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L'incroyable histoire d'un des plus grands films du cinéma français

2025/5/6
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Little Talk in Slow French

AI Deep Dive Transcript
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主持人
专注于电动车和能源领域的播客主持人和内容创作者。
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我今天要讲的是一部在法国电影史上具有里程碑意义的电影——《天堂的孩子们》(Les Enfants du Paradis)。这部电影经常出现在各种“法国影史最佳电影”榜单上,甚至在Time Out网站的百部最佳法国电影榜单中排名第一。就连法国著名导演弗朗索瓦·特吕弗都曾说过,他愿意用自己拍摄的全部23部电影来换取《天堂的孩子们》的导演经历。 这部电影的拍摄过程极其特殊,因为它是在二战德国占领法国时期完成的,并且是这一时期拍摄的最后一部电影。它还是一部超大制作,当时的预算高达2600万法郎,这在当时是一个天文数字。法国政府之所以投资这部电影,是为了振兴在战争时期低迷的法国电影业。 然而,由于战争和审查制度的存在,电影的拍摄过程充满了挑战。剧组面临着电力中断、食物短缺、物资匮乏等问题。更复杂的是,剧组成员中既有抵抗运动成员和犹太人,也有与维希政府合作的人,这使得拍摄环境充满了紧张和不安。甚至,剧组成员还曾被盖世太保逮捕。导演马塞尔·卡尔内严厉的性格和对电影的执着,才使得这部电影最终得以完成。 电影的成功也并非一帆风顺。由于制片人有犹太人血统,剧组被迫从尼斯搬迁到巴黎,预算也因此大幅增加,最终达到5800万法郎。拍摄过程中,还经历了暴风雨损坏布景、演员叛逃等意外事件。电影的拍摄历时近一年,直到1944年6月诺曼底登陆前夕才最终完成。 1945年3月,电影在法国上映,取得了巨大的成功。然而,女主角阿莱蒂却因在占领时期与德国军官的恋情而被捕,缺席了首映式。尽管如此,《天堂的孩子们》的成功依然向世人展现了即使在战争时期,法国人民依然坚持创作,用艺术对抗暴力。

Deep Dive

Shownotes Transcript

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Sous-titrage ST' 501

Bonjour à toutes et à tous, avant d'aller plus loin, je vous préviens qu'une transcription est disponible gratuitement sur Patreon, vous trouverez un lien dans la description de l'épisode. Et restez bien jusqu'à la fin, car à la fin, on décryptera une scène du film dont on va parler aujourd'hui. Ce sera l'occasion de vous challenger un peu, et vous verrez dans cet épisode, on va voir beaucoup de vocabulaire dans le domaine du cinéma.

Quand on cherche sur Internet des listes des plus grands films du cinéma français,

On trouve généralement des films de Jean-Luc Godard comme « À bout de souffle » ou « Le mépris » avec Brigitte Bardot, des films de François Truffaut comme « Les 400 coups » ou « Jules et Jim », des films de Jean Renoir comme « La règle du jeu » ou « La grande illusion » ou encore des films plus récents comme « Le fabuleux destin » d'Amélie Poulin, « Un prophète »

Ou encore la haine. Attention, j'ai souvent entendu des personnes qui apprennent le français parler du film La Haine. Alors, ça s'écrit H-A-I-N-E, mais on ne prononce pas le H. Et donc, on ne dit pas La Haine, mais La Haine, The Hatred.

On retrouve donc la haine dans beaucoup de listes des plus grands films du cinéma français et un autre film qu'on trouve, c'est Les Enfants du Paradis. Sur le site Time Out, le film Les Enfants du Paradis est même numéro 1 dans la liste des 100 best French movies of all time.

Et je vous parlais à l'instant des films « À bout de souffle » et « Jules et Jim » du réalisateur François Truffaut. Un réalisateur ou une réalisatrice, c'est la personne qui dirige la réalisation

ou on pourrait dire la fabrication d'un film. Donc, je répète, je vous parlais à l'instant des films à bout de souffle et Jules et Jim du réalisateur François Truffaut. Eh bien, François Truffaut, qui est un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma français, il a déclaré « J'ai fait 23 films »

Donc le réalisateur, il réalise des films. Je les donnerai, ça vient du verbe « donner », « to give ». Et donc « donnerai », c'est du conditionnel « I would give ».

Je répète, François Truffaut, il a déclaré « j'ai fait 23 films, mais je les donnerai tous pour avoir réalisé Les Enfants du Paradis ». Mais vous allez voir que réaliser ce beau film, ça a été particulièrement compliqué. Les conditions du tournage ont été très complexes.

C'est quoi un tournage ? Un tournage, ça vient du verbe tourner. Quand on utilise le verbe tourner au cinéma, c'est dans le sens de tourner un film, filmer. Et donc le tournage, c'est l'étape pendant laquelle on filme les acteurs, les actrices qui jouent des scènes. En anglais, « filming » ou « a film shoot ».

Mais alors pourquoi est-ce que les conditions du tournage du film Les Enfants du Paradis ont été si complexes ? Vous allez vite comprendre.

En fait, le film a été tourné pendant l'occupation allemande. L'occupation allemande, c'est quand pendant la Seconde Guerre mondiale, la France était occupée par l'Allemagne nazie, l'Allemagne d'Adolf Hitler, en français Adolf Hitler. Encore une fois, on ne prononce pas le « h ».

Cette occupation militaire de l'Allemagne nazie, elle a commencé au début de la guerre en 1940 et elle s'est terminée en mars 1945. C'est une occupation qui a été longue et compliquée pour la population française.

Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, pendant l'occupation allemande, les Françaises et les Français, et particulièrement les Parisiennes et les Parisiens, continuaient d'aller au théâtre, au cabaret et au cinéma. Et pendant cette période, on continuait de tourner des films.

Les Enfants du Paradis, c'est donc un des films qui a été tourné pendant l'occupation et c'est même le dernier film qui a été tourné pendant cette période. Ce qui fait aussi la particularité de ce tournage, c'est que c'était une super production. En français, on parle de super production quand un film ou un spectacle est particulièrement ambitieux et que le budget est très élevé.

Par exemple, à Hollywood, on tourne beaucoup de super productions, comme les films Star Wars, Pirates des Caraïbes, Titanic, ou à l'époque, Ben Hur, Cléopâtre, Autant en emporte le vent, Gone with the Wind, etc.

Et pour l'époque, le budget de la superproduction Les Enfants du Paradis était très élevé. Il était de 26 millions de francs. Le franc, c'était la monnaie qu'on utilisait en France avant l'euro. Aujourd'hui, on paye en euros, mais avant, on payait en francs.

Et donc, 26 millions de francs, c'était un gros budget. Mais en fait, à l'époque de l'occupation, la France décide d'investir dans le cinéma. Elle a pour objectif de revitaliser le cinéma français. « Revitaliser », c'est dans le sens de « redonner de la vie ». La France veut donc revitaliser le cinéma français.

On assiste à une augmentation du nombre de productions françaises et on assiste également à la création d'une école de cinéma et d'un comité du cinéma français.

Bien sûr, pendant l'occupation, il y avait la censure. Donc avec la censure, la liberté d'expression est limitée et le contenu des films, des livres, des spectacles, etc. est contrôlé. Beaucoup de sujets sont censurés, donc on ne peut pas tout raconter.

Et c'est pour ça que pendant la période de l'occupation, on fait surtout du divertissement. Entertainment, du divertissement.

On parle d'amour, de rêve, de Paris comme la ville de tous les désirs. L'idée bien sûr c'est de divertir la population, de la sortir un peu de cette dure réalité de la guerre, de l'occupation et de tous les problèmes qui vont avec. Et c'est exactement ce que fait le film Les enfants du paradis. L'histoire se déroule à Paris dans les années 1820

On suit des artistes qui travaillent au théâtre et dans le monde du spectacle. C'est un film qui parle d'amour et qui est très poétique. En fait, le réalisateur du film, Marcel Carné, un autre grand réalisateur français, il voulait parler des artistes. Il voulait parler des comédiens et des comédiennes et du public parisien.

Attention, un comédien ou une comédienne, ce n'est pas une personne qui fait du stand-up, mais c'est un acteur ou une actrice. Donc c'est différent du mot « a comedian » en anglais.

Et donc pour parler des artistes, des comédiens, des comédiennes et du public parisien, le réalisateur Marcel Carnet a fait des recherches au musée Carnavalet. Le musée Carnavalet, c'est un musée qu'on peut encore visiter aujourd'hui à Paris et c'est un musée qui est consacré à l'histoire de Paris.

Et pour information, c'est un musée qui est gratuit, si jamais vous êtes dans la capitale. Donc Marcel Carné fait des recherches pendant plusieurs semaines au musée Carnavalet et en parallèle, il travaille avec son scénariste Jacques Prévert. Un scénariste ou une scénariste, c'est la personne qui écrit le scénario d'un film, le script.

Donc en parallèle, Marcel Carné travaille avec son scénariste Jacques Prévert. Jacques Prévert, c'est un nom que tout le monde connaît en France. Jacques Prévert, en fait, il était scénariste, mais il était également poète. Et ses poèmes sont très célèbres en France, notamment parce qu'on les apprend à l'école.

Par exemple, moi, quand j'étais petite, quand j'étais à l'école, j'apprenais des poèmes de Jacques Prévert. Et il y a des poèmes de Jacques Prévert qui ont été adaptés en chansons. C'est une chanson qui nous ressemble Toi tu m'aimais et je t'aimais

Vous venez d'entendre un petit extrait des feuilles mortes, Dead Leaves, les feuilles mortes, un poème de Jacques Prévert, adapté en chanson et chanté par le grand acteur, donc comédien et chanteur Yves Montand. Et donc Jacques Prévert, il a écrit le très beau scénario du film Les Enfants du Paradis. Et pour écrire ce scénario, il s'est inspiré de personnes qui ont réellement existé

Et il a aussi inventé ses propres personnages. Personnages, characters, ses propres personnages. Il a notamment créé le personnage de Garance. Garance est une femme libre, une femme forte et donc un rôle un peu différent des rôles de femmes à cette époque.

En fait, Jacques Prévert, il était fatigué de la misogynie qui était très présente dans le cinéma français. Et donc, il écrivait souvent des rôles de femmes libres et fortes dans ses scénarios.

Quand il a écrit le rôle de Garance, il a pensé à une comédienne en particulier, Arletty. Arletty, c'est probablement la plus grande comédienne de cette époque en France. Arletty, elle représente la femme moderne et élégante, la femme émancipée, la parisienne. Dans une interview, elle avait déclaré « La chanson que Prévert a écrite pour Garance »

est un peu moi en effet. La femme qui se fout de tout, qui rit quand elle a envie de rire, qui ne se laisse pas diriger par les pensées des autres.

Alors j'explique un peu. La chanson que Prévert a écrite pour Garance est un peu moi en effet, en effet indeed. La femme qui se fout de tout. Se foutre de quelque chose, c'est une manière familière de dire se désintéresser. Donc qui se fout de tout. La femme qui se fout de tout, qui rit quand elle a envie de rire.

Avoir envie de, c'est quand on veut quelque chose, quand on désire quelque chose. Par exemple, j'ai envie de manger. J'ai envie de boire. J'ai envie de regarder un film. Donc la femme qui se fout de tout, qui rit quand elle a envie de rire, qui ne se laisse pas diriger par les pensées des autres. Diriger, c'est comme guider, prendre le contrôle, « to lead ».

Donc, elle ne se laisse pas diriger par les pensées des autres. C'est dans le sens de « elle ne se laisse pas influencer par ce que les autres pensent ». Une vraie force de caractère. Je répète, la chanson que Prévert a écrite pour Garance est un peu moi en effet. La femme qui se fout de tout, qui rit quand elle a envie de rire, qui ne se laisse pas diriger par les pensées des autres.

Et donc, on a une belle équipe et un beau casting pour ce projet Les Enfants du Paradis.

On a le réalisateur Marcel Carné, le scénariste Jacques Prévert, la grande comédienne Arletty et on a d'autres grands comédiens de l'époque comme Pierre Brasseur ou Jean-Louis Barraud. Une belle équipe, un beau casting, un gros budget. Le tournage commence dans des studios à Nice, dans le sud de la France, mais les choses vont rapidement se compliquer.

À cause de la guerre, il y a régulièrement des coupures d'électricité. Une coupure, ça vient du verbe couper. Et donc, c'est quand l'électricité s'arrête, se stoppe.

Les coupures d'électricité. Donc bien sûr, il y a régulièrement des coupures d'électricité. Il n'y a pas beaucoup de nourriture, donc de quoi manger. La nourriture est rationnée, on a souvent faim. Avoir faim, c'est quand on a envie de manger. Et le matériel est également rationné.

La peur est omniprésente, on est dans un contexte de guerre et d'occupation de l'ennemi. En plus de ça, dans l'équipe du film, il y a des résistants, donc des personnes qui résistent à l'ennemi allemand. Il y a des juifs qui travaillent de manière anonyme, qui sont obligés de cacher leur identité. Et il y a également des collabos, des partisans du régime Vichy.

C'est quoi des collabos et c'est quoi le régime Vichy ? Un collabo ou une collabo, ça vient du mot la collaboration. Et donc pendant la Seconde Guerre mondiale, un collabo ou une collabo, c'est une personne qui collabore avec l'ennemi allemand. Et pendant l'occupation en France, il y a eu la mise en place d'un régime qu'on appelle le régime Vichy.

En fait, pendant l'occupation, le gouvernement français était installé à Vichy, une ville qui est dans le centre de la France. Et le gouvernement était dirigé par le maréchal Pétain.

En France, tout le monde connaît le maréchal Pétain. Le maréchal Pétain, il est connu pour avoir dirigé la France pendant l'occupation, mais il est surtout connu pour avoir collaboré avec l'Allemagne nazie. Donc sous la direction du maréchal Pétain, le régime Vichy, il collabore avec l'ennemi. Il arrête des résistants français, des opposants politiques,

Et il arrête des juifs qui étaient ensuite déportés dans les camps d'extermination. Donc imaginez, sur le même tournage, il y a des résistants, il y a des opposants politiques, il y a des juifs et il y a des collabos, des partisans du régime vichy.

Le réalisateur Marcel Carné raconte dans ses mémoires qu'un jour, la Gestapo, la police politique allemande de l'époque, est arrivée sur le tournage et a arrêté un figurant. Un figurant, un extra. La Gestapo a arrêté ce figurant parce qu'il était accusé d'être un résistant. Donc le tournage se faisait vraiment dans un climat de peur.

En plus de ça, le réalisateur Marcel Carné était très dur. Il avait une personnalité assez autoritaire et tyrannique et il était obsédé par son film. Après, peut-être que sans cette obsession, ça aurait été impossible de finaliser le tournage de ce film.

Quelques jours après le début du tournage, les armées américaines débarquent en Sicile. Le régime fasciste de Mussolini tombe, tombé to fall, le régime fasciste de Mussolini tombe et les armées italiennes, qui étaient dans le sud de la France, à Nice notamment, doivent quitter la région. La région passe alors sous le contrôle de l'armée allemande

et l'équipe du film est obligée de quitter Nice et de rentrer à Paris. En plus de ça, les autorités découvrent que le producteur du film a des origines juives.

Le producteur est donc interdit de toute activité par les Allemands. Marcel Carné, le réalisateur, fait tout pour reprendre le tournage de son film, « Reprendre to resume », donc il fait tout pour reprendre le tournage de son film et il négocie avec la grande société de cinéma Pathé. Le tournage peut donc reprendre.

Pathé, aujourd'hui un corps, c'est une grande société de production en France. Par exemple, récemment, Pathé a produit le film Le Comte de Monte-Cristo.

Et donc le tournage reprend, le budget a explosé, on est passé de 26 millions de francs à 58 millions de francs. Le décor de set, le décor dans les studios de Nice a été endommagé par une tempête. Une tempête c'est quand il y a beaucoup de vent.

Et un des acteurs importants du film quitte le tournage et fuit en Allemagne. Et oui, parce que c'était un collabo et il savait que la victoire des Alliés était de plus en plus proche. En juin 1944, presque un an plus tard, le tournage est enfin fini.

Le tournage se termine juste avant le débarquement en Normandie, le D-Day. Ensuite, en mars 1945, c'est progressivement la fin de l'occupation de l'Allemagne nazie en France et dans le même mois, il y a la grande première du film « Les enfants du paradis ».

La salle est remplie. La salle, c'est dans le sens de la salle de cinéma. La salle est remplie. Le public est au rendez-vous, la presse également. Mais le film dure plus de trois heures. Le réalisateur Marcel Carné raconte dans ses mémoires que vers la fin du film, de plus en plus de personnes quittent rapidement la salle.

En fait, les spectateurs et les spectatrices doivent partir parce qu'ils doivent prendre le dernier métro. Malgré tout, le film est un grand succès. La première du film s'est quand même très bien passée. Mais il y a une grande absente à cette première. La star du film, Arletty.

Arletty, elle ne pouvait pas venir à la première du film car elle avait été arrêtée par la police française. En fait, pendant presque toute la période de l'occupation, Arletty a eu une liaison amoureuse avec un colonel allemand de la Luftwaffe.

Et à la suite de son arrestation, elle a été emprisonnée pendant deux mois, puis surveillée et interdite de tournage de cinéma pendant trois ans.

Beaucoup d'autres femmes ont été arrêtées ou humiliées après la libération de la France pour avoir eu des liaisons avec des soldats allemands. J'en ai parlé dans mon épisode sur la libération de Paris si jamais ça vous intéresse. En tout cas, le film Les enfants du paradis a été un énorme succès. Il est resté 54 semaines dans les salles de cinéma en France et il a également eu du succès à l'étranger.

Et cette super production, pleine de poésie, a aussi démontré que malgré la guerre, malgré l'occupation, la France a continué de faire des films, de créer, d'imaginer, de rêver.

Bien sûr, tout ça, c'était quand même sous le contrôle de la censure, donc dans une liberté limitée. Mais ça peut nous rappeler que continuer de rêver et de faire de l'art, c'est aussi une manière de combattre la violence. Et pour finir, comme prévu, on va essayer de décrypter un peu une scène du film « Les enfants du paradis ». On est donc à Paris dans les années 1820.

On suit Garance, interprétée par Arletty, qui marche au milieu de la foule parisienne. Et soudain, Frédéric, un jeune comédien, vient lui parler et vient tenter de la séduire. Ah, vous avez souri ! Ne dites pas non, vous avez souri ! Ah, c'est merveilleux ! La vie est belle, et vous êtes comme elle, si belle ! Vous êtes si belle, vous aussi ! C'est drôle, on dirait que vous avez couru. Oui, après vous !

Alors, on va analyser tout ça tranquillement.

Frédéric, il arrive et il dit donc à Garance « Ah, vous avez souri ! » Ne dites pas non, vous avez souri. Attention à ne pas confondre rire avec sourire. Si vous regardez une comédie,

Ou si vous allez à un stand-up, vous allez sûrement rire. Et si on vous dit un compliment, vous allez sûrement sourire. Donc, rire to laugh, sourire to smile. Donc, ah, vous avez souri. Ne dites pas non, vous avez souri. Ah, c'est merveilleux. La vie est belle.

La vie est belle, c'est une expression qu'on entend souvent. Par exemple, le titre français du très beau film It's a Wonderful Life avec James Stewart, c'est « La vie est belle ». Il continue. C'est merveilleux, la vie est belle. Et vous êtes comme elle, si belle. Vous êtes si belle, vous aussi. Ici, on pourrait dire « Vous êtes si belle » ou « Vous êtes tellement belle ». « You're so beautiful ».

On est vraiment sur un gros séducteur, mais Garance ne se laisse pas impressionner. Elle répond « C'est drôle, on dirait que vous avez couru ». Alors, « c'est drôle », on pourrait dire aussi « c'est marrant ». « It's funny ». « C'est drôle, c'est marrant ». « On dirait que vous avez couru ». « On dirait que », ça, c'est une expression qu'on utilise beaucoup en français.

Littéralement, c'est « we would say that ». « On dirait que ». Mais c'est dans le sens de « il semble que ». « It seems like ». Je vous donne quelques exemples en plus avec « on dirait que ». Essayez de traduire. « It seems like you haven't slept much ». Donc, « on dirait que tu n'as pas trop dormi ». « It seems like they're hungry ». « On dirait qu'ils ont faim ». « It seems like she's already gone ».

On dirait qu'elle est déjà partie. Je répète donc, c'est drôle, on dirait que vous avez couru. À ça, Frédéric répond, oui, après vous. Donc ce oui après vous, c'est dans le sens de oui, j'ai couru après vous. Courir après quelqu'un, c'est quand on court juste derrière quelqu'un et qu'on poursuit cette personne. To run after someone. Courir après quelqu'un.

Garance répond « après moi » et vous venez à ma rencontre. Donc là encore une autre expression « venir à la rencontre de quelqu'un ». C'est une manière un peu plus complexe de dire « rencontrer quelqu'un ». Je vous donne une petite phrase d'exemple. Au théâtre, parfois, les comédiens viennent à la rencontre du public après le spectacle.

Ensuite, Frédéric répond à Garence « Mais justement, je vous ai vu tout à l'heure. Alors vous comprenez le choc, l'émotion, le temps de me décider. Et vous étiez déjà loin. Alors… » Ici, on pourrait remplacer justement par « précisément ».

Mais justement ou précisément, je vous ai vu tout à l'heure, alors vous comprenez le choc, l'émotion, le temps de me décider et vous étiez déjà loin. Alors. Loin, c'est le contraire de proche. Et alors, c'est la même chose que donc. Égarence reprend ce « alors » comme pour dire « so ».

Et Frédéric continue. Avoir horreur de, ça signifie détester. Ici, on pourrait dire alors comme j'ai horreur de suivre les femmes ou alors comme je déteste suivre les femmes. Alors comme j'ai horreur de suivre les femmes, j'ai couru pour vous dépasser et précisément venir à votre rencontre.

Dépasser, c'est un verbe qu'on utilise aussi quand on est en voiture. Par exemple, dépasser une autre voiture. Donc Frédéric, il dit qu'il a horreur de suivre les femmes, il déteste suivre les femmes. Il fait croire un peu que c'est un homme respectable qui ne fait pas ce genre de choses. Alors il a couru pour dépasser Garance, to overtake Garance, et précisément venir à sa rencontre.

Dans ce dialogue, on sent peut-être que Jacques Prévert, le scénariste du film, se moque gentiment de ces hommes qui s'amusent à séduire les jolies femmes dans les rues. Et on voit en effet que le personnage de Garance ne se laisse pas trop impressionner.

Je vous remets l'extrait en espérant qu'avec mes explications ce sera plus simple de comprendre. Et je vais laisser l'extrait continuer un peu plus longtemps pour vous jouer toute la scène. Vous pouvez lire toute la scène dans la transcription de l'opisodes. Ah, vous avez souri ! Ne dites pas non, vous avez souri ! Ah, c'est merveilleux ! La vie est belle et vous êtes comme elle, si belle ! Vous êtes si belle, vous aussi !

C'est drôle, on dirait que vous avez couru. Oui, après vous. Après moi ? Et vous venez à ma rencontre. Mais justement, je vous ai vu tout à l'heure. Alors vous comprenez, le choc, l'émotion, le temps de me décider. Et vous étiez déjà loin. Alors ? Alors ? Alors comme j'ai horreur de suivre une femme, j'ai couru pour vous dépasser. Et précisément, venir à votre rencontre. Et maintenant, je ne vous quitte plus. Où allons-nous ? C'est tout simple. Vous allez de votre côté, moi du mien. Mais c'est peut-être le même.

Non. Pourquoi? Parce que j'ai rendez-vous. Rendez-vous? Destin tragique. Voilà seulement deux minutes que nous vivons ensemble et vous voulez déjà me quitter. Et me quitter pour quoi? Pour qui? Pour un autre, naturellement. Et vous l'aimez, cet homme?

- Moi, j'aime tout le monde. - Eh bien voilà qui tombe à merveille. Je ne suis pas jaloux. Mais lui, l'autre, il l'est, hein, jaloux. - Est-ce que vous en savez ? - Oh, ils le sont tous, sauf moi. Mais n'en parlons plus. Nous pensons plutôt à nous qui avons tant de choses à nous dire. - Vraiment ? - Oui, vraiment. D'abord, je vous dirai mon nom. Je m'appelle Frédéric. Vous me direz le vôtre ? - On m'appelle Garance. - Garance, oh, c'est joli. - C'est le nom d'une fleur. - D'une fleur rouge, comme vos lèvres. Alors ? - Alors, au revoir.

Frédéric. Oh non, vous ne l'avez pas abandonné comme ça. Me laisser tout seul sur le boulevard du crime. Dites-moi au moins quand je vous reverrai. Bientôt peut-être. Sait-on jamais avec le hasard. Oh, pariez grand vous savez. Pariez tout petit pour ceux qui s'aiment comme nous dans nos si grands amours. Notre évidement c'est réçu. C'est ici la seule et le plus peu incomparable salle de réunion.

Voilà, j'espère que vous avez bien aimé cet épisode et je vous dis à la prochaine. Ciao ciao !