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cover of episode "Le Dormeur s’éveille" de H. G. Wells 3/5 : La main d’Ostrog

"Le Dormeur s’éveille" de H. G. Wells 3/5 : La main d’Ostrog

2025/6/1
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Le Feuilleton

AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
E
Exsiltreur
F
Femme
G
Graham
H
Homme
H
Hélène Walton
M
Marcus
O
Olsen
O
Ostrog
Topics
Hélène Walton: 我认为人民希望格雷厄姆领导革命,对抗议会。格雷厄姆在两个世纪前只是个普通人,现在却要让他来领导革命。我们有比武器更好的东西,那就是因你的觉醒而燃起的希望。我叔叔奥斯特罗格无处不在,掌控一切。议会仍然掌握着城市的控制权。人民营养不良,状况很糟糕。格雷厄姆现在像一个知道如何操纵人群的演员。我叔叔奥斯特罗格的办公室。议会已经退位。 Exsiltreur: 我是奥斯特罗格派来的,帮助你逃离议会。议会决定除掉你,时间紧迫。我们要带你从屋顶逃走。你拥有足够的力量,因为在你沉睡期间,外骨骼增强了你的肢体。 Graham: 我要和新时代的人们一起觉醒。我们的力量将汇聚成一场风暴。谁想在这种世界里醒来?真正的沉睡者就是我。 Olsen: 你要对等待你的人民讲话。人民只期待你的领导。分发枪支。 Homme: 我认为奥斯特罗格最终会获胜。没有人能说出世界在他的统治下会变成什么样。奥斯特罗格是最有天赋的人。议会在人民中没有多少朋友。议会应该选举奥斯特罗格,但他被拒绝了两次。奥斯特罗格将带领他的工人们走向胜利。沉睡者多年前就死了。现在醒来的沉睡者是假的,是奥斯特罗格安排的。奥斯特罗格为了唤醒假沉睡者,给他注射了兴奋剂。奥斯特罗格成功了。议会即将结束。议会的宣传机器在撒谎。这是关于格雷厄姆·史密斯的书。这是你沉睡前的照片。格雷厄姆·史密斯写了一篇关于工人阶级状况的论文。变革、混乱和革命的时代也是希望的时代。沉睡者是如何成为权力工具的?沉睡者的财富被腐败的管理者挪用了。史密斯信托基金变成了议会。奥斯特罗格通过唤醒沉睡者来扰乱了一切。 Femme: 如果我们什么都不做,议会将永远存在。 Ostrog: 欢迎来到革命总部。这场革命的基础是一个想法,那就是你醒着,活着,和我们在一起。我们已经击败了议会。人民党赢了。叫我老板。

Deep Dive

Chapters
Graham, le Dormeur, s'échappe de sa prison grâce à l'aide d'Hélène Walton et de ses complices. Leur fuite périlleuse les mène sur le toit d'un hall, puis sur un dôme de verre surplombant Londres, avant de s'envoler à bord d'un aéropil.
  • Évasion de Graham de sa prison dorée
  • Fuite périlleuse sur le dôme de verre
  • Utilisation d'exosquelettes et d'un aéropil

Shownotes Transcript

Translations:
中文

Tandis qu'on le retient prisonnier...

Hélène Walton, une jeune rebelle, s'introduit dans sa cellule. Elle lui apprend que la fortune colossale du dormeur, initialement destinée au peuple, a été confisquée par le Concile. De Graham, le peuple n'attend qu'une chose, qu'il conduise la Révolution. Troisième épisode, la main d'Ostrog. « Cela faisait trois jours que je t'avais laissé dans ta prison dorée. J'avais réussi à sortir sans encombre du hall de l'Atlas. »

Tenter d'y retourner aurait pu me coûter la vie. Tu en savais assez maintenant de toute façon. Les slogans de la foule, l'arrogance des membres du concile, le luxe obscène de la suite où tu étais enfermé avait suffi à te renseigner. Dehors, la foule continuait à t'appeler le dormeur. Peut-être traversais-tu tout cela comme un rêve éveillé. Mais qu'allions-nous faire d'un rêveur ? Lorsque tu t'étais endormi il y a deux siècles, tu étais un homme ordinaire, âgé d'à peine trente ans ?

Fallait-il que nous soyons fous ou vraiment désespérés pour te demander d'incarner la Révolution ? Qu'est-ce que vous faites ? Le dormeur. C'est vous ? Oui, qu'est-ce que vous me voulez ? C'est Ostrog qui m'envoie. Je suis votre exsiltreur. Ostrog ? Excellence, le temps presse. Le Concile a décidé de se débarrasser de vous. Marcus ! Il faut qu'on se casse ! Ok, ok !

Entrez dans ces sangles. On va vous hisser jusqu'au toit. C'est une évasion ? On ne risque pas de se faire prendre ? Aya ! Tu peux hisser ! Le toit du hall de la classe. Ce harnachement est trop lourd. Je ne vais jamais réussir à m'extraire et prendre pied sur... Je vais vous aider. Heureuse de vous avoir réveillé, Excellence. Ce sont des flocons de neige ?

Comment peut-il neiger sous... Il neige là-haut, au-dessus du dôme. Nous avons ouvert un panneau. On va grimper par l'échelle de cordée. Mettez cette capuche et ces bottes. Vous voulez que je marche sur ce dôme en verre ? Marcher ? Non. Courir. Sauter, oui. Je n'aurai jamais la force. Mes jambes sont restées inertes pendant deux siècles. Vous avez toute la force qu'il vous faut.

Des exosquelettes ont soulevé, musclé, assoupli vos membres pendant que vous dormiez. Des squelettes ? Des prothèses mécaniques. C'est pire que débarbeler ces machins. La pâle du ventilateur m'a charcuté le bras. Je n'y arriverai pas. Faites-nous confiance.

Nous voilà sur le Dôme. Mille kilomètres de vers intelligents. Intelligents ? Ils s'opacifient, quand le soleil tape trop fort. Ils se reforment comme l'épiderme en cas de fente ou de brisure. Ce grand fleuve en dessous de moi, c'est la Tamise ?

Je vois les deux dos de Tower Bridge. Ses bottes sont serrées. Avec leur passerelle. Comme des garons. Comme une miniature. Mettez votre capuche, Excellence. Londres sous une ferrière. Une ville entière sous cloche. Il est hypnotisé par ce qu'il voit. Et je me tiens dessus. Je l'étais aussi. La première fois que je suis monté sur le dos. Oh, ce vertige. Je vais lui mettre sa capuche. Si j'avance d'un pas...

Qui me dit que je ne vais pas passer au travers ? Allons-y, Excellence. Il y a beaucoup de monde qui nous attend. Je glisse. Ce dôme est en porte. Quelle épreuve prodigieuse. Restez près de nous, Excellence. Qu'est-ce que c'est que ça ? Un engin volant ? Un aéropil, Excellence. C'est vrai que vous n'avez pas connu les avions, vous ?

Il vient vers nous. Il nous a payés. On repart sous le domaine. Tant pis pour le raccourci. Un avion ! Depuis quand vous déplacez-vous dans les airs ? On se déplace pas dans les airs. Seuls les membres du Concile y sont autorisés. Plus vite, Marcus ! Plus vite ! Ces ailes ressemblent à des membranes de acètes. Comme des ailes de libellules. Bien observé.

Vol plané, statique, à reculons. Les ailes de libellules sont d'une perfection sans égale. Les aéropiles ne font que les reproduire. Puissance 1000. Il arrive un rasmus ! Détendez ! Détendez ! C'était moins une. Tout va bien Excellence ? Je crois que l'aile m'a frôlé. C'est de l'aérogel. Un lubrifiant qui permet aux ailes de se reformer.

Le biomimétisme est poussé très loin sur ces engins. Tu peux éclairer, Marcus ? Il ne vaut mieux pas. Ces conduits d'aération sont truffés de capteurs de lumière pour prévenir les fissures. En descendant le noir, la rue est à une douce dose d'ici.

Un pied par barreau, Excellence. Et ensuite, vous m'emmenez où ? Dans l'O2 Arena, l'ancien palais Omnisport. Il est désaffecté, mais le peuple vous y attend. Le peuple ? Combien sont-ils ? Des doudoses de doudoses. Des myriades de myriades. Votre système de mesure m'échappe encore. La police des éoliennes, les ingénieurs, les techniciens des artères filantes, tous ont rejoint la rébellion. Et la jeunesse, bien sûr. Vous les verrez dans l'arena. Vous les entendrez surtout.

Les oreilles du Concile vont siffler. Ils sont armés, tous ces rebelles ? Pas encore. Ostrog s'en occupe en ce moment. Vous vous rebellez les mains vides ? C'était pas un peu... prématuré ? Nous avons mieux que des armes, Excellence. Nous avons l'espoir, soulevé par votre réveil. Attention ! Attention ! Après avoir accueilli concerts et événements sportifs jusqu'au milieu du XXIe siècle, l'O2 Arena fut abandonnée à la rouille et à la poussière. Mais ces derniers jours...

Quand on parla de fêter l'éveil du dormeur, c'est tout naturellement l'aréna qui fut choisi. Ces 20 000 places ne seraient pas de trop pour célébrer Graham Smith, celui qui allait mettre fin au règne du concile. Vous êtes ? Helen Walton. Vous avez votre passe ? À l'entrée des artistes, je dus montrer Pat Blanche. D'accord, allez-y. À peine m'étais-je glissée dans les coulisses que tu entras, flanquée des deux ex-filtreurs que mon oncle Ostrogg t'avait envoyés. Mon oncle, qui n'était visible nulle part, mais avait des yeux partout.

Je suis censé leur dire quoi à ces gens qui m'attendent ? Olsen va vous le dire. C'est le grand type qui parle dans son col, là-bas. Enlevez votre capuche. Votre visage va être projeté sur l'écran géant au milieu de l'aréna. Tu donnais l'impression de t'être réveillée dans un costume trop grand pour toi. Graham ! Hélène ? Vous êtes venue ? Évidemment. Il est trempé. Vous avez fui par le dôme ? Affirmatif. C'était extraordinaire.

Londres se déroulait sous mes pas comme un jouet d'enfant. J'ai couru, bonti à perdre à l'aile. Ce n'est pas un jeu Graham. Le peuple est rassemblé. L'avenir de la révolution est entre vos mains. Qu'est-ce que c'est que ça ? L'hymne du dormeur. L'hymne du dormeur ? Qui vous a dit de jouer ça ? C'est Olsen. Pour chauffer la salle. Olsen ? Quittant des yeux le régisseur, j'aperçus Olsen, le bras droit d'Ostrog. Il chuchotait à ton oreille.

te guidant vers la scène où tournoyaient d'immenses faisceaux de lumière. Tu semblais attiré par la foule comme par un aimant. Le peuple est à vous, Excellences. Passez cette limite, vous y allez seul. Et n'oubliez pas, on ne vous attend que votre seigneur. Oui, laissez-moi, j'ai compris. Wilson, qu'est-ce que vous lui avez dit ? Sir Hélène, vous a laissé entrer. Vous lui donnez des instructions ? Ce n'est pas dans l'esprit de la révolte. Votre oncle aimerait bien le voir.

J'ai l'impression qu'on va lui manquer. C'est juste votre impression. On aurait dit que tu savourais l'ovation de la foule. Toutes ces lumières, rapides, aveuglantes. C'est à peine si je peux voir. La multitude, quelle énergie, quelle trépidation. Mon peuple, lève les bras, Gran. Lève les bras. Les hologrammes géants s'allumaient. Et ton visage...

fut visible de toutes les travées. C'est moi sous le chapitre. C'est mon visage au-dessus de leur tête. Quatre fois moins en kinétoscope. Après un moment, tu distingues le micro posé à l'avant scène. Tu fonças dessus. Je compris qu'Holcène t'avait briefé. Hommes et femmes des temps nouveaux, quel choix de me réveiller parmi vous ! Aujourd'hui, aujourd'hui, un nuage s'élève de la mer.

Un nuage pas plus gros qu'un point levé. Mon point, votre poids. Bientôt, tous nos points levés formeront un ouragan ! Je n'en croyais pas, messieurs. Toi, qui titubais sous les clameurs à ton réveil. Tu étais maintenant en symbiose avec le peuple, tel un comédien qui sait manier les fous. Un comédien...

ou un pantin. Et maintenant, tous au concile ! S'il l'a pris de Dieu, ça ? Olsen est armé ? Olsen eut l'air aussi surpris que moi. Il se détourna en beuglant dans son col. Il a parlé trop tôt. Beaucoup trop tôt. Vite, postez-vous aux entrées. Distribuez les fusils. Tous les fusils. Tout en frappant des pieds et des mains, la foule se déversa au dehors comme un réservoir qui se débonde.

Deux gardes du corps te saisirent par les bras et t'entraînèrent vers la sortie. Laissez-moi ! Je veux aller avec eux ! Laissez-moi ! Pickram, qu'est-ce qui vous passe par la tête ? Qui vous a dit de brandir le poing et de les lancer à l'assaut du concile ? Je n'ai pas dit à l'assaut, j'ai juste dit ce qu'on m'a dit de... Vous n'avez pas le droit de vous parler ! Mais ça va être un bain de sang ! Votre Excellence, suivez-moi. Et tu le passez ! Je suis la nièce d'Ostroge ! La nièce d'Ostroge ! C'est ça, et moi je suis son filleul. Sortez par ici, Excellence. Ne vous retournez pas.

Malheureusement pour nous, les leviers de la cité étaient encore entre les mains du Concile. Certes, nous avions stoppé les artères filantes, mais tout le reste, barrières de sécurité, plots et bornes connectées, et chaque globe de lumière illuminant les rues depuis les hauteurs, était tenu par une force invisible, quasi occulte. Quand la foule sortit de l'aréna, ce fut pour trouver une ville plongée dans le noir. C'est ma passion !

Toutes les façades sont noyées dans l'obscurité. Les globes lumineux, les ballons suspendus à hauteur, ils se sont éteints les uns après les autres. Ce sont les insurgés qui ont fait ça, ou bien... Ils brotissent les fusils donnés à la sortie de l'arène. Des armes distribuées comme des petits bains. Des fusées blanches, comme au jubilé de la reine. Elles éclairent la foule avant de retomber. Mais ces jours creusés, ces visages, les corps malingres des enfants et des femmes,

C'est la lumière blanche qui donne cette impression. Les gens sont mal nourris, mal soignés. Mon peuple est en piteux état. Ils ne tirent pas des balles, mais des étoiles en métal. Ils fusent de partout. La terre filante. Elle se remise en marche. Monter dessus et sortir de ce guet-apens. Cette foule qu'on mitraille. Ces innocents qu'on mutile. Qui veut se réveiller dans ce monde-là ?

Un comoran de mon époque. Si seulement je pouvais descendre de ce trottoir et me retrouver chez moi au 19ème siècle. Je n'entends plus les détonations. J'ai bondi d'artère filante en artère filante sans me retourner. Qui sait où je suis maintenant ? On dirait un quartier d'entrepôt et de hangars. Ce trottoir roulant avance si lentement. Tendez ce train. Pas très attrayant comme coin. Ça sent le caoutchouc et l'acier.

Bien moins chic que le quartier du Concile. J'ai pas rêvé. Je viens d'entendre un bruit de pivo. C'est un livre que vous lisez ? Vous êtes plus jeune que moi et vous parlez comme un vieillard. Je suis de l'agence sanitaire. Vous ne connaissez pas l'insigne ? Hachlarit. C'est ça. Vous y êtes. C'est ici que ces petits rectangles jaunis finissent en Hachlarit. Asseyez-vous. Asseyez-vous sur ce banc.

C'est quoi, la schlarite ? Vous n'avez rien appris à l'hypnose ? La meilleure poudre de blanchissage, la schlarite. Les fêtes de cendres, la cendre des livres. L'hypnose ne vous a rien appris ? Je suis encore sous le choc, je... Vous étiez à Greenwich ? J'ai entendu des nouvelles. Les spin-machines parquaient de ça. Les hommes en rouge, ils nous ont tirés dessus. Sans sommation, sans faire de quartier. Les innocents sont tombés. L'horreur. Ça devait arriver.

Et maintenant, la ville entière est plongée dans le noir. Je suis sorti pour m'éclairer au brasier de l'usine. Pourquoi vous dites que ça devait arriver ? Ostrog. À la fin, c'est lui qui va gagner. Ostrog ? À quoi le monde ressemblera sous son pouvoir ? Alors ça, personne ne peut le dire. C'est lui, à votre avis, qui va prendre la tête ? Le boss, le patron, c'est lui. Le plus doué que le monde ait jamais vu. Le concile n'a pas beaucoup d'amis au sein du peuple, on dirait ?

Pas beaucoup, non. Le Concile y a fait son temps. Ils auraient dû élire Ostrog, mais ils l'ont rejeté deux fois. Ça l'a fait rentrer dans une rage folle, à ce qui paraît. De toute façon, c'en est fini du Concile. Maintenant qu'Ostrog a soulevé les syndicats du travail, l'audace du bonhomme, tous ses ouvriers en marche, et il ira au bout. Il ira au bout, c'est moi qui vous le dis.

Le dormeur, dans tout ça ? Le dormeur... Il est mort il y a des années. Quoi ? Oui, ça vient pas... Eh oui, mort ! Depuis... Je ne peux pas le croire !

Le dormeur, là, qui s'est réveillé, ils l'ont substitué au vrai. C'est celui-là qu'ils ont fait parader. Des fables, des mensonges. Moi, ça me paraît tout à fait plausible. Je vous raconte ce que j'ai entendu. Ce type, qu'on a substitué au dormeur, quelqu'un lui a injecté des stimulants pour le réveiller. Sur l'ordre d'Ostrok. Encore une de ses idées de génie. Mais c'était qui tout double ? Soit il le réveillait, soit il le tuait. Du pur Ostrok, lui.

Mon réveil aurait été provoqué. Ou bien ce vieillard ramasse toutes les rumeurs qui courent. Ou bien il y a fond de vérité dans ce qu'il raconte et... Ce n'était pas la fois où j'ai cru entendre. Tu sais ce qu'il risque ? Et si on ne tente rien ? Tu sais ce qu'on risque ? Le concile pour l'éternité. Vas-y. On va se faire libérer. Réveille-toi, Graham. Réveille-toi. Je t'assure. Restons pas là. Tu as laissé la robe noire ? Oui, sur la chaise. Allez, on se tire. Eh oui...

On peut dire qu'il a réussi son coup, Ostrog. Quatre jours après le réveil du dormeur, la révolte bat son plein. La ville est à feuillassant et le concile vit ses dernières ondées. Vous êtes bien renseigné. Parce que je laisse traîner mes oreilles. Je ne me contente pas des moulins à bobards qui appartiennent au concile. Les spin-machines, qu'est-ce qu'elles disent ? Que tout ça est dû à une poignée de fauteurs de troubles.

qui sont à deux doigts d'être neutralisés et que tout va rentrer dans l'ordre. Demandez-leur alors pourquoi je m'éclaire aux brasiers, moi ? L'obscurité, voilà pourquoi il ne m'a pas reconnu. Entrez, entrez. Je dois avoir une lampe de poche quelque part. ... respectueuse de la charte éthique des 14 polices de la cité a effectué les deux sommations d'usages.

C'est à ça que ça ressemble une spin machine. Vous n'en avez jamais vu ? Ni entendu, non. Vous n'avez pas perdu grand chose. Attendez, j'éclaire devant vous. Elle n'est pas très bûchée. Cet endroit est rempli de livres. Je confesse que je ne les jette pas tous au feu. Regardez ça.

Le plus ancien de tous. C'était Graham Smith. Un livre sur... Sur moi ? Vous lisez le pré-fanétique ? L'homme que j'étais avant de m'endormir. Il y a une photo à l'intérieur ? Il y en a plusieurs. Mais une seule du temps où il était éveillé. Tenez, vous pouvez le voir ici, tout jeune, avec ses amis de la Ligue Socialiste. Bonne nuit.

En 1890.

Il y a 210 ans. Lui-même, c'est un pauvre type. Vous croyez ça ? Il s'était épuisé à rédiger un traité sur la condition ouvrière. La misère des esclaves de la société s'impose enfin à l'attention des maîtres. Oui...

Toutes les citations de son pamphlet sont de la même eau. Le temps du changement, du désordre et de la révolution est aussi celui de l'espoir. Vous pouvez lire dans le noir. J'avais retiré ma torche. Et ensuite, qu'est-ce qui est arrivé ? Qu'est-ce qui a fait du dormeur un instrument de pouvoir ? L'argent, bien sûr. Tous les philanthropes de la planète se sont mis à léguer des sous au dormeur.

à condition qu'à son réveil, il utilise sa fortune au profit de tout le monde, qu'il en fasse un bien commun. Mais il tardait à se réveiller et... Bon an, mal an ! Le Smith's Trust a été noyauté par des administrateurs véreux. Ils ont étendu leur toile jusqu'à prendre possession du pays tout entier.

Et c'est alors que le Trust a changé de nom pour devenir le Concile. Un matin, on s'est réveillé, je me souviens, c'était la veille de mes 40 ans,

Et on a appris que le vrai propriétaire du royaume, c'était le Concile et ses membres nommés à vie. Et maintenant, si je comprends bien, ce Ostrog a tout chamboulé en réveillant le dormeur. Le dormeur que personne, en dehors des gens ordinaires, le peuple crédule, ne rêvait de voir se réveiller un jour. Oh merde ! Qu'est-ce qui se passe ? Plus de batterie !

Je vais rallumer la speed machine. Elle est autonome. Au moins, ça nous fera une veilleuse. Ne la rallumez pas. Écoutez, le vrai dormeur est là. Il est là, même si vous ne le voyez pas. Qu'est-ce que vous chantez ? Parce que le dormeur, c'est moi. Je vous avais dit que vous regretteriez pas de m'avoir parlé. Moi qui vous prenais pour un indique. Une taupe de l'agence sanitaire. J'avais juste affaire à un cinglé.

Ça sert à rien !

Tout ça ne sert à rien. Ne me laissez pas seul. S'il vous plaît. Je ne voulais pas vous vexer. Faites-vous appeler le dormeur si ça vous chante. Faites-vous appeler tout ce qui vous passe par la tête. Mais revenez. Ne me laissez pas seul dans le noir. Tu as entendu ça, Olsen ?

Mais ces spin-machines, qu'elle intox. Fais-moi le portrait d'Astrox en délinquant Juvenile. C'est tout juste si on n'entend pas la collure après chaque mot. Dommage qu'on ne puisse pas les débrancher. On le pourra bientôt. La bête est morte. On entend juste ses derniers spasmes. Oui ? Un homme qui prétend être le dormeur est à l'accueil. Encore ? C'est le cinquième aujourd'hui. On l'a authentifié par Vox et par Scan. Il s'agit bien de Grams. Faites-le monter.

Cela faisait deux heures que je poirotais au douzième étage du poste central des éoliennes, là où mon oncle avait ses bureaux. Olsen m'y avait traîné de force en sortant de l'aréna. Et maintenant, j'attendais qu'Ostrogue daigne me recevoir. Au moins, ça m'avait permis de voir les éoliennes se remettre à tourner, et les globes se rallumer dans les hauteurs. Au cri de joie des employés, je compris que le concile avait abdiqué.

Par-dessus la vitre translucide, dressé sur la pointe des pieds, j'eus la surprise de voir ton sosie sortir avec une mine dépitée. Quelques secondes après, le vrai Graham, toi, arriva sous bonne escorte. Je finis par retomber sur mes talons. J'aurais donné cher pour entendre ce que mon oncle avait à te dire. Bienvenue au QG de la Révolution, Graham. On a eu peur que tu sois tué. Sais-tu ce que je faisais avant que tu te présentes à l'accueil ? Non ?

J'allais préparer ton sosie. Il ne t'a pas échappé que cette révolution repose sur une idée, et une seule : le fait que tu sois réveillé, vivant, et avec nous. Cette nuit, en l'espace de quelques heures seulement, nous avons défait le Concile. Le parti du peuple l'a emporté. Alors, qu'est-ce que le dormeur dit de tout ça ? Vous ne m'appelez pas Excellence. Grâme.

L'histoire... L'histoire des nations est pleine d'ironie. Tu t'es réveillé pour l'apprendre, mais tu verras, la leçon sera profitable. Et moi, comment je dois vous appeler ? Ostrog ? Monsieur Ostrog ? Non, pas de ça entre nous. Fais comme tout le monde. Appelle-moi patron. Le dormeur s'éveille, d'après le roman de H.G. Wells. Adaptation, Stéphane Michaka. Troisième épisode, La main d'Ostrog.

Prises de son, montage, mixage...

Antoine Viosa, Timothée Hubert. Assistante à la réalisation, Céline Paris. Réalisation, Cédric Aussire.