat de Marat, la terreur s'intensifie. Cet assassinat, il augmente le sentiment de paranoïa de l'époque et la Convention nationale adopte la loi des suspects. Cette loi des suspects, elle permet d'arrêter toute personne suspectée d'être opposée à la révolution.

Au final, en une période très courte, un an environ, ce sont autour de 500 000 personnes qui sont suspectées et souvent arrêtées. Et environ 40 000 sont exécutées. Et donc au final, ce qui devait être un mouvement progressiste, qui veut plus de justice et de liberté, se transforme en une véritable dictature.

Ce qui est intéressant, c'est que ce schéma, il s'est reproduit plusieurs fois dans l'histoire. Défendre à l'origine de belles idées et finalement, une fois au pouvoir, adopter progressivement un modèle tyrannique, un modèle totalitaire.

C'est un concept qu'on retrouve notamment dans le livre absolument génial de George Orwell, La ferme des animaux. Un livre que je conseille vraiment. Face à toute cette violence et cette attaque des libertés individuelles,

le peuple de France se révolte de plus en plus. Ces méthodes sont extrêmement critiquées et la popularité des révolutionnaires radicaux, comme Robespierre, est en chute libre. Alors, une chute, c'est quand on tombe, a fall. Donc, quand quelque chose est en chute libre, c'est quand quelque chose tombe, quand ça diminue, quand ça descend très fortement.

Et on dit souvent ça quand on parle de popularité. Par exemple, la popularité du président est en chute libre. Et donc dans ce contexte de terreur et d'exécution de masse, la popularité de Robespierre et des autres révolutionnaires radicaux qui soutiennent toute cette violence est en chute libre.

De manière assez ironique, Robespierre est alors à son tour arrêté et le 28 juillet 1794, il est guillotiné. La mort de Robespierre signe la fin de la terreur, les suspects sont libérés, les exécutions en masse s'arrêtent.

Mais par la suite, les choses vont se compliquer pour la République française. Les royalistes ont toujours pour objectif de restaurer la monarchie, la situation économique du pays reste mauvaise, les guerres avec les coalitions européennes continuent, et le 9 novembre 1799,

Napoléon Bonaparte fait un coup d'État qui marque définitivement la fin de la Révolution française et la fin de la République. C'est le début du consulat.

Pour celles et ceux que ça intéresse, j'avais fait une série de trois épisodes sur Napoléon Bonaparte. Je vous mets un lien dans la description de l'épisode et aussi dans la transcription. Voilà, c'est fini pour cette série d'épisodes sur la Révolution française. J'espère que ça vous a intéressé. N'hésitez pas à me laisser vos commentaires et à me partager vos impressions.

Un grand merci aussi à toutes les personnes qui soutiennent mon travail sur Patreon. Sans vous, ce ne serait pas possible pour moi de continuer ce podcast. Donc vraiment, merci. Je vous dis à la prochaine. Prenez soin de vous. Ciao, ciao.