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France : la culture sportive est-elle en péril ?

2025/1/29
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Débat du jour

AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
P
Philippe Bana
R
Régis Juanico
S
Seghir Lazri
Topics
Régis Juanico: 我认为削减体育预算,尤其是在奥运会成功之后,是不可接受的。体育预算在国家预算中所占比例极低,而削减幅度过大,这将严重影响体育事业的发展。预算削减已经对法国的体育公共政策造成了负面影响,例如"Passeport sport"项目的预算减少和学校体育设施改造项目的预算缩减。大幅削减体育预算将导致体育设施建设和维护停滞,对体育发展造成严重影响。奥运会带来的积极影响将会终结,阻碍体育事业的进一步发展,法国将重蹈覆辙,无法有效利用奥运会带来的积极影响,增加体育参与度。预算削减已经对体育公共政策造成了实际影响,例如社会体育岗位的减少。缺乏体育活动将导致法国年轻一代的健康状况恶化,并带来严重的公共卫生问题。为了避免体育活动仅限于精英阶层,需要制定一项全面的体育遗产法案,以促进体育活动的普及。法国需要改变体育文化,注重培养年轻一代的体育素养,促进终身体育活动,以改善公共卫生状况。 Philippe Bana: 预算削减将严重影响法国手球运动的发展,特别是对青少年和基层手球运动的冲击。预算削减是基于简单的计算,忽视了体育在社会凝聚力和健康方面的作用,这是一种短视的行为。预算削减将导致手球运动的社会体育岗位减少,以及对基层俱乐部的资金支持减少。体育是法国社会凝聚力的重要因素,预算削减反映了政府对这一重要作用的忽视。预算削减将导致体育教育和健康促进工作受损,对法国人民的健康和福祉造成负面影响。预算削减对体育协会来说是双重打击,国家和地方政府的财政支持都减少了。 Seghir Lazri: 法国存在多种体育文化,预算削减将对不同类型的体育文化产生不同的影响,需要具体分析其影响。虽然法国体育在奥运会上取得了成功,但体育领域的私有化趋势也在加剧,预算削减将加剧这种趋势。预算削减将加剧体育领域的社会差距,高水平运动员可能更容易获得私人资助,而基层运动员则会受到更大的影响。预算削减反映了社会其他领域的问题,体育领域也面临着类似的挑战。体育活动需要稳定的物质条件和社会环境才能持续发展,预算削减将破坏这种稳定性。预算削减将损害体育在促进健康、社会凝聚力和社会融合方面的作用。预算削减将加剧社会紧张,体育在维护社会稳定方面发挥着重要作用,削减预算将削弱这一作用。法国需要在精英体育和大众体育之间取得平衡,并借鉴其他国家的成功经验。法国传统的体育文化模式面临着挑战,预算削减将加剧这一挑战,并可能加剧社会不平等。

Deep Dive

Chapters
L'annonce de potentielles coupes budgétaires d'un tiers dans le budget du ministère des sports français a suscité une vive polémique. Cette baisse remet en question la place du sport dans la société française et ses bienfaits, notamment son rôle dans la santé publique et la cohésion sociale. Les conséquences concrètes de ces coupes sont examinées, notamment pour les équipements sportifs et les politiques publiques.
  • baisse du budget du ministère des sports d'un tiers
  • conséquences sur les équipements sportifs et les politiques publiques
  • impact sur le sport de base et le haut niveau
  • comparaison du budget français avec celui des pays européens

Shownotes Transcript

Translations:
中文

Et il est 18h30 à Paris, l'heure du débat avec Romain Osoui. Bonsoir. Bonsoir Véronique. Nous parlons ce soir dans le débat du jour de l'importance du sport dans nos sociétés. Le débat du jour. Romain Osoui.

Oui, car voilà un sujet qui est très vif actuellement en France. Cela concerne le budget des sports qui pourrait être amputé, tenez-vous bien, d'un tiers. Par rapport à l'an dernier, l'annonce d'une nouvelle baisse a mis le feu aux poudres ces dernières semaines. Deux tribunes se sont succédées dans la presse, l'une notamment signée par plus de 400 athlètes ayant participé aux derniers Jeux Olympiques. Tribune intitulée « La France, une nation de sport ? » La réponse du gouvernement est non !

Notre question ce soir, la culture sportive en France est-elle en péril ? Qu'est-ce que ces pistes envisagées disent de la considération du sport aujourd'hui en France ? Quels sont les bienfaits du sport ? Est-ce que ces bienfaits sont sous-estimés ? Et où se situe la France en termes de culture sportive par rapport par exemple à la Scandinavie ou à de nombreux pays anglo-saxons ? Et bien soyez les bienvenus dans le débat du jour !

Et pour répondre à ces questions, nos trois invités ce soir à mes côtés en studio, c'est Guy Erlazeri. Bonsoir. Bonsoir. Vous êtes sociologue du sport à l'IRIS EHESS, Institut de Recherche Interdisciplinaire, École des Hautes Études en Sciences Sociales, également chroniqueur au Nouvel OPS. En ligne avec nous, Philippe Banna. Bonsoir. Bonsoir. Président de la Fédération Française de Handball et Régis Jannicot. Bonsoir. Bonsoir. Ancien député de la Loire, dans l'Ouest de la France, expert en politique publique sportive, membre du collectif Pour une France...

Merci beaucoup à vous trois d'avoir accepté l'invitation du débat du jour sur RFI. Alors on devrait savoir demain, il y a une vraie actualité sur le sujet, si les coupes budgétaires envisagées seront confirmées, puisque le sujet sera soumis aux parlementaires qui seront donc demain réunis en CMP, en commission mixte paritaire dans le cadre de l'examen de la loi finance. Je vais commencer avec vous Régis Jouannicot, c'est la première question que je vais vous poser. Est-ce que vous parvenez à évaluer les conséquences ?

de cette décision si effectivement le ministère des Sports se retrouve avec un tiers de son budget en moins par rapport à l'an dernier. Ça se traduirait comment concrètement ?

Oui, ce qui est assez incompréhensible, en fait, c'est qu'on se pose la question de savoir si on va maintenir les crédits du budget des sports. Après, les Jeux Olympiques et Paralympiques ont été une formidable réussite, pas simplement pour l'organisation, mais aussi parce que les athlètes tricolores, la délégation olympique et paralympique, ont ramené comme médaille et qu'ils ont rempli vraiment leur contrat. Mais quand on parle de budget des sports, il faut bien voir de quoi on parle. Aujourd'hui, c'est un tout petit budget.

Alors, je ne parle pas là de l'ensemble de l'effort de la nation pour le sport. Si on compte aujourd'hui notamment ce qui est fait à l'école pour les professeurs d'EPS, on est autour de 6 ou 7 milliards. Mais le budget des sports, c'est-à-dire les crédits budgétaires pour les politiques publiques sportives et les taxes affectées au financement du sport, notamment celles sur les paris sportifs, on va en parler demain, ou la taxe buffet, c'était l'an dernier 900 millions d'euros. Or, Jeux olympiques et paralympiques. Donc, c'est moins d'un milliard d'euros. C'est 0,15% aujourd'hui.

du budget de la nation. C'est ça, c'est le chiffre qui marque. Et aujourd'hui, le problème, c'est que le monde du sport ne comprend pas pourquoi la culture, on va aller toucher de 3% seulement ?

Alors que le sport, après des Jeux réussis, et alors qu'il faudrait poursuivre l'élan et notamment pouvoir accueillir des nouveaux licenciés qui se présentent dans les clubs après les très bons résultats des délégations françaises pendant l'été olympique et paralympique, aujourd'hui, on est sur une logique de baisse entre 20 et 30 %. Ça, c'est le chiffre marquant, effectivement. Il faut bien retenir que le budget du ministère des Sports, c'est moins de 2 % du budget de l'État.

Vous n'avez pas répondu à ma question directement. Ça traduirait comment si on baissait comme ça d'un tiers ce budget-là ? C'est déjà le cas, si vous voulez, parce qu'il y a déjà eu des coupes budgétaires de 50 millions d'euros en début d'année. Et il y a eu des conséquences sur les politiques publiques sportives. Deux exemples.

Le passe-sport, par exemple, qui permet notamment une aide de 50 euros en direction des catégories les plus modestes pour prendre une licence dans les clubs de handball, ce passe-sport est passé de 85 à 75 millions d'euros.

Les cours d'école qu'on souhaite transformer en cours d'école actives et sportives, il y avait une aide de 20 000 euros qui était prévue en subvention moyenne par l'Agence nationale du sport pour les collectivités qui souhaitent aménager les cours d'école pour les rendre plus actives pour les élèves. Il y en avait 500 prévus en 2024. On a baissé la subvention et c'est passé de 10 millions à 2,5 millions d'euros. Donc il y a déjà des conséquences aujourd'hui.

Et la principale conséquence, si jamais il y avait cette baisse de plus de 20% des crédits du sport l'an prochain, ce sera pour les équipements sportifs. Aujourd'hui, on aura une année blanche pour la rénovation et la construction des équipements sportifs et notamment les équipements sportifs structurants, ceux dont on a besoin aujourd'hui. Les piscines,

pour nager, pour avoir des créneaux pour nager. Aujourd'hui, il n'y en a pas assez. Les complexes sportifs, les gymnases, pour accueillir notamment ceux qui veulent jouer au hand, au basket, au volet, aux tennis de table aussi. Et donc, voilà, on aurait une année blanche où on n'aurait pas 100 millions d'euros dépensés pour soutenir ces équipements. Et comment, ça sera ma dernière question avant de donner la parole à Philippe Bannat, mais comment la France, où la France se place-t-elle justement en termes de budget concernant les sports par rapport à nos voisins européens, par exemple ?

Aujourd'hui, ça dépend si vous prenez l'effort consolidé à 6 ou 7 milliards d'euros. Aujourd'hui, notamment ce qu'on fait à l'école,

Mais maintenant, aujourd'hui, on a des heures de PS qui sont assez hautes dans le premier degré. On est bien placé au niveau des pays européens, sauf que ces trois heures obligatoires, en réalité, c'est la variable, justement, par rapport aux autres matières fondamentales comme le français ou les maths. Et en général, on ne fait qu'une heure 45 à une heure 50 sur ces trois heures. Vous voyez, le problème est surtout là. Mais globalement, aujourd'hui, on n'a pas un budget qui est à la hauteur. Le monde sportif, aujourd'hui, demande 1% du

du budget de la nation, c'est-à-dire 4 à 5 milliards d'euros ?

Ce qui permettrait aujourd'hui de vraiment déployer une politique d'activité physique et sportive tout au long de la vie. Philippe Banna, président de la Fédération française de handball, dans la presse vous avez dénoncé un enterrement en évoquant les coupes budgétaires annoncées. Comment ça se traduirait-vous justement pour votre sport, le handball ? Je précise que ce soir, on parle moins du haut niveau que du sport vecteur de loisirs, de bien-être ?

Le club, ce sont tout simplement des acteurs de performance sociale, de co-éducation citoyenne. Ce ne sont pas que des actions de médaille. Aujourd'hui, concrètement, ça se voudrait dire que les 200 installations sportives d'infrastructures qu'on voulait financer l'an prochain...

pour accueillir les 100 000 enfants qui n'ont pas été accueillis dès cette année à la rentrée au handball, on ne pourrait pas le faire. C'est à peu près un million et demi de licenciés, d'enfants qui ont regardé les Jeux Olympiques, qui ont cru à cette magnifique fête, qui ont cru avec ces clubs à un tremplin vers des politiques d'éducation, de santé. Tout le monde sait que l'intelligence, l'éducation et la santé, ce sont des choses qui se construisent par la pratique sportive.

C'est un des rares facteurs de cohésion sociale et de lien. Et aujourd'hui, c'est ça qu'on est en train d'enterrer parce qu'on a fait des politiques de calculettes. On ne s'est pas rendu compte qu'au gouvernement, à un certain moment, qu'on était en train de descendre vers un seuil de 0,12%.

Au handball, c'est à peu près 70 emplois sociaux sportifs détruits d'éducateurs qui sont la base de l'éducation sportive. C'est toutes ces politiques locales, ce sont ces accompagnements de petits clubs avec des subventions de 2 000 euros, 3 000 euros. Chez nous, c'est 1,6 million d'euros qu'on distribue chaque année à ces petits clubs via l'Agence Nationale du Sport.

Tout ça s'est détruit parce qu'il y a des gens qui ont fait un petit travail sur une calculette, un tableur Excel, et qui ont dit « ça, c'est pas très grave ». C'est tout simplement un scandale parce qu'on nous avait promis un tremplin et on assiste à un enterrement. C'est ce que vous avez écrit. On nous a annoncé un héritage, on assiste à un enterrement. Séguir Lazeri, vous qui êtes sociologue du sport, qu'est-ce que ça dit, cette situation-là qu'on évoque ce soir ? Il y a des mots forts qui ont été prononcés. Régis Jannicot qui a dit « c'est clairement une année blanche en termes d'équipement sportif ». Qu'est-ce que ça dit de la considération du sport en France aujourd'hui ?

Comment elle se place, cette considération, par rapport à l'étranger ? Alors, il y a plusieurs optiques qui peuvent être envisagées dans cette...

Dans cette circonstance, l'intitulé de l'émission, c'est quand même savoir est-ce que la culture sportive est en péril ? En fait, il faut concevoir qu'il y a plusieurs cultures sportives, il n'y en a pas qu'une seule. Et la question profonde est finalement quelle culture sportive sera en péril dans cette thématique-là ? Alors forcément, des baisses budgétaires, ça annonce des restrictions dans tout un tas de champs. Qui va en payer le prix ?

Là, il y a plusieurs choses qui ont été menées ces dernières années. Il y a eu une refonte du système sportif, ce qui a été bénéfique nécessairement parce qu'on a vu le résultat durant les JO, ça a très bien fonctionné. Il y a eu des performances qui ont été réalisées. Donc, on a quand même une vitrine du sport français qui est plus ou moins brillante ici sur le territoire.

Néanmoins, il y a aussi un statut qui a changé. C'est-à-dire qu'on a assisté aussi à une forme de privatisation d'autant plus accentuée aussi du milieu sportif. Donc, il y a aussi ce pari qui est fait. C'est-à-dire qu'on va restreindre les budgets, mais néanmoins, on a mis sur les rails aussi tout un tas de process ou de processus qui font que, bon, déjà, pour le haut niveau, les athlètes vont pouvoir trouver des moyens de financement par des secteurs privés et non plus par des réseaux d'État.

Et puis, après, on va plus ou moins consacrer plutôt le reste du budget à peut-être une vertu démocratique ou autre. Mais on se rend compte que, par exemple, sur une vertu démocratique, je dis plutôt orientée vers des pôles qui seraient des pôles plus ou moins santé, qui permettraient une meilleure cohésion sociale, un rapport d'égalité entre les gens d'un point de vue sociétal. Donc,

soit en se focalisant sur l'aspect cohésion sociale, donc se servir du sport comme un outil d'intégration ou plutôt santé vers un processus de santé, donc permettre aussi à des gens de pouvoir au bout d'un moment aussi s'en sortir physiquement et compenser tout ce qui se produit dans un autre secteur. Donc,

De ce point de vue-là, c'est en ça qu'il va y avoir une problématique. Là, ce qu'on peut voir, c'est que ça va d'autant plus accentuer les disparités. Parce que d'un point de vue des athlètes de haut niveau, il va y avoir des athlètes qui vont pouvoir sortir du lot parce que potentiellement, ils vont réussir à retrouver des ressources dans le privé. Et même d'un point de vue des pratiquants, en quelque sorte en bas de la pyramide, vous allez avoir des sportifs, des pratiquants qui, eux, vont s'orienter vers...

vers des pratiques dont l'émergence du privé est quand même très très importante. Enfin, on parle aujourd'hui, je ne sais pas, il y a des industries, on parle de l'escalade ou d'autres pratiques. Je prends l'exemple typique ici en région parisienne, mais on voit qu'il y a du sport qui s'effectue de plus en plus hors de fédération et finalement, en dehors de ces fédérations, ce sont ceux qui sont les mieux lotis socialement qui vont pouvoir effectivement... qui vont pouvoir en profiter de ces pratiques-là et laisser pour compte...

Le véritable scandale, finalement, de cette histoire, de cette baisse budgétaire, c'est vraiment cette disparité, cette disparité sociale. Et ça va avoir des répercussions. Et en fait, on ne fait que calquer, en quelque sorte, ce qui se produit ailleurs. Et c'est vraiment dommage. Ce qui se produit où ? Ce qui se produit ailleurs, ce qui se produit dans d'autres secteurs de l'activité sociale. Je veux dire, que ce soit effectivement dans le milieu de la santé, dans le milieu d'éducation, notamment. Enfin, c'est quand même un parallèle assez évident.

Et aujourd'hui, si je repense à des travaux qui ont été effectués par un de mes collègues qui s'appelle Clément Perrier, qui travaille sur les maisons sport santé, qui ont été mis en place. Les premières ont été mis en place en 2019. Donc, c'est très, très, très récent. Aujourd'hui, ça va être en quelque sorte, on peut estimer que ce réseau, cette campagne-là va être menacée par des baisses budgétaires.

Ne serait-ce que parce qu'en fait, il faut mettre en place tout un tas de réseaux pour faire fonctionner ces systèmes-là, c'est-à-dire mettre en relation des acteurs qui vont pouvoir faire fonctionner et permettre aussi l'émancipation de certaines personnes. Et ça, c'est menacé dans le cadre du budget. Régis Julien-Nico, je vais vous poser une question assez directe. Est-ce qu'avec ces coupes budgétaires envisagées, les Français risquent de faire moins de sport, tout simplement ?

Alors, c'est un peu plus complexe que ça. Ce n'est pas qu'une question de budget. J'ai rappelé les chiffres. Ce dont on parle là, c'est une baisse de 180 millions d'euros pour le moment. On verra demain les résultats de la commission mixte paritaire. Le déficit public de l'État annoncé pour l'an prochain, c'est 140 milliards d'euros. Donc, vous voyez, c'est une goutte d'eau. Et ce qui est incompréhensible aujourd'hui, c'est que malgré les promesses et les engagements qui avaient été pris, notamment par le président de la République,

de ne pas toucher au budget des sports après les Jeux Olympiques et Paralympiques, malgré les engagements qui avaient été pris de faire une loi héritage, justement pour décliner une politique publique sportive cohérente, dès le plus jeune âge, de la maternelle jusqu'à l'EHPAD, avec ce qu'on appelle la littératie physique, le fait aujourd'hui d'avoir des bons comportements, de la motivation pour faire une activité physique régulière, et ça passe aussi par les clubs sportifs, il ne faut pas non plus les enterrer,

Bien évidemment, cette promesse, ces engagements-là ne sont pas au rendez-vous. Donc j'ai envie de dire, ce n'est pas forcément le budget des sports en lui-même qui pose problème, mais aujourd'hui le signal qui est qu'on va le diminuer alors qu'il est déjà extrêmement faible. Et donc je pense que ça accroît l'idée qu'aujourd'hui, l'activité physique, alors que c'est un moyen aujourd'hui de lutter contre la sédentarité et l'inactivité physique,

Les phénomènes de surpoids, d'obésité et les maladies chroniques qu'on voit de plus en plus chez les adolescents. On va en parler des effets du sport, mais je voudrais que tu résistes, Joannico. C'est quantité négligeable. C'est donc vraiment dans le symbole. Et c'est très important. C'est pour ça que le monde sportif s'est beaucoup mobilisé. Et je remercie d'ailleurs les présidents de la Fédération comme Philippe Banna qui porte un discours offensif.

Alors, Régis Vanico, on va évoquer évidemment les bienfaits du sport et à quel point ces coupes budgétaires peuvent mettre à mal ces effets indirects générés par le sport. Mais vous évoquiez les Jeux Olympiques, parce qu'effectivement, ces coupes budgétaires envisagées, elles interviennent moins de six mois après les Jeux Olympiques qui ont été une réussite pour la France. Est-ce que vous estimez qu'avec ces coupes budgétaires envisagées, eh bien,

C'est la fin de l'effet JO. Finalement, le tremplin des Jeux Olympiques n'a servi à rien. D'abord, les crédits de la haute performance vont très peu évoluer à la baisse. Ils sont globalement maintenus. Donc déjà, c'est une bonne chose qu'après les Jeux Olympiques et surtout les Paralympiques,

On ne voit pas disparaître les efforts qui ont été produits pour que notre nation soit dans le top 5 au niveau olympique et soit bien meilleure au niveau paralympique. Je pensais sur les bienfaits. Encore une fois, je me concentre sur la culture sportive dans le sens faire du sport et moins que le sport de haut niveau. Je vais citer par exemple la ministre des Sports, Marie Barzac. Oui.

évidemment qui est concernée, qui est un petit peu dans un double discours parce qu'elle est concernée par ses coûts budgétaires et en même temps elle s'en alarme.

et elle fait partie évidemment de l'État qui appelle à ses coups budgétaires. Elle a rappelé ce qui s'était passé après les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Le Royaume-Uni avait ensuite baissé de manière importante son budget sport, et elle a dit récemment qu'il y avait eu un énorme engouement pour rejoindre les clubs, qui n'avaient pas pu, cet engouement, se concrétiser faute de moyens d'équipement d'encadrant. C'est ce qui risque de se passer pour la France ? C'est exactement ce qu'il est en train de se passer.

En France, Philippe Banal a dit que les clubs de handball n'ont pas été dans la mesure, dans la capacité d'accueillir tous les nouveaux licenciés qui se sont présentés à la rentrée. Surtout pour des questions de manque de créneaux dans les équipements sportifs et d'équipements sportifs disponibles, mais aussi faute d'encadrants diplômés et qualifiés. Là, une des conséquences des coupes budgétaires,

Mais qui sont déjà en cours dès l'année 2024. Le président Macron s'était engagé à 1 000 emplois sociaux sportifs dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Ils ont déjà baissé à 750 en cours d'année 2024. C'est 10 millions d'euros en 2024. Et bien en 2025, c'est 0 million d'euros à l'Agence nationale pour le sport. Vous voyez, une conséquence extrêmement concrète pour l'accueil des gamins, tout simplement, dans nos clés de bourse.

La culture sportive est-elle en péril ? La question qu'on pose ce soir dans le débat du jour alors qu'évidemment l'annonce de nouvelles baisses budgétaires cristallise complètement mais vend debout le secteur et pose question. Il y a eu...

d'importantes tribunes dans la presse pour dénoncer le risque que le budget des sports soit amputé d'un tiers par rapport à l'année dernière. Mes trois invités, Rézy Joannicot, que l'on entendait, qui est ancien député de la Loire, expert en politique publique sportive, membre du collectif Pour une France en Forme, Philippe Banna, président de la Fédération française de handball, et Séguir Lazry, qui est à mes côtés, à qui je vous donnais la parole à présent, qui est sociologue du sport à l'IRIS.

E-H-E-S-S, Rémi Jouannicot a commencé à évoquer les bienfaits du sport. Parce que quand on pose la question, est-ce que la culture sportive est en péril ? La question, c'est à quel point est-ce que ces coupes budgétaires vont mettre à mal une société ? Parce que je vais citer justement la tribune qui a été publiée dans l'équipe, suite à l'annonce des coupes budgétaires, par plus de 400 sportifs qui ont participé au JO. Avec les Jeux, nous avons prouvé que le sport est un levier puissant pour l'éducation.

Eh bien oui, ça va littéralement impacter ces thématiques-là. Il est évident que forcément, il faut faire des choix de société. Le choix de la baisse budgétaire, ça, ça a été dit, ce qui a été dit précédemment par Jean-Claude.

je régis Joannico, c'est qu'effectivement, le haut niveau va moins être impacté. En plus de ça, il y a ce système-là qui fait qu'ils vont trouver des ressources ailleurs et ça va être beaucoup plus simple. En bas de l'échelle, en bas de la pyramide, là, ça va être plus compliqué. Il va falloir effectivement tenir les grandes promesses. On a créé une piscine olympique dans un lieu qui est le 93, qui est donc aussi une zone vulnérable socialement. Maintenant, il faut permettre aux enfants et aux personnes qui sont tout autour de ce bassin-là de pouvoir dégager

de ce réseau-là. On a, en quelque sorte, fait toute une politique pour le savoir nager, qui est notamment une politique et une campagne, je dirais, plutôt pour le savoir nager dans le 93. Il faut maintenant qu'on maintienne à flot cet engagement-là. Et le problème, c'est qu'effectivement, les baisses budgétaires vont impacter directement ces populations-là.

Ce qui est assez problématique, c'est que finalement, le sport qui pouvait compenser certaines problématiques sociétales, on sait qu'en fait, finalement, la coupe budgétaire ne concerne pas que le sport, elle concerne tout un champ, tout un pan de la société. Et une pratique sportive, pour qu'elle se maintienne, il faut que finalement, il y ait aussi un cadre matériel favorable à ce que quelqu'un pratique.

il faut que, potentiellement, que l'environnement autour de vous soit assez stable pour que vous puissiez continuer à pratiquer. Si déjà, ça, ça s'effondre et si, en même temps, l'instructure sportive qui est censée accueillir notamment les pratiquants et les jeunes pratiquants notamment aussi ne tient pas la route, là, ça va être vraiment, vraiment problématique. Et il y a

Et ce qui est en péril dans ce genre de situation, c'est effectivement la santé, mais c'est aussi la cohésion sociale et les principes d'intégration, d'assimilation que le sport peut apporter à certaines personnes, à certaines franges de la population, cette catégorie de population. Il y a ce chiffre qui est souvent évoqué...

Donc on l'a dit, moins de 0,2% du budget de l'État, ça c'est le budget des sports. 1 euro investi dans le sport économise 13 euros de dépenses publiques, notamment dans l'assurance maladie. Réside-Jean-Nico, ça ressemblerait à quoi ? Une France qui ne ferait plus de sport ou moins de sport ?

Eh bien, tout simplement, comme perspective pour les jeunes générations, mais c'était déjà un petit peu l'alerte que nous avons depuis maintenant 10, 15, 20 ans, et puis ce qui s'est passé post-Covid, des générations qui ont pour perspective de vivre moins longtemps et en moins bonne santé que les générations précédentes. Et ça, c'est du jamais vu, puisque aujourd'hui, il y a effectivement une bombe à retardement sanitaire qui s'appelle la sédentarité et l'inactivité physique. Le fait qu'aujourd'hui...

Nos enfants, nos adolescents passent la majeure partie de leur journée assis derrière un bureau, notamment en classe, et aussi beaucoup de temps devant les écrans. Aujourd'hui, effectivement, des pathologies chroniques qu'on ne voit pas à cet âge-là d'habitude sont en train de se développer, mais surtout sont une perspective, bien évidemment, de mortalité plus précoce. Donc, effectivement, ça interroge véritablement sur le plan de la santé publique,

ces problèmes-là. Philippe Banna, est-ce que vous avez vu, puisqu'on pose la question de la culture sportive en péril ou non avec ces coupes budgétaires, est-ce que la culture sportive dans les clubs de handball a évolué ? Notamment avec les smartphones, comme le disait le récit de Joannico, qui ont envahi davantage les terrains ou les abords du terrain qu'avant ?

Non, c'est assez simple en fait. Avec cette culture du sport qui est le seul outil de lien social qu'on a vu en 2024 qui a rassemblé les Français. C'était la seule chose qui avait rassemblé les Français. Donc en termes culturels, on a augmenté l'attractivité de cette activité, le rassemblement du sport, seule capacité à rassembler les Français dans une société fracturée. Donc il y a là une forme d'amnésie politique et publique qui est terrifiante. Et pour le résultat dans la culture sportive,

Les enfants vont être moins bien éduqués parce que sans éducateur, il n'y a pas d'éducation. Les anciens vont être plus malades parce que le facteur de prévention des ennuis de santé sont très clairement faits par le sport. Il y a une amnésie totale. L'État se fout des Français, il faut être très clair.

Aujourd'hui, on dit, contrairement à l'éducation où on paye les enseignants, contrairement à l'intérieur où on paye les commissaires de police, là, on dit aux associations et aux petits clubs, OK, c'est vous qui faites le travail d'éducation et de santé et on vous donnait 0,2, maintenant, on va vous donner 0,12. On se fiche des gens, très clairement. C'est-à-dire qu'on ne paye strictement rien de ces politiques publiques essentielles, encore une fois, à fabriquer. Et je vais vous rajouter une couche.

C'est une double peine, cette diminution budgétaire, parce que dans le même temps, l'État diminue les dotations des collectivités locales qui ne vont plus pouvoir financer la pratique locale. Donc, on est comprimé, ces associations sportives qui font le job d'éducation et de la santé sont comprimés entre une baisse publique nationale et une baisse publique territoriale. La double peine. Alors, c'est...

C'est guerreserie. C'est exactement ce que je souhaitais apporter comme élément de réponse. Effectivement, il ne faut pas oublier les collectivités territoriales qui sont très importantes dans la diffusion du sport et notamment dans le relais que le sport peut avoir dans la vie des individus. Je parlais tout à l'heure des maisons santé-sport et le premier indicateur, c'est que ça ne fonctionne que si les collectivités territoriales s'investissent. Donc, en gros, si vous donnez de l'argent aux collectivités...

principalement les budgets des clubs, elles ont plus de budget que l'État, les collectivités territoriales, et elles ont la main sur les clubs. Les principaux budgets des clubs viennent des collectivités territoriales. Là, on parle vraiment des clubs sportifs, mais moi, je parle vraiment de la mission qui a été faite de faire du sport un élément important pour la santé des individus en France. Et en ça, l'élément que je voulais apporter, c'était que les collectivités territoriales

participer activement aux maisons Sports Santé qui est une structure nouvelle et qui du coup vont être elles aussi impactées par le budget et par un budget autre

Et finalement, ça va amener à des répercussions sur, effectivement, cette promesse, la promesse que le sport peut répondre à des enjeux sanitaires très importants. Vous parliez d'un euro pour 13 euros de gagné. C'est exactement ça. Sanitaire, mais évidemment pas seulement. Et c'est intéressant parce qu'il y a des secteurs auxquels le gouvernement ne veut pas toucher. La sécurité, par exemple...

La défense, or, je vais citer la Fédération française de football par rapport aux baisses de crédit annoncées, qui écrit que le sport doit être aidé, ses crédits soutenus, en raison de son rôle éducatif et social indispensable pour lutter contre les tensions qu'ont tenues notre société. Donc en fait, le sport est un pont vers plus de sécurité ?

Mais totalement, parce que finalement, ce qu'on a là, c'est justement... Et ce qui peut se produire, justement, si on continue encore cette marche en avant malheureuse de moins accorder de crédit au sport, à la fois matériellement et aussi symboliquement, parce que c'est une question aussi de considération, finalement, on met à mal la cohésion sociale des individus et on exalte les disparités sociales. C'est qu'il y a toujours des gens qui vont faire du sport, dans des endroits et dans des formes d'entre-soi sociaux, finalement, qui vont se multiplier.

et des gens qui seront au contraire en marge finalement de cet aimant-là et qui vont souffrir et qui vont partir à la fois physiquement mais aussi socialement de cette absence de pratiques sportives et d'esprit sportif dans ces espaces-là. Régis Giannico, pour répondre à notre question, finalement la culture sportive demain en France sera réservée à une élite ? Non, pas forcément. Par contre, il faut reprendre tout à zéro aujourd'hui qu'on ait une vraie loi héritage

après les Jeux olympiques et paralympiques, de façon à ce qu'on renforce le PS dans le premier et dans le seconde degré. Il faut aujourd'hui qu'on ait une vraie politique pour promouvoir les modes de vie plus actifs dans les mondes supérieurs, dans l'aménagement des apports des écoles également pour...

pour venir à pied ou à vélo le matin et pas en voiture, tout simplement. Il faut, dans la vie professionnelle, développer le design actif au bureau, que les gens soient moins en sédentarité, mais aussi un peu plus d'activité physique dans leur quotidien. Et puis, la prescription d'activité physique adaptée, et votre interlocuteur a absolument raison, effectivement, il faut aujourd'hui que l'assurance maladie commence

à rembourser un certain nombre de séances d'activité physique adaptée contre les maladies chroniques. Parce qu'il y a effectivement les inégalités sociales qui sont extrêmement fortes devant l'activité physique. Mais qui pour porter ce combat ? Est-ce que ce n'est pas révélateur d'une couture sportive qui n'est pas au niveau de ce qu'on peut voir dans certains pays anglo-saxons, en Australie, aux États-Unis, en Espagne par exemple, en Scandinavie ?

Ce n'est pas forcément une question aujourd'hui de culture sportive de haut niveau. C'est aujourd'hui donner ce qu'on appelle la littératie physique aux plus jeunes, aujourd'hui, générations, le réflexe, effectivement, d'avoir une activité physique régulière tout au long de leur vie, et notamment dans le but de bonne santé.

bonne santé publique. Et donc, ça, c'est un changement culturel qu'il faut opérer. Mais pour cela, il faut des politiques publiques sportives et aujourd'hui, elles sont fragilisées. C'est Guernazerie, vous êtes inquiet pour l'avenir ? Inquiet, non. En fait, là, maintenant, c'est qu'il s'est passé un grand événement sportif l'année dernière et maintenant, il y a un choix qui doit être fait. Il y a une orientation qui doit être prise. Est-ce qu'on opte pour une façon un peu anglo-saxonne, plutôt type Londres et dans lequel cas, on a une élite sportive

et finalement une base de pratiquants qui du coup est sans doute moins importante et qui éprouve des difficultés à avoir une pratique sportive ou est-ce qu'on opte plutôt pour un modèle plutôt scandinave alors je caricature un peu pour que ça soit très révélateur mais dans lequel finalement bon en fait l'élite sportive c'est très sympa c'est très bien ça exalte ça offre une vitrine mais néanmoins ce qui est plus important c'est quand même d'avoir une masse de pratiquants et

qui viennent aussi compenser certaines autres problématiques sociales et sanitaires. En tout cas, une forme du modèle social français est menacée. Et oui, la culture sportive française, telle qu'elle est historique, elle est en péril pour répondre à la question de notre débat ce soir. Et cela risque de renforcer, c'est ce que vous nous dites, les inégalités sociales.

encore un marqueur de renforcement des inégalités. Merci beaucoup, c'est Guirlas Riz, sociologue du sport à l'ISRI, Iris, Institut de Recherche Interdisciplinaire, École des Hautes Études en Sciences Sociales. Philippe Banna, président de la Fédération Française du Handball. Et merci à Régis Juanico, ancien député de la Loire, expert en politique publique sportive, membre du collectif Pour une France en Forme. Merci à Florence Ponce,

qui était à la préparation de ce débat du jour, Claude Batista, à sa réalisation. Allez, coup d'œil à la pendule, après que ce débat du jour soit terminé. Il est bientôt 18h59 ici à Paris. Dans une minute, ce sera le Grand Journal du soir avec Adrien Delgrange. Et puis, juste après, ce sera l'heure d'Afrique Soir.

À 19h30, heure française dans 30 minutes, avec vous Sylvie Berruy. Bonsoir Sylvie. Bonsoir Romain. Alors, quel programme ce soir ? Eh bien, nous ferons le point sur la situation dans l'Est de la République démocratique du Congo. On attend ce soir une déclaration officielle du président Félix Tshisekedi. Le rapport sur le rôle de la France dans la répression des mouvements indépendantistes au Cameroun entre 1945 et 1971, rapport remis au président Paul Biya, et les auteurs confirment que la France a bien mené une guerre de décolonisation.

C'est officiel depuis aujourd'hui, le Mali, le Niger et le Burkina ne sont plus membres de la CDAO. Ces trois pays dirigés par une jeune militaire ont quitté l'organisation ouest-africaine. Nous verrons quelles sont les conséquences pour les ressortissants de ces trois états. Le football est une soirée Ligue des champions européenne. Le Paris Saint-Germain se déplace à Stuttgart ce soir. Brest reçoit, lui, le Real Madrid de Kylian Mbappé.

Et puis musique, le rappeur franco-congolais Youssoupha vient de sortir son nouvel album Amour suprême. Merci Sylvie, beau programme, on se retrouve dans 30 minutes, dans 30 secondes le Grand Journal du soir et on sera aux Etats-Unis notamment avec l'audience aujourd'hui au Sénat du candidat au poste de ministre de la Santé.