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cover of episode Donald Trump peut-il faire avancer la question palestinienne ?

Donald Trump peut-il faire avancer la question palestinienne ?

2025/1/16
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Débat du jour

AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
B
Bertrand Badie
P
Pascal Boniface
Topics
Bertrand Badie: 我认为当前局势的独特性在于,即将离任的拜登和即将上任的特朗普同时采取了决定性行动。这在外交舞台上是罕见的,尤其是在拜登和特朗普关系紧张的情况下。虽然表面上看是双方共同努力的结果,但实际上,拜登将此协议作为其任期的最后成就,而特朗普则将其作为其新任期的首个成功案例。然而,更关键的问题在于,这项协议的框架早在八个月前就已存在,为什么现在才得以实现?这可能与地区局势的变化,特别是以色列方面的态度转变有关。 我认为,内塔尼亚胡最初寄希望于特朗普上任后情况会对他更有利,但后来意识到并非如此。持续15个月的战争带来了巨大的破坏,却没有带来任何政治解决方案。这种毁灭性的战争最终导致了停火协议的达成。 至于美国在战后重建中的作用,虽然美国、埃及和卡塔尔是协议的担保国之一,但停火协议的实际执行更多地取决于当地协议,而非外部力量。因此,协议的脆弱性不容忽视。 特朗普的外交政策缺乏明确的战略,他的言论更多地是为了迎合选民。虽然他曾多次公开支持以色列,但在第二任期,他的立场可能会更加复杂。他可能更倾向于避免中东冲突,因为这不利于他的‘美国优先’政策。 美国对以色列的影响力正在下降,中东局势更多地取决于地区内部的力量动态。拜登政府四年来对内塔尼亚胡的支持并未带来任何成果,这表明美国总统在中东地区的行动空间可能比想象中要小得多。 Pascal Boniface: 特朗普从拜登已经达成的协议中获益,因为协议的条款早在几个月前就已存在,但拜登未能促成其签署。特朗普的回归改变了局势,因为内塔尼亚胡意识到特朗普比拜登更难对付,为了展现和平形象,内塔尼亚胡不得不让步。沙特阿拉伯的态度转变也是一个重要因素。 巴勒斯坦问题依然是核心问题,阻碍了与以色列的和解,沙特阿拉伯也明确表示,在没有巴勒斯坦国的前景下,不会与以色列和解。 自老布什以来,美国总统一直没有反对以色列总理,拜登虽然对内塔尼亚胡提出过许多要求,但最终并未真正实施制裁。特朗普希望展现和平形象,但他需要考虑其支持以色列的选民基础,以及与沙特等地区其他伙伴的关系。特朗普可以通过施压或疏远来影响内塔尼亚胡,他可能不会像拜登那样无条件支持内塔尼亚胡。 拜登和布林肯在巴勒斯坦问题上的言论与实际行动不符,他们拥有阻止冲突的工具,却并未真正使用。特朗普可能会在支持以色列和维护与海湾盟友关系之间权衡,他的立场可能与第一任期有所不同。他可能会试图与前任总统的做法有所不同,以展现其能力,但他不太可能采取激进的军事行动。

Deep Dive

Chapters
Les intervenants débattent du rôle respectif de Joe Biden et Donald Trump dans la conclusion de l'accord de cessez-le-feu à Gaza. Ils soulignent l'aspect inédit de la collaboration entre les deux administrations et l'influence de l'arrivée de Trump sur la décision finale.
  • Double implication des émissaires de Biden et Trump
  • L'accord existait depuis mai 2024
  • L'arrivée de Trump a été déterminante pour Netanyahou

Shownotes Transcript

Translations:
中文

Et il est 18h30, tout pile à Paris, l'heure de retrouver le débat du jour avec Romain Ozoui. Bonsoir Romain. Bonsoir Véronique. Et ce soir dans le débat du jour, nous évoquons la future politique américaine au Proche-Orient. Le débat du jour.

Romain Ozuwi.

Est-ce que Donald Trump peut faire avancer la question palestinienne ? En dépit de ses positions radicales, il faut reconnaître qu'il va arriver à la Maison-Blanche avec ce succès. Et ensuite, est-ce que cela annonce une politique américaine qui pourrait permettre de parvenir à l'apaisement au Proche-Orient ? Soyez les bienvenus dans le débat du jour. Et pour répondre à ces questions, on a deux invités par téléphone ce soir. Bertrand Baddy, bonsoir. Bonsoir Bertrand Baddy.

Bonsoir. Vous êtes politologue, professeur émérite des universités à Sciences Po en relations internationales, auteur du livre L'art de la paix, c'est votre dernier ouvrage, aux éditions Flammarion. Pascal Boniface, bonsoir.

Bonsoir. Directeur fondateur de l'IRIS, l'Institut des relations internationales et stratégiques et auteur notamment de l'ouvrage Géopolitique en 50 fiches aux éditions Erol. Merci beaucoup à vous deux d'avoir accepté l'invitation du débat du jour sur RFI. Alors, première question, cet accord, il est à mettre au crédit de qui, côté américain ? Parce qu'on est évidemment, je t'ai dit, à quatre jours du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, donc c'est un moment charnière.

Bertrand Badi, qui était à la manœuvre pour parvenir à cet accord côté américain ? Est-ce que c'est Donald Trump, donc son administration, ou est-ce que c'est le sortant Joe Biden ? Alors, apparemment, l'originalité de la séquence actuelle, c'est que deux émissaires ont conjointement agi. L'émissaire de Joe Biden, qui était, comme vous dites, à la manœuvre depuis déjà un certain temps,

et aussi l'émissaire nommé par le nouveau président qui s'apprête à entrer à la Maison-Blanche. C'est un inédit, c'est rare qu'un président sortant et un président entrant conjuguent de manière ostentatoire en tous les cas une action déterminante.

sur la scène diplomatique. C'est d'autant plus rare vu l'état des relations, je dirais, entre Joe Biden et Donald Trump qui ne sont pas vraiment au beau fixe. Et effectivement, Joe Biden lui-même l'a reconnu. Ça fait écho à ce que vous dites. Nous avons travaillé comme une seule équipe, il a dit le président sortant.

Et en même temps, c'était un moyen d'obtenir une double rétribution. Joe Biden va faire valoir cet accord comme étant le dernier acte de la fin de son mandat et Trump va faire valoir cet accord comme...

le premier succès d'une présidence avant même que celle-ci n'ait commencé. Donc vous voyez qu'il y a beaucoup de communication là-dedans. Mais la vraie question, c'est que cet accord, dont la formule que nous lui connaissons...

était sur le papier depuis mai 2024, c'est-à-dire déjà depuis huit mois. Et la question est pourquoi tout d'un coup cet accord a pu aboutir. Quand on parle de manœuvre américaine, cette manœuvre américaine, elle existe.

C'est quand même déjà depuis un certain temps. Donc il faut peut-être déplacer le curseur vers la région elle-même et se demander ce qui a changé dans l'esprit des acteurs et principalement de l'acteur israélien pour conduire à cette conclusion.

Pascal Boniface, effectivement, c'est tout bénéfice pour Donald Trump parce que c'est ce que disait Bertrand Baddy. Effectivement, cet accord reprend dans les très grandes lignes ce qui avait été conclu par Joe Biden au mois de mai. C'est un tapis rouge qui est déroulé pour lui. Finalement, il n'a pas eu tant que ça à se mêler à cet accord et il va en tirer tous les bénéfices.

Oui, parce que force est de reconnaître que cet accord dont les termes existaient depuis le mois de mai 2024 n'avait pas été signé. Il avait été proposé par Biden et Biden avait été incapable de l'imposer à Benjamin Netanyahou. Et c'est donc bel et bien, même si c'est toujours difficile de dire du bien de Donald Trump, mais c'est bel et bien la perspective de son arrivée au pouvoir qui a changé les choses.

et qui a conduit le TANU à bouger. Et en tous les cas, Biden a été incapable. Et je crois que ce qui s'est passé depuis huit mois à Gaza restera quand même comme une tâche indélébile sur le bilan de Joe Biden. Mais pour vous, la perspective de l'arrivée de Donald Trump, du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche a accéléré la mise en place de cet accord ?

Oui, parce que Netanyahou a compris qu'il était un président moins commode finalement que Biden. Et c'est ça peut-être la différence entre le Trump du premier mandat et le Trump du mandat qui arrive. Il veut la paix et Netanyahou est un obstacle. Et donc, comme il veut apparaître comme homme de paix, c'est bien Netanyahou qui devra céder. Et je crois surtout que ce qui a changé entre les deux mandats, entre le premier mandat et le deuxième mandat, c'est le facteur Arabie saoudite.

qui était très proche d'Israël lors du premier mandat de Donald Trump, mais qui maintenant l'est beaucoup moins et qui a protesté contre les bombardements sur Gaza et qui ne peut pas accepter un rapprochement avec Israël dans la circonstance actuelle et tant qu'un État païsien ne sera pas en perspective ?

Et pour Trump, l'Arabie Saoudite, ça compte. Israël compte, mais également les Saoudiens. C'est intéressant que vous parliez de l'Arabie Saoudite. Ça nous permet d'évoquer un petit peu ce qui se passera après cet accord. Est-ce qu'on peut imaginer que Pascal Boniface, que Donald Trump relance les accords d'Abraham ? Parce qu'il y avait des discussions avec l'Arabie Saoudite sur ce point, les accords d'Abraham. On rappelle, c'est la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Et évidemment, les négociations se sont arrêtées et nettes au 7 octobre 2023. Est-ce qu'il est capable, Donald Trump, de relancer ces négociations ? Alors, c'est son grand rêve, certainement. Et ce qu'on appelle les accords d'Abraham, en fait, reviendrait au plan Abdallah, l'ancien roi d'Arabie saoudite qui, en 2002, avait proposé un plan global. Tous les pays arabes reconnaissent Israël et Israël accepte la création d'un État palestinien dans les frontières de Péoprou de 1967.

plan auquel Israël n'avait jamais répondu.

Les accords d'Abraham, c'est un peu ce plan-là, sauf la création d'un État palestinien. Donc vraiment le plan essentiel. Et on voit que ça ne marche pas parce qu'effectivement, la question palestinienne, dont beaucoup disaient qu'elle était devenue marginale, reste au premier plan, reste centrale. Et le prince héritier, le véritable homme fort d'Arabie saulite, a bien dit qu'il n'y aurait pas de rapprochement avec Israël si on n'allait pas vers la création d'un État palestinien.

Et si l'on veut reconstruire Gaza, il faudra l'argent de l'Arabie saoudite. Bertrand Baddy, vous avez la même analyse. Est-ce que c'est le point clé, la relance des discussions entre l'Arabie saoudite et Israël, sous l'égide évidemment des États-Unis, pour permettre une normalisation des relations entre les deux pays ? Est-ce que ça peut être une pierre en vue de la création d'un État palestinien ? Si on se penche sur l'après, évidemment.

Alors évidemment, c'est un paramètre. Il est cependant difficile de définir exactement ce qu'est la politique étrangère saoudienne tant elle est fluide. Et ça, c'est une caractéristique nouvelle des relations internationales, c'est-à-dire que ce ne sont plus les alliances, les alignements qui comptent, mais des postures qui changent, j'allais dire, au gré du vent, c'est-à-dire au gré de la conjoncture.

En réalité, ce qui s'est produit, me semble-t-il, sans que cela contredise ce que Pascal vient de dire, c'est un double changement qui s'est opéré dans la tête de Netanyahou. Le premier changement, c'est que Netanyahou a longtemps pensé qu'il suffisait de tenir jusqu'au 20 janvier parce qu'à part

À partir du 20 janvier, les choses seraient plus faciles pour lui, dès lors que Trump serait élu président des États-Unis. Et il a très vite compris qu'en réalité, les choses ne seraient pas plus faciles. Et donc, c'est un espoir, je dirais stratégique, qui s'est effacé au fil des dernières semaines. Et puis, le deuxième élément, qui est quand même l'élément central,

c'est qu'après 15 mois de destruction effrayante, faramineuse, officiellement près de 47 000 morts, mais d'après la revue Le Lancet, on doit être plus près de 100 000 que de 47 000, on s'aperçoit que cette guerre s'est faite très destructrice, mais n'a conduit à rien.

aucun résultat politique, à aucune solution politique. Vous savez, pendant des siècles, on faisait la guerre pour atteindre un objectif politique, une finalité politique. Aujourd'hui, on s'aperçoit qu'on fait la guerre pour détruire, mais qu'il n'y a pas de solution politique derrière. Et donc, continuer dans cette escalade destructrice, ça devenait d'abord coûteux, mais au-delà même, du coup, ça devenait

Absurde, sans aucun résultat. Le résultat à minima, c'est la mise hors circuit du Hamas et on s'aperçoit avec les informations qui nous viennent aujourd'hui qu'on est loin du compte et que le Hamas est en situation de pouvoir se reconstituer, tout simplement parce que le contentieux qui est à la base de tout ça ne s'est pas effacé, au contraire a été rehaussé par...

toutes les destructions qu'ont eu à subir les Gazaouis. Donc, fondamentalement, quand vous êtes au bout d'une impasse, vous faites marche arrière ou en tous les cas, vous stationnez. Bertrand Badi, vous avez dit que les choses...

ne seront pas plus faciles pour Donald Trump avec Benjamin Netanyahou que ça ne l'était pour Benjamin Netanyahou avec Joe Biden. Pourquoi ce ne serait pas plus facile ? Quelle différence de relation Biden-Netanyahou et Trump-Netanyahou ?

Alors d'abord, vous savez, on a trop vite fait de caractériser la politique étrangère de Trump. Or, en réalité, celui-ci n'a pas de politique étrangère arrêtée. Il a un discours, il a des paroles, des paroles qu'il sait que son électorat

veut entendre, mais il n'a pas une politique étrangère construite. Et on a trop vite dit que l'essentiel de sa politique étrangère, c'est un alignement sur Israël, comme aucun président préalablement n'a été aligné. C'est vrai dans moult discours et c'est vrai aussi dans la pratique qui a été celle de son premier mandat. Mais on s'aperçoit qu'il y a, avec le deuxième mandat, quelque chose de beaucoup plus compliqué. C'est que l'une des bases...

j'allais dire du Trump 2, c'est considérer que la multiplication des conflits dessert les intérêts et la politique d'America First et d'America Great Again. – Donald Trump ne veut pas de conflits au Proche-Orient. – Il ne veut pas en tous les cas être…

le dépendant de cette contrainte, de ce fardeau énorme que représente un conflit qui, non seulement en soi, est particulièrement meurtrier et destructeur, mais qui a des effets de système considérables jusqu'à toucher bien au-delà

de la proche région. Et ça, je crois que c'est un paramètre qu'on avait tendance à négliger en disant mais de toute façon, il soutiendra de manière absolue et totale Netanyahou et la politique d'Israël. Je pense que Netanyahou s'est rendu compte que les choses étaient un petit peu plus compliquées. Alors, je ne veux pas tomber dans l'excès inverse. Ce que vous voulez dire, c'est qu'il ne soutiendra pas

Netanyahou comme l'a fait Joe Biden qui l'a soutenu envers et contre tous je dirais dans cette guerre sanglante à Gaza notamment ?

Oui, parce que le bilan de la politique de Joe Biden au Proche-Orient pendant quatre ans, c'était effectivement un soutien sans faille qui se traduisait par des livraisons d'armes correspondant à des budgets extrêmement élevés, encore récemment 8 milliards de dollars, et n'a jamais connu autrement que de façon rhétorique une quelconque infliction.

Là, je pense que les choses, finalement, seront moins simples et probablement davantage remplies d'incertitudes avec Trump. Ça, c'est vu dans les dernières semaines. Je pense que Netanyahou y a été sensible. La dernière visite au Proche-Orient du

de l'émissaire du nouveau président ou du futur président n'a pas été une visite spécialement aimable. Et donc, tout ça, c'est des petits signes. Mais vous savez, n'allons pas trop vite, parce que ce plan est un plan, d'abord, qui apporte un soulagement énorme tantôt,

aux Gazaouis qu'aux familles d'otages, mais c'est un plan très étalé dans le temps, tout plan de paix, enfin de cesser le feu plus exactement, étalé dans le temps et par définition fragile parce qu'à tout moment une étincelle peut tout remettre en cause, donc ne nous précipitons pas pour parler au présent et en

encore moins au passé, parlons-en au futur. Mais avant de faire réagir Pascal Boniface, d'un mot, quelle peut être la participation américaine justement à ce plan post-guerre à Gaza ?

En principe, si on en croit les éléments qui ont été communiqués de cet accord, les États-Unis sont avec l'Égypte et le Qatar l'un des trois garants de ces accords. Mais vous savez, l'expérience a montré que des cessez-le-feu de cette nature dépendent bien davantage des accords locaux que des parrains.

Et que donc, imaginez qu'il y ait des ruptures locales du cessez-le-feu, ce qui est assez courant dans ce genre de situation. On voit franchement très mal quels instruments, j'allais dire quelles armes, les États-Unis et le Qatar ou l'Égypte pourraient utiliser. Donc on est face à un scénario d'une extrême fragilité et cette fragilité ne doit pas être négligée.

RFI, le débat du jour, Romain Ozuwi. Donald Trump peut-il faire avancer la question palestinienne, la question qu'on pose ce soir évidemment au lendemain de l'accord qui a été conclu entre Israël et le Hamas pour un cessez-le-feu à Gaza ? On se penche évidemment sur l'après de cet accord, alors que Joe Biden dans ses derniers discours a dit pour le peuple palestinien, il souhaite une voie crédible vers un État qui soit le sien et pour la région un avenir de normalisation et d'intégration d'Israël et de tous ses voisins arabes.

y compris l'Arabie Saoudite. Nous transmettons ceci à la prochaine équipe. Fin de citation. On en a parlé de l'Arabie Saoudite. Élément clé, évidemment, de la future politique américaine au Proche-Orient, avec mes deux invités Bertrand Baddy, politologue, professeur émérite des universités à Sciences Po en relations internationales, et Pascal Boniface, directeur fondateur de l'IRIS,

l'Institut des relations internationales et stratégiques. Pascal Boniface, je voudrais vous faire réagir à deux points que Bertrand Baddy a soulevés. D'abord sur l'attitude et la politique à attendre de Donald Trump qui, on l'a dit, ne souhaite pas de conflit au Proche-Orient. Est-ce que ça augure pour autant un apaisement ? Est-ce qu'il est prêt à s'investir en vue d'un apaisement au Proche-Orient ? Ça, c'est une première question. Et puis, on a parlé aussi du soutien financier

américain à Benjamin Netanyahou. Comment ce soutien peut-il évoluer avec Donald Trump ? Alors effectivement, pour le moment, aucun président américain ne s'est opposé depuis longtemps, depuis George Bush en fait, George Bush père, en 90-91, au Premier ministre israélien. Et Biden a demandé, il a rappelé beaucoup de choses à Netanyahou qu'il n'a jamais accordées, sauf ne pas frapper les installations pétrolières iraniennes.

Donald Trump est considéré comme très proche d'Israël. Ses électeurs sont très proches d'Israël. Et aujourd'hui, les électeurs, les chrétiens sionistes, les chrétiens évangéliques sont les plus forts soutiens d'Israël. Et c'est la base électorale de Donald Trump. Les juifs américains votent plutôt démocrate, mais ils se sont éloignés d'Israël.

Et donc tout devrait conduire à penser que Donald Trump sera très accommodant et qu'il donnera encore plus de possibilités. Et les extrémistes pensaient qu'il pourrait donner le feu vert à une action de la Cisjordanie et de Gaza, etc. Mais Donald Trump veut apparaître comme l'homme de la paix. Il n'aime pas la guerre, effectivement. Il ne veut pas lancer son pays dans la guerre ou que son pays subisse les contre-coups d'une guerre.

Et donc, il a d'autres partenaires de la région qu'Israël. Et il voit très bien que lui qui avait oublié la question palestinienne lors de sa premier mandat, ça ne marche pas. Alors, quels sont les moyens qu'il a sur Netanyahou ? Il peut lui faire peur. Il peut dire que le soutien n'est pas… Il peut simplement faire à Netanyahou ce qu'il fait pour les Européens. « Si vous n'allez pas dans mon sens, je prends mes distances. »

Et c'est ce que George Bush père avait fait avec Isaac Shamir. Isaac Shamir avait perdu le pouvoir en Israël. Pour l'instant, Netanyahou avait le choix entre céder à Biden ou céder à Smotrich et à Ben Bir, ces deux ministres extrémistes qui menaçaient de quitter le gouvernement s'il y avait un accord de cesser le feu, qui le menace toujours d'ailleurs. Et il a pensé que Biden serait plus accommodant que ses partenaires dans la coalition.

Là, on voit bien qu'il a déjà un peu un double discours, puisqu'il dit à Agbenbir et à Smotrich que c'est un cessez-le-feu et que la guerre pourra reprendre dès le 43e jour, dès la fin de ce cessez-le-feu, et que la guerre n'est pas terminée.

Mais je ne pense pas que Trump accepte aussi facilement que la guerre reprenne, sauf si le Hamas la reprend de son tour, mais que la guerre reprenne sur initiative-initiative. Donc, on va avoir... Ça serait une période assez intéressante parce que les certitudes d'hier ne sont plus les mêmes. Et alors, j'évoquais ce qu'a dit Joe Biden...

sa vision de l'avenir, et notamment du peuple palestinien. Et en écho, le secrétaire d'État sortant, Antony Blinken, avait dit que sa vision au Proche-Orient impliquait la création d'un État palestinien indépendant et la mise en place d'une gestion par l'autorité palestinienne des territoires occupés. Alors qu'effectivement, on est dans une année charnière où, vous l'avez évoqué, le ministre des Finances

israélien a dit que 2025 serait l'année de la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie. Comment est-ce que ces deux aspects peuvent se concilier ? Et quelle peut être la marge de manœuvre de Donald Trump ?

Alors, juste pour revenir sur Blinken et Biden, leurs propos sont un peu honteux parce qu'ils n'ont absolument rien fait pour cela. Ils demandent à ces CFC, il suffisait d'interrompre la livraison des armes et ces CFC arrivaient. Donc, ils ont fait preuve d'une plus inélimité par rapport à Netanyahou qui est quand même hallucinante parce qu'ils avaient les moyens, c'est quand même les États-Unis qui protègent l'Israël et non pas l'inverse, quoi.

Et donc là, le rapport de force change. Et effectivement, Trump peut se montrer plus ferme en disant « Non, je… ». Quel sera son choix final ? Est-ce qu'il va dire « Voilà, mon électorat, ma vision du monde, c'est qu'Israël a peu annexé, mais en même temps, là, je me heurte à mes alliés du Golfe ».

Et j'accentue éventuellement un rapprochement des îles du Golfe vers la Chine ou vers d'autres pays. Et donc, peut-être que là, ça peut modifier son attitude. Il est certain que le Trump premier mandat aurait dit feu vert, allez-y. Mais maintenant, la donne a changé. Et Trump premier mandat, on se souvient qu'il a fait déménager l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem. Donc, il a aussi soufflé sur des braises.

Oui, il a fait ça. Il a reconnu l'action du Golan, ce qu'aucun président américain n'avait fait. Donc aucun président américain n'a donné autant à Israël au cours du premier mandat. Et peut-être que de nouveau, on aura un président qui tient tête à Israël. Parce qu'en réalité, Israël est bien plus bosnien des États-Unis que l'inverse. Bertrand Badi, jusqu'où, selon vous, Donald Trump peut tenir tête à Israël ? Peut-il aller jusqu'à relancer la question palestinienne ?

Alors, vous savez, il y a quand même une inversion par rapport au temps de la bipolarité et je dirais de ce court moment d'unipolarité qui était favorable aux États-Unis juste après la chute du mur de Berlin. C'est que...

il y a de moins en moins d'alignement et le petit frère est de moins en moins obéissant. Je pense qu'effectivement, Pascal le signalait tout à l'heure, les derniers moments de pression, plus ou moins réussis d'ailleurs, des États-Unis sur Israël, c'était Georges Bouchpert et on était exactement à l'aspect

au moment où on sortait de la bipolarité. Rappelez-vous toutes les initiatives prises par Barack Obama et qui n'ont été en rien suivies. Et si maintenant vous déplacez le curseur vers les pays arabes de la région, lorsque le président des États-Unis part,

MBS, le prince héritier d'Arabie saoudite, le vrai leader de l'Arabie saoudite, s'en moque éperdument. Donc il ne faut pas toujours partir de l'équation américaine pour comprendre la région. Il ne faut quand même pas oublier que la situation que nous connaissons présentement, elle,

vient de la profondeur même et de l'historicité du conflit israélo-palestinien, c'est-à-dire d'un mouvement qui est parti de l'intérieur de Gaza et de l'intérieur du monde palestinien. La véritable inconnue, elle, est là. La marge de manœuvre du président des États-Unis est beaucoup plus étroite

qu'on le pense. Parce que ce qui va caractériser ce mandat de Biden, c'est que pendant quatre ans, Biden a développé toute une rhétorique qui souvent apparaissait menaçante et

très directive à l'encontre des Netanyahou, avec un résultat nul. Il ne faut quand même pas oublier 12 missions d'Anthony Blinken sur le terrain au Proche-Orient, un résultat nul. Donc je pense qu'il faut prendre un peu de distance, s'interroger peut-être davantage

sur le lendemain des territoires occupés, parce que c'est ça aussi la grande inconnue, vous savez, la Cisjordanie est un véritable volcan. Imaginez des explosions en Cisjordanie alors que l'autorité palestinienne est considérablement affaiblie. L'opinion publique en Jordanie, qui est la majorité palestinienne,

et aussi extrêmement tendue, c'est ça les indicateurs qu'il faut surveiller et qui vont probablement marquer les directions de demain. Et puis aussi, ce qui restera de cette attaque

du cessez-le-feu. Pascal disait justement que le 43e jour, ça peut être la reprise comme avant. Donc, on voit bien que les manettes ne répondent plus. Les manettes classiques de la diplomatie traditionnelle ne répondent plus. Dans le court terme, comment est-ce que vous voyez les premiers jours, Bertrand Badi, de Donald Trump à la Maison Blanche ? Parce qu'il va...

Son investiture va avoir lieu au lendemain du début de la trêve et au 16e jour de la première phase de l'accord, ça veut dire dans moins de trois semaines, vont débuter les négociations sur la mise en œuvre de la deuxième phase. Donc on va être au cœur de cela. Quelle attitude, quelle politique est-ce qu'on peut attendre de Donald Trump ?

Alors écoutez, je ne l'ai pas eu au téléphone, donc je ne peux pas vous donner d'informations précises. Et si je vous dis ça, ce n'est pas une simple boutade. C'est parce que, par définition, le personnage est imprévisible. Et c'est justement cette incertitude qui devient le paramètre premier. Mais est-ce qu'il est moins imprévisible que lors de son premier mandat ? Pardon, je rebondis sur ce qu'avait dit Pascal Boniface, finalement, qui nous disait ça. D'un certain point de vue, il est.

Et donc ça, est-ce que ça peut servir la situation au Proche-Orient ? Alors d'abord, il est, je crois, moins prévisible que lors de son premier mandat parce que ses postulats de départ ne fonctionnent plus. Et l'homme le sait, c'est un businessman, il voit bien comment les partenaires évoluent et effectivement, je dirais, la simplicité de son discours

sur la question israélo-palestinienne qui marquait son premier mandat a été déjà prise à défaut. Et donc, c'est une raison supplémentaire pour parler d'incertitude. Et puis, Trump a toujours été obsédé pendant son premier mandat par la question iranienne. Or, aujourd'hui, la question iranienne prend une forme particulière.

d'une effrayante complexité. Et donc, je pense qu'il a aussi cet élément en tête. Il sait très bien ce qu'il risque à se lancer, une opération directe contre l'Iran. Et donc, tout ceci, à mon sens, va le conduire à une forme d'attentat

Vous savez, cet homme nous expliquait qu'il réglerait tout en 24 heures. On voit bien que son discours se modifie au fil des jours. Il se rapproche de son arrivée à la Maison-Blanche et qu'il n'est plus question, justement, de l'urgence dans la décision. Pascal Boniface, le mot de la fin, attentisme, est-ce que ça peut être le mot qui qualifiera, selon vous, la politique américaine au Proche-Orient ? Et si on veut essayer de...

D'imaginer, est-ce que Donald Trump n'en fera certainement pas plus que ce que tous ses prédécesseurs ont fait dans la région ? Il va essayer de faire l'inverse. Au contraire, il va vouloir montrer que, contrairement à ses prédécesseurs, il ne peut pas revenir à un résultat. Il s'est déjà vanté d'avoir fait signer les accords d'Abraham qui n'ont rien résolu, mais qui présentent comme un très grand succès diplomatique.

Et donc, il est plutôt à avoir une activité vibrionnaire, pas de guerre. Il n'aime pas la guerre. Lui, ce qu'il veut, c'est du business, que l'Amérique ramène de l'argent, etc. Et la guerre n'est pas bonne pour cela. Les Américains sont là des guerres. Mais en tous les cas, il va vouloir montrer que, contrairement à tous les incapables qui l'ont précédé, lui est capable de faire quelque chose. Et je pense que le fait d'avoir le prix Nobel de la paix doit le tenter, même si ça peut faire sourire aujourd'hui. Réponse à suivre à partir de lundi.

avec l'investiture de Donald Trump qui évidemment sera à suivre sur Radio France Internationale. Merci beaucoup à vous deux, Pascal Boniface, directeur fondateur de l'IRIS, l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques, et Bertrand Baddy, politologue, professeur émérite des universités à Sciences Po en Relations Internationales. Merci à Florence Ponce qui était à la préparation de ce débat et à Claude Batista qui était à sa réalisation. Il est bientôt 18h59 ici à Paris. Dans une minute, ce sera le grand journal du soir.

présenté par Adrien Delgrange et le dossier sera consacré à la politique française car la première motion de censure pour renverser le gouvernement de François Bayrou vient d'échouer à l'Assemblée nationale. Rendez-vous dans une minute. Juste après, ce sera Afrique Soir, la première édition 19h30 ici à Paris. Bonsoir Zéphirin Coadio. Bonsoir Romain, bonsoir à toutes et à tous. Allez, on se penche sur le programme.

de Afrique Soir ce soir avec à la une l'enlèvement d'un étranger en Algérie. Oui, le rapte a eu lieu mardi soir près de Tamanraset dans le sud de l'Algérie. Selon les informations de RFI, il s'agirait d'un citoyen espagnol. Information que Madrid pour l'instant n'a pas confirmée officiellement. On y revient dans le détail. La dégradation des relations entre Paris et Alger. Dégradation née de la reconnaissance par la France fin juillet de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

Et la tension est montée d'un cran ces dernières semaines. Le chef de la diplomatie française estime que ni la France ni l'Algérie n'ont intérêt à ce que s'installe une tension durable. Et puis à la une également le Bénin. Les premières réactions officielles après l'attaque terroriste perpétrée il y a une semaine dans le Nord. Et oui, 34 à 35 soldats tués selon un nouveau bilan donné par une source militaire ce matin. Ce matin justement un haut gradé de l'armée a rendu hommage à ses camarades et appelé à une synergie d'action.