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Que se passe-t-il avec la politique en France ? (Café Avec Johan 1)

2025/1/23
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Podcast Francais Authentique

AI Deep Dive AI Chapters Transcript
People
J
Johan
Topics
我观察到法国政治正经历前所未有的动荡。2024年一年内更换了四位政府首脑,这在法国第五共和国历史上是史无前例的。这反映出法国民众对政治精英日益增长的不信任感,以及社会各阶层之间的深刻矛盾。这种政治危机并非一日之寒,而是长期以来民众对精英阶层信任度下降的结果,其根源可以追溯到至少10到20年前。 法国的政治制度设计本意是为了稳定,总统拥有强大的权力,但近期的政治动荡表明,这种制度在应对当前的挑战时显得力不从心。2022年立法选举后,马克龙政府失去了绝对多数席位,这使得其施政更加困难。政府不得不频繁使用宪法第49.3条,绕过议会投票强行通过法案,这加剧了社会矛盾,也进一步损害了政府的公信力。2024年,马克龙政府在欧洲议会选举中失利,随后解散国民议会,导致新一届议会形成三足鼎立的局面,进一步加剧了政治僵局。 法国当前面临着严重的债务问题,这使得政府在财政政策方面面临巨大的压力。高额的债务不仅限制了政府的财政空间,也增加了法国经济的脆弱性。此外,法国民众对政治的信任度持续下降,这与政府的某些做法有关,例如2005年欧盟宪法公投结果被忽视,以及政府在应对社会问题时缺乏有效措施等。 法国的政治未来充满了不确定性。可能出现制度改革,也可能出现债务危机,甚至长期政治僵局。法国政治的未来走向,将取决于政府能否有效地应对当前的挑战,以及社会各方能否达成共识,共同努力解决法国面临的各种问题。

Deep Dive

Chapters
La France a connu une instabilité politique sans précédent en 2024 avec quatre changements de gouvernement. Cette situation exceptionnelle, inédite sous la Ve République, met en lumière une profonde crise de confiance envers les élites politiques.
  • quatre chefs de gouvernement en 2024
  • première sous la Ve République
  • crise de confiance envers les élites

Shownotes Transcript

Translations:
中文

Salut très chers amis, merci de me rejoindre pour cette nouvelle vidéo. Alors aujourd'hui, on va tester un nouveau concept que j'ai appelé « Café avec Johan ». Tu vois, j'ai mon café avec moi et l'idée, c'est de te proposer sur cette chaîne quelques contenus

un petit peu plus long que d'habitude ou en tout cas un peu plus spontané que d'habitude et j'aimerais me focaliser sur l'actualité française. Donc, on n'aura pas plein d'animations, plein de remarques qui s'afficheront à l'écran, ça sera quelque chose de plus spontané. Il n'y aura pas de découpage, tu vas me voir peut-être regarder un peu mes notes.

Parce que mon idée ici, c'est de t'aider à pratiquer, à écouter du français authentique

en prenant du plaisir, je l'espère, puisque je vais relayer des informations liées à l'actualité. Donc, tu peux consommer ça sans stress comme tu écouterais un podcast. Tu peux me regarder bien sûr, mais tu peux aussi m'écouter, pas forcément en une fois. Tu peux très bien écouter cet épisode découpé en plusieurs parties. Tu écoutes 10 minutes aujourd'hui, 15 demain, la fin après demain, ça marche très bien aussi.

Et c'est un test, donc je l'ai appelé « Café avec Yoann » parce que j'ai mon café 1, épisode 1. On va tester d'autres épisodes, mais ça dépendra vraiment de toi, si tu aimes ça. Donc donne-moi en commentaire, s'il te plaît, ton avis. Est-ce que tu aimes ce format ? Qu'est-ce que tu aimes ? Qu'est-ce que tu n'aimes pas ? Et tu peux aussi nous suggérer un certain nombre de sujets. Je vais essayer de mettre en description une...

une fiche de synthèse de ce que j'aurais pu dire pour te permettre tout simplement de revoir les points majeurs parce que là tu vas m'écouter mais peut-être que tu as envie d'aller plus loin donc

Le premier lien dans la description, ce sera une fiche de synthèse sur notre sujet du jour : Que se passe-t-il ? Qu'est-ce qui se passe avec la politique en France ? C'est quelque chose d'assez fou, le sujet est brûlant et je suis sûr que tu en as entendu parler dans les journaux. La France traverse

une période politique qui est vraiment très, très critique, qui est très exceptionnelle. On a rarement vu ça, en tout cas dans la période plutôt récente, on va dire les 60, 70 dernières années. Et je sais que les journaux du monde en parlent. Donc, tu as probablement entendu parler de ce sujet. Peut être que tu te dis mais qu'est ce qui se passe en fait déjà pour te donner

l'état de la situation. En 2024, il y a eu quatre chefs de gouvernement en France. Quatre ! C'est une première sous la Ve République, donc depuis 1958, c'est-à-dire qu'en 66 ans, c'est la première fois qu'on a quatre chefs de gouvernement qui se succèdent en un an.

La 5ème République, j'en parle dans l'académie Français Authentique, j'ai fait un module qui explique la 5ème République, comment elle est apparue, comment elle fonctionne, etc. Mais ce que je peux te dire ici, c'est que c'est un régime qui a été bâti pour être stable. Et quand on a quatre chefs de gouvernement en un an, on ne peut pas dire que la situation est stable. En moyenne,

sur la 5ème République, il y avait environ 4 chefs de gouvernement par mandat et les mandats ont duré soit 7 ans, soit 5 ans. On a eu le quinquennat en 2002, donc ça fait maintenant 23 ans qu'on a le quinquennat, mais donc avant, par mandat, en 5 ans ou 7 ans, un président de la République utilisait 4 chefs de gouvernement. Aujourd'hui, il en a utilisé 4 en 1 an.

Donc, ça, ce n'est pas arrivé comme ça d'un coup de baguette magique par hasard, c'est le fruit d'une lente dégradation de la confiance de la population envers ses élites. Et dans cette vidéo, j'aimerais bien discuter, te présenter déjà les grandes étapes qui ont amené à la situation dans laquelle on est parce que ce n'est pas venu comme ça de rien. Cette crise politique majeure prend sa source depuis…

Ça fait au moins 10, 15, 20 ans que cette crise a pris sa source, a commencé à germer tout simplement. On va ensuite parler des risques.

Quels sont les risques de cette situation pour la France ? Et des perspectives. Alors, un petit avertissement avant de passer à des faits concrets. Moi, je vais relater des faits, des choses qui se sont réellement passées, c'est documenté, j'ai fait des recherches, j'ai des chiffres en face de moi. Mais bien sûr, la façon dont je les interprète et je les présente sont personnelles, donc

Dans cette vidéo, bien sûr, c'est en grande partie le fruit de ma réflexion et de mon opinion. Certaines personnes le verront différemment, auront un autre diagnostic et d'autres perspectives, mais je suis bien obligé de partager ce que moi, je comprends et je connais. Alors, je te disais que cette crise actuelle prenait sa source bien avant la situation

d'aujourd'hui et ça commence bien avant 2017. 2017, c'est l'année de l'élection d'Emmanuel Macron. Mais ce qu'il faut déjà comprendre, c'est qu'à la base, en France, dans la Ve République, on a un président de la République qui a beaucoup de pouvoir. C'est pour ça que l'élection majeure, la seule élection qui compte vraiment en France, c'est l'élection présidentielle parce que le président de la République est chef de l'exécutif.

Il nomme un premier ministre qui va nommer des ministres et ce gouvernement a beaucoup de pouvoir. Il a beaucoup plus de pouvoir, normalement, on va comprendre que ça peut être différent comme ça l'est aujourd'hui, mais c'est pensé pour que l'exécutif ait plus de pouvoir que le Parlement. Le Parlement en France, il a deux chambres : l'Assemblée nationale avec les députés qui sont élus au suffrage universel direct.

lors des élections législatives qui ont lieu juste après l'élection présidentielle, et le Sénat, qui est un peu moins puissant, qui a plus un rôle de contrôle, qui est composé de sénateurs, avec une élection au suffrage indirect. Donc ce n'est pas nous, directement, les citoyens, qui élisons les sénateurs. Ils sont élus par les maires, les conseillers régionaux, etc.

Mais en fait, dans la Ve République, le quinquennat en 2002 est venu pour ça puisqu'auparavant, on avait l'élection présidentielle pour 7 ans et les députés élus pour 5 ans. Donc, il y avait en fait un...

décalage entre les élections législatives et les élections présidentielles. Donc, les présidents, et c'est arrivé sous Mitterrand, pouvaient gagner l'élection présidentielle, perdre l'élection législative et donc perdre leur majorité à l'Assemblée nationale, ce qui

pendant deux ans, en fait, avaient tendance à compliquer les choses. C'est pour ça qu'en 2002, Jacques Chirac a mis en place le quinquennat où on avait président de la République élu pour cinq ans, les députés élus pour cinq ans et on mettait l'élection législative juste après la présidentielle parce que les gens se disaient « Bon, on a un président de tel parti, on va élire une assemblée nationale du même parti. »

Voilà en gros ce qui se cachait derrière et pendant longtemps, on avait de grosses alternances politiques sous ce modèle avec un président de la République et un gouvernement qui faisait partie du même ou qui avait la même tendance politique que l'Assemblée nationale, que les députés.

Et on avait une alternance entre la droite et la gauche. La droite, en France, ce sont les conservateurs et la gauche, les socialistes, en gros. Et donc, on a eu des alternances : 1959-1981, la droite ; 1981-1995, la gauche ; 1995-2012, la droite ; 2012-2017, la gauche. On avait cette alternance droite-gauche-gauche-droite.

Et en 2017, Emmanuel Macron, qui était un peu sorti de nulle part, que personne ne connaissait quasiment quelques années avant, il a été élu face à Marine Le Pen.

En général, lorsque Marine Le Pen, qui est une candidate du Rassemblement National, quand elle arrive en finale, au deuxième tour, il y a ce qu'on appelle un front républicain et tout le monde appelle à voter contre elle. Donc on ne vote pas pour un candidat, mais contre un candidat.

Et en France, on a un système pour ce qui est de l'élection présidentielle qui est vraiment direct, c'est-à-dire on fait un premier tour entre un certain nombre de candidats, une dizaine de candidats environ, ceux qui ont le plus de voix, les deux candidats qui rassemblent le plus de voix au premier tour sont qualifiés au deuxième tour et là, tout le monde vote en choisissant l'un ou l'autre, ce qui laisse peu de chance à un candidat

du Rassemblement National, par exemple, d'arriver en tête. Ou en tout cas, c'était le cas jusqu'à présent. Et Emmanuel Macron, quand il arrive en 2017, il propose une rupture par rapport au parti traditionnel. Lui, il n'est pas de droite, il n'est pas de gauche, il est, comme il dit, entre les deux, au centre. Et il a créé son parti, à l'époque c'était En Marche,

« en » qui commence par un « e » comme Emmanuel et « marche » qui commence par un « m » comme Macron. Donc, son parti, c'était ses initiales. Donc, ce n'était plus un parti où les gens adhéraient et on faisait sortir une personnalité. C'était une personnalité qui créait un parti finalement. Et il a apporté beaucoup d'espoir parce qu'il disait : « Nous, on n'est ni de droite ni de gauche, on est au centre.

Nous, c'est le nouveau monde, nous sommes jeunes. Emmanuel Macron avait 40 ans quand il a été élu, Hollande avait 58 ans, Sarkozy 52 ans et leurs deux prédécesseurs avaient plus de 60 ans. Donc, lui, il était jeune, il avait une équipe jeune, il disait : « Nous sommes le nouveau monde, nous sommes la start-up nation. » Donc, il utilisait des anglicismes, c'est d'ailleurs un des seuls présidents de la République qui maîtrise bien l'anglais.

Il y avait une volonté de changement. Juste après son élection, il a eu la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Donc ça, c'est un point important parce que beaucoup disaient : « Emmanuel Macron n'est pas connu, il n'a pas de vrai parti, donc il n'aura pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale et ça posera problème. » Ça n'est pas arrivé. Il a eu la majorité absolue, en gros, la majorité absolue, ça veut dire que les députés

qui ont la grande majorité sont de son camp. La majorité absolue, ça veut dire plus de la moitié. S'il y a 500 postes de députés, ce n'est pas ça, c'est un exemple fictif. Si tu as la majorité absolue, ça veut dire que tu as au moins 251 députés. Donc, tes députés et la majorité peuvent tout voter en fait.

Avoir la majorité qui n'est pas absolue, ce serait avoir, je ne sais pas, tu as 200 députés, quelqu'un en a 150, un autre en a 100, là, tu as la majorité, mais tu n'as pas la majorité absolue. Ça veut dire que tu ne peux pas décider toi-même, tout seul, de voter une loi. Mais lui, il avait la majorité absolue, donc c'était assez facile. Ils ont fait passer un certain nombre de réformes.

Certaines réformes du premier quinquennat Macron étaient plutôt impopulaires, notamment il a réduit la taxation des très aisés en France et du coup, il a été perçu par les classes populaires comme favorisant les élites.

On peut allier ça à des problèmes de langage. C'est quelqu'un de très franc. Une fois, il a dit dans la rue à quelqu'un : « Mais si tu veux du travail ou si vous voulez du travail, il suffit de traverser la route et je vais vous en trouver. » Sous-entendu, ceux qui ne travaillent pas sont paresseux, ce qu'un président de la République ne devrait pas dire en fait. Il a parlé en décrivant certaines personnes de personnes qui ne sont rien.

Donc, c'est des mots très lourds dans la bouche d'un président de la République qui ont créé la défiance et même bien plus tard, il a dit qu'il voulait emmerder les non-vaccinés. Donc, ceux qui ne se vaccinaient pas contre le Covid, il voulait les emmerder. Je ne juge pas ici le fond, est-ce que je suis d'accord avec ce qu'il dit ou pas, mais la forme. Un président de la République devrait avoir plus de hauteur et ne devrait pas s'exprimer comme ça à mon sens.

En tout cas, cette personnalité et les choix politiques qu'il a fait ont créé de la tension. Et tu as probablement entendu parler en 2018 du mouvement des Gilets jaunes. C'est des gens qui se révoltaient. À l'époque, c'était une taxe qu'on voulait mettre sur le carburant, qui est déjà le produit le plus taxé. Dans le carburant, la majorité de ce qu'on paye en France, ce sont des taxes.

Donc, il y a eu ce mouvement en 2018, les gens mettaient le gilet jaune qu'on a dans sa voiture, qu'on doit mettre quand on est en panne de voiture, ils manifestaient et Macron a pris un peu peur parce que les gilets jaunes se sont rassemblés face à l'Élysée, ils ont essayé de pénétrer dans le ministère de l'Intérieur. Donc, c'était vraiment une situation très critique. En 2020,

Macron a réussi à étouffer le mouvement des Gilets jaunes en disant : « Nous allons faire des grands débats, etc. », mais ça n'a jamais rien donné. Finalement, il a réussi à gagner du temps et ce mouvement s'est essoufflé.

En 2020 est arrivé le Covid, en 2022 la guerre en Ukraine, l'inflation et tous ces éléments et notamment le Covid ont mis fin au débat. Il n'y avait plus de débat politique. On savait que les gens ou une grande majorité étaient contre la politique menée, mais il n'y avait plus de débat. Emmanuel Macron a dit qu'il était candidat très, très, très tard. Il attendait tranquillement.

dans le palais de l'Élysée avant de dire qu'il serait candidat pour l'élection de 2022. Donc, tous les autres faisaient campagne, mais lui était tranquille et il utilisait aussi son temps de parole en tant que président pour vanter son mandat. Ce qu'on lui reproche beaucoup aussi, c'est d'avoir offert beaucoup de chèques quand

Quand il y a eu de l'inflation suite à l'invasion russe en Ukraine et que le prix du gaz a fortement augmenté, ils ont fait des chèques. Nous, on va faire des chèques énergie. Donc, ils ont donné de l'argent à beaucoup de monde. Certains disent, les esprits mal intentionnés disent que c'était pour acheter leur voix. Mais le résultat aujourd'hui, c'est que la France est endettée comme jamais. On va en parler après.

Toujours est-il qu'en 2022, il est de nouveau élu, de nouveau face à Marine Le Pen, mais cette fois, il avait une marge plus réduite qu'en 2017. Je t'invite à vérifier les résultats, mais il a eu beaucoup moins d'avance.

Aux élections législatives qui suivent, et là, il faut que tu te souviennes bien de ce que j'ai dit juste avant, ce qui est important, c'est d'avoir la majorité, oui, mais la majorité absolue pour le gouvernement, parce qu'avec la majorité absolue à l'Assemblée nationale, il fait ce qu'il veut. Eh bien, aux élections 2022, il a eu la majorité, mais pas absolue. C'est-à-dire que son parti était en tête, mais il n'avait pas plus de 50% des voix.

Donc, ça a compliqué énormément la gouvernance du pays parce qu'il était obligé de s'allier aux autres. Je reprends mon exemple de tout à l'heure. On imagine qu'il y a 500 députés. En réalité, c'est un peu plus, mais tu as 500 députés. Si toi, tu es 150...

Pour voter des lois, tu as besoin de la moitié, donc de 250 voix. Si tu es 150, tu vas devoir aller négocier. Même si tu es 200, tu vas devoir négocier avec les autres partis pour voter les lois. Et c'est ce qu'ils devaient faire. Donc, ça les a fortement freinés à partir de 2022, mais c'était encore possible de gouverner, notamment grâce à une chose qui existe dans la Ve République.

dans la Constitution de la Ve République et qui donne beaucoup de poids à l'exécutif, c'est l'article 49.3. Tu as déjà entendu parler probablement dans la presse, si tu lis la presse française, du 49.3. Le 49.3, c'est quand le gouvernement dit « Cette loi, on veut l'adopter sans vote à l'Assemblée nationale. » Donc, il a le droit de faire ça.

Mais ce qu'on donne comme pouvoir à l'Assemblée nationale en contrepartie, c'est de pouvoir déposer ce qu'on appelle une motion de censure. Une motion de censure, c'est qu'il faut un certain nombre de députés pour la déposer et si elle est déposée, il y a un vote des députés et si plus de la moitié des députés la votent, le gouvernement tombe, c'est-à-dire on dissout le gouvernement. C'est ce qu'on appelle une motion de censure.

Donc, depuis 2022, il y a eu beaucoup de 49-3 pour des réformes, notamment la réforme des retraites qui était très controversée. Eh bien, le gouvernement nommé par Emmanuel Macron disait : « Nous, on met le 49-3, comme ça, il n'y a pas de vote. » Et comme ils avaient quand même une majorité, même si elle n'était pas absolue, à l'Assemblée nationale, ils arrivaient à se sauver. Les motions de censure n'étaient pas notées.

Donc, il n'y avait pas de blocage parce que son parti était majoritaire, il avait une majorité relative et il arrivait à créer des alliances. En 2024, c'est là où tout a changé, c'est là où la situation a dégénéré. Emmanuel Macron était de plus en plus contesté dans les sondages, sa popularité est au plus bas et il a rencontré un échec lors des élections européennes.

ou son parti ou le parti qu'il représente est arrivé assez bas. Et du coup, alors on ne sait pas exactement pourquoi il a fait ça. Il y a probablement des raisons stratégiques derrière. Ce qu'il faut préciser, c'est que lui ne peut pas se représenter aux prochaines élections de 2027. Il ne pourra pas se représenter parce qu'en France, si tu as fait deux mandats, tu ne peux pas en faire un troisième. Il pourra plus tard, mais il ne peut pas faire trois mandats consécutifs.

Donc, on ne sait pas trop quelle est sa raison stratégique sur le long terme, mais il a décidé – c'est un des pouvoirs du président de la République – de dissoudre l'Assemblée nationale. Ça veut dire : on va organiser très bientôt des élections, on va élire de nouveaux députés pour que le peuple choisisse. Il a donc dissous l'Assemblée nationale et il y a eu en juin et juillet 2024 deux nouvelles élections.

Et ces élections ont conduit à une assemblée nationale sans majorité. Donc cette fois, c'est vraiment, on se retrouve avec trois gros blocs presque égaux. Donc, tu as vraiment trois gros blocs qui ont à peu près le même poids, mais ces trois blocs sont super différents. Tu as ce qu'ils ont appelé le nouveau front populaire, le NFP, qui regroupe tous les partis de gauche. Il y a le Rassemblement national, anciennement Front national, donc plutôt un parti de droite

très conservatrice, ce qu'on appelle la droite dure, même si ça ne veut pas dire grand-chose, et le parti de Macron qui s'est maintenant rebaptisé Ensemble au centre. Donc tu vois, c'est trois gros blocs très différents, ils ne sont d'accord sur rien, mais ils représentent ceux qui doivent voter les lois.

Donc, face à ça, Macron était bien embêté et il a nommé comme premier ministre en juillet 2024 Michel Barnier qui est un membre du parti Les Républicains, donc la droite traditionnelle, qui n'est même pas dans les trois blocs. Donc déjà, il y a un deuxième problème parce que le premier problème qu'il y a eu lors de ces élections législatives, je ne peux pas rentrer dans le détail, mais c'est qu'il y a eu des alliances.

Au premier tour, le Rassemblement national était largement en tête et il y a eu des alliances, des accords entre les partis de Macron et les partis de gauche pour se partager des sièges.

au détriment du Rassemblement national. Donc, ils ont fait ça pour que le Rassemblement national n'ait pas la majorité absolue et beaucoup pensent que le Rassemblement national aurait pu l'avoir. Mais il y a eu ces arrangements. C'est déjà un premier problème démocratique à mon sens. Encore une fois, je ne suis pas là pour juger les partis, mais juste la façon de faire. Et le deuxième problème, c'est qu'on a nommé un premier ministre

qui n'étaient même pas dans les trois blocs majoritaires, ce qui me semble être un déni de démocratie. Donc, ce gouvernement a essayé de faire de son mieux pour gouverner, pour voter un budget parce qu'en fin d'année, on a besoin de voter le budget. On avait besoin de voter le budget 2025, mais la France a un gros problème de dette. On va revenir dessus juste après et personne ne voulait voter ce budget ou en tout cas beaucoup étaient contre et pour

essayer de passer en force, le gouvernement Barnier a dit : « On va mettre un 49-3 », ce que je t'ai expliqué tout à l'heure, c'est-à-dire on veut passer la loi sans vote à l'Assemblée nationale.

Et là, il y a eu pour la première fois de la Ve République une censure, c'est-à-dire que les députés ont dit : « Ok, il veut faire un 49-3, nous, on vote la censure, donc ce gouvernement doit tomber. » Et il y a eu plus de 50% des gens qui ont voté pour la censure. Donc, après cinq mois d'existence, seulement en décembre 2024, Michel Barnier et son gouvernement ont dû partir.

Emmanuel Macron, au mois de décembre, a nommé François Bayrou, 73 ans, centriste, allié d'Emmanuel Macron depuis longtemps. Ils ont formé un gouvernement qui n'est pas très cohérent. Il y a des gens qui ne sont pas d'accord. On a toujours ces trois blocs à l'Assemblée qui sont très divisés, qui ne sont d'accord sur rien. Ils ne sont pas d'accord sur les retraites. Ils ne sont pas d'accord sur...

Comment régler le problème de la dette ? Certains veulent réduire les dépenses, d'autres veulent augmenter les impôts, d'autres veulent juste ignorer la dette. Donc c'est très compliqué.

Chacun parle de lignes rouges. Donc, chaque parti dit « Voici mes lignes rouges. » Les lignes rouges, ce sont les choses sur lesquelles les partis ne sont pas prêts à négocier. Mais ils en ont plein et ça va contre. Tu as la gauche qui dit « Notre ligne rouge, c'est tu ne dois pas…

En tout cas, tu dois faire en sorte que les gens partent en retraite plus tôt. Et la droite dit non, notre ligne rouge, c'est qu'ils doivent partir plus tard. Donc, tout s'oppose. La censure pèse en permanence, c'est-à-dire que chaque décision du gouvernement peut conduire à une censure de nouveau. Donc, il n'y a aucune marge de manœuvre.

On ne peut pas, certains pourraient dire, eh bien il suffit de refaire des élections, de dissoudre l'Assemblée nationale de nouveau, de redemander au peuple et de re-voter. Ça c'est impossible. La Constitution interdit de le faire avant un délai d'un an. Donc la prochaine dissolution peut avoir lieu en juillet 2025. Donc jusque là, on gardera l'Assemblée nationale fragmentée qu'on a.

Ceci dit, ce n'est pas parce qu'on revoterait qu'on aurait des résultats différents. Le pays est fragmenté, donc l'Assemblée nationale l'est aussi. Une solution aurait pu être qu'Emmanuel Macron

démissionne, avec un autre président de la République qui a plus de légitimité, on pourrait avoir une élection législative qui donne un résultat plus clair, mais il a dit qu'il ne voulait pas le faire. Donc, c'est le chaos littéralement d'un point de vue politique en France, alors que les problèmes à gérer sont majeurs.

Je t'avais promis de te citer quelques risques. On a un problème pour gérer la dette. Ce n'est pas nouveau. La dette française augmente depuis 30 ans. Mais fin 2024, on était à 3 300 milliards d'euros. C'est 112 % du PIB, donc 112 % de la richesse produite par le pays tous les ans. Donc, on a plus de dette que ce qu'on produit en un an. Et la moyenne dans l'Union européenne, c'est 82 %. Nous, on est à 112 %.

Bien sûr, la France n'est pas le plus mauvais élève de l'Europe, mais quand même, on sent que pour un pays qui est censé être un moteur économique de l'Europe, ça ne peut pas fonctionner. Il y a une grosse perte de confiance de la population envers ses politiques. Ce que je t'ai cité avant tout doucement en disant qu'il y a eu des arrangements pour que le Rassemblement national ne gagne pas les élections législatives, on a le peuple qui se prononce

pour une assemblée nationale avec trois gros partis, on met un premier ministre d'un autre parti. Et vraiment, ce qu'il y a, à mon avis,

ruiner la confiance envers les politiques, c'est ce qui s'est passé en 2005 puisqu'en 2005, il y a eu un référendum pour la Constitution européenne. Les Français ont dit non et trois ans plus tard, on a imposé cette Constitution sans demander au peuple. Donc, on pose une question, c'est comme si je disais à mes enfants : « Les enfants, que voulez-vous manger ? » Ils me disent « pizza » et je leur réponds : « Ok, vous aurez des haricots verts. »

On ne peut pas poser une question au peuple et ne pas écouter la réponse. Ce n'est pas possible. Donc, il y a une perte de confiance énorme. Il y a une perte de souveraineté. C'est un sujet dont on pourrait parler dans…

café avec Johan si vous avez envie, mais la France et tous les pays européens ont perdu leur souveraineté, clairement. Je suis plutôt européiste de nature, j'ai vécu en Autriche, j'ai travaillé en Allemagne, j'ai traversé la frontière entre la France et l'Allemagne tous les jours pendant des années, donc je suis pro-européen, mais la façon dont l'Europe

est organisée avec beaucoup de technocrates, une grosse bureaucratie. Personnellement, ça ne me convient pas et ça ne convient pas à plein, plein de monde. J'ai parlé de ça en détail dans un module de l'Académie sur l'Union européenne, mais ça, c'est un vrai enjeu et un vrai sujet. La perte de souveraineté des pays européens et notamment de la France. On a le problème, par exemple, lié au Mercosur. Au moment où le gouvernement Barnier est tombé,

Ursula von der Leyen, qui dirige la Commission européenne, est allée en Amérique du Sud pour dire « Nous allons ratifier le traité du Mercosur » qui est très controversé en France parce que la France est un pays agricole. On a une agriculture forte, ça a décliné, mais en tout cas on a une agriculture forte et ce traité n'est pas bon pour les agriculteurs français.

Et pourtant, l'Europe veut l'imposer. Donc, tu vois, il y a des enjeux. Je ne peux pas parler de tous les sujets en détail ici, mais c'est un vrai risque. Et si on n'a pas un gouvernement fort avec une voix qui porte, ces sujets, on ne pourra pas les gérer. On a le sujet du protectionnisme qui revient avec l'élection de Donald Trump qui va, au moment où je vais publier cette vidéo, il aura repris ses fonctions, mais il

Voilà, ça c'est un sujet aussi : est-ce qu'on peut se préparer au protectionnisme ? Est-ce qu'on peut répondre ? Et enfin, on a aussi le retour des empires, la fin de la mondialisation heureuse où tout était axé vers le commerce. On a des États-puissances qui veulent récupérer des zones qui étaient leur zone d'influence par le passé. Je ne vais citer personne, mais il y en a un certain nombre et tout ça, en fait, c'est des risques qui pèsent sur la France.

Donc, au niveau des perspectives, qu'est ce qui va se passer avec la politique française? C'est impossible à prévoir. On peut très bien avoir une réforme des institutions, une sorte de sixième république, parce qu'on peut dire on n'arrive plus à résoudre les problèmes modernes. Donc, on crée une sixième république.

La troisième république avait duré de 1870 à 1940, je crois, donc ça fait 70 ans. La cinquième république est un peu plus jeune, mais on pourrait la changer. Certains le veulent. Ils veulent une sixième république avec...

une partie de proportionnelle aux législatives. Ça, c'est un peu technique, donc je l'expliquerai peut-être une autre fois. On parle de démocratie participative comme ça existe en Suisse ou en Autriche où les gens peuvent saisir l'Assemblée nationale et demander le vote d'une loi, mais à l'initiative des citoyens et pas à l'initiative des politiques.

Donc voilà, il peut y avoir une réforme des institutions, il peut y avoir une grave crise de la dette comme en Grèce où là, tu as des institutions comme le FMI par exemple qui prend un peu le contrôle de la France ou qui lui impose des règles, des lois, des économies. Donc ça, c'est possible. On peut aussi avoir une situation bloquée jusqu'en 2027. C'est moi ce que je pense et ce que je crains.

puisqu'en 2027, c'est les prochaines élections présidentielles. Donc, on mettrait un gouvernement, ce qu'on appelle de technicien qui gère les affaires courantes, qui fait en sorte que le pays avance, mais sans régler les grands problèmes, les grands sujets de fond. Donc ça, c'est possible. Ou alors, certains pensent que tout ira bien et que ça va fonctionner. Donc, en ce qui me concerne, je trouve qu'il y a peu de raisons d'être optimiste, mais comme d'habitude, il faut rester positif.

Voilà pour ce que je voulais te dire aujourd'hui dans cette vidéo Café avec Johan. J'espère que ça t'a plu. J'aimerais que tu me dises en commentaire ce que toi, tu penses de cette situation vue de l'extérieur. Partage tes réflexions, c'est un bon moyen de pratiquer ton français à l'écrit et de me dire ce que tu en penses. Télécharge aussi ta fiche de synthèse, le lien est dans la description.

Et dis-moi si tu apprécies ce format de vidéo Café avec Johan où j'ai quelques notes et où je te parle d'une façon spontanée sans me dire : « Il faut que cette vidéo soit courte, qu'on affiche des choses. » C'est plus spontané du type podcast. Dis-moi si tu aimerais que je continue ou si ça ne t'intéresse pas du tout. Je me suis toujours adapté à l'audience Français Authentique et je le ferai.

Laisse un petit « j'aime » si tu as aimé, partage avec tes amis, abonne-toi à la chaîne en activant les notifications et merci d'être resté jusqu'au bout de cette vidéo. Merci du fond du cœur et je te dis à très bientôt pour un nouvel épisode de Café avec Johan. Salut !