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Climat : l’accord de Paris est-il mort ?

2025/1/21
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Débat du jour

AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
F
Françoise Vimeux
S
Simon Rozé
Y
Yannick Servan
Topics
Françoise Vimeux: 我认为重要的是要说明,即使美国退出巴黎协定,他们仍然没有退出联合国气候变化框架公约。这意味着他们仍然需要承担一些减排义务,例如继续减少温室气体排放。然而,他们将不再受巴黎协定中具体减排目标的约束。例如,根据乔·拜登政府制定的目标,到2035年,美国的排放量应比2005年减少60%到65%。但现在,我们预计减排幅度将仅为30%。我们之所以能够做出这样的估计,是因为各州政府、城市和企业已经开始积极参与能源转型。即便如此,到2030年,由于特朗普政府的政策,美国额外排放的温室气体将大致相当于欧盟和日本全年排放量的总和。虽然其他国家,如中国和欧盟,可能会努力弥补美国的缺口,但这将非常困难,尤其是在气候融资方面。尽管如此,我认为也不必过于悲观。全球能源转型仍在继续,美国也不可能完全逆转其在电动汽车和光伏能源等领域的进展。此外,美国退出巴黎协定的生效还存在时间延迟,其影响也并非不可逆转。 Yannick Servan: 美国退出巴黎协定发出了一个非常消极的信号,这无疑增加了全球实现气候目标的难度。这一举动在某种程度上是可预见的,因为特朗普在之前的总统任期中就对气候变化问题持否定态度。我们需要从碳排放总量和剩余碳预算的角度来评估其影响。中国可能会利用这一机会,提升自身在气候领域的领导地位。当然,这其中也包含着地缘政治的考量。许多科学家对1.5℃的温控目标持现实态度。例如,《卫报》去年曾采访了800位参与过IPCC报告撰写的科学家,其中77%的人认为我们无法将全球变暖控制在1.5℃以内,最终可能达到2.5℃。美中之间的竞争也体现在气候问题上。特朗普政府认为,美国不应该在气候问题上牺牲本国产业利益,而中国却可以不受约束地排放污染。 Simon Rozé: 巴黎协定仍然是全球气候政策的基准。2015年,巴黎协定规定,所有签署国都必须制定国家自主贡献目标(NDC),并每五年更新一次。这些NDC详细说明了各国为减缓和适应气候变化而采取的行动。目前,如果我们汇总所有国家的现有气候计划,根据联合国的评估,到2100年,全球气温将上升2.6-2.8℃。而如果按照目前各国正在实施的政策,全球气温将上升3.1℃。这将是一场灾难。美国退出巴黎协定将导致额外排放40亿吨二氧化碳,相当于欧盟或日本的年排放量。我们距离超过1.5℃温控目标的碳排放上限仅剩2000亿吨,而我们每年排放约400亿吨。因此,在不到五年内,这个上限就会被突破。每个温度的细微变化,以及每一吨碳排放量的减少,都至关重要。尽管如此,巴黎协定并非已经死亡。COP28会议上达成的共识是逐步淘汰化石燃料,但特朗普政府却宣布增加石油和天然气勘探。然而,美国能源转型已经取得了进展,例如,德克萨斯州80%的电力来自可再生能源。此外,美国已经成为全球第三大光伏电池生产国。因此,美国不可能轻易逆转其能源转型进程。

Deep Dive

Chapters
L'annonce de Donald Trump de retirer les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat a des conséquences importantes, notamment la non-obligation de respecter les objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, la transition énergétique est déjà en cours dans d'autres pays, et les États fédérés, les villes et les entreprises américaines restent engagées dans ces efforts. Le retrait officiel ne sera effectif qu'en 2026.
  • Retrait des États-Unis de l'accord de Paris
  • Non-respect des objectifs chiffrés de réduction d'émissions
  • Transition énergétique en cours malgré le retrait
  • Retrait effectif en 2026

Shownotes Transcript

Translations:
中文

18h30 ici à Paris. Nous parlons de l'accord de Paris sur le climat ce soir dans le débat du jour. Et cet accord qui souffre aujourd'hui, quelques heures après que Donald Trump a joint les actes à la parole, dès sa journée d'investiture, le nouveau président américain a en effet signé un décret pour permettre aux Etats-Unis de sortir de cet accord qui avait été conclu à l'issue de la COP21 en France, c'était il y a 10 ans, et

Et cet accord qui constitue une référence dans la lutte contre le changement climatique. Notre question ce soir, est-ce que cet accord de Paris est mort aujourd'hui ? L'objectif des fameux 1,5 degrés. 1,5 degrés de hausse des températures d'ici 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle. Est-ce que cet objectif qui constitue le cœur de l'accord de Paris est encore atteignable ? Ou bien, à l'épreuve de la réalité, il faut un nouveau cap climatique ? Eh bien, soyez les bienvenus dans le débat du jour.

Et pour répondre à ces questions, nos trois invités à mes côtés en studio. Françoise Vimeux, bonsoir. Bonsoir. Vous êtes climatologue, directrice de recherche à l'IRD, l'Institut de Recherche pour le Développement. Face à vous, Yannick Servan, bonsoir. Bonsoir. Co-fondateur de la Convention des entreprises pour le climat, association qui organise des parcours de prise de conscience et de transformation pour les décideurs économiques.

Et enfin, Simon Rosé à vos côtés. Bonsoir Simon. Bonsoir Romain. Chef du service environnement-climat de RFI. Merci beaucoup à vous trois d'avoir accepté l'invitation de RFI. Je vais commencer par les mots de Donald Trump hier soir.

C'était dans un stade de Washington après sa prestation de serment. Voilà ce qu'il a dit. « Je me retire immédiatement de l'accord de Paris sur le climat, une escroquerie injuste et unilatérale ». Et dans la foulée, il a signé deux documents qui sont clés, à savoir un décret présidentiel, puis une lettre aux Nations Unies qui vont dans ce sens de la sortie des États-Unis de l'accord de Paris. Françoise Vimeux, quelle est la portée de cette décision ? Est-ce qu'on peut évaluer les conséquences de ce qu'a annoncé Donald Trump, de ce décret qui a été pris ?

Oui, alors je pense que c'est important de dire en préambule que si les États-Unis sortent de l'accord de Paris, pour autant ils ne quittent pas la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Ça signifie qu'ils ont quand même des engagements comme par exemple continuer à diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre.

Alors en revanche, ils ne sont plus obligés de respecter les accords chiffrés qui ont été obtenus à l'accord de Paris. Donc par exemple, pour la réduction des émissions, il était prévu que les Etats-Unis baissent leurs émissions de 60 à 65%. Ça c'était les derniers objectifs qui avaient été fixés par Joe Biden. Voilà, d'ici 2035 par rapport à 2005, là on estime que la baisse sera uniquement de 30%. On arrive déjà à l'estimer ?

Comment on arrive à estimer déjà cette baisse ? On arrive à estimer avec ce qui est déjà en route, du fait aussi que les États fédérés, les villes, les entreprises sont déjà engagées dans la transition. Donc on arrive plus ou moins à chiffrer. Ce que l'on sait même, c'est qu'à horizon 2030, le surplus d'émissions de gaz à effet de serre avec l'administration Trump sera équivalent en gros aux émissions annuelles de l'Europe et du Japon réunies.

Donc c'est des émissions grossières, mais on arrive à estimer avec ce qui est déjà dans les tuyaux. En revanche, ce qui est clair, c'est qu'il est illusoire de penser que les autres pays comme la Chine ou même l'Europe vont réussir à compenser le départ des États-Unis, en particulier sur la finance climat. Peut-être qu'on y reviendra.

Ce ne sera pas un virage à 180 degrés, c'est ça que vous voulez nous dire ? En passant de Joe Biden à Donald Trump sur l'action climatique des États-Unis ? Non, c'est grave, mais je crois qu'il faut relativiser. D'abord parce que la transition est en cours dans tous les autres pays. Il y a aussi des enjeux économiques. Je ne vois pas les États-Unis reculer devant, par exemple, tout ce qui va être mis dans les voitures électriques,

ou le photovoltaïque en compétition avec la Chine, qui s'impose comme finalement le géant des énergies propres. Qui reste le premier pollueur mondial, il faut le rappeler. Alors, le premier pollueur mondial, mais c'est un pays avec beaucoup de monde. Donc, si vous ramenez au nombre d'habitants, la Chine n'est pas le premier pollueur mondial. Il y a quelque chose à préciser aussi, c'est qu'il y a un décalage entre l'annonce

le décret qui a été signé et la mise en application. Exactement, il y a un an en fait. Et on ne peut pas comparer à ce qui s'est passé en 2017 parce qu'en 2017, il y avait deux choses. D'une part, les pays ne pouvaient pas sortir de l'accord de Paris pendant les trois premières années. Et après, la mise en œuvre, ça prend un an. Donc finalement, lorsque les États-Unis sont sortis entre guillemets en 2017, ils sont aussitôt rentrés avec l'élection de Joe Biden.

Donc là, ils vont vraiment sortir en janvier 2026. Et on va voir ce que ça va faire. Mais ce n'est pas une bonne nouvelle pour répondre vraiment à votre question. On se pose aussi des questions sur l'effet d'entraînement que ça pourrait avoir auprès d'autres pays, comme l'Argentine, par exemple. Président Javier Milei, Popol Valls.

— Exactement. Donc il y a plein d'interrogations. Mais pour répondre au titre de l'émission, ça n'est pas pour autant la mort de l'accord de Paris. — Vous avez déjà répondu à la question. En tout cas, est-ce que Yannick Servan, ça peut plomber l'accord de Paris, ce décret qui a été pris par Donald Trump, quand on dit que ça peut entraîner effectivement d'autres pays ? Et il y a de nombreuses réactions aujourd'hui. La Chine, justement, qu'évoquait Françoise Vimeux, qui a fait part de son inquiétude...

Et il y a quelques instants, le Brésil qui a réagi et qui a dit que la sortie des États-Unis de l'accord de Paris aura un impact significatif sur, on en parlera évidemment, la COP 30 qui aura lieu en fin d'année au Brésil. Ce qui est certain, c'est que la sortie des États-Unis, c'est un signal.

C'est un signal qui s'analyse du point de vue scientifique sur les trois années de mandat. Une fois que c'est effectif, comment peut-on prévoir quel volume d'émissions en plus ça fera ? Et c'est inquiétant parce que sur les sujets d'émissions de gaz à effet de serre, il faut réfléchir en termes de stock et de budget. C'est-à-dire que 1,5, on a une quantité d'émissions totale qui nous reste.

jusqu'à y arriver et de degré et de degré 1 et de degré 2 etc donc c'est un signal qui on peut prévoir tout un tas de choses mais aussi c'est un signal qui était hautement prévisible et donc une surprise pour absolument personne parce que il y a

Il a déjà été président une première fois et il était absolument clair, notamment avec l'entourage qu'il a maintenant qui pousse encore plus pour ce genre de choses. Et aujourd'hui...

En Europe, on voit un backlash, un retour sur la réglementation qui a été votée sur la législature 2019-2024. Donc ça suit quelque chose. Et par exemple, on a cité le Brésil ou l'Argentine, pour la Chine par exemple...

Il y a un choix qui se présente. Ils pourraient très bien adopter une posture de dire « Puisque les États-Unis abandonnent leur potentiel de leadership, nous, on va le prendre. » Et ce qui est intéressant avec la Chine, c'est que… Dans le bon sens. Dans le bon sens pour, en tout cas, leurs émissions, leurs trajectoires. Ça sera toujours un regard géopolitique, tactique et stratégique.

La Chine a un horizon 2049, qui est le centenaire de la Révolution, et leur objectif, qui est clairement cité depuis longtemps, c'est de retrouver la forme d'hégémonie culturelle qu'ils avaient il y a des siècles. Donc par exemple, pour la Chine, ça serait un signal géopolitique. Maintenant, purement du point de vue des émissions et des objectifs de l'accord de Paris...

La communauté scientifique elle-même est assez réaliste sur l'objectif des 1,5°C. Le Guardian, par exemple, journal au Royaume-Uni, l'année dernière avait interrogé et allé voir 800 scientifiques qui bossent et ont bossé sur les rapports du GEC en demandant quel est votre degré de confiance sur 1,5°C et où est-ce que vous pensez qu'on va atterrir ?

C'était 77% qui pensaient qu'on ne ferait pas mieux que 2,5°C. On va parler des perspectives, mais c'est intéressant de dire que la rivalité Etats-Unis-Chine, elle s'exprime aussi derrière cet enjeu climatique. Et à l'inverse de ce que vous disiez, côté chinois, vous évoquiez côté américain, Donald Trump a dit que les Etats-Unis ne saboteront pas leurs propres industries pendant que la Chine pollue en toute impunité. Simon Rosé ?

Françoise Bimeux a dit que finalement Donald Trump n'avait pas tué l'accord de Paris. Est-ce qu'on peut rappeler en quelques mots cet accord de Paris ? Et c'est 1,5 degré. En quoi il constitue encore aujourd'hui, disons après, vraiment ? Est-ce que c'est, on peut dire, la référence dans la politique de lutte contre le changement climatique ? Oui, complètement. Toutes les décisions sont prises en fonction de l'accord de Paris puisqu'il stipule en 2015 que les pays signataires doivent se doter d'un plan climat. On appelle ça des NDC dans le jargon, des contributions nationales déterminées.

qui doivent être mises à jour toutes les 5 ans, qui détaillent en fait quelles sont toutes les actions sur tous les niveaux que les pays doivent prendre pour atténuer leur échauffement climatique et s'y adapter également. Et c'est là où c'est intéressant, c'est que la COP30 brésilienne en fin d'année à Belém et celle des 10 ans de l'accord de Paris, donc 2 x 5, on va être sur un cycle d'adaptation, de mise à jour justement de ces plans climat. Donc il y a des mises à jour qui doivent être faites ? Qui doivent arriver, qui doivent être publiées par les pays normalement d'ici février. Si on prend

La compilation des plans climat actuels, là c'est l'ONU qui le dit, on est sur un réchauffement de 2,6-2,8°C à horizon 2100. Ça c'est les promesses qui sont faites sur le papier aujourd'hui. Donc déjà on n'est pas au 1,5°C donc il y a du mieux à faire. Ça c'est au vu des politiques qui sont menées actuellement ? Des promesses actuelles. Les politiques actuelles nous mènent à plus 3,1°C de réchauffement. Ça c'est la grande différence.

Et sachant que ça a des conséquences, un monde réchauffé de 3,1°C, je regarde François Zumeux, c'est une catastrophe. 2,6°C, 2,8°C, c'est une catastrophe. 2°C, c'est une catastrophe. 1,5°C, c'est une catastrophe qu'on peut bon an, mal an... Je suis optimiste, gérer. Ça a des conséquences. Donc...

Quand on parle des émissions supplémentaires provoquées par la politique putative de Donald Trump dans les quatre ans à venir, c'est 4 milliards de tonnes de CO2 en plus, comme le disait Françoise Vimeux, c'est l'équivalent des émissions annuelles de l'Union européenne ou du Japon, des 140 pays les moins émetteurs.

Il nous reste 200 milliards de tonnes à mettre dans l'atmosphère avant d'atteindre justement ce plafond du stock qu'on a de carbone dans l'atmosphère pour ne pas dépasser le degré et demi de réchauffement. On est à 40 milliards de tonnes à peu près chaque année émises. Donc dans 4 ans et demi, il est épuisé. Donc étant donné que chaque dixième degré compte, chaque tonne de carbone évité dans l'atmosphère compte, oui.

Oui, ça sent mauvais. C'est une mauvaise nouvelle, évidemment. Tu veux nous faire la perspective, pas apocalyptique, mais soit les promesses et donc on arrive non pas à 1,5 mais à 2,5 degrés de réchauffement climatique par rapport à l'ère pré-industrielle en 2100 ou...

telles que sont menées les politiques actuelles, 3,1 degrés en 2100 ? Oui, je pense que c'est important de rajouter qu'effectivement, les engagements aujourd'hui pris ne sont pas à la hauteur de l'accord de Paris et arrivent au degré de réchauffement que vous venez de mentionner. Mais attention, aujourd'hui, ces engagements ne sont pas mis en œuvre et ne sont pas respectés. Donc en fait, on a deux écarts. On a un écart d'ambition, c'est-à-dire que les engagements ne sont pas...

suffisamment ambitieux. Et puis, on a un écart sur la mise en œuvre. Et à la COP28, donc à Dubaï en 2023, on a bien rappelé que les pays devaient, pour la COP30, donner leur feuille de route sur comment ils vont faire respecter ces engagements en espérant que ces engagements seront revus à la hausse

et en se basant sur le bilan mondial, c'est-à-dire comment transitionner en dehors des énergies fossiles, comment tripler les renouvelables, doubler l'efficacité énergétique, etc. Mais si ça n'est pas fait ?

Si on est pessimiste et on se dit non seulement les engagements ne sont pas revus à la hausse, mais en plus des engagements insuffisants ne sont pas respectés, on va vers des réchauffements de plus de 3 degrés au niveau global. Ça veut dire par exemple pour notre territoire hexagonal plus de 4 degrés. Et là, c'est vraiment grave parce qu'on n'arrivera pas à s'adapter...

à des degrés de réchauffement aussi importants. On sait que l'adaptation, elle devient difficile, voire impossible pour la plupart des territoires, au-delà d'un degré de réchauffement qui dépasse 2 degrés au niveau global. Simon Rosé, il y a un décalage terrible entre les engagements et certains actes. Évidemment, je pense à ceux de Donald Trump. Engagement COP28, vous l'avez cité, Françoise Vimeux, la COP28...

dans son accord l'objectif de parvenir à une transition hors des énergies fossiles. Et Donald Trump, hier, déclenche

Drill, baby drill, hein, foron, a annoncé des forages de pétrole et de gaz plus que d'autres nations. Et Dantact, Dantact, il quitte l'accord. Voilà. Mais, après, ça reste à voir puisqu'aujourd'hui, il ne faut pas oublier que c'est sous le mandat de Joe Biden que les Etats-Unis sont devenus le premier producteur mondial de pétrole, le premier exportateur mondial de pétrole et de gaz. Et aujourd'hui, est-ce qu'il y a de la place pour de l'offre en plus ? C'est une vraie question. Euh...

Par exemple, il y a eu des concessions qui ont été ouvertes en Alaska qui n'ont pas trouvé preneur. Les grandes boîtes des hydrocarbures américaines disent qu'on n'a pas tant besoin que ça d'avoir des nouveaux permis offshore dans le golfe du Mexique ou au large des côtes américaines, puisque...

Est-ce que la demande de la part des consommateurs américains sera toujours là ? Est-ce qu'on a besoin ? Ça reste à voir. Évidemment, encore une fois, ce n'est pas une bonne nouvelle. Ce sont des signaux qui sont très inquiétants. Il y a une transition énergétique qui a été engagée aux États-Unis, dont le pays est devenu le troisième, je crois, producteur mondial de panneaux photovoltaïques.

Des États comme le Texas aujourd'hui ont 80% de leur électricité qui est d'origine renouvelable. Donc il y a un secteur économique qui s'est mis en route. Il y a eu des investissements qui ont été faits. Et c'est ça aussi la grande différence par rapport au premier retrait de 2017. Entre-temps, il y a eu 8 ans, 7 ans, 8 ans de transition énergétique, d'investissements qui ont été faits, portés par des entreprises avec des retombées économiques qu'on ne peut pas balayer de la main. Donc il y a une réalité économique, je me tourne peut-être plus vers Yannick Servan, qui est là, qui est présente, et ça se...

revient pas en arrière comme ça. Mais il peut être contraint, Donald Trump, par peut-être une baisse de la demande, vous dites, Simon, mais est-ce qu'il peut pas être contraint aussi tout simplement juridiquement, pour que justement il y ait un accord avec les objectifs qu'on évoquait, climatiques, Yannick Servan ? En fait, ce qui est intéressant avec un accord comme un accord qui sort de... un accord de pari, un accord qui sort d'une COP, il y a une sémantique qui est employée pour décrire les conséquences s'il n'est pas respecté,

Mais ensuite, il y a le courage politique d'appliquer ce qui est écrit sur papier. Par exemple, l'Union européenne

décrit et applique très précisément en interne les conséquences de non-respect des accords. Parce que l'Europe est tellement... Les pays européens sont tellement intégrés que pour la PAC ou pour toutes les subventions croisées... Pardon, la politique agricole commune. Toutes les subventions croisées qui sont versées, il est absolument nécessaire que les engagements soient tenus. À l'échelle internationale, ce qui est hyper intéressant...

On parle beaucoup de l'ère de la post-vérité depuis le premier mandat de Donald Trump. Dans la phrase que vous citiez en introduction, de dire que c'est une décision unilatérale, c'est effroyablement faux. Une COP, c'est une décision par consensus. C'est-à-dire que les 195 États et tous les lobbyistes du pétrole sont là, mais eux ne prennent pas part aux décisions. Et par consensus, ça veut dire que personne n'objecte.

Et donc, ce que ça veut dire, c'est que tout le monde a conscience de ce qui est en train de décider, des règles qu'on se donne. Et cette conscience, elle amène aussi à s'interroger et à regarder les décisions prises en se disant « Elles sont faites en conscience des conséquences ».

Pourquoi ce 1,5°C est présent ? Parce qu'à la COP21 à Paris, il y a eu un lobbying des États insulaires, toutes les îles Pacifique, Atlantique, etc., qui, en regardant les tendances, écoutant les scientifiques regardant les tendances, ont dit « 1,5°C, c'est le réchauffement à partir duquel nos pays sont à risque ». Et de fait, ce sont les îles Tuvalu qui ont signé un accord de démigration complète avec l'Australie.

On parle de dizaines de milliers de personnes et ce sont des toutes petites îles, mais plus on réchauffe, plus on va. Donc, il faut regarder ces décisions à l'aune de tout ça. RFI, le débat du jour. Romain Oswin. L'accord de Paris sur le climat est-il mort dix ans après avoir été conclu à l'issue de la COP 21 ? Et au lendemain, évidemment, du décret qui a été signé par Donald Trump qui acte la sortie des États-Unis de cet accord de Paris ?

Mes trois invités ce soir, Yannick Servan, que l'on entendait, cofondateur de la Convention des entreprises pour le climat, association qui organise des parcours de prise de conscience et de transformation pour les décideurs économiques. Simon Rosé, chef du service environnement climat de RFI et Françoise Vimeux, climatologue, directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement, l'IRD. Françoise Vimeux, je me tourne vers vous à présent parce que vous avez dit que l'accord de Paris n'était pas mort.

Or, on a dit dans la première partie du débat, avec les perspectives aujourd'hui, les prévisions, c'était entre 2,5 et 3,1 degrés de réchauffement climatique par rapport à l'air pris industriel, loin de l'accord de Paris qui fixe 1,5, 2 degrés.

S'il n'est pas mort, comment est-ce que c'est possible ? Oui, alors en fait, on savait dès 2015, on savait que les engagements qui étaient pris n'étaient pas suffisamment ambitieux. Et l'idée, c'était de les revoir tous les cinq ans, de les réévaluer à la hausse tous les cinq ans. Et donc, il y a eu une première salve d'objectifs qui a été prise pour la période 2015-2030. Ils ont été réévalués, ces objectifs, en 2020. Et là, en 2025, à la COP30, on est cinq ans plus tard en COP30.

Et on doit réévaluer ces objectifs. Et l'idée, c'est toujours de les réévaluer à la hausse pour qu'on arrive à rentrer dans les clous de cette limitation du réchauffement à 2 degrés. Donc c'est là où la COP30 va être absolument cruciale. Et on commence à avoir des inquiétudes parce que, par exemple, la présidence de la COP30, la présidence brésilienne, n'a pas encore été déterminée. Elle vient de l'être.

Ah, elle vient de l'être. Ah bah alors, donc j'ai un train de retard. Il y a un minute. Merci Simon Rosé. Merci beaucoup. Et bah donc, c'est une excellente nouvelle parce qu'en fait,

Ce qui s'est passé à la dernière COP en novembre dernier, c'est que le point d'orgue, ça a été de discuter de la finance climat. Et ça, ça a éclipsé les discussions sur tout ce qui était l'atténuation, les nouveaux engagements qui doivent être pris. Et donc, on part quand même avec un peu de retard à la COP30 pour rediscuter de ces engagements. Et donc là, le Brésil va devoir en fait un peu mouiller sa chemise pour préparer bien en amont la COP30.

30 et commencer à prendre son téléphone et à appeler en disant qu'elle sauve vos contributions. Il n'y a quasiment aucun pays qui a parlé de ces contributions réévaluées, on espère, ou ces nouvelles contributions au mois de novembre dernier. Et ce n'était pas ce qui était prévu en fait. Donc on part avec un train de retard et c'est là où l'année 2025 est vraiment une année cruciale dans les négociations climatiques. Ces contributions, on a bien compris qu'elles étaient la clé pour atteindre l'objectif de

L'accord de Paris. Mais quels doivent être, pour justement être dans les clous de cet accord de Paris, ces contributions ? Ça, ces contributions, au niveau global, on les connaît très bien. On sait, par exemple, que pour ne pas dépasser 2 degrés de réchauffement, on doit diminuer les émissions de gaz à effet de serre de l'ordre de 40 à 45% d'ici 2030.

et aller vers la neutralité carbone à horizon 2050, voire 2060-2070. Donc on connaît très bien... On connaît l'objectif. Alors on connaît l'objectif et on connaît comment y arriver en fait. On connaît la trajectoire que l'on doit suivre parce qu'il existe une relation linéaire très simple entre les émissions cumulées de gaz à effet de serre et le degré de réchauffement. Donc c'est très simple de donner les trajectoires qui sont devant nous pour ne pas dépasser 1,5, 1,6, 1,7, etc. On

On compte dans l'objectif, Simon Rosé, on sait ce qu'il faut faire pour y arriver, mais est-ce qu'on peut y croire aujourd'hui encore une fois quand 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée et quand 2024 a été la première année où ce seuil qu'on évoque ce soir de 1,5°C a déjà été dépassé ? Alors ce seuil, il est à relativiser puisqu'on peut être sur ce qu'on appelle la variabilité naturelle du climat.

Une année peut être plus chaude que l'autre et bon là, pas de chance entre guillemets, on a passé deux ans et demi. Il faut considérer sur une période longue de l'heure, minimum de la décennie. Évidemment qu'on est pessimiste.

Mais c'est encore possible. Oui, je ne peux pas vous dire le contraire, Romain. Non, mais l'accord de Paris n'est pas mort. Non, mais encore une fois, parce que les conséquences sont effroyables. Donc, il y a des choses qui se mettent en branle. Encore une fois, la COP brésilienne, après trois ans de présidence de COP qui ont été accueillies à la suite en Égypte,

aux Émirats Arabes Unis, en Azerbaïdjan. Là, c'est la COP de Lula, entre guillemets, la COP en Amazonie, la COP d'un champion du Sud global. Il y a énormément d'attentes sur cette COP. Peut-être que la sortie des États-Unis fera figure, jouera un rôle d'électrochoc. En tout cas, l'année qui vient, là, va être cruciale, puisqu'il y a également, on en parle peu, mais la COP 16 sur la biodiversité qui s'était tenue à Cali en fin d'année, qui n'a pas pu se finir dans les temps

parce que les discussions ont duré trop longtemps, elle va se finir.

commence en plus à y avoir cette articulation un peu plus comprise entre les liens entre biodiversité et climat. Donc il y a des choses qui se mettent en branle, ça bouge quand même dans le bon sens. Et surtout, il y a toujours autant de monde, voire de plus que jamais de gens de sociétés civiles, d'acteurs dans le monde qui se bougent et qui font des choses. Et ça, il ne faut pas l'oublier, c'est un moteur très puissant. La COP 30, Yannick Servan, est-ce qu'elle sera cruciale pour permettre l'accord de Paris ? On avait fait un débat sur est-ce que les COP sont-elles utiles ?

Là, on va y répondre. La COP30, c'est celle qui peut permettre d'espérer que l'accord de Paris, c'est le dernier espoir pour y parvenir ? En fait, et c'est certainement quelque chose que vous aviez abordé dans ce débat sur « sont-elles utiles ? », le pire à faire quand les choses deviennent de plus en plus compliquées, c'est d'arrêter le dialogue en se disant « c'est même plus la peine ».

Donc, c'est COP en tant que... Non, mais la question, c'est... Pardon, je vous coupe, mais la question, ce n'est pas est-ce que ce n'est plus la peine, c'est est-ce qu'il faut revoir les objectifs climatiques ? Est-ce que... Pardon, je me fais l'avocat de diable, mais est-ce qu'il y a dix ans, l'accord de Paris, il était trop ambitieux au vu de la trajectoire qu'on prend ? Et en fait, à mon sens, la façon de regarder...

1,5 degré, 2 degrés, au-delà. Ce n'est pas tant une question d'objectif que de scénario. C'est-à-dire, et ça, les climatologues et toute la sphère scientifique travaillent dessus depuis des décennies pour modéliser et c'est quoi nos risques. On a des idées assez précises de ce qu'on encourt à 1,5 degré, à 2 degrés, à 2,5. Et le truc, c'est que plus ça se réchauffe, moins c'est prévisible. Donc, la vraie question pour moi, c'est...

Quelle décision on prend ? Je parlais de courage tout à l'heure. En fait, il ne suffit pas de savoir ni même de comprendre pour faire. Il faut y aller. Et la vraie question qu'on va avoir dans les années qui viennent, ça va être face au constat implacable, quel choix fait-on ? Je prends un exemple issu du monde de l'entreprise.

Il y a quelques semaines, Eric Schmidt, l'ancien CEO de Google, dans une interview...

On revenait sur le fait que là où Microsoft, Meta, la holding de Facebook, Alphabet, la holding de Google, etc. étaient des champions hyper ambitieux d'objectifs de réduction de gaz à effet de serre, il y a encore quelques années, tout d'un coup apparaît l'intelligence artificielle qui fait exploser le bilan carbone. C'est plus 30% d'émissions de gaz à effet de serre en un an pour des Microsoft, pour des Google.

Et la position d'Eric Schmitt, c'était : "En fait, soyons honnêtes, on va pas y arriver. Donc le mieux qu'on puisse faire, c'est parier sur le fait que l'intelligence artificielle va nous aider à résoudre le problème et de mettre le paquet. On sait pas comment, mais l'intelligence artificielle va nous aider à le faire." Et donc,

Quand on disait, on connaît les solutions en France, par exemple, les travaux du secrétariat général de la planification écologique, les travaux de l'ADEME depuis des décennies, tous les plans d'adaptation, tous ces scénarios, on les a, on connaît les choix, sauf que les travaux de la convention citoyenne, ce qu'ils ont révélé, c'est que quand on passe du temps sur le sujet avec des gens normaux, on arrive à concevoir des solutions. Mais la question fondamentale, c'est culturellement, est-ce qu'on est prêt à faire la bascule ?

Est-ce que la politique des dirigeants de lutte contre le changement climatique, elle ne s'illustre pas trop aujourd'hui par les mises en garde qui se multiplient ? Alors je vais citer Antonio Guterres qui avait dit l'effondrement climatique. Encore aujourd'hui, il y a eu l'ONU qui a dit pour sauver nos vies, il faut sauver les glaciers. Est-ce qu'on entend davantage les mises en garde alarmistes que les engagements ?

Oui, alors je ne suis pas sûre que la communication qui surfe sur le catastrophisme soit la meilleure des communications, en fait. Je pense qu'il faut rester factuel en expliquant que ce qui est devant nous n'a rien de joyeux. Que ce soit les conséquences d'un réchauffement qui serait au-delà de 2 degrés ou que ce soit la manière dont on va s'y adapter. Alors une fois qu'on sera adapté

Les choses iront mieux, mais la transition ne va pas forcément être joyeuse. On voit bien comment tout un chacun parle, par exemple, de la voiture électrique, du coût que ça a, de comment on va la recharger. Il y a énormément d'interrogations. Et là, je pense qu'on devrait faire de la pédagogie. En tout cas, nous, scientifiques, c'est ce qu'on essaye de faire déjà.

Moi, je vois que l'information claire, elle rassure. Elle n'est pas forcément joyeuse, mais elle vient rassurer parce qu'il y a des gens qui se disent « Déjà, vous avez compris ce qui se passe, c'est une bonne chose. Et puis, maintenant qu'on sait comment les choses fonctionnent, on va pouvoir essayer de réfléchir à ce qui est acceptable pour nous et ce qu'on est prêt à faire. » Et ce que je dis aussi régulièrement, parce que le refrain revient sur ces copes et ces discours politiques,

C'est que depuis 2015, avec les engagements, malgré tout, on a gagné un degré de réchauffement. Et c'est énorme, un degré de gagné. Et donc, oui, ça marche. Ça ne marche pas aussi vite qu'il le faudrait, mais ça marche. Ça marche, on va finir par ces mots positifs, optimistes.

Puisque vous avez dit tous les trois finalement que l'accord de Paris n'était pas mort. On a répondu à la question et ça donne des espoirs. Et ce qu'a dit aussi Ursula von der Leyen aujourd'hui, la présidente de la Commission européenne, elle a dit que l'accord de Paris restait le meilleur espoir de l'humanité malgré le décret qui a été pris hier par Donald Trump pour faire sortir les Etats-Unis cet accord de Paris. Merci beaucoup à vous trois.

Françoise Vimeux, climatologue, directrice de recherche à l'Institut de Recherche pour le Développement. Yannick Servan, merci, cofondateur de la Convention des Entreprises pour le Climat. Et merci Simon Rosé, chef du service Environnement Climat de RFI. Merci à Florence Ponce, qui était à la préparation de ce débat. Claude Batista, à sa réalisation. Coup d'œil à la pendule. Dans une minute, il sera 19h ici à Paris. Ce sera l'heure du Grand Journal du Soir. C'est Clotilde Dumais.

qui sera à mes côtés pour présenter ce grand journal du soir. Le dossier sera consacré à d'autres décrets qui ont été signés par Donald Trump hier et qui concernent cette fois la politique étrangère des États-Unis. Juste après, ce sera Afrique Soir dans un peu plus de 30 minutes.

Bonsoir Sylvie Bervé. Bonsoir Romain. Avec quel programme ce soir, Sylvie ? Vous me parliez du retrait de l'accord de Paris, mais il y a aussi le retrait de l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, annoncé hier par Donald Trump lors de la cérémonie d'investiture. Quelles vont être les conséquences pour l'Afrique ?

Vous le savez, qui est confronté à l'épidémie de Mpox, appelée également la variole du singe. Eh bien, ce sera le dossier d'Afrique Soir. Dans l'actualité également, nous parlerons de la libération d'un ressortissant espagnol qui avait été enlevé à Tamanrasset, dans le sud de l'Algérie, la semaine dernière. Eh bien, il a été libéré grâce aux rebelles du Front de Libération de l'Azawad.

En République démocratique du Congo, les autorités reconnaissent une percée du M23 sur Bueremana au nord Kivu et Minova au sud Kivu. Et puis au Kenya, plus de 120 000 hectares partis en fumée, détruits par un incendie dans le centre du pays. Et c'est une catastrophe pour les éleveurs. Enfin, la sélection musicale toujours très attendue de DJ Facemaker alias Hervé Mandina. On sera à l'écoute. A dans 30 minutes, Sylvie Bérouet sur RTV.