We're sunsetting PodQuest on 2025-07-28. Thank you for your support!
Export Podcast Subscriptions
cover of episode Politique : l'avenir de la gauche s'écrit-il sans LFI ?

Politique : l'avenir de la gauche s'écrit-il sans LFI ?

2025/1/22
logo of podcast Débat du jour

Débat du jour

AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
A
Adrien Broch
F
Frédéric Savicky
R
Romain Osoui
Topics
Romain Osoui:本期节目讨论法国左翼的未来,特别是左翼联盟在国民议会面临瓦解的风险,以及不屈的法兰西(LFI)对左翼联盟的影响。 Frédéric Savicky:左翼内部的分裂并非简单的二元对立,而是贯穿各个派别内部的复杂矛盾。社会党内部对与LFI长期结盟存在分歧,短期内联盟瓦解的可能性较小,但长期来看,LFI与社会党之间的冲突不可避免。左翼领导权之争悬而未决,LFI未能成为左翼的主导力量,为其他力量提供了机会。2022年总统大选后,多重因素导致LFI声望受损,这加剧了左翼内部的紧张局势。 Adrien Broch:左翼阵营大致分为两大阵营:一个阵营(包括共产党、绿党和社会党)倾向于与政府对话;另一个阵营(不屈的法兰西)则拒绝对话。社会党内部也存在分歧,并非简单地支持或反对与不屈的法兰西结盟。新人民阵线联盟的凝聚力主要源于对国民阵线执政的担忧。社会党面临两难选择:维护自身尊严,与不屈的法兰西决裂;或维持联盟,但可能在选举中受损。不应低估梅朗雄及其不屈的法兰西的影响力,其仍有能力团结左翼选民。2024年欧洲议会选举结果显示,不屈的法兰西未能动员其20%至22%的选民,但仍获得10%的选票,表明其影响力依然存在。社会党需要权衡短期和长期利益,决定是与梅朗雄合作,还是与中间派合作。 Frédéric Savicky:左翼阵营缺乏明显的领导人物,这削弱了其凝聚力。不屈的法兰西仍然吸引着来自移民背景、受歧视的群体以及受教育程度高但工作报酬低下的群体。2027年,一个能够吸引马克龙支持者和左翼选民的改革派左翼候选人,是有可能出现的。社会党内部存在两种策略:一种是争取中间偏左的选民;另一种是争取那些对马克龙失望的选民。不屈的法兰西在2017年试图争取那些支持国民阵线的选民,而现在则将目标转向年轻的、来自城市贫民区的选民。社会党即将召开的党代会,可能难以实现团结所有派系的目标。社会党内部的主要分歧在于,是否应该支持左翼的单一候选人,还是应该推出自己的候选人。法国左翼的未来,并非一定与不屈的法兰西脱钩。

Deep Dive

Chapters
Les tensions au sein de la gauche française sont exacerbées par le refus du Parti Socialiste de censurer le gouvernement. La France Insoumise menace de rompre l'alliance. L'avenir de la gauche semble incertain à l'approche de la présidentielle de 2027.
  • Refus du PS de censurer le gouvernement
  • Menace de rupture de LFI
  • Tensions internes au PS
  • Impact des polémiques sur LFI
  • Perspective de l'élection présidentielle 2027

Shownotes Transcript

Translations:
中文

Le débat du jour. Romain Osoui. On ne s'est même pas passé la balle avec Véronique Rigollet, mais j'allais dire qu'on allait parler de politique française ce soir. Je vous souhaite une très belle émission. Merci beaucoup Véronique. Le torchon brûle au sein de la gauche, à tel point que l'alliance qui est représentée à l'Assemblée nationale française, cette alliance semble au bord de l'implosion. Ce mercredi, la France Insoumise, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, a écrit dans un communiqué, je cite, « Si les députés socialistes »

devait refuser à nouveau la censure du gouvernement de François Bayrou, comme ils l'ont fait la semaine dernière, et bien il romprait définitivement avec le nouveau Front Populaire. Notre question ce soir, l'avenir de la gauche s'écrit-il sans la France insoumise ? Lestée par de multiples polémiques, est-ce que LFI est devenu un boulet ? Et dès lors, s'en émanciper peut-il permettre de créer une sociale démocratie crédible en vue de la présidentielle de 2027 ? Et bien soyez-les et bienvenue dans le débat du jour !

Et pour répondre à ces questions, nos deux invités à mes côtés en studio, Frédéric Savicky, bonsoir. Bonsoir. Vous êtes professeur de sciences politiques à l'université Paris 1, Panthéon-Sorbonne. Face à vous, Adrien Broch, bonsoir. Bonsoir. Responsable des études politiques à l'institut Via Voice, auteur d'un livre qui paraît dans deux jours, vendredi.

intitulé « Portrait moderne de la gauche française, débat d'idées des années 2010 à nos jours ». Merci beaucoup à vous deux, tout d'abord, d'avoir accepté l'invitation du débat du jour sur RFI. Première question, Frédéric Savicky, à quel point, selon vous, le divorce de la gauche avec LFI est-il acté ? Donc, il y a eu le communiqué du jour que j'ai cité. Précédemment, il y a eu de nombreuses prises d'opposition qui se sont multipliées. J'en cite deux, côté LFI. Jean-Luc Mélenchon qui a dit que le PS n'était plus un partenaire.

Et puis, côté PS, François Hollande qui a dit dimanche en 2027, il faudrait deux offres à gauche, l'une réformiste, l'autre radicale. Ce n'est pas le divorce de la gauche avec les LFI, c'est le divorce potentiel au sein de la gauche entre LFI et le Parti Socialiste, ou en tout cas...

une partie en ce moment la plus bruyante du Parti Socialiste, celle qui est ouvertement en opposition avec l'idée d'une alliance durable avec LFI. Et puis au milieu, si on peut dire...

presque à accueil distance, les écologistes, dont on a pu constater qu'ils avaient voté la censure, mais qui néanmoins restaient quand même dans une démarche de négociation avec le gouvernement et de soucis de ne pas trop être assimilés au camp LFI. Et puis les communistes, un peu également sur la même ligne.

Il n'y a pas deux blocs, selon vous ? Il n'y a pas LFI d'un côté, les autres de l'autre ? Non, pour l'instant, il n'y a pas deux blocs. Il y a une division qui n'est pas simplement entre deux blocs, mais qui traverse aussi un peu les blocs. Alors, pas le bloc LFI, mais en tout cas, le bloc socialiste, le bloc...

Et puis, aussi un élément qui me semble important de rappeler, c'est qu'on dramatise beaucoup le non-vote, en quelque sorte, des socialistes de la censure au gouvernement. Mais on est dans une phase où il va y avoir d'autres échéances assez rapidement importantes, notamment sur la discussion budgétaire. Et là, on ne sait pas encore bien ce que les socialistes, les députés socialistes,

éventuellement la direction du Parti Socialiste va faire, en fonction de la traduction ou pas des engagements pris par François Bayrou à leur égard, dans le budget. Les déclarations de ces derniers jours de divers ministres laissent plutôt planer l'idée que ça risque d'être quand même compliqué,

entre les déclarations générales, les promesses de François Bayrou et puis leur traduction budgétaire, il y a un vrai gap. Ça va être compliqué, disons, de traduire les engagements de François Bayrou dans des engagements budgétaires précis ?

qui satisfont les attentes, les exigences même du Parti Socialiste. Donc, ça va être difficile qu'il évite une censure de toute la gauche. Voilà. Donc, disons qu'à

À court terme, gloser sur une espèce d'éclatement, de disparition de l'Alliance me semble un peu prématuré. Même si, évidemment, j'allais dire sur le fond, sur le plus long terme, il est clair qu'on a un affrontement qui ne date pas de ces jours-ci entre LFI d'un côté et les socialistes de l'autre.

à propos du leadership à gauche qui n'est pas tranché. François Hollande revient aujourd'hui par la fenêtre aussi parce que LFI n'a pas été capable de s'imposer finalement comme la force dominante à gauche en dépit des succès réels de Jean-Luc Mélenchon en 2017 et en 2022.

Bon, il s'est passé d'autres élections depuis qui ont rééquilibré les forces et donc les choses sont ouvertes. Et c'est bien pour ça, évidemment, qu'il y a des tensions. Tensions qui, évidemment, se sont activées aussi par la perspective de l'élection présidentielle, mais aussi des élections municipales à venir l'année prochaine. Il s'est passé beaucoup de choses depuis les 21,95%, qui était quand même un gros score, effectivement, de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle de 2022.

Il s'est passé beaucoup de choses aussi qui a lesté. Je parlais des polémiques, les prises d'opposition concernant le Hamas, beaucoup de choses qui ont ostracisé la France insoumise. Et sur les retraites aussi, il faut le rappeler. Adrien Broch, est-ce que vous partagez la même analyse que Frédéric Savicky ? Parce qu'effectivement, on peut dire que les écologistes et les communistes ont voté la censure majoritairement, comme LFI l'a fait. Mais en même temps, les écologistes et les communistes ont...

aux côtés du Parti Socialiste, qui eux n'ont pas voté la censure, le PS, ont participé à des discussions avec le gouvernement. C'est pour ça que je pose la question de est-ce qu'on n'a pas LFI d'un côté, et malgré tout, une gauche...

entre guillemets, peut-être futur réformiste, on va parler de ce concept de gauche réformiste qui est en train de se créer, PS, écologiste, communiste. Réformiste, effectivement, je ne sais pas. En tout cas, sur la question de la discussion, on a eu effectivement un pôle à gauche plutôt ouvert à la discussion. Et là, on peut effectivement y inclure le Parti communiste, les Verts et le Parti socialiste.

contre une gauche fermée à la discussion a priori et là on a LFI. Donc là on a deux blocs, je me méfie toujours des oppositions un petit peu binaires parce que comme l'a très bien rappelé Frédéric Savicky, même à l'intérieur du Parti Socialiste, il y a une opposition, non pas tellement d'ailleurs sur est-ce qu'il faut rester proche de LFI ou éloigné, mais est-ce qu'il faut faire un pas vers le gouvernement ou ne pas le faire ? C'est un petit peu comme ça je crois que ça se structure.

Et il y a une opposition interne au Parti Socialiste, pas forcément au sein de l'Assemblée Nationale, du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, mais plus largement dans l'organisation du parti, sur ce pas qui a été fait, et cette, non pas cette main tendue, mais disons cette entrée en discussion avec le gouvernement. Et d'une certaine manière d'ailleurs, c'est ce qu'on appelle un peu médiatiquement comme ça, l'aile droite du Parti Socialiste qui a gagné cette bataille, puisque Olivier Faure, qui était lui plutôt sur cette ligne unioniste

et à laquelle il tenait férocement depuis 2022, qui a dû finalement adopter cette grammaire-là, qui était plutôt la grammaire des anti-nupes au sein du Parti Socialiste et maintenant des anti-NFP. Donc il s'est fait le porte-parole de...

d'une partie du Parti Socialiste qui s'oppose férocement à lui depuis deux ans, menée par Carole Delga, notamment François Hollande, encore avant d'être élu, même si c'est encore le cas aujourd'hui. Donc il est un peu pris, et puis surtout qu'il y a un congrès qui arrive bientôt, il est un peu pris aussi dans cette contradiction, à la fois celle de tenir ce qui a fait lui sa raison d'être depuis 2022. Il est sur une ligne de crête, Olivier Faure, où il essaye de tenir l'autonomie du Parti Socialiste tendue,

tout en conservant un certain nombre de sièges. On va sûrement y venir, mais c'est quand même ça derrière la question qui se joue, puisqu'il n'y a même pas d'intergroupe aujourd'hui à l'Assemblée Nouveau Front Populaire. Donc on est vraiment dans une coalition électorale. Qu'est-ce que ça veut dire, en fait, qu'une rupture dans une coalition électorale ? Ça veut simplement dire qu'on fait le croix sur des unions dès le premier tour. Voilà un peu ce que... sur ces oppositions internes. Pour nos auditeurs, finalement, ça représente quoi ? Quel poids, aujourd'hui, au sein du Parti Socialiste, mais au sein, encore une fois...

des écologistes aussi, des communistes, ceux qui sont d'accord pour discuter avec le gouvernement. Quel poids ? Je ne sais pas si vous avez une idée. Je pense que sur la discussion avec le gouvernement, c'est majoritaire. C'est-à-dire que beaucoup de députés socialistes, y compris parmi ceux qui étaient réticents à l'idée de ne pas voter la censure, étaient favorables à ce que on

on essaye d'éviter un blocage institutionnel parce que c'est ça que ça veut dire. Il y avait cet enjeu. C'est ça l'opposition fondamentale avec LFI et avec Jean-Luc Mélenchon. On sait que Jean-Luc Mélenchon au fond poussait à refaire

refuser toute forme de discussion avec François Bayrou pour forcer finalement à terme Emmanuel Macron à démissionner parce que faire tomber de nouveau le gouvernement de Bayrou après celui de Barnier, ça voulait dire évidemment qu'il n'y avait pas d'issue et de gouvernement possible et imaginable.

Donc, au fond, il y avait une espèce d'alliance objective attendue d'une convergence entre le RN et gauche pour faire tomber le gouvernement. Donc ça, je pense que beaucoup de socialistes ont bien vu à quel point c'était, un, très aléatoire.

et surtout extrêmement risqués parce que, ça les enquêtes de sondage le confirment, mais aussi les témoignages que les militants, les élus socialistes, et pas seulement que socialistes, communistes, écologistes, ressentent de la population, c'est-à-dire l'idée qu'on ne peut pas prendre le risque d'une France qui...

n'ait pas de budget, qui soit contrainte finalement de vivre d'expédients. Et voilà, il y a un effet un peu anxiogène de cette situation politique. Donc là-dessus, il y avait accord. Après, là où évidemment, il peut y avoir des désaccords, c'est jusqu'à quel point on accepte finalement de ne pas censurer un gouvernement qui ne ferait pas d'efforts significatifs pour élargir la majorité. De ce point de vue-là, les écologistes, par exemple, ont...

fort logiquement censuré le gouvernement parce que François Bayrou, à tort ou à raison, je pense que peut-être à tort, n'a pas fait les efforts ou les gestes suffisants en direction des écologistes. Il a refusé de continuer une politique de transition énergétique significative. Il a donné quitus aux revendications de la FNSEA en endossant les critiques à l'égard de l'Office français de la biodiversité, ce qui est quand même très

de la part d'un premier ministre puisqu'il s'agit d'une administration. Bref, est-ce qu'il y aura des avancées là-dessus ? Tout va dépendre ensuite, effectivement, des capacités de François Bayrou à suffisamment faire de concessions. Après, LFI ne va pas bouger sur sa ligne. LFI ne bougera pas, de toute façon. Adrien Broch, à quoi elle tient cette alliance encore du NFO, Front Populaire ? Déjà, quand on a un

au sein de cette alliance de partis. Il y a un qui vote la censure, LFI, et un autre qui ne la vote pas, le Parti Socialiste. Mais cette alliance, qui est encore une fois une alliance électorale, tenait pour moi une seule corde qui était le risque du

Rassemblement National au pouvoir. Je crois qu'il faut vraiment remonter à ça au cœur de l'été, c'est-à-dire une alliance des gauches assez traditionnelle dans l'histoire. C'est pour ça que je pense qu'il faut être très prudent sur les constats définitifs sur la rupture et consommée, etc. On voit qu'il peut toujours se passer conjoncturellement selon les aléas politiques et électoraux des éléments qui font que les gauches trouveront matière, non pas à se réconcilier sur le fond, mais en tout cas à s'allier le temps d'un... C'était d'ailleurs le calcul qu'avait fait Emmanuel Macron en

décidant de dissoudre, il pensait que la gauche serait incapable de s'unir, notamment après les divisions consécutives. Est-ce que le PS a intérêt aujourd'hui à rompre avec l'AFI ? Le PS, pour moi, c'est ma lecture. Il n'y a pas mille solutions en réalité et il n'y a ni bonne ni mauvaise solution. C'est-à-dire que dans la situation, vous l'avez rappelé,

qui est celle du rapport de force actuel. 2022, Jean-Luc Mélenchon fait en gros 22%, Anne Hidalgo fait un peu moins de 2%. Le rapport de force, il est comme tel. Donc après, on peut ergoter autant qu'on veut sur la nécessité du compromis, etc. Il se trouve que la ligne, en tout cas à gauche, a été tranchée par les urnes en 2022 et celle de Jean-Luc Mélenchon par l'exemple

qualité de sa campagne, visiblement, et de ses arguments, a convaincu bien plus largement que celle d'Anne Hidalgo. Donc le Parti Socialiste...

a pour moi, et face à un dilemme qui est sauvé, j'allais dire, si tant est qu'il faille le formuler comme ça, une forme de dignité morale à ne plus s'allier avec la France insoumise, surtout les sujets de fractures qu'on a énumérés ces derniers mois et ces dernières années. Mais consommer cette rupture-là, ça veut dire faire la croix sur des accords électoraux et donc potentiellement admettre, non pas une mort, mais peut-être un sommeil à court terme dans les échéances électorales qui arrivent.

soit actés, non pas de liens encore qui doivent être établis avec la France insoumise, mais qui doivent être conservés, non pas positivement, c'est-à-dire pour faire alliance, mais contre quelque chose d'autre. Et dans ce cas-là, ça veut dire effectivement plus de perspectives à court terme électorales, puisqu'il continuerait d'y avoir des alliances électorales, mais en revanche,

un magistère intellectuel qui serait un petit peu affaibli puisque Jean-Luc Mélenchon, même s'il n'a pas réussi à convaincre en totalité à gauche et dans le pays, demeure encore la force majoritaire et la force d'impulsion, j'allais dire, l'autorité morale quasiment aujourd'hui dans la gauche politique. Mais que reste-t-il aujourd'hui des 21,95% des voix de Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui à LFI ? Beaucoup ?

Peut-être qu'il en reste beaucoup plus qu'on ne le pense. Et je pense qu'il faut là aussi être très prudent, de la même manière qu'il faut être très prudent sur les annonces de mort des unions de la gauche, sur la mort idéologique de Jean-Luc Mélenchon. Je crois qu'il aura toujours une capacité, pour plein de raisons, à

fédérer encore, d'autant qu'il a des stratégies, on le voit très bien tactiquement, où il est dans une radicalité assez globale pendant un certain nombre de mois, puis plus les élections arrivent, plus il se recentre et il arrive à parler des astres de Jean Jaurès et d'alignement des planètes. Donc il a cette force-là et c'est pour ça que je pense qu'il faut être très prudent aussi sur ces calculs de mort du Milan-Chemin. C'est la question que j'allais poser Frédéric Savicky, vous êtes d'accord, est-ce que la France insoumise n'est pas morte ?

D'abord, on a eu un test... Est-ce que le PS a intérêt à rompre ? Est-ce que ça peut doper la gauche ? On a quand même eu un test intéressant qu'ont été les élections européennes de juin dernier, enfin 2024, où on a pu mesurer évidemment que la France insoumise n'était pas capable de mobiliser...

remobiliser les 20 ou 22% d'électeurs, mais néanmoins quand même 10%, ce qui est quand même... En dessous de Raphaël Glucksmann, qui était légèrement en dessous. Légèrement en dessous, oui, effectivement, à 13%, parce que ça s'est aussi traduit par le fait que Raphaël Glucksmann a notamment, on va dire, siphonné l'électorat écologiste, beaucoup plus que

que l'électorat insoumis. Frédéric Serviquesco, aujourd'hui, encore une fois, l'opinion de gauche, c'est celle-ci. C'est Raphaël Glucksmann qui représente davantage de courants socialistes devant la France insoumise. Je pense que c'est très compliqué à dire. La

principales faiblesses, on pourrait dire aujourd'hui, de ce camp-là, de ce camp socialiste, social-démocrate, voire même écologiste, et qu'il n'y a pas de figure qui s'imposerait comme le leadership naturel. François Hollande essaye de jouer ce rôle, mais avec évidemment bien des réticences,

eu égard au bilan de son quinquennat. Mais en dehors de ça, on ne peut pas dire que tel ou tel leader s'imposerait naturellement. Je pense que Raphaël Glucksmann a fait un bon score aux élections européennes, mais que pour autant, c'est un peu

il n'est pas un personnage politique majeur et les socialistes ne sont pas prêts à, en quelque sorte, lui reconnaître un leadership au-delà de cette élection européenne. Donc, pour revenir rapidement sur l'élection européenne, bon, voilà, 10%, c'est quand même important, surtout quand on regarde la géographie de ces électeurs et leurs caractéristiques sociologiques.

LFI séduit dans les quartiers, comme on dit, c'est-à-dire des populations issues de l'immigration, victimes de discrimination. C'est toujours le cas, selon vous ? Oui, largement, même si ces catégories-là votent moins à des élections comme des élections européennes, mais à des élections présidentielles, non, elles votent davantage. Et puis, on va dire, moi, ce que j'appelle les professions intellectuelles victimes de formes de déclassement,

c'est-à-dire des gens qui ont des niveaux de diplôme relativement supérieurs, des licences, des masters, et qui ont des jobs mal payés ou insuffisamment reconnus. Le monde enseignant est un bel exemple, les professions médicales, infirmières et autres, et ces gens-là, effectivement, se reconnaissent dans un discours beaucoup plus, on va dire, radical, dans la forme qui est celle de la France insoumise, et les socialistes

comme les écologistes, ont du mal à s'ancrer dans ces milieux-là. Et ce sont des électeurs de gauche indispensables pour imaginer, sinon gagner une élection présidentielle, récupérer une majorité à l'Assemblée, mais surtout passer éventuellement le cap du premier tour de l'élection présidentielle.

RFI, le débat du jour, Romain Osoui. L'avenir de la gauche française s'écrit-il sans la France insoumise, la question qu'on pose ce soir ? Non, vous nous dites finalement qu'il ne faut pas sous-estimer aujourd'hui le niveau de la France insoumise. C'est ce que vous nous citiez à l'instant, Frédéric Savicky, professeur de sciences politiques à l'université Paris 1, Panthéon-Sorbonne, Adrien Broch.

deuxième invité responsable des études politiques à l'Institut via Voice. On en parle évidemment d'autant plus que ce mercredi, la France Insoumise, mouvement de Jean-Luc Mélenchon, rappelons-le, a écrit dans un communiqué que si les députés socialistes devaient à nouveau refuser de censurer le gouvernement de François Bayrou, comme ils l'ont fait la semaine dernière, eh bien ils rompraient définitivement avec le nouveau Front Populaire. Vous nous dites, vous deux, que la rupture finalement n'est clairement pas à l'ordre du jour ?

Dès lors, comment élargir, parce que c'est la question que j'aurais évoquée dans la deuxième partie de débat, comment élargir l'impact de la gauche française aujourd'hui ? Comment élargir la gauche française tout court pour qu'elle ait davantage d'impact ? Je vais citer Yannick Jadot, candidat écologiste à la présidentielle 2022, qui évoquait un pacte républicain transitoire entre le nouveau front populaire

Et le bloc central, donc ça fait écho un petit peu à ce que disait Gabriel Attal, l'ancien Premier ministre, issu de la Macronie, qui appelle à élargir le socle commun. Qu'en pensez-vous, Adrien Broch ? Est-ce qu'effectivement, ça peut être un point positif pour l'expansion de la gauche ? Ou est-ce qu'il n'y a pas le risque aussi, en vue de 2027, parce que là, évidemment, on se projette sur 2027, la présidentielle, de se faire damer le pion ?

pour la gauche par le candidat issu de la Macronie, en tout cas du Bloc central, qui se présentera. Vous avez raison, je crois, de présenter

de présenter les choses comme ça. Et d'abord, par rapport à ce que disait Frédéric Savicky sur effectivement la stagnation, malgré tout, du Parti Socialiste. Alors, pas forcément du Parti Socialiste, mais en tout cas de la gauche non-mélanchoniste. C'est-à-dire qu'en 2019, aux européennes, les Verts font 13, le PS fait 6. En 2024, le PS fait 13 et les Verts font 6. Donc, on a simplement le même socle avec à peu près la même sociologie électorale, mais une inversion particulière

par le fait que Raphaël Glucksmann a effectivement siphonné une partie de l'électorat vers davantage encore, qu'il n'a convaincu une partie de la gauche plus radicale. Donc, c'est pour ça que je crois qu'il faut replacer ça et ne pas surestimer la puissance de feu du score de Raphaël Glucksmann, qui a fait la campagne qu'il a faite avec le mérite. Et je trouve que cette campagne était particulièrement intéressante sur le rapport à l'antitote

L'antitotalitarisme à gauche, on avait une espèce de reconstitution comme ça d'un vieux clivage qui n'est pas tout à fait le clivage réformiste-révolutionnaire, qui est un petit peu un autre et c'était très intéressant. Mais on part quand même de là, c'est-à-dire d'une candidature d'Anne Hidalgo qui a fait 1-7 en 2022 et d'une bonne campagne de Raphaël Glucksmann, mais qui n'a fait qu'en gros stagner sur la gauche non-mélanchoniste.

À partir de là, effectivement, l'avenir du Parti Socialiste, bon, moi, je vois ça comme un calcul soit à court, soit à long terme. Maintenant, c'est de voir de quel côté, effectivement, il faut s'ouvrir. Il est certain que si Jean-Luc Mélenchon est le candidat de gauche qui fait 22% à une élection présidentielle, il y a une masse électorale à aller chercher de ce côté-là. Maintenant, à quel prix, à partir du moment où le Parti Socialiste, et là, on en vient plutôt aux fractures de fond, s'est opposé ?

et s'est distingué de manière assez formelle de la France insoumise sur un certain nombre de sujets cruciaux, comme effectivement le rapport à l'antisémitisme et le rapport à la violence, je pense, à ce qui s'est passé et à la guerre des gauches qui s'est ouverte après le 7 octobre. Donc, de quel côté faudra-t-il ouvrir ? Est-ce qu'au final, il y a plus de points communs ?

C'est toute la discussion, je crois, de fond, de plus de points communs avec le bloc central, de ruptures, de différences de degrés, là où il y a des différences de nature vis-à-vis de la France insoumise. C'est, je crois, l'arbitrage qui devrait être fait côté parti socialiste. Encore une fois, je pense plutôt sur une dynamique de long terme, parce qu'à partir du moment, si rupture il y a aujourd'hui,

que les socialistes ne censurent pas le gouvernement à l'occasion du vote du budget, qu'il n'y a pas d'accords électoraux. Le Parti Socialiste, de facto, étant tributaire de circonscriptions qui sont beaucoup plus difficiles que celles de la France insoumise, il peut disparaître dans un certain nombre de circonscriptions en France. Frédéric Savicky, est-ce qu'il y a la place en 2027 pour une gauche réformiste qui pourrait récupérer tous les déçus de gauche ?

du macronisme, ça rappelle le profil un peu d'Emmanuel Macron en 2017 ? Tout à fait. Et qui pour l'incarner ? Oui, je pense que la différence, en quelque sorte, entre LFI et l'artiste socialiste, du point de vue, on va dire, de la stratégie sociale

électorale, mais au bon sens du terme, c'est-à-dire à qui il faut s'adresser en priorité. Du côté du Parti socialiste, vous avez pas mal de gens autour de François Hollande et de la droite du parti qui disent, au fond, si on veut...

sinon gagner, mais en tout cas espérer gagner et retrouver le lustre d'antan, il faut essayer de récupérer les électeurs de centre-gauche qui sont allés chez Macron. C'est-à-dire ceux qui, encore en 2022, ont préféré, entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, finalement, choisir Emmanuel Macron pour son profil, on va dire, européen,

pour son profil plus modéré, réformiste ?

Libéral, par exemple. Libéral, dans le sens du terme. Donc, c'est là, au fond, qu'on doit finalement chercher des marges pour reconstituer en quelque sorte. Du côté de la France Insoumise, en 2017, la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, c'était les fâchés pas fachos, c'est-à-dire aller récupérer des gens qui votent RN, FN à l'époque.

Et bon, là, ils ont renoncé. L'idée, maintenant, c'est de dire, bon, il y a une masse d'abstentionnistes très importante chez les jeunes en particulier, dans les quartiers populaires des grandes villes. Et c'est là qu'il y a, en quelque sorte, un réservoir qui serait...

de nature à permettre de passer le cap du premier tour de l'élection présidentielle. Et donc, évidemment, on voit bien que ce n'est pas du tout la même stratégie. Et au milieu, vous avez des gens comme Olivier Faure qui essayent en quelque sorte de tenir une espèce de ligne de crête assez compliquée. C'est-à-dire qu'il faut essayer de parler aux deux. Mais à terme, on voit bien que ça ne peut que pour

pour y dire, clasher d'une certaine façon. Parce que... Ça va clasher au sein du PS ? Ça va clasher au sein du PS et au sein, effectivement, de la gauche. Alors, permettez-moi de poser la question qui suit. Ça annonce quoi pour le congrès ? Adrien Broch l'a évoqué, qui est prévu avant l'été. Il doit être annoncé précisément d'ici la fin du mois.

Et qui ait présenté ce congrès du Parti Socialiste. Certains le présentent comme un épiné d'œufs, en référence au fameux congrès de 1971. Oui, c'est ce que souhaite François Hollande, mais à mon avis, il aurait très peu de chances de réussir. C'est de vouloir rassembler tous ceux qui ont quitté le Parti Socialiste au cours de ces dernières années, c'est-à-dire aussi bien à gauche...

par exemple Benoît Hamon, qu'à droite, Cazeneuve, et puis récupérer en quelque sorte place publique. Je ne suis pas certain que la majorité des militants soit favorable à une telle option aujourd'hui. En revanche...

Pour ceux qui s'étaient opposés à Olivier Faure au dernier congrès du Parti socialiste en critiquant son trop grand alignement sur la France insoumise, il risque d'être un peu privé d'argumentaire parce qu'évidemment, l'évolution des choses récentes, finalement, remet un peu Olivier Faure au centre. Le vrai clivage, au fond, c'est est-ce que le Parti socialiste est prêt à soutenir

à travers notamment une élection primaire ou un autre dispositif, une candidature unique de la gauche ? Est-ce qu'ils y croient encore ? Est-ce qu'il faut tout faire, quitte à renoncer à présenter un candidat socialiste ou une candidate socialiste dûment labellisée à cette élection ?

Ou est-ce que, là c'est la ligne que défend François Hollande et qui risque d'avoir du soutien de certains militants, assumer le fait qu'il faudra un candidat socialiste pur jus, si j'ose dire, ouvertement, dans leur mot social-démocrate, dans le mot de leurs adversaires social-libérales, qui incarne le parti, quitte à...

à aller au combat avec Jean-Luc Mélenchon. C'est ça, à mon avis, le vrai point de clivage aujourd'hui. Et ça fait écho, et je vais conclure là-dessus, sur ce qu'a dit François Hollande, précisément, que vous avez cité dans une interview à la Tribune dimanche. En 2027, il faudrait deux offres à gauche

L'une réformiste et l'autre radicale. Et donc, non, l'avenir de la gauche ne s'écrit pas forcément sans la France insoumise, si je dois répondre à la question en votre nom. A vous deux, messieurs. Merci beaucoup, Frédéric Savicky, professeur de sciences politiques à l'université Paris 1, Panthéon-Sorbonne, et Adrien Broch, responsable des études politiques à l'Institut Via Voice, auteur de ce livre qui paraît vendredi.

Portrait moderne de la gauche française, débat d'idées des années 2010 à nos jours. Merci à Florence Ponce qui était à la préparation de ce débat. On revient demain, je lance le débat de demain. La guerre des sexes est-elle relancée ? Suspense et réponse à suivre demain. À suivre également le Grand Journal du soir, ce sera dans un peu plus d'une minute sur Radio France Internationale. Il sera alors 19h ici à Paris, dossier consacré à la deuxième journée, il s'est déjà passé beaucoup de choses aux Etats-Unis, de la présidence Donald Trump.

Et puis, après le Grand Journal du Soir, après RFI Soir, ce sera l'heure d'Afrique Soir, la première édition. Sylvie Béré, bonsoir. Bonsoir Romain. Allez, quel programme ce soir ? Roquia Traoré, libérée dans la soirée. La chanteuse malienne est incarcérée depuis fin novembre à Bruxelles. Mais un accord a été trouvé avec son ex-conjoint sur la gare de leur enfant qui se trouve au Mali. C'est ce qu'annoncent ce soir les avocats des deux parties. Roquia Traoré, qui avait été lauréate du prix RFI Découverte en 1997.

L'AES, l'Alliance des Etats du Sahel, annonce la création d'une force de 5000 hommes pour lutter contre les groupes djihadistes. L'AES, vous le savez, qui regroupe à la fois le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

La Kourawa, c'est le nom d'un groupe djihadiste. On va s'y intéresser ce soir dans le dossier d'Afrique Soir. Une ex-milice d'autodéfense qui sème la terreur au Nigeria et au Niger. Et puis, les combats dans l'est de la RDC, les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda poursuivent leur avancée. Depuis le début de la semaine, les affrontements avec l'armée congolaise ont débordé de la province du Nord Kivu vers le Sud Kivu.