France Info Junior et aujourd'hui, on a répondu à une demande qu'on nous fait très régulièrement quand on va dans les classes voir les élèves et qu'on demande à ces élèves qui voulez-vous recevoir, quel type d'invité. Un grand champion, une grande championne, ça revient très souvent et nous avons la chance aujourd'hui d'être avec l'une d'entre elles. Bonjour Malia Metella. Bonjour. Vice-championne olympique, vice-championne du monde, championne d'Europe, championne de France. Votre médaille c'était à Athènes-Montréal.
En 2004, vous allez pouvoir raconter aux enfants qui sont là avec nous tout ce que c'est qu'une carrière de championne et de grande sportive. Bonjour les enfants ! Bonjour ! Élève de 6e, 6e F du collège Georges Sand à Beauvais, qui a une question pour Malia ? Antoine ? Qu'est-ce qui vous a poussé à faire de la natation ? Ah, la natation, alors d'abord, ça a été une histoire d'abord avec maman. Ma mère, elle a toujours voulu que ses enfants apprennent à nager.
Elle a eu un traumatisme quand elle était petite. Elle a vu mon grand-père sauver mon oncle d'une noyade. Et elle a dit, si j'ai des enfants, je veux qu'ils apprennent à nager. Donc la première chose qu'elle a faite, c'est apprendre à nager à ma grande-sœur. Et moi, quand je suis arrivée, elle m'a appris à nager aussi, ma mère. Et ensuite, je suis rentrée dans un club, le même club que ma sœur. Et j'ai dit, je veux faire la même chose que ma grande-sœur. Dunia. Quel est votre nage préféré ?
Alors, là où je suis beaucoup plus à l'aise, c'est le crawl, la nage libre, que tout le monde sait un peu faire. Et celle que j'adore aussi, c'est le papillon, qui est beaucoup plus compliqué. Et nage libre, c'est là que vous avez eu votre médaille d'argent à Athènes sur la discipline reine, le 50 mètres, le sprint nage libre. Ça fait qu'on l'aime forcément un petit peu plus ou pas ?
Non, pas forcément plus, mais ça m'a beaucoup aidé le papillon. Justement, quand j'avais des compétitions où j'avais le papillon et le crawl, le papillon m'aidait beaucoup à performer en crawl. Et on voit que Léon Marchand, lui, n'hésite pas à s'adigner sur de nombreuses courses et varier entre les disciplines, même dans la même journée. Chahide ? Est-ce que parfois vous en avez assez de faire de la natation ? Si oui, pourquoi ? J'en ai eu, c'est pour ça que j'ai arrêté.
Déjà en 2006, je me posais pas mal de questions à savoir si j'avais cette motivation et cette envie de continuer le haut niveau. Et j'ai continué parce que j'aimais ça encore. J'avais encore cette passion. Et en 2009, par contre, je sentais que je n'avais plus cette passion. On n'a plus cette lueur, cette envie et cette motivation d'aller à l'entraînement, de se dépasser. Pour moi, ça...
J'étais presque un burn-out. Je ne voulais même plus me lever de mon lit et aller m'entraîner. Je ne pouvais même plus sentir l'odeur du chlore tellement ça me donnait presque envie de vomir aussi. Là, j'ai senti qu'il fallait arrêter et c'est pour ça que j'ai arrêté. Antona ? Combien d'heures vous entraînez-vous par semaine ?
Ah ! Eh bien, je vais vous retourner la question. D'après vous, combien d'heures par semaine je m'entraînais ? Environ 8 heures. Non, beaucoup plus. Vas-y, Antoine ? 14. Non, beaucoup plus.
J'étais à 35 heures, pas loin de 35 heures. Chahid ? Est-ce que vous avez eu un autre métier que la natation ? Très bonne question. Très bonne question, exact. En fait, il faut savoir que nous, la natation, comme beaucoup de sports qui sont aux Jeux olympiques, que vous avez vus pendant les Jeux de Paris, sont des sports amateurs. On doit faire des études à côté.
pour préparer notre après-carrière. Parce qu'on sait qu'à tout moment de notre vie ou de notre carrière, on peut te dire, stop, tu ne peux plus faire de sport. Vous avez fait quoi justement, vous, comme études ? Alors, quand je suis arrivée à l'INSEP, j'ai fait un BEP vente, un bac pro-vente,
J'ai fait la filière aussi de journalisme. Et j'ai fini, quand j'ai arrêté ma carrière, j'ai fini mon école de journalisme. Il me restait deux ans. Lison ? Quelle a été votre compétition préférée ? Oh ! Ce que vous avez vu cet été. Les Jeux Olympiques. Ouais, c'est très très fort les Jeux Olympiques. Parce qu'on a travaillé très très dur.
On attendait ce moment avec impatience et c'est à ce moment-là qu'on se dit qu'on ne doit pas se rater pour pouvoir briller au maximum. Antoine ? Vous avez dit que vous avez su nager très tôt. Est-ce que vous avez trouvé ça facile ou plutôt difficile ? Assez facile. J'étais une combattante, j'aimais performer. Mon premier entraîneur me disait à chaque fois, quand je disais « l'entraînement était fini », tu pleurais Malia. J'ai fait « ah bon ? ».
C'est bizarre. Parce que c'était fini ou parce que c'était trop dur ? Parce que c'était fini. Eh oui, parce que c'est fini. Il me dit, tu te mettais à l'échelle, je me mettais à l'échelle et je pleurais parce que l'entraînement était fini. Donc comme quoi, j'aimais beaucoup. Lison ? Est-ce que si vous avez des enfants ou si vous en avez déjà ?
Est-ce que vous les obligez à faire de la natation ? Non, je n'obligerai pas. Mais je voudrais comme ma mère qu'ils apprennent à nager. Pour moi, c'est super important. Et dernière question d'Antonin. Dans quel club avez-vous fini votre carrière ? Le club des dauphins du Toec, le même club que Léon Marchand. Et moi, j'ai une toute dernière question. Qu'est-ce que ça vous a apporté dans votre vie d'aujourd'hui que d'avoir été une championne ?
La résilience. Beaucoup de fois, vous allez tomber et c'est grâce au sport que vous allez pouvoir vous relever et être deux fois plus fort encore. Merci beaucoup, Malia Mettella, grande championne de natation d'être venue dans France Info Junior. Merci à vous, les enfants, pour toutes vos questions. France Info Junior, à retrouver sur l'appli Radio France, une émission préparée par Jeanne Sarfati-Kermarek et Estelle Faure.