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cover of episode "Raison et sentiments" de Jane Austen 10/10 : Raison et sentiments

"Raison et sentiments" de Jane Austen 10/10 : Raison et sentiments

2025/2/3
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Le Feuilleton

AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
E
Elinor
M
Marianne
M
Mrs. Dashwood
T
Thomas
爱德华
Topics
Elinor: 威洛比的来访和母亲的到来让我心绪不宁,但我更担心在妹妹面前暴露自己的真实情绪。我既责备自己又为自己辩解,因为我之前对威洛比的评价过于苛刻,但我对他做出的承诺却一直困扰着我。我小心翼翼地向玛丽安讲述了威洛比为自己辩护的主要观点,肯定了他的悔意,但淡化了他仍然爱我的说法。 Mrs. Dashwood: 我非常高兴,因为布兰登上校爱上了玛丽安。他对玛丽安的感情比威洛比更强烈、真诚和持久,即使知道玛丽安喜欢威洛比,他仍然默默付出,不求回报。我已经鼓励布兰登上校,玛丽安不会永远为威洛比这样的人哭泣,布兰登上校的优点最终会胜出。

Deep Dive

Chapters
The chapter recounts Willoughby's visit, Marianne's improved health, and the arrival of Mrs. Dashwood, creating a mix of relief and emotional turmoil for Elinor.
  • Willoughby's visit causes agitation for Elinor.
  • Marianne is recovering.
  • Mrs. Dashwood arrives with Colonel Brandon.

Shownotes Transcript

Translations:
中文

Cherchant à s'expliquer auprès d'Elinor et à se faire pardonner.

La visite de Willoughby, le fait que Marianne fut désormais hors de danger et l'attente de l'arrivée de sa mère, tout cela plongeait Elinor dans une agitation qui effaçait le moindre signe de fatigue et qui lui faisait seulement craindre de trahir son état devant sa sœur. Cette crainte ne l'affecta cependant pas longtemps, car moins d'une demi-heure après la visite de Willoughby, le bruit d'une autre voiture la fit à nouveau descendre au rez-de-chaussée.

désireuse d'épargner à sa mère toute seconde inutile d'un horrible suspense elle accourut aussitôt dans le vestibule et atteignit la porte juste à temps pour la recevoir et la soutenir au moment où mrs dashwood faisait son entrée suivie par le colonel brandon

Dès que Mrs. Dashwood eut retrouvé ses esprits, son premier désir fut de se rendre auprès de Marianne, et deux minutes plus tard, elle était avec sa fille bien-aimée que l'absence, le malheur et le danger lui avaient rendu plus cher que jamais. Mrs. Dashwood tint absolument à la veiller toute la nuit, et obéissant à la demande de sa mère, Elinor alla se coucher. Mais son repos fut rendu impossible par l'agitation de son esprit.

willoughby le pauvre willoughby comme elle se permettait désormais de l'appeler hantait ses pensées tantôt elle se reprochait tantôt elle se disculpait de l'avoir si durement jugée auparavant mais la promesse qu'elle lui avait faite de tout raconter à marianne venait constamment la tourmenter elle redoutait le moment de le faire redoutait les effets que cela pourrait avoir sur sa soeur redoutait qu'après une telle explication elle ne pût jamais être heureuse avec un autre

L'état de Marianne s'améliora de jour en jour, et la gaieté radieuse offerte par la physionomie et l'humeur de Mrs. Dashwood montrait que, comme elle ne cessait elle-même de le déclarer, elle était l'une des femmes les plus heureuses au monde. Et le rétablissement de sa fille lui procurait en outre une source de bonheur supplémentaire à laquelle Elinor n'avait pas pensé. « Mon Elinor, tu ignores encore à quel point je suis heureuse. Le colonel Brandon est amoureux de Marianne. »

« Il m'a ouvert son cœur au cours de notre voyage. Mon Elinor, il aime ta sœur depuis le premier jour où il l'a vue. » Elinor ne reconnut toutefois pas là le style ni les déclarations du colonel Brandon, mais l'embellissement naturel né de l'infatigable imagination de sa mère, qui avait le don de conférer à toute chose la tournure agréable qu'elle souhaitait.

De quelques qualificatifs qu'on les désigne, les sentiments qu'ils lui portent sont beaucoup plus intenses, sincères et constants que ce que Willoughby a jamais pu ressentir ou prétendre avoir ressenti. Car ils ont perduré alors même qu'il connaissait la funeste inclination de Marianne en faveur de ce jeune homme indigne. Et cela sans égoïsme, sans nourrir le moindre espoir, capable même de la voir heureuse avec un autre. Que lui avez-vous répondu, maman ? Lui avez-vous permis d'espérer ?

« Voyons, ma chérie, je n'ai pas pu à ce moment-là parler d'espoir, ni à lui, ni à moi-même. » Marianne vivait peut-être alors ses dernières heures. Mais depuis que nous avons eu la joie d'être rassurées, je lui ai donné tous les encouragements possibles. « Il faudra juste du temps, un peu de temps, pour que cela se fasse, lui ai-je dit. » Marianne ne doit pas passer le restant de sa vie à pleurer un homme comme Willoughby. Les mérites du colonel Brandon finiront bien par avoir gain de cause. « Mais en jugé par l'humeur du colonel, vous ne l'avez pas rendu aussi optimiste que vous. »

Non, il pense que l'affection de Marianne est trop profondément enracinée pour qu'un changement puisse se produire avant longtemps. Et même à supposer que le cœur de ma fille fut de nouveau à prendre, il a trop peu confiance en lui pour croire qu'avec une telle différence d'âge et de caractère, il ne parviendra jamais à se l'attacher. Là, il se trompe lourdement. Et ces manières me plaisent non seulement davantage que celles du Willoughby, mais elles sont aussi de nature à paraître plus profondément attachantes à Marianne. Et il y a sa fortune aussi.

Car tu sais, à mon âge, tout le monde s'en soucie. Et bien que je ne sache ni ne désire savoir à combien elle s'élève, je suis certaine qu'elle est tout à fait respectable. » Bien que la maladie de Marianne l'eût affaiblie, elle n'avait pas suffisamment duré pour empêcher son rétablissement.

Et sa jeunesse et sa vigueur naturelle aidant, ajoutée à la présence salutaire de sa mère, elle fut, quatre jours après l'arrivée de cette dernière, en mesure d'occuper le dressing de Mrs. Palmer. Et au bout d'un jour ou deux supplémentaires, Mrs. Dashwood, pressée par les souhaits de sa fille comme par les siens propres, commença à parler de rentrer à Barton. Les Dashwood mirent deux jours à faire le trajet et Marianne le supporta sans trop de fatigue.

Elinor fut particulièrement heureuse de constater la tranquillité de sa sœur. Et si, comme elle le pensait, cette apparente sérénité d'esprit était le fruit d'une réflexion sérieuse, elle pourrait enfin lui apporter satisfaction et bonne humeur. Dans le comportement que sa sœur adopta par la suite,

Elinor reconnut la détermination d'un esprit désormais capable d'un effort raisonnable. Et elle n'était pas plus tôt entrée dans le salon familial que Marianne le parcourut du regard d'un air ferme et résolu, comme si elle avait décidé de s'accoutumer d'emblée à la vue de chaque objet qui pouvait lui rappeler Willoughby. Le lendemain matin, ses symptômes encourageants n'avaient pas disparu. Au contraire, l'esprit et le corps, tous deux revigorés par le repos,

Elle avait l'air plus joyeuse et parlait avec un entrain moins artificiel, se réjouissant du retour de Margaret, parlant de leur cher petit noyau familial qui allait pouvoir se reformer, de leurs occupations communes et de la joie régnant entre elles, comme le seul bonheur véritablement désirable. « Lorsqu'il fera beau et que j'aurai récupéré des forces, nous ferons chaque jour ensemble de longues promenades. Je sais que l'été se passera de manière agréable. J'ai l'intention de ne jamais me lever après 6 heures. »

Et de ce moment jusqu'au dîner, je partagerai mon temps entre la musique et la lecture. J'ai bien réfléchi et je suis déterminée à me mettre sérieusement au travail.

Marianne resta deux ou trois jours à l'intérieur, avant que le temps fût assez beau pour permettre à la convalescente qu'elle était de s'aventurer au dehors. Les sœurs partirent sur un rythme lent, requis par la faiblesse de Marianne que sa maladie avait privé de marche, et elles ne s'éloignèrent que jusqu'au point qui leur permettait d'embrasser du regard toute la grande colline située derrière la maison. C'est là-bas, exactement là, sur cette butte que je suis tombée.

C'est là que pour la première fois j'ai vu Willoughby. Je suis si heureuse de constater que j'arrive à voir cet endroit sans éprouver trop de peine. Elinor, pourrons-nous jamais aborder ce sujet ? Ou est-ce qu'il est préférable de l'éviter ? Je suis capable d'en parler à présent, et de la façon qui convient. Bien sûr Marianne, tu peux ouvrir ton cœur. Pour ce qui est des regrets, je n'en ai plus en ce qui le concerne lui. Maintenant, si je pouvais m'assurer d'une chose...

Si j'étais autorisée à penser qu'il n'a pas toujours joué un rôle, qu'il ne s'est pas toujours moqué de moi, comme je serais heureuse de penser qu'il est simplement volage. Très, très volage.

Elinor entendit cela alors qu'elle se demandait désormais depuis quelques temps s'il était ou non opportun de hâter le moment de son récit. Elle prépara prudemment son auditrice inquiète à ce qu'elle allait entendre, relata en toute simplicité et en toute honnêteté les points principaux sur lesquels Willoughby fondait sa défense, rendit justice à son repentir et n'atténua que les affirmations selon lesquelles il l'aimait encore. Le matin...

Marianne ne dit pas un mot. Elle tremblait, les yeux fixés au sol, et ses lèvres devinrent plus blêmes encore que sous l'effet de la maladie. Elle écouta chaque syllabe avec une ardeur fiévreuse, tandis que sans qu'elle s'en rendit compte, sa main serrait avec force celle de sa sœur, et les larmes coulaient sur ses joues. De son côté, Elinor était impatiente d'avoir des nouvelles d'Edouard.

Elle n'en avait plus reçu depuis son départ de Londres, ne savait rien de nouveau sur ses projets et était même incertaine quant au lieu où il résidait actuellement. Toutefois, elle n'allait pas rester très longtemps dans l'ignorance des dispositions qu'il avait prises. Un matin, leur domestique avait été envoyé faire une course à Exeter et alors qu'il servait à table, il déclara... J'imagine que vous savez, madame, que Mr. Ferrar s'est marié ? Comment ? Qui t'a dit cela, Thomas ?

C'est que j'ai moi-même vu Mr. Ferrar ce matin, etc. Dame. Et sa dame aussi. C'était Miss Steele. Ils étaient en chaise de poste quand ils se sont arrêtés devant le seuil de l'auberge. Moi, j'ai ôté mon chapeau. Elle m'a reconnu. Et elle a demandé de vos nouvelles, dame. Et des nouvelles des jeunes dames, hein. Surtout de Miss Marianne. Et elle m'a chargé de vous faire ses compliments de sa part et de la part de Mr. Ferrar. Tous leurs compliments et leur respect. Mais t'as-t-elle dit qu'elle était mariée, Thomas ? Ah oui, dame.

Elle a souri et elle a dit comment qu'elle avait changé de nom depuis qu'elle avait quitté le pays. Est-ce que Mr. Ferrar s'était dans la voiture avec elle ? Oui, madame. Je l'ai juste penché vers l'arrière, mais il n'a pas levé les yeux. Ça n'a jamais été quelqu'un de très bavard. Mrs. Ferrar, savait-elle l'air en bonne forme ? Oui, madame. Elle a dit qu'elle allait très bien et pour moi, ça a toujours été une très jolie jeune dame. Et elle avait l'air vraiment très contente. Mrs. Dashwood n'avait plus d'autres questions à poser et Thomas disparut en même temps que la nappe.

Tous deux étant désormais devenus aussi inutiles l'un que l'autre. Je monte dans ma chambre, je n'ai plus faim. Eh bien, moi au contraire, je prendrais bien un peu de dessert. Margaret. Lorsque le déjeuner fut terminé et que Mrs Dashwood et Elinor furent seules, elles restèrent longtemps en tête à tête, aussi silencieuses et songeuses l'une que l'autre. Mrs Dashwood, n'osant pas se risquer à la moindre remarque, renonça à tenter de réconforter sa fille.

désormais elle se rendait compte qu'elle avait commis une erreur en se fiant à l'image qu'élinor avait donnée d'elle-même elle vit que le comportement discret et attentionné de sa fille l'avait amené à se méprendre sur des sentiments qu'elle avait autrefois si bien compris et à penser qu'ils étaient en réalité bien plus superficiels que ce qu'elle croyait ou qu'ils n'apparaissaient à présent forte de cette conviction elle craignit de s'être montrée injuste peu attentive

presque désagréable même envers son élinor les peines de marianne parce qu'elle les avait davantage exprimées et qu'elle lui était donc apparue plus immédiatement visible avait trop mobilisé sa tendresse la menant à oublier qu'en élinor elle avait une fille qui souffrait peut-être presque autant mais qui s'exposait moins au chagrin en montrant une plus grande force de caractère élinor voyait désormais la différence entre l'attente d'un événement déplaisant pour certains qu'il pût apparaître à l'esprit

Et la certitude, une fois qu'il s'est effectivement produit. Malgré elle, elle se rendait à présent compte que, tant qu'Edouard était célibataire, elle avait toujours eu l'espoir que quelque chose viendrait empêcher son mariage avec Lucie. Mais à présent, il était marié. Et elle s'en voulait de s'être laissée bercer par cette flatterie insidieuse qui augmentait un peu plus la douleur à la suite du coup que cette nouvelle lui avait asséné. « Je t'aime, dame. »

Elinor était plongée dans ses pensées quand la silhouette d'un homme à cheval la fit jeter un coup d'œil à la fenêtre. Il s'arrêta devant leur portail. En pénétrant dans la pièce, Edouard n'avait pas l'air très joyeux, ce qu'Elinor dut admettre. Sa nervosité lui donnait le teint pâle.

Et il paraissait redouter l'accueil qu'on allait lui réserver, conscient qu'il ne méritait pas d'être reçu chaleureusement. Néanmoins, Mrs. Dashwood, se conformant comme elle l'espérait au vœu de sa fille, l'accueillit avec un air de satisfaction forcée, lui tendit la main et le complimenta. Il s'empourpra et bafouilla une réponse inintelligible. J'espère que vous avez laissé Mrs. Ferrars en bonne forme ? En très bonne santé, oui.

« Mrs. Ferrar, c'est elle dans le Devon ? » « Dans le Devon ? Non, ma mère est à Londres. » « Je voulais prendre des nouvelles de Mrs. Edward Ferrar. » « Peut-être voulez-vous... Mon frère, vous voulez parler de Mrs. Robert Ferrar ? » « Mrs. Robert Ferrar ? » « Peut-être n'êtes-vous pas au courant ? Peut-être n'avez-vous pas appris que mon frère s'est marié récemment à la cadette, à Miss Lucie Steele ? » Elinor restait la tête baissée.

dans un tel état de sidération qu'elle ne savait plus où elle était. Oui, ils se sont mariés la semaine dernière. Elinor fut incapable de rester en place. Elle quitta la pièce pratiquement au pas de course, et dès que la porte fut refermée, elle fut submergée par des sanglots de joie dont elle commença par se dire qu'il ne prendrait jamais fin. Edward, qui avait jusqu'alors regardé dans toutes les directions sauf dans la sienne, la vit s'enfuir précipitamment et s'aperçut peut-être de son émotion,

Ou plutôt il l'entendit, car tout de suite après, il s'absorba dans une rêverie pour finalement, sans dire un mot, quitter la pièce et partir à pied vers le village, laissant ses hôtes dans la stupéfaction et une vive perplexité face à ce retournement de situation si merveilleux et si inattendu. Pour inexplicable que puissent paraître aux yeux de toute la famille les circonstances qui lui avaient rendu sa liberté, une chose était sûre, Edward n'était plus fiancé.

En fait, ce qui l'amenait à Barton était simple. Il s'agissait tout bonnement pour lui de demander à Elinor de l'épouser. Et, en considérant qu'il n'était pas complètement novice pour effectuer ce type de démarche, il pouvait sembler curieux qu'il se sentit aussi mal à l'aise dans le cas présent et qu'il eut besoin d'encouragement et d'aller prendre l'air. Quant à savoir à quel moment de sa promenade il finit néanmoins par se décider...

À quel moment il eut l'occasion de faire sa demande, de quelle manière il la fit et comment elle fut accueillie, ce sont là des détails dans lesquels nous n'entrerons pas ici. Il suffit d'indiquer que lorsqu'ils se mirent tous à table à 4 heures, environ 3 heures après son arrivée, sa future épouse avait dit oui, il avait obtenu le consentement de la mère et ce n'était pas seulement dans les déclarations passionnées d'un amoureux, mais bien dans la réalité des faits, en toute raison et vérité, qu'il était le plus heureux des hommes.

Edward devait désormais rester au cottage pendant au moins une semaine, car quelles que fussent les autres urgences auxquelles il devait faire face, il n'était pas envisageable qu'il ait moins d'une semaine à consacrer au plaisir de la compagnie d'Elinor, ou pour qu'il pût dire la moitié de ce qu'il fallait dire du passé, du présent et de l'avenir.

Car, bien que quelques heures passées au dur labeur d'un incessant bavardage, épuisent généralement plus de sujets de conversation que deux êtres doués de raison peuvent véritablement avoir en commun,

Les choses sont différentes avec ceux qui s'aiment. Entre eux, aucun sujet ne s'épuise jamais. Aucune communication n'est même effective si la chose n'a pas été répétée une bonne vingtaine de fois. Le mariage de Lucie, source d'un étonnement bien compréhensible pour elle toute, donna bien sûr matière aux premières discussions des amoureux.

Et la connaissance précise qu'Elinor avait de chacune des parties lui faisait à tout point de vue considérer pareille alliance comme l'un des événements les plus extraordinaires et les plus inexplicables dont elle ait jamais eu connaissance. Edward ne pouvait que proposer l'explication selon laquelle la vanité de l'un avait été satisfaite par la flatterie de l'autre, ce qui aurait ensuite progressivement entraîné tout le reste.

Toutefois, il était tout aussi incapable de deviner combien de temps ce manège avait duré entre eux. Aucun soupçon ne lui était jamais venu à l'esprit sur ce qui allait suivre. Et lorsqu'enfin la vérité éclata dans une lettre de la main de Lucie, il demeura quelque temps, se souvenait-il,

À moitié hébété de surprises, d'horreur et de joie à l'idée de parer des livrances. Et qu'avez-vous fait après avoir reçu cette lettre ? Mais après avoir reçu cette lettre, j'ai couru. J'ai couru vers vous. J'avais peur d'arriver trop tard. Arriver trop tard ? Oui, je ne sais pas, j'avais peur que le colonel Brandon et vous... Le colonel Brandon et moi ? Le colonel Brandon et moi ?

Environ quatre jours après l'arrivée d'Edward, le colonel Brandon fit son apparition. Son séjour à Delaford, où il n'avait pas eu grand-chose d'autre à faire de ses soirées, hormis calculer l'écart d'âge entre 36 et 17 ans, l'amena à Barton dans un état d'esprit qui requerait la pleine santé retrouvée de Marianne, toute la gentillesse de son accueil et tous les encouragements prodigués par sa mère pour qu'il pût retrouver un minimum d'optimisme.

Aucune rumeur du mariage de Lucie ne lui étant encore parvenue, il ignorait tout de ce qui s'était passé, et les premières heures de sa visite furent donc consacrées à écouter et à s'étonner. Mrs. Dashwood lui expliqua tout, et il trouva une nouvelle raison de se réjouir de ce qu'il avait fait pour Mr. Ferrars, puisque, au bout du compte, cela servait les intérêts d'Elinor.

Inutile de dire qu'en faisant mutuellement connaissance, les deux hommes se firent une opinion de plus en plus favorable l'un de l'autre, car ils ne pouvaient en être autrement.

Ils partageaient les mêmes principes de vertu et de bon sens, les mêmes dispositions d'esprit et de façon de penser, ce qui aurait probablement suffi à faire d'eux des amis sans que rien d'autre eût été nécessaire. Mais le fait qu'ils fussent amoureux de deux sœurs, deux sœurs qui plus est qui s'adoraient, fit de leur sympathie mutuelle quelque chose d'aussi inévitable qu'instantanée, alors qu'en d'autres circonstances elle n'aurait pu se produire qu'avec du temps et du jugement.

Après un séjour de seulement trois ou quatre jours du colonel Brandon, les deux hommes partirent ensemble de Barton. Ils devaient aller directement à Delaford pour qu'Edward se familiarise avec sa future maison. Et de là, après y avoir passé deux nuits, Edward devait reprendre la route pour aller à Londres. Après avoir opposé la résistance qu'il convenait de montrer, juste assez forte et implacable pour la prémunir du reproche qu'elle semblait toujours redouter de s'attirer, à savoir celui d'être trop gentille,

Mrs. Ferrars finit par accepter de revoir Edward et de le reconnaître à nouveau comme son fils. Ces derniers temps, sa famille avait connu de graves incertitudes. De nombreuses années durant, elle avait eu deux fils, mais la faute et la disparition d'Edward quelques semaines plus tôt lui en avaient enlevé un. Puis la disparition de Robert dans des conditions analogues l'avait laissé totalement dépourvu de fils pendant 15 jours. Et voilà qu'avec la résurrection d'Edward, elle en avait à nouveau un.

Bien qu'il fût autorisé à revenir, Edward ne se sentait pas vraiment en paix avec lui-même tant qu'il n'avait pas fait part de ses secondes fiançailles. C'est donc avec beaucoup d'appréhension et de prudence qu'il avoua les faits, et on l'écouta avec un calme inattendu. Mrs. Ferrars s'efforça d'abord de le dissuader par le raisonnement d'épouser Miss Dashwood. Mais quand elle se rendit compte qu'il n'était nullement disposé à se laisser influencer par elle,

elle jugea au vu de son expérience récente qu'il était plus sage de se soumettre à son bon vouloir et elle fit donc savoir qu'elle donnait son consentement au mariage d'edward et d'élinor la cérémonie eut lieu à l'église de barton au début de l'automne presque tous leurs parents et amis vinrent leur rendre visite une fois qu'ils furent installés mrs ferrars vint constater par elle-même ce bonheur qu'elle avait presque honte d'avoir autorisé

Et les Dashwood eux-mêmes consentirent à délier leurs bourses pour faire le trajet depuis le Sussex et venir ainsi les honorer. Mrs. Dashwood se rendait fréquemment à Delaford, tant par intérêt que par plaisir, car son souhait de voir Marianne et le colonel Brandon unis par le mariage était sincère. Que pouvait faire Marianne face à une telle coalition ?

Elle qui était parfaitement au courant de sa générosité quand elle fut convaincue de la tendre affection qu'il lui portait et qui, à la longue, finit par lui sauter aux yeux alors que tous les autres l'avaient remarqué depuis longtemps. Marianne Dashwood était née pour connaître un destin extraordinaire. Elle était née pour découvrir la fausseté de ses opinions et pour contredire dans sa conduite ses préceptes les plus chers.

Elle était née pour surmonter une affection contractée à l'âge avancé de 17 ans, émue par rien d'autre qu'une grande estime et une vive amitié, pour accorder sa main à un autre, quelqu'un que, deux ans plus tôt, elle considérait comme trop vieux pour se marier et qui cherchait encore à se protéger du froid en portant un gilet de flanel. Le colonel Brandon était désormais heureux. Tous ceux qui l'aimaient pensaient qu'il méritait bien de l'être. Il trouva en Marianne la consolation de tous ses malheurs passés.

Son estime et sa compagnie redonnèrent vie à son âme et joie à son esprit, et tous ses amis furent également ravis de constater que Marianne, en contribuant au bonheur de son mari, réussit à trouver le sien. Elle n'avait jamais pu aimer à moitié, et son cœur finit en effet par être aussi entièrement dévoué à son époux qu'il l'avait autrefois été à Willoughby.

Willoughby ne put apprendre la nouvelle de son mariage sans un pincement au cœur, mais de là à demeurer à jamais inconsolable, à fuir la société, à être d'humeur durablement sombre ou à mourir le cœur brisé, c'est un pas qu'il ne franchit jamais. Mrs Dashwood eut la sagesse de demeurer à Barton Cottage sans essayer de s'installer à Delaford,

Et fort heureusement pour John et Mrs Jennings, après que Marianne leur fut enlevée, Margaret avait atteint l'âge adéquat pour danser, un âge qui pouvait parfaitement donner à penser qu'elle avait un soupirant. Les liens entre Barton et Delaford furent étroitement maintenus, des liens qui étaient naturellement dictés par une solide affection familiale.

Car on aurait bien tort de s'imaginer que, même si Elinor et Marianne étaient sœurs et habitaient à quelques pas l'une de l'autre, le fait qu'elles aient réussi à vivre sans se quereller et sans causer le moindre désaccord entre leurs maris ait pu constituer à leurs yeux un moins grand motif de satisfaction et de bonheur.

avec Elodie Hubert, la narratrice, Mélissa Barbeau, Elinor, Hélène Morelli, Marianne, Clémentine Verdier, Mrs Dashwood, Michael Donjancarly, Edouard, Liléa Leborgne, Margaret, Sébastien Faglin, le domestique Thomas, et la voix de Sophie Dolle. Conseillère littéraire, Emmanuelle Chevrière.

Musique originale et piano, Denis Chouillet. Violon, Floriane Bonany. Violoncelle, Renaud Guilleux. Bruiteuse, Élodie Fiat, assistée de Eleonore Malot et Aurélien Bianco. Prise de son, montage, mixage, Claire Levasseur et Éric Villanfin. Assistante à la réalisation, Céline Paris. Réalisation, Juliette Eman. Musique

Raison et sentiments de Jane Austen dans la traduction de Sophie Chiari est édité chez Le Livre de Poche.