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cover of episode E174 Apprendre le français en immersion dans l'Utah

E174 Apprendre le français en immersion dans l'Utah

2025/7/2
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InnerFrench

AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
A
Alexandra
H
Hugo
Topics
Hugo: 我认为沉浸式学习是学习语言的最佳方式,但并非每个人都有机会出国。如果我告诉你,即使不离开自己的国家,也可以通过沉浸式学习来学习语言,你觉得怎么样?今天,我们将与我的嘉宾 Alexandra 一起探讨这个问题。 Alexandra: 我认为犹他州的沉浸式项目是一个很好的例子。我在马赛长大,后来因为婚姻搬到了犹他州。我发现这里的沉浸式项目非常棒,学生们用法语学习所有科目,这有助于他们更好地掌握语言。

Deep Dive

Chapters
Alexandra, une enseignante marseillaise, raconte son parcours inattendu : de la rencontre avec son mari dans les Calanques à l'enseignement du français en immersion à Salt Lake City. Elle décrit les différences culturelles entre Marseille et Salt Lake City et partage ses expériences d'adaptation.
  • Alexandra, enseignante marseillaise, vit maintenant dans l'Utah.
  • Elle a rencontré son mari à Marseille.
  • Elle a adapté son mode de communication à la culture américaine.
  • Elle apprécie la qualité de vie à Salt Lake City pour les enfants.

Shownotes Transcript

Translations:
中文

Apprendre le français en immersion dans Luta

Salut à toutes et à tous, j'espère que vous allez bien Peut-être que certains d'entre vous sont en vacances Si c'est le cas, profitez-en bien Chez InnerFrench, on ne fait pas de pause cet été Comme l'année dernière, on continuera de publier un nouvel épisode toutes les deux semaines pour vous accompagner à la plage, à la montagne ou au bureau si vous partez pas en vacances

Rassurez-vous, on va prendre des vacances quand même chez InnerFrench mais on s'est organisé pour qu'il y ait toujours quelqu'un pour publier les épisodes et ça, c'est en grande partie grâce à Ingrid donc merci à elle

Bref, aujourd'hui, vous l'avez entendu, on va parler d'immersion. On dit souvent que c'est la meilleure façon d'apprendre une langue, aller passer du temps dans un pays où elle est parlée. Mais c'est pas donné à tout le monde. Quand on est jeune, on n'a pas forcément les moyens financiers de le faire. Et plus tard, quand on a une famille, une carrière, c'est la logistique qui bloque. Mais si je vous disais qu'on peut apprendre en immersion sans quitter son pays, c'est

C'est ce qu'on va voir aujourd'hui avec mon invitée, Alexandra Elle est marseillaise mais c'est pas à Marseille que j'ai fait sa connaissance puisqu'elle vit aux États-Unis Non, je l'ai rencontrée grâce à son mari qui est un fidèle auditeur du podcast J'ai découvert qu'Alexandra est prof dans un programme d'immersion dans l'Utah

Et quand je dis "immersion", c'est pas juste quelques heures de français par semaine Non, les élèves d'Alexandra apprennent toute leur matière en français les maths, les sciences, l'histoire Tout se passe dans la langue de Molière dès le premier jour d'école Alors j'étais très curieux de comprendre comment ce genre de programme fonctionne quelle méthode ils utilisent et surtout si ça marche vraiment

Alexandra a gentiment accepté de répondre à toutes mes questions et de vous en faire profiter dans le podcast Donc maintenant, je vous laisse écouter notre conversation Salut Alexandra ! Salut Hugo ! Merci d'avoir accepté mon invitation Je suis ravi de te recevoir aujourd'hui dans le podcast pour parler de l'apprentissage du français en immersion

Mais pour commencer, toi tu nous parles aujourd'hui depuis Salt Lake City dans l'état de l'Utah aux États-Unis. Il me semble que tu es marseillaise d'origine, donc peut-être que tu peux nous raconter comment tu t'es retrouvée là-bas ? Oui, alors merci Hugo tout d'abord de me recevoir dans ton podcast.

En effet, je suis marseillaise et donc je me suis retrouvée en Utah il y a environ huit ans de cela suite à la rencontre de mon mari sur une plage à Marseille.

Et donc, il s'avère que lorsque je lui ai rendu visite ici en Utah, je me suis rendue compte qu'il y avait un programme d'immersion. Donc, étant prof moi-même de l'éducation nationale à ce moment-là, j'ai demandé une disponibilité.

Et donc voilà, me voici. Ok, donc ton mari est originaire de l'Utah, si j'ai bien compris. Oui, c'est ça. D'accord. Il est née à Salt Lake City et il faisait un petit voyage, un petit tour d'Europe avant d'atterrir dans les Calanques de Marseille. Ok, donc une rencontre dans les Calanques. Alors les Calanques, c'est un concept que j'ai...

Pas mal de difficultés à expliquer à ma copine avant qu'on déménage à Marseille. Bon, le plus simple, c'est vraiment que vous alliez dans un moteur de recherche et que vous cherchiez des images de Calanque, vous allez comprendre ce que c'est. Mais voilà, c'est un parc naturel dans la région entre Marseille, Cassis, etc. Et c'est l'endroit où...

La terre rencontre la mer, et donc il y a une topographie assez particulière, avec pas des toutes petites montagnes, on pourrait dire, qui plongent dans la mer. Ça, c'est ce qu'on appelle les Calanques, et c'est vraiment un des joyaux de la région, on pourrait dire. Je pense que tu ne vas pas me contredire là-dessus. Non, absolument pas. Les Calanques, c'est ma grande fierté en tant que Marseillaise. Je conseille à n'importe quelle personne qui souhaite visiter la France d'y faire un petit tour. C'est magnifique.

Et depuis combien de temps tu as déménagé aux États-Unis ? Cela va faire huit ans bientôt. D'accord, ok. Et tu t'y plais ? Tu te plais à Salt Lake ? Oui, alors l'adaptation a été un peu rude, étant donné que, comme on en rigole souvent avec mon mari, la culture marseillaise...

de pure sudiste et vraiment à l'opposé complet de la culture et de la façon d'être ici à Salt Lake City en Utah. Donc j'ai vraiment dû réapprendre à communiquer et vraiment à m'adapter. C'est rigolo, souvent les personnes pensaient que j'étais en colère dans ma façon juste de m'exprimer.

de regarder les gens alors qu'en fait non pas du tout c'est vrai que les marseillais sont très expressifs

Et ils ont tendance à parler assez fort aussi. Donc, ma copine me faisait la réflexion aussi au début. Quand on entendait des gens parfois parler dans la rue ou dans le bus, elle me demandait « Ah, mais à propos de quoi ils se disputaient ? » Et je lui disais « Non, non, c'était juste une conversation normale, ils ne se disputaient pas du tout. » Mais bon, c'est vrai qu'ils sont très expressifs, un peu comme les Italiens, sans tomber dans les clichés. Mais bon, il y a un peu ce tempérament du Sud, comme tu l'as dit.

complètement et puis vraiment le parler avec les mains, énormément d'expressions faciales que j'ai dû réapprendre. J'ai vraiment dû aussi faire attention à la façon dont je m'exprime, à mon débit de parole également.

Et j'essaie toujours d'être assez souriante ici lorsque je discute. Et assez intéressant, c'est que maintenant, lorsque je reviens en France, lorsque je reviens à Marseille, j'ai besoin d'avoir un petit temps de réadaptation. La première heure où je sors de l'avion et où je me retrouve avec ma sœur, par exemple, dans la voiture, et je lui dis « Oulala, va doucement parce que là, c'est beaucoup d'informations d'un coup. »

Ok. Et Marseille, tu ne te manques pas trop ? Oui, ça me manque énormément, surtout de vivre près de la mer. Je me rappelle, après le travail, j'allais souvent soit dans les calanques ou soit dans des points de vue, comme par exemple la route des Crêtes. Je ne sais pas si tu as eu l'occasion d'expérimenter. Si, bien sûr. Et quand j'ai aménagé ici, c'est Salt Lake City, c'est les montagnes. Et quand on regarde l'horizon, il n'y a pas de mer. Il y a les montagnes et les montagnes.

Et il n'y a pas cette humidité dans l'air, l'odeur de l'eau salée, la nourriture, les fruits de mer, les...

Donc c'est très différent, ça prend du temps, mais oui je m'y plais. Salt Lake City, je le considère vraiment comme le paradis des enfants, surtout si vous avez une famille. Il y a tellement de choses à faire pour les enfants, c'est un bonheur d'élever des enfants ici. Donc pour le moment, avec ton mari et ta famille, vous n'envisagez pas d'aller vous installer en France ? Vous comptez rester à Salt Lake City ? Pour le moment, ça nous va très bien comme ça. Peut-être lorsque les enfants seront plus âgés,

Je voudrais leur offrir la possibilité de venir à l'université en France par exemple et également de découvrir la culture dans laquelle j'ai grandi et d'avoir l'occasion de supporter l'OM. L'Olympique de Marseille, le fameux club de foot de la ville effectivement. C'est quasiment une religion ici dans l'Utah. Il y a les Mormons et à Marseille, il y a l'OM. C'est ça, c'est bien résumé. Ok.

Et donc tu dis que avant de déménager tu étais dans l'éducation nationale en France. Donc quand on dit qu'on est dans l'éducation nationale, ça veut dire en général qu'on est professeur, soit à l'école, au lycée, voilà, ça peut être à différents niveaux.

Et tu parlais déjà anglais couramment avant de déménager là-bas ou tu as appris surtout après avoir déménagé ? J'avais un bon niveau d'anglais, voilà, des cours à l'école que j'ai eu l'occasion d'avoir. Après, c'était un anglais assez scolaire et il m'a fallu, je dirais, une bonne année pour m'adapter et surtout pouvoir suivre une conversation de groupe.

C'est ce qui était le plus compliqué pour moi, de comprendre une conversation et de la suivre lorsque plusieurs personnes parlent en même temps et également comprendre les expressions locales. Je pense que beaucoup d'auditeurs et d'auditrices peuvent compatir parce que c'est un problème...

qui revient très souvent chez les apprenants de langue étrangère et avec le français aussi. Il y a souvent des personnes qui nous disent « Ah, je comprends bien quand c'est juste moi qui... quand il y a une seule personne qui me parle dans une conversation, ça va, mais quand il y a des français qui parlent entre eux, je comprends rien à ce qu'ils disent. » Effectivement, c'est sûr que c'est un exercice assez difficile. Ok. Donc toi, tu es devenu prof dans une...

un programme d'immersion à Salt Lake City. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ce que c'est ce programme, l'école où tu travailles, etc. ? C'est un programme qui a vu le jour en 2008 suite à l'adoption d'une loi en Utah qui a permis le lancement et le financement de ces premières classes d'immersion.

en français, en chinois et en espagnol. D'autres langues ont suivi par la suite, mais les trois premières langues étaient donc français, chinois et espagnol. Ce qu'il y a de super, je trouve, c'est que c'est un programme qui est ouvert à tous et qui est implanté dans les écoles publiques et qui est complètement gratuit. Et pour y accéder, c'est une forme de loterie en CP, c'est-à-dire pour les élèves de 6 ans lorsqu'ils arrivent en école élémentaire.

La façon dont ce programme fonctionne, c'est qu'il y a deux groupes d'environ 25-30 élèves. Chaque jour, on a un groupe qui commence la journée avec un enseignant américain et l'autre avec l'enseignant de langue. Environ au milieu de journée, on fait une rotation entre les deux groupes. Ce modèle-là est vraiment propre à l'Utah. C'est ce qu'on appelle couramment le modèle 50-50.

Et afin de pouvoir recevoir le financement de l'État, chaque école qui a ce programme doit vraiment respecter ce modèle. D'accord. Donc c'est intéressant. C'est vraiment dans les écoles publiques, ce n'est pas quelque chose réservé aux familles aisées qui...

les écoles privées, les parents qui ont les moyens de payer pour que leurs enfants aient des cours de langue très tôt. Non, là c'est ouvert à tous et tu as dit que ça dépendait d'une loterie. Donc bon, il faut juste avoir de la chance. C'est ça. Alors on peut avoir plus de "tickets" dans la loterie si jamais on a des parents qui parlent déjà le français. Ça permet aux familles d'augmenter leur chance.

Et également lorsqu'il y a un membre de la fratrie qui est déjà dans le programme, les autres frères et sœurs ont également un peu plus de chances d'accéder au programme qu'un autre élève par exemple. Donc c'est dans une école élémentaire, c'est ça, pour les enfants qui ont entre 6 et 10-11 ans ?

C'est ça, exactement, du CPOCM2. Donc ce modèle 50-50 est appliqué dans les écoles élémentaires. Ensuite, il y a encore ce qu'on appelle des classes d'immersion en collège et lycée, mais le format est légèrement différent. D'accord. Et tu as dit que ça a été lancé en 2008, donc c'est encore un programme assez récent ?

Oui, ça reste assez récent. Les premières études commencent à sortir par rapport aux élèves qui ont terminé le lycée. On peut voir à quel point ce programme est effectif. Il y a eu plusieurs études, par exemple,

qui ont été faites pour savoir si les élèves qui font partie d'un programme de français ont plus de difficultés dans d'autres domaines. Et à la grande surprise, non, pas du tout. Même au contraire, les élèves qui apprennent par exemple la science en français ont des résultats équivalents, même supérieurs aux élèves qui apprennent la science en anglais. D'accord, ça rejoint un peu toutes les études qui sont faites sur les enfants qui grandissent dans des familles étrangères.

On parle plusieurs langues où ça encourage une certaine malléabilité du cerveau, ça les force à faire pas mal d'efforts et souvent, pas toujours, mais souvent, ça leur permet d'avoir des facilités dans plein d'autres matières et pas seulement dans les langues. Ça permet également d'être résilient et d'augmenter la connexion entre les neurones.

dans le cerveau de pouvoir vraiment apprendre un domaine, une matière spécifique dans une langue étrangère.

Et donc, tu as expliqué que c'était un système de loterie pour intégrer ce programme, mais est-ce qu'il faut s'inscrire à cette loterie ou est-ce que automatiquement tous les enfants de Salt Lake qui entrent à l'école primaire sont inscrits d'office à cette loterie ? Oui, il faut s'y inscrire. L'inscription se fait en général vers le mois de février pour l'année suivante et à ce moment-là on fait ce qu'on appelle une réunion d'information.

où les profs de français rencontrent les familles qui ont de l'intérêt pour le programme. On présente le programme. Parfois, on a des anciens élèves qui viennent et qui interagissent avec nous afin que les familles puissent voir le niveau de langue de ces enfants qui ont commencé dans le programme et qui maintenant parlent couramment le français. D'accord. Donc, il n'y a pas d'enfants qui se retrouvent dans ce programme et qui n'ont pas du tout envie d'apprendre le français et qui se retrouvent un peu...

un peu contraints et forcés ? Alors souvent, la plupart du temps, les enfants sont super excités à l'idée d'apprendre une nouvelle langue, surtout parce que

Les élèves qui se retrouvent dans le programme sont soit des enfants qui sont natifs, alors c'est une minorité, mais il y a beaucoup de... J'ai rencontré pas mal de familles qui ont été mutées en Utah et pour qui c'était un peu une bouffée d'air d'avoir une maîtresse française. Comme tu l'as évoqué plus tôt, Salt Lake City, c'est une ville assez mormonne et donc chaque...

Chaque mormon, lorsqu'ils atteignent environ la vingtaine, font ce qu'on appelle une mission dans un pays étranger. Et j'ai rencontré beaucoup de familles dont les parents ou les grands-parents ont pratiqué leur mission en France ou dans un pays francophone. Et ils souhaitent que leurs enfants ou petits-enfants puissent apprendre cette même langue qu'eux-mêmes ont apprise. Il y a eu des enfants une fois, mais c'est assez rare ou...

où une fois, il y a eu un parent qui est venu me voir et qui m'a dit « En fait, mon fils, il ne comprend toujours pas pourquoi vous ne parlez pas anglais. » Au bout de combien de temps ?

au bout de six mois. Ah oui ! Il devait vraiment être frustré d'avoir... Ça me fait penser à mon meilleur ami dont j'ai déjà parlé pas mal dans le podcast et dont les parents sont polonais et ils ont déménagé en France quand lui, il avait trois ans. À la maison, il parlait seulement polonais. Donc, quand il est arrivé à l'école maternelle, lui, il ne parlait que polonais.

et les maîtresses ne comprenaient pas ce qu'il disait, donc il avait l'impression que les maîtresses étaient vraiment stupides parce qu'ils parlaient et personne ne les comprenait. Les débuts ont été assez frustrants. C'est ça, mais ça reste assez rare quand même. En général, les enfants ont super hâte, ils ont déjà lu des livres en français, écouté des petites vidéos sur YouTube, donc ils sont assez...

certains degrés de familiarité, on va dire ça. D'accord, donc il n'y a pas d'enfants qui arrivent avec un niveau zéro sans vraiment parler aucun mot de français. Ils ont quelques bases en général. La plupart ont un niveau zéro parce que...

Ils ont une certaine familiarité avec la langue dans le sens où ils ont appris des chansons, on va compter jusqu'à cinq. Mais une fois qu'on se retrouve complètement immergé, ce qui est assez différent de...

d'un cours classique de français, c'est là qu'ils réalisent. Ce n'est plus simplement les petites vidéos qu'on voit sur YouTube où on apprend à compter en chantant, même si en effet ça fait partie de ce qu'on fait en classe.

Mais lorsqu'ils se rendent compte qu'absolument tout est en français, que ce soit les consignes de classe, les interactions, la résolution de conflits, c'est là que ça devient un peu plus compliqué et challenging pour les élèves, comme on dit. Donc toi, tu parles uniquement français pendant tout le cours. Il n'y a aucun moment où tu passes en anglais pour expliquer quelque chose. Non, c'est 100% français dès le premier cours.

C'est ça, c'est vraiment 100% français. Alors, parfois, lorsqu'il y a certains conflits en classe, ou il y a des élèves qui, par exemple, dans leurs parents, leur manquent, par exemple, surtout quand ils sont tout petits, quand ils sont en CP, on peut les sortir de la classe et les réconforter, dire tout va bien, ne t'inquiète pas, etc. Mais du moment qu'on rentre en classe, on passe au français de nouveau.

Oui, c'est vrai que l'école à cet âge-là, c'est déjà un sacré défi, une sacrée immersion. Donc, si en plus on ajoute une nouvelle langue, effectivement, ça peut être un peu intimidant. Oui, surtout qu'ici, aux États-Unis, l'école maternelle n'est pas obligatoire.

Donc, on a des enfants qui n'ont été qu'à l'équivalence de la grande section maternelle qu'on appelle kindergarten ici. Et il y a même certains enfants qui n'ont pas forcément été très assidus en kindergarten et qui se retrouvent...

dans une classe de CP où non seulement ils doivent apprendre à lire, à écrire, à compter dans les deux langues, mais aussi devoir faire face à une langue dont ils ne connaissent absolument rien. Et c'est un peu déstabilisant quand on a six ans. J'imagine. Alors tu nous as dit que ce programme s'est organisé autour d'une structure 50/50. Il commence le matin avec le français, c'est ça ? Alors ça dépend du groupe. Il y a un groupe qui commence le matin avec le français et l'autre groupe qui commence avec l'anglais.

Chaque paire d'enseignants a une façon différente de fonctionner. Par exemple, il y a des enseignants qui font une rotation des groupes chaque semaine afin que ce ne soit pas toujours le même groupe qui commence par le français le matin.

Par exemple, ma collègue et moi, nous on change tous les trimestres, d'autres le font tous les mois. Ça dépend vraiment des préférences des enseignants. Toi, les cours que tu donnes, ce n'est pas seulement des cours de français comme tu disais. Vous faites des maths en français, d'autres sciences, peut-être des cours d'histoire, j'imagine, c'est ça ? Oui, alors, donc en CP, CE1 et CE2, c'est-à-dire pour les élèves de 6, 7, 8 ans,

Les maths sont complètement en français. On fait également un peu ce qu'on appelle de renforcement en sciences, où on apprend vraiment le vocabulaire basique qui va servir pour les classes un petit peu plus grandes. Le programme de sciences, c'est ce qu'on appelle un programme assez spiralaire, c'est-à-dire qu'on voit les bases en CP, et ensuite on va vraiment en profondeur au fur et à mesure qu'on évolue dans les classes supérieures. On apprend également la littérature en français, on utilise...

On utilise une méthode de lecture française qui s'appelle Taoki. On travaille également avec ce qu'on appelle la méthode Borel-Mezoni. C'est une méthode dans laquelle chaque son de la langue est associé à un geste. Ensuite, on associe ces gestes ensemble afin de travailler la combinatoire. Et donc voilà, la journée est rythmée comme ça d'un domaine à l'autre.

La différence avec un cours de français classique, c'est que dans un cours de français classique, le français est la matière qu'on étudie. L'idée, c'est vraiment de découvrir la langue et de la comprendre. Mais on ne s'attend pas forcément à ce que les élèves deviennent bilingues à la suite d'un cours de français comme on peut avoir en élémentaire en France ou en collège. Alors qu'ici, dans le contexte de l'immersion, la langue est vraiment utilisée pour enseigner les autres matières.

et les enfants peuvent la vivre au quotidien, la pratiquer dans le contexte avec une personne qui est native

Et c'est un apprentissage qui est relativement plus actif et naturel et qui permet d'ancrer ses compétences linguistiques sur le long terme. Et au bout de combien de temps il commence à s'exprimer en français ? Alors, il y a plusieurs niveaux de déclic, si je puis dire.

Ce qu'il faut savoir, c'est que j'ai enseigné en CP pendant 6 ans. Donc le CP, c'est la première classe de l'école élémentaire. C'est ça. Et là, actuellement, j'enseigne en C1. Ce sont des élèves qui ont 9 ans.

Donc lorsqu'en enseignant CP, j'ai pu observer les premiers déclics, c'est-à-dire les moments où les élèves essayent vraiment de créer une phrase basique avec un sujet, verbe, complément, en général vers octobre, novembre. Ça, c'est vraiment la première vague. Il n'y en a pas beaucoup, quelques-uns. Les plus grosses vagues en général de déclics arrivent vers le mois de février, puis ensuite vers fin avril. La plupart des élèves vraiment commencent à parler plus de manière spontanée en fin d'année scolaire.

et plus spécifiquement vers le CE1. À partir de la deuxième année, ils commencent à être capables de s'exprimer assez librement, c'est ça ? La manière dont ils s'expriment en CP, souvent, c'est avec un mot anglais au milieu de la phrase. Alors que lorsqu'ils arrivent en CE1, ils ont un peu plus de vocabulaire et les phrases de base sont acquises. Et donc...

Donc ils sont un petit peu plus libres à ce niveau-là. Après, comme j'explique souvent aux parents, chaque enfant est différent et à son propre rythme. J'ai vu des enfants qui n'ont pas commencé à parler avant le CE1 et qui maintenant gèrent en CM1 et qui sont superbes.

Donc, ce n'est pas une compétition et c'est vraiment quelque chose qui est important pour les parents de se rappeler, même si étant maman moi-même, je sais qu'on a tendance à regarder un peu les autres. Mais c'est vraiment important de comprendre que oui, c'est bien s'il commence à s'exprimer en CP, mais ça ne va pas toujours. Et l'avantage aussi de commencer aussitôt, c'est par rapport à la prononciation, à l'accent ?

parce que moi d'après les études que j'avais lues, on peut vraiment apprendre à parler couramment une langue à n'importe quel âge. Mais en ce qui concerne la prononciation, si on veut être capable d'avoir un accent qui ressemble plus ou moins à celui d'un locuteur natif, c'est mieux d'apprendre la langue avant 10 ou 11 ans. Il me semble que c'est ça l'âge butoir parce qu'après notre système phonétique se fige d'une certaine manière, il est beaucoup moins malléable.

beaucoup moins flexible et là ça devient, même s'il y a des exceptions, on connaît tous des polyglottes qui ont un excellent accent et qui ont appris la langue à l'âge adulte, mais c'est quand même plus simple quand on commence un peu plus tôt. Oui complètement. D'ailleurs cette année j'ai une élève que je n'avais pas eu en CP, parce que le groupe que j'ai eu cette année c'est un groupe que j'ai eu en CP,

Et il y a une nouvelle élève qui est arrivée en CE1 et j'étais persuadée qu'elle était française parce que son français était tellement parfait, son accent était tellement parfait. Et au bout de deux mois, j'ai fait une activité où...

où je demandais aux élèves qui étaient françaises, j'en avais deux ou trois dans la classe à ce moment-là, de ne pas se mettre ensemble justement, parce que je voulais qu'ils puissent être en situation de tutorat avec d'autres élèves. Et elle, je l'ai mise en situation de tutorat comme tuteur, et c'est là qu'elle m'a dit « Non, mais je ne suis pas française ». Je m'en suis rendue compte deux mois après, parce qu'elle était tellement excellente. Et comment ça se fait du coup qu'elle parlait si bien ?

Je pense que ça dépend vraiment des élèves et de leur capacité à s'exprimer sans retenue. Les élèves qui sont le plus...

en situation de succès sont vraiment des élèves qui n'ont pas peur d'essayer et de faire des erreurs. Et cette petite fille, Mary-Kate, si tu m'entends, n'a jamais vraiment eu peur de s'exprimer, toujours la main levée et toujours accepte les redirections afin de pouvoir s'améliorer quotidiennement. Ça, c'est une bonne leçon aussi qu'on répète souvent à nos élèves, mais

se comparer aux autres et ça vaut pour l'apprentissage des langues mais de manière générale dans tous les domaines de la vie ça apporte pas grand chose chacun avance à son rythme et là c'est un bon exemple parce que tu as des élèves qui arrivent plus ou moins avec le même niveau et qui ont les mêmes cours mais très rapidement il ya des écarts qui apparaissent et qui sont liés bas à

à des capacités personnelles, à des personnalités différentes. Donc, chacun avance à son rythme et l'important c'est de ne pas se décourager et d'essayer de ne pas trop se comparer, sauf éventuellement se comparer à soi-même et au progrès qu'on fait d'une année sur l'autre. Mais bon, se comparer aux autres, ce n'est pas le plus productif. C'est ça, et je pense que vraiment ne pas avoir peur de faire des erreurs, c'est un élément clé.

Souvent, les parents me demandent, lorsque je faisais cette réunion de formation en CP, quels sont les critères de succès ? Comment est-ce que je peux être sûre que mon enfant va bien s'adapter au programme ? Et je leur expliquais toujours, ce n'est pas forcément les élèves les plus proprement dit scolaires.

qui réussissent le mieux, le plus rapidement possible. Ce sont vraiment les enfants qui ont cette capacité à être résilients, à comprendre et à accepter le fait qu'ils ne peuvent pas tout contrôler, qu'ils ne peuvent pas tout comprendre dès le départ, et qui se laissent guider et qui n'ont pas peur d'essayer. Et à force à force d'essayer, c'est là qu'ils progressent le plus rapidement.

Ouais, et j'imagine qu'il y a des élèves qui sont plus passionnés par la langue et qui, en rentrant chez eux, comme tu l'as dit, vont regarder des vidéos, vont continuer cette immersion à la maison, alors que pour d'autres, bon, c'est peut-être un peu moins... Voilà, comme tu disais, ils sont moins excités par la langue et ils vont moins la travailler à l'extérieur et forcément, ils vont progresser un peu moins vite. C'est ça. Mais en général, les élèves que...

que je revois maintenant qui sont en collège, même ceux qui avaient eu un petit peu plus de mal parlent très bien et sont en général très très contents d'avoir eu cette expérience. Et donc pour en revenir à cette question de l'accent, de la prononciation, tu dirais qu'ils arrivent à avoir un accent proche de celui des natifs ou est-ce qu'ils gardent quand même un accent américain ? Alors il y a quand même un petit accent américain, surtout pour...

d'un point de vue d'un natif. Mais par exemple, lorsqu'ils sont dans une situation de lecture à voix haute, ils prononcent relativement bien, surtout les R, toutes ces lettres un peu propres à la langue française. Et d'ailleurs, ma collègue américaine, on rigole souvent parce qu'elle me dit que quand elle est en situation de lecture avec ses mêmes élèves,

continuent à prononcer le R à la française même dans le cours d'anglais. Donc... Ouais, c'est drôle. Donc oui, ils ont un accent... Finalement, ils prennent un accent français en anglais quand ils lisent, c'est ça ? C'est ça. Ils prennent un peu l'accent marseillais parfois lorsqu'ils... Un sacré mix. Lorsqu'ils disent cinq, il n'y a pas de pas qui veut les mots...

Il y a un papa qui est venu me voir à la fin de la journée, qui avait fait sa mission justement dans le sud de la France. Il me demande « Est-ce que tu es marseillaise ? » Je lui dis « Oui, mais comment tu sais ? » Il me dit « Mon fils comptait hier à la maison, il comptait 1, 2, 3, 4, 5. » À ce moment-là, j'ai compris que la maîtresse était marseillaise.

Bon, mais pour dire aux auditeurs, tu n'as pas non plus un accent qui est très fort, très prononcé. Il est quand même assez soft, ton accent marseillais. Oui, mon accent marseillais, j'y fais vraiment très attention. Lorsque j'ai emménagé ici, on va dire que je l'ai mis dans une petite boîte et je l'ai refait avec mon écharpe de l'OM. Je le ressors occasionnellement lorsque je conduis ou lorsqu'il y a un match. Mais quand

Comme il me semble que tu l'as évoqué dans un de tes podcasts, parfois l'accent marseillais peut sembler un peu... pas forcément professionnel. Donc lorsqu'on est en formation avec les autres enseignants qui viennent de partout en France...

J'essaye vraiment de faire attention. Ouais, c'est vrai. Je crois que c'était dans une vidéo que j'avais faite sur la glottophobie et le fait qu'en France, il y a ce français un peu mythique qu'on appelle le français standard, à l'accent neutre entre guillemets, qui existe, qui est en réalité plutôt l'accent parisien.

Et quand on a un accent régional, que ce soit l'accent marseillais, l'accent toulousain, etc., effectivement, ce n'est pas considéré comme professionnel. À part dans certains domaines, comme par exemple les animateurs sportifs, là, c'est toléré qu'ils aient l'accent du Sud parce que c'est associé au sport collectif, etc. Et voilà, ça fait partie un peu de cette tyrannie du français standard.

Est-ce que vous faites des cours de grammaire dans ce programme en immersion ? Alors oui, on fait de la grammaire, mais il n'y a pas vraiment de cours de grammaire proprement dit, tel qu'on l'a connu nous à l'école. En fait, on étudie la grammaire en observant les régularités de la langue face à ce qu'on appelle une approche intégrée.

Par exemple, je vais expliquer ce qu'est une approche intégrée au travers du premier ouvrage qu'on étudie dans ma classe de Samin qui s'appelle « Le loup sentimental ». C'est un petit album écrit par Geoffroy de Pénard. Une fois qu'on a travaillé sur la compréhension globale, le vocabulaire, on aborde la grammaire qui est présente dans le texte.

On a la chance d'avoir de super coordinateurs ici. Ce sont comme des conseillers pédagogiques qui ont créé des supports adaptés à cette démarche. Par exemple, dans le cas du loup sentimental, certains passages ont été réécrits en insistant sur les adjectifs. Ensuite, on va demander aux élèves

Qu'est-ce que tu remarques de spécial dans ce passage ? À quoi servent ces mots ? Est-ce qu'on peut les remplacer ? Est-ce qu'on peut les supprimer ? Est-ce qu'on peut les déplacer ? Ensuite, on va avoir le même passage, mais par exemple au pluriel ?

et on répète la démarche. Qu'est-ce que vous remarquez ? Qu'est-ce qu'il y a à la fin de ce mot ? Il s'accorde. Il y a un S également lorsque la phrase est au pluriel et ensuite ça va être aux élèves à leur tour de créer leur propre phrase avec des adjectifs, de les accorder, etc. Donc,

On aborde la grammaire, l'orthographe, la conjugaison de cette manière-là. D'accord. Donc à partir d'exemples concrets, ensuite, eux, ils doivent essayer de deviner les règles et de comprendre instinctivement la grammaire française. C'est exactement ça. Tout ça, ça nous permet vraiment de voir le niveau de maîtrise des élèves et également de leur donner plusieurs opportunités

de réussir la tâche proposée et ça permet également à l'enseignant d'avoir une idée de quels élèves ont besoin d'un étayage supplémentaire. Et donc à la fin de ce programme en immersion à l'école primaire, est-ce que tous les élèves décident de continuer cette immersion au collège ou pas nécessairement ? La plupart, oui, continuent parce que

à la suite de... si on continue ce programme jusqu'au lycée, ça permet d'avoir ce qu'on appelle des college credits, qui sont assez précieux et qui coûtent cher de manière générale. Mais lorsqu'on passe par le programme d'immersion, c'est vraiment un prix assez dérisoire. Donc les élèves ont vraiment tout intérêt, ça leur permet d'avoir...

également une sorte de petit... pas un diplôme universitaire en français, mais ce qu'on appelle un minor. Un quoi, pardon ? Minor, je connais pas vraiment l'équivalent de ça. On a pas ce système vraiment en France de major, minor, c'est pas... Mais voilà, en général, oui, les élèves continuent à moins que...

L'immersion était vraiment compliquée en élémentaire, mais ça c'est rare qu'ils abandonnent. En général ils continuent. Est-ce que tu les entends parfois discuter en français en dehors des cours ? Dans la cour de récréation par exemple ? Ou est-ce que globalement ils utilisent seulement la langue en classe ? Globalement ils l'utilisent plus en classe.

Par contre, lorsque, par exemple, on est de service pendant la récréation, s'il y a un problème, les élèves doivent venir nous le dire en français. Donc, ils utilisent quand même le français à l'extérieur de la classe. Également, quand on a des enfants francophones qui arrivent, qui ne maîtrisent pas l'anglais, eh bien, là, nos élèves en immersion vont vraiment aider ces enfants nouvellement arrivés. Ils vont jouer exclusivement en français.

Super, bah écoute je pense que c'est un programme qui doit faire rêver pas mal d'auditeurs qui se disent sûrement « ah si j'avais eu ça quand j'étais à l'école primaire aujourd'hui ce serait beaucoup plus facile pour moi de continuer mon apprentissage en français ».

Il faut espérer que ce soit quelque chose qui se démocratise, pas seulement pour le français mais pour toutes les langues parce que, comme tu l'as évoqué, ça permet aux élèves de se développer sur plein d'aspects différents, pas uniquement la langue. Donc c'est vraiment quelque chose de bénéfique d'après les différentes études qu'on a sur le sujet.

Pour terminer, est-ce que tu aurais un ou deux conseils à donner à nos auditeurs qui sont plutôt des adultes et apprennent le français ? Toi, qu'est-ce que tu leur conseillerais pour continuer leur apprentissage ? Je pense que vraiment, pour moi, la clé, c'est de pratiquer, c'est de le parler.

Je vois l'exemple de mon mari qui est des fois un peu timide. Il a un peu honte de faire des erreurs, mais je pense que c'est en faisant des erreurs qu'on apprend le plus. Donc vraiment, n'hésitez pas à pratiquer la langue, à l'écouter. L'écoute est en général ce qui arrive en premier, ce qui est le plus...

pas simple mais c'est ce qui se débloque en premier, le parler arrive par la suite. Vraiment parler autant que possible, c'est pas grave si vous faites des erreurs. Je sais que les Français on a la réputation de ne pas apprécier apparemment lorsque des personnes étrangères essayent de parler dans notre langue et c'est un cliché qui serait bon de

d'adresser. Non, ce n'est pas le cas. Si vous êtes des auditeurs étrangers, parlez-nous en français. On est patient et on est toujours heureux de pouvoir aider, soutenir votre apprentissage. C'est vrai. Je pense que j'ai pas mal contribué à propager ce cliché parce que c'est quelque chose dont j'ai été témoin plusieurs fois et qui m'énerve énormément.

très rapidement. Mais là, depuis que je vis à Marseille et que je vois ma copine qui essaye de pratiquer le français, je dois dire que je suis agréablement surpris. Bon, c'est peut-être une spécificité du Sud, mais je trouve que les gens sont très patients. Personne ne l'a corrigé pour le moment dans les interactions qu'elle a eues. Donc...

Voilà, je ne sais pas si c'est spécifique au Sud ou si en général les Français évoluent sur cette question-là depuis qu'eux aussi ils essayent d'apprendre des langues étrangères et qu'ils se rendent compte à quel point c'est difficile. Mais comme tu le dis, effectivement, n'ayez pas peur. Et si jamais vous tombez sur quelqu'un qui n'est pas sympa, qui vous corrige, ce n'est pas vous qui avez un problème, c'est vraiment cette personne. Donc passez à quelqu'un d'autre, ne le prenez pas personnellement et voilà.

Ne pas se renfermer lorsqu'on tombe sur une personne qui est un peu mal polie, qui n'est pas patiente. Pas tout le monde est comme ça. D'accord, très bien. Merci beaucoup Alexandra. Je te souhaite une bonne continuation avec ce programme et ta vie à Salt Lake City. On se croisera peut-être un jour à Marseille, qui sait ? Merci beaucoup. Merci à toi Hugo.