Le street art, les graffitis à l'honneur aujourd'hui dans France Info Junior. On va mettre le cap sur le plus grand festival de street art d'Europe qui se déroule en ce moment à Grenoble. Ça va durer jusqu'à la fin du mois. Bonjour Yann Chatelain. Bonjour à tous. Vous êtes artiste peintre, street artiste de renom sous le pseudo Pause et vous participez en ce moment même à ce street art fest de Grenoble. Et vous venez d'ailleurs, je crois, de commencer une fresque ?
pour ce festival. C'est bien ça, exactement. Je viens juste d'arriver hier soir et donc là, je viens de prendre ma nacelle en main. La nacelle, c'est la machine qui va me permettre de peindre sur tout le mur, de monter en hauteur. Et donc là, du coup, je suis en train de faire mes préparatifs, de mettre mes repères sur le mur pour l'instant.
Et qu'y a-t-il autour de vous ? Soyez nos yeux, expliquez peut-être aux auditrices, aux auditeurs de France Info à quoi ça ressemble, le plus grand festival de street art d'Europe qui y participe, etc. Alors en fait, le festival, il se déroule à plein d'endroits différents. Donc moi, je suis dans une rue qui est à Saint-Martin-d'Air.
Donc, devant moi, j'ai un petit parc très sympa. Je suis sur une grande rue et je vois les montagnes des deux côtés de la rue. Donc, c'est très sympa. Et après, en fait, chaque artiste est dans un endroit différent de la ville. Donc, je crois qu'il doit y en avoir cinq ou six dans Grenoble, cinq ou six sur Saint-Martin-d'Air et encore quelques-uns dans les communes autour.
J'imagine que des curieux viennent vous voir, ça fait partie du plaisir aussi d'échanger avec eux même peut-être ? Ah évidemment, c'est super de pouvoir en faire profiter les passants et d'avoir des échanges avec eux, c'est très enrichissant et super sympa. Et nous sommes avec des curieux aujourd'hui dans France Info Junior, ce sont des enfants guyanais qui aujourd'hui vous posent leurs questions. Bonjour, on est sur France Info Junior.
On va vous parler du strict art. On vient du collège Gérald D'Air, en Guyane, à Calais. Et la première question, elle est pour toi, Pablito. Qu'est-ce qui représente vos dessins ? À quoi ressemble, par exemple, cette fresque que vous êtes en train de faire ? Pause. Est-ce qu'elle est dans votre style le plus pur ? Mélange de calligraphie et de portrait ?
Alors effectivement, ça va être un portrait avec de la calligraphie parce que je travaille sur l'écriture principalement et notamment sur le fait que l'écriture manuscrite, donc l'écriture à la main, disparaît petit à petit du paysage. Et j'y associe le fait que les humains, en fait, ils perdent
beaucoup de leur puissance, de leur capacité notamment à mémoriser, à s'orienter, à développer des idées. Et du coup, j'ai des humains qui sont un peu fragilisés et de la calligraphie, donc des écritures qui sont plutôt très propres et très fortes pour marquer ce contraste. Avec des alphabets que vous inventez ? Oui, c'est l'idée, effectivement. Alors du coup, d'aller piocher un petit peu dans des alphabets du monde, dans le sanscrit, dans l'arabe notamment, beaucoup dans l'arabe parce que j'ai vécu longtemps au Maroc.
d'y mélanger également du latin et de créer mes propres alphabets. Des fois, je suis le seul à pouvoir les décoder et par moments, je peux donner des pistes pour qu'ils soient décodables. Question de Welson. Combien de jours ça dure à faire les dessins ? Votre fresque, par exemple, là, c'est combien de temps ?
Là, je vais rester huit jours à Grenoble. En général, c'est à peu près ça, une semaine, huit jours, en fonction de la taille. En gros, on est dans cette moyenne-là. Alors que dans l'imaginaire de beaucoup, les graffitis, les tags, c'est quelques secondes à la volée comme ça sur un mur. Alors effectivement, mais pour remettre les notions à plat, en fait, le street art fest de Grenoble, il n'y a pas vraiment de graffiti. On parle plutôt de muralisme en fait.
qui est une autre discipline. Effectivement, le graffiti, on est plutôt sur un geste plus rapide, souvent illégal. Là, on est plutôt sur de la grande fresque légale et donc on appelle ça plutôt du muralisme.
Question d'Axel maintenant. Comment vous faites pour imaginer tel dessin ? C'est une très bonne question. Alors du coup, moi j'ai commencé par le graffiti justement. Donc c'était déjà une passion pour la lettre, pour transformer les lettres, leur donner du volume. Et puis petit à petit, j'ai eu envie d'y associer des personnages parce que je m'intéressais beaucoup à la photo, au photojournalisme notamment.
Et donc, en fait, quand on associe la photo et le graffiti, finalement, on arrive un petit peu à ce que je suis en train de faire en ce moment, c'est-à-dire un mélange d'écriture et de portrait. Avec la particularité que les gens qui voient votre œuvre, ce n'est pas comme aller au musée nécessairement, où on va faire la démarche d'aller voir des œuvres. Là, elles font partie d'un quotidien parfois, où on les voit en passant. Effectivement, il y a presque une obligation de la voir de la part des passants. Alors du coup, j'en tiens compte parce que mon travail qui est fait en milieu urbain,
là où les gens vont le voir, est plutôt moins sombre que le travail que je pourrais avoir en atelier. Parce que je sais qu'il y a des enfants qui vont le voir, il y a des anciens qui vont le voir, des familles. Je tiens compte du fait que je vais être dans la ville et du coup, je n'ai pas envie de déprimer les gens. Question de Kenny maintenant sur vos débuts. Vous avez commencé par dessiner sur votre cahier ?
ou commencer directement par dessiner sur le mur ? C'est exactement ça. J'ai commencé par dessiner sur mes cahiers. Mes cahiers étaient remplis de lettres qui prenaient du volume, de mon nom, de plein de choses. Et puis j'ai fini par passer au mur et c'est devenu une vraie passion. Merci beaucoup Yann Chatelain d'être venu répondre aux questions des enfants de Defrange Sympho Junior.
pose, c'est votre nom d'artiste. On peut trouver vos œuvres sur Instagram, notamment, j'imagine, en vous suivant. Oui, tout à fait. Yann Châtelain sur Instagram, exactement. C'était un plaisir de répondre à vos questions. Le plaisir partagé. Vous participez en ce moment au Street Art Fest de Grenoble, le plus grand festival de street art d'Europe. Vous commencez une belle fresque et on peut donc venir vous voir si on est de passage dans les rues de Grenoble ces prochains jours. Avec plaisir. Merci beaucoup. France Info Junior, une émission préparée par Mathilde Jodin et Stéphore, à retrouver en podcast sur l'appli Radio France.
Merci.