franceinfo junior. Comment écrire un livre pour les enfants... et les plus grands, avec Joël Dicker ?
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Vous le savez, dans France Info Junior, on aime bien recevoir des auteurs de littérature jeunesse, mais ce serait résumer bien trop vite l'écrivain que nous recevons, et puis surtout son dernier livre. Bonjour Joël Dicker. Bonjour. Après une série de polars à succès, on peut le dire, dont l'incontournable La Vérité sur l'affaire Harry Kéber, prix Goncourt des lycéens, vendu à 5 millions d'exemplaires, vous publiez un livre qui caracole dans le top des ventes en ce printemps, la très catastrophique visite

Du zoo. Livre, a priori, présenté comme un roman jeunesse. Mais les libraires expliquent que ce sont surtout des adultes qui l'achètent pour eux et que s'ils le mettent dans le rayon jeunesse, ils le mettent aussi beaucoup ailleurs. Alors vous, ce livre, vous l'avez écrit pour les petits, pour les grands ? Vous vous êtes posé la question ? C'est un roman aussi pour la jeunesse. C'est un roman qui est écrit pour mes lecteurs. Et j'ai la chance d'avoir des lecteurs qui vont de 12-13 ans jusqu'à 90 ans, voire parfois même plus.

Et donc, j'ai déjà un lectorat très large. Mais en écrivant ce livre, je me suis rendu compte que c'était un livre pour eux, mais aussi pour les encore plus jeunes, pour les plus jeunes, pour ceux qui lisent encore peut-être pas beaucoup, qui ne peuvent pas encore lire. Vous savez, on ne peut pas encore aimer lire et être jeune ou pas jeune, même vieux. Et donc, c'est un livre pour lire et faire lire. Et c'est un livre à partager entre parents, enfants, grands-parents, voisins, collègues.

Entre toutes les mains. Merci beaucoup Joël Dicker de venir répondre aux questions des enfants de France Info Junior. Aujourd'hui qu'il est temps d'accueillir. Bonjour, aujourd'hui on est sur France Info Junior. Nous sommes les CMDC de l'école Louise Michel à Vignes-sur-Seine et nous allons interviewer Joël Dicker. Et les premières questions sont de Laura et Safia. Comment

que vous avez fait pour vous mettre dans la peau d'une petite fille dans votre dernier livre ? Est-ce que du coup, il y a une petite fille qui vous a aidé à trouver l'inspiration de votre dernier livre ? Bah oui, parce que ce dernier livre que vous allez nous présenter, Joël Dicker, est en effet narré par une jeune fille, un peu en avance sur ses camarades, qui est un trait d'union finalement entre les grands et les petits.

Oui, exactement. Alors, je n'ai pas une petite fille qui m'a inspiré en particulier et je me suis simplement, j'ai essayé de me mettre dans ma peau à moi comme j'étais enfant car j'ai aussi été enfant comme nous tous et je me suis remis, et vous le dites très bien, je me suis remis dans la peau de cette fille qui est un trait d'union entre les adultes et les enfants parce que tout au long de l'histoire, elle n'est jamais seule donc on n'est pas

complètement que dans le monde de l'enfance. On est dans le monde des enfants et des adultes ensemble parce qu'elle est toujours avec un prof, les policiers, les pompiers, la maîtresse ou les parents. Alors le point de départ de la très catastrophique visite du zoo, ce sont des enfants spéciaux obligés d'aller se mélanger avec les autres enfants parce que l'évier de leur école a été bouché à la pâte à modeler. Quel attentat ! Il y a une inondation ! Ensuite, et donc ça déclenche toute une série d'aventures.

D'où cette question bien légitime de Curtis. Qu'est-ce qui vous a donné l'inspire de faire ce livre ? C'est parti d'une des histoires qui, au milieu de ce livre, il y a un cours de sécurité routière. Un policier explique comment traverser la route. Ça tourne à la catastrophe, je n'en dis pas plus. Mais cette histoire m'a donné envie d'écrire une autre histoire. J'ai écrit plusieurs histoires courtes.

Et je me suis dit tout d'un coup, mais au fond, peut-être que tu aurais à faire une longue histoire avec ces histoires courtes et trouver un fil rouge. Et c'est comme ça que j'ai eu l'idée d'avoir une inondation, d'avoir quelque chose qui va se passer, ce fil rouge, et une enquête, puisque les enfants vont essayer de découvrir qui est l'inondateur de leur école. Oui, c'est à la fois une enquête, ça vous y êtes habitué, vous l'auteur de Polar, presque comme une petite série de nouvelles et puis une série d'aventures ?

C'est exactement ça. Ce sont des histoires dans l'histoire et des histoires qui amènent à d'autres histoires. Et tout est lié au final, tout est entremêlé. Et ça raconte bien, en fond, ma façon de travailler. Je n'ai pas une idée en tête ou je n'ai pas l'idée immédiatement de tout ce que sera le livre.

J'ai une idée qui amène à une idée, puis ensuite qui amène à une autre idée. Et c'est comme ça que j'ai fait ce livre, par différentes couches successives qui s'empilent les unes sur les autres. Alors, beaucoup d'enfants aiment lire et aiment écrire et veulent peut-être devenir auteurs. Et donc, ils ont besoin de vos lumières, Joël Dicker, à commencer par Safia. C'est quoi les étapes pour faire un livre ? Safia, c'est une bonne question. Il n'y a pas une méthode très claire, forcément.

En tout cas, moi, ce que je fais, c'est que d'abord, ce dont j'ai besoin absolument, c'est l'envie d'écrire, envie de raconter. Et ça, ça vient avant l'idée. C'est vraiment de me dire, mais qu'est-ce que j'ai envie de raconter ? Quelle est mon envie ? Et en ce moment, j'ai envie de quoi ? Et ensuite, je commence à imaginer les personnages.

Et je dois créer des personnages qui sont des personnages avec lesquels je me sens bien, qui sont plutôt sympathiques, avec lesquels j'ai envie de passer du temps. Parce que je travaille sur un livre, ça peut prendre jusqu'à deux ans de travail. Et puis après l'envie et les personnages, vient l'idée de l'intrigue, mais seulement dans un troisième temps. Erwan maintenant. Comment vous faites pour créer des livres ? Parce que moi, quand j'ai envie de créer une histoire en écrivant, toujours je reprends des petites phrases des livres que je lis. C'est pas si bête !

Ben oui, tu sais, ça s'appelle l'inspiration. Ça veut dire que si tu reprends ces phrases, ça veut dire qu'elles t'ont plu, qu'elles t'ont parlé, qu'il y a eu un écho en toi. C'est le début de se dire, au lieu de reprendre ces phrases, ensuite tu te dis, tiens, quel est l'écho ? Ça me donne envie de parler de quoi ?

Qu'est-ce que j'imagine moi ? Qu'est-ce que je peux créer moi avec mon imagination sur la base de cette phrase ? Mais ça, c'est l'inspiration. C'est quelque chose que tu as lu, que tu as vu, que tu as fait et qui va éveiller quelque chose en toi et dont tu vas avoir envie de parler. On passe à Liam maintenant.

À quel âge vous avez commencé à écrire ? Alors, j'ai commencé à écrire des petites histoires quand j'avais 7 ou 8 ans. Et puis, à l'âge de 9 ans, presque 10, j'ai commencé à écrire un journal qui s'appelle « La Gazette des animaux ». Et tous les mois, j'écrivais ce petit journal et je le faisais paraître jusqu'à l'âge de 17 ans. Et puis ensuite, je me suis mis à écrire des romans.

Curtis maintenant. Est-ce que ça a toujours été votre rêve de travailler en tant qu'écrivain ? Ou vous aviez un autre rêve quand vous étiez petit ? Est-ce que vos parents vous ont toujours encouragé de poursuivre vos rêves et surmonter vos problèmes et a toujours encouragé de réussir dans votre vie ? Oui, alors mon rêve, c'était d'être musicien.

Et peut-être c'est pour ça que la musique, elle m'inspire toujours autant. Et puis, je me suis rendu compte que finalement, je ne ferais pas de ça mon métier, mais j'aimais beaucoup écrire. Et donc, je me suis lancé dans l'écriture très intensément. Et mes parents, ils m'ont beaucoup soutenu parce qu'ils m'ont beaucoup encouragé à faire ce que je faisais parce que ça me plaisait. Ils me disaient « Fais ce qui te plaît dans la vie tant que tu le fais avec sérieux. » Et ça, ça a été un bon encouragement pour moi.

Et enfin, cette question d'Erwann. Est-ce que vous êtes célèbre ? Par exemple, dans la rue, on crie « Je vais éduquer, est-ce que je peux avoir un orthographe ? » Parce que quand même, être un écrivain, c'est un petit peu célèbre. Vous signez beaucoup d'orthographes ?

Des orthographes, j'en signe plein. Oui, on me reconnaît, ça m'arrive souvent, on me reconnaît dans la rue. Mais souvent, on ne me demande pas un orthographe, on veut juste partager avec moi le plaisir d'un livre. On me dit « j'ai lu votre livre et j'ai aimé ». Et ça, ça me fait toujours plaisir parce que ce n'est pas par rapport à moi, Joël, c'est par rapport à un livre, c'est par rapport à une lecture.

Et donc, c'est aussi par rapport à l'autre personne. C'est un vrai échange. Et entre la caricature de l'écrivain solitaire et puis vous, qu'on sent vraiment très sociable, à l'aise, quand il s'agit d'aller sur les plateaux parler de vos livres et rencontrer le public, c'est vraiment quelque chose qui est important pour vous, ça ? Moi, c'est très important parce que j'écris ce livre pendant un ou deux ans tout seul. Et donc, le moment où il sort et où je peux en parler, je rencontre les gens qui vont le lire. Je peux parler de la lecture aussi, pas que de mon livre, mais aussi de l'importance de le lire.

ça me plaît beaucoup, ça me touche beaucoup. Et c'est une opportunité, on ne parle pas beaucoup, il n'y a pas beaucoup de place souvent pour les écrivains. Et donc j'essaie de saisir cette opportunité pour que ce soit un moment agréable pour ceux qui me regardent aussi. Merci beaucoup Joël Dicker d'être venu le faire dans France Info Junior. Réponse aux questions de nos élèves de CM1 et de CM2. Aujourd'hui, la très catastrophique visite du zoo. Votre dernier livre aux éditions Rosie & Wolf. France Info Junior a retrouvé bien sûr. On réécoute sur l'appli Radio France.

Émission préparée par Marie Mougin, Mathilde Jonin et Stelfort.