France Info Junior au festival de Cannes qui commence déjà en cette fin février. Non, je ne déraille pas, c'est bel et bien ce week-end que se déroule le festival international des Jeux de Cannes. Rendez-vous mondial incontournable pour les jeux de société et leurs créateurs. Et l'un d'entre eux est avec nous pour répondre aux questions des enfants. Bonjour Florian Cyriex. Bonjour.
À 40 ans à peine, vous avez déjà créé bon nombre de jeux de société. Vous répondez aujourd'hui à Zoé et Célina qui sont en CM2 à l'école Pouchet à Paris.
Est-ce que vous êtes fier et content de fabriquer des jeux puisque c'est incroyable ? Quand j'ai découvert qu'il y avait vraiment des gens qui créaient des jeux, j'ai trouvé ça magique. Et je suis très fier de créer des jeux. Je suis très fier des gens qui viennent me voir et qui me disent qu'ils ont aimé se régaler avec mes jeux, les émotions que ça leur a procuré. C'est vraiment à chaque fois un plaisir énorme. Quels jeux faites-vous principalement ? Plutôt des jeux d'action ?
Plutôt des jeux où on réfléchit ? Alors moi, je joue beaucoup et je joue avec plein de personnes différentes. Je joue avec mes enfants, je joue avec mes amis, je joue avec ma famille. Et c'est des groupes de joueurs différents qui jouent à des jeux complètement différents. Donc moi, je crée aussi des jeux complètement différents. J'ai fait des jeux experts, un peu compliqués pour adultes, comme After Us. J'ai fait des jeux pour enfants, La planche des pirates et L'île des mookies.
Je fais un jeu de dessin qui s'appelle What's Missing. Je fais vraiment de tout et en fait, c'est juste, je fais ce que j'aime. Qu'est-ce qui vous inspire pour fabriquer vos jeux ? Absolument tout. Ça peut être de la musique, ça peut être des films, des livres. Ça peut être me balader à la plage et me dire tiens, j'ai envie de faire un jeu sur la plage. Le dernier que j'ai fait, c'est le jeu pour enfants. J'avais besoin de faire un jeu qui dure cinq minutes pour jouer avec mon fils à deux joueurs.
Et comment on crée de nouvelles mécaniques de jeu ? Parce qu'avoir une thématique pour un jeu, beaucoup peuvent avoir l'idée, mais alors faire des mécaniques amusantes qui créent des formes de suspense, de compétition entre les joueurs, mais en maintenant une bonne ambiance, avec un bon équilibre, etc. Ça, c'est presque une science. C'est vrai que c'est presque une science, mais en même temps, ça ne l'est pas parce que justement, en fait, on joue sur les émotions. Le but, ce n'est pas la mécanique, c'est comment la mécanique va faire jouer, va faire créer des ressentis chez les joueurs, en fait.
Ce que vous disiez, le suspense, la jalousie, toutes ces émotions-là, en fait. Oh non, c'est lui qui a eu la meilleure carte, je suis dégoûté. Ça, c'est trop bien, en fait. Est-ce que c'est long de faire des jeux de société, de fabriquer ? Alors, c'est très long. Le plus court, c'est un an et demi, entre le moment où on a l'idée et le moment où le jeu est en magasin. Le plus long pour un de mes jeux, ça a été sept ans. Quel matériau utilisez-vous pour fabriquer vos jeux ?
Alors, du coup, il y a deux aspects. Moi, en tant qu'auteur, je crée des prototypes de jeux, c'est-à-dire que je vais créer mes jeux, moi, avec mon papier, mon carton. J'ai une imprimante 3D, j'ai une découpeuse, et puis je fais beaucoup de collage, de découpage, comme à l'école. Après, il y a la fabrication en...
en production du jeu et donc du coup ça malheureusement c'est très souvent en Chine parce que ça coûte moins cher là-bas et parce qu'ils ont les compétences on n'a pas d'usines en France qui sont capables de créer des jeux et à ça se rajoute le transport en bateau qui dure 3 mois donc c'est très long et très cher
Et pas très bon pour l'écologie malheureusement. Donc peut-être quelques progrès à faire de ce côté-là. Ça existe sur plein d'autres secteurs. Le jeu de société va peut-être y venir. C'est en train. D'accord. C'est une tendance qui arrive. Le jeu plus responsable. Question de Célina. Qui est-ce qui teste vos jeux ? Ça va dépendre. Mes jeux pour amis, c'est avec mes amis. Mes jeux de famille, c'est avec ma famille. Mes jeux pour enfants, c'est avec mes enfants. Et comme j'étais prof avant, je testais beaucoup avec mes élèves aux récréations.
Est-ce que vous y jouez aussi, vous, à vos jeux de société ? Bon, on a compris que oui, mais est-ce que du coup, vous gagnez plus que les autres ? Sachez, monsieur, que je crée des jeux pour gagner. Sinon, ça ne sert à rien. Est-ce que c'est bien de vouloir gagner quand on joue à des jeux de société ? Parce que parfois, on reproche à certains joueurs autour de la table, mais toi, tu veux gagner. Est-ce que vous, vous trouvez que c'est une critique qui s'entend ou pas du tout ? Alors, c'est bien de vouloir gagner. Ce n'est pas bien de trop en faire. Le jeu, c'est fait. Il y a des règles, il y a un but du jeu. Et donc, c'est bien de vouloir gagner et de suivre le but du jeu, en fait. C'est important. À propos de gagner, cette question de Zoé.
Est-ce que vous avez déjà gagné des prix grâce à vos jeux ? Vous, je crois que vous avez été finaliste, par exemple, de l'Asdor à Cannes il y a deux ans. Tout à fait. J'ai failli gagner. C'était déjà une victoire en soi parce que d'être nommé, d'être sélectionné parmi les finalistes, on était trois jeux en France sélectionnés sur les 500 jeux qui sortent chaque année en France. C'est déjà très, très, très bien et c'est une chance. Le jeu a été mis en avant et du coup, c'est mon plus gros succès grâce à ça aussi.
Vous y êtes déjà à Cannes pour ce festival international des jeux. Pour le public, ça va commencer demain. C'est vraiment un rendez-vous très important pour votre secteur, pour vous les créateurs de jeux ? C'est le rendez-vous le plus important de France. Il y a tous les professionnels du monde du jeu, de France et même de l'étranger. Et remporter l'As d'or, on en parlait. Est-ce que ça change tout pour un jeu de société comme gagner un Goncourt ou une Palme d'Or pour un film ?
ça change beaucoup de choses, ça prend de plus en plus d'importance, c'est vraiment un prix qui est très important. Moi, mes meilleurs jeux se vendaient entre 40 et 50 000 boîtes environ. La planche des pirates qui a été nommée à l'Asdor, on est à plus de 200 000. C'est tout ce qu'on vous souhaite, Florian Siriex, de remporter cet Asdor avec l'un de vos jeux. Vous êtes auteur, créateur de jeux de société, invité de France Info Junior. Une émission préparée par Marie Mougin et Estelle Faure, à réécouter sur l'appli Radio France.