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Sous-titrage Société Radio-Canada
Bonjour à toutes et à tous. Avant d'aller plus loin, je vous préviens qu'une transcription est disponible gratuitement sur Patreon. Vous trouverez un lien dans la description de l'épisode. Et restez bien jusqu'à la fin, car à la fin, je ferai une version rapide de l'épisode. Votre France sera aussi plus forte par la relance de sa natalité. Nous étions jusqu'à récemment un pays...
dont c'était la force, sans doute la singularité en Europe, quand on se comparait aux voisins. Et c'est moins vrai depuis quelques années. Alors il y a derrière cela des angoisses qui vont avec la société. La natalité baisse aussi parce que l'infertilité progresse. Et je parle là d'une forme de tabou du siècle. Mais les mœurs se changent, on fait des enfants de plus en plus tard. L'infertilité masculine comme féminine a beaucoup progressé ces dernières années et fait souffrir beaucoup de couples.
Un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé pour permettre justement ce réarmement démographique. Vous venez d'entendre un extrait d'un discours du président français Emmanuel Macron au début de l'année 2024.
Un extrait, c'est donc un passage, un extrait d'un discours, un passage d'un discours. Dans ce discours, le président parle d'un grand plan contre l'infertilité et de « réarmement démographique ».
Donc dans « réarmement », on reconnaît le mot « arme », un réarmement démographique. C'est un discours qui avait fait débat en France, notamment cette notion de réarmement démographique. Mais alors pourquoi Macron a prononcé un tel discours ?
En fait, ces dernières années, la France connaît une baisse historique de sa natalité. C'est quoi la natalité ? La natalité, c'est pour désigner le nombre de naissances dans une population.
S'il y a beaucoup de naissances, beaucoup de bébés qui naissent, la natalité est élevée. S'il y a peu de bébés qui naissent, s'il y a peu de naissances, alors la natalité est faible. Vous voyez ce « s'il y a », donc c'est « s'il y a ». Mais quand on parle, ça devient « s'il y a ». « S'il y a beaucoup de naissances ».
Et en France, ces dernières années, la natalité a beaucoup baissé. Pour vous donner une idée, la France connaît actuellement, en ce moment, actuellement, la plus grande baisse de natalité depuis 1944. 1944, c'était pendant la Seconde Guerre mondiale. Donc, on comprend bien pourquoi la natalité était faible.
Suite à la seconde guerre mondiale, après la seconde guerre mondiale, on peut dire les deux, il y a eu ce qu'on appelle le baby boom, donc une explosion du nombre de naissances. Mais depuis, les choses ont beaucoup changé. Et cette baisse, elle concerne tous les âges et elle concerne les villes et les zones rurales. Bien sûr, vous le savez probablement déjà,
Cette baisse, on l'observe dans énormément de pays dans le monde. On l'observe dans l'Union Européenne. Sur 27 pays de l'Union Européenne, la natalité a baissé dans 22 pays. On l'observe également dans l'ensemble des pays occidentaux, dans beaucoup de pays asiatiques aussi. En Chine par exemple, au Japon ou en Corée du Sud.
En Corée du Sud, il y a même des « no kids zone ». Les « no kids zone », ce sont par exemple des cafés ou des restaurants où les enfants ne sont pas autorisés pour maintenir un environnement plus calme. Et des études montrent que si la situation ne s'améliore pas en Corée du Sud, le pays pourrait perdre la moitié de sa population d'ici 2100.
Mais donc, pourquoi est-ce que les Français et beaucoup d'autres populations dans le monde font moins d'enfants ? « Moins », c'est donc le contraire de « plus ». Plus d'enfants, moins d'enfants. Et donc, actuellement, on fait moins d'enfants. Dans cet épisode, on va voir les différentes causes et conséquences de cette baisse de la natalité et quelles peuvent être les solutions. Alors, les causes d'abord.
Bien sûr, elles sont multiples. Une première cause, c'est que les femmes font des enfants plus tard, à 31 ans en moyenne en France. Donc, pour bien comprendre, en moyenne, les femmes ont 31 ans quand elles font leur premier enfant. Une autre raison, c'est qu'on fait moins d'enfants par personne.
Dans les anciennes générations, c'était courant, c'était commun de faire beaucoup d'enfants. Aujourd'hui, c'est de plus en plus commun de faire un ou deux enfants par famille. Une autre cause de la baisse de natalité, c'est la hausse de l'infertilité. La hausse, c'est quand ça augmente. C'est donc l'opposé de la baisse. La baisse et la hausse.
Et l'infertilité, c'est le contraire de la fertilité. Fertilité, infertilité. En France, un couple sur quatre ne réussit pas à avoir d'enfant après un an d'essai. Un an de test, un an d'essai. Donc un an où ils essayent d'avoir un enfant. Cette hausse de l'infertilité, elle a plusieurs explications. Elle est causée notamment par le tabac, par la mauvaise alimentation,
Les produits ultra transformés, le stress, les polluants dans l'environnement, les perturbateurs endocriniens qu'on trouve beaucoup dans le plastique, dans beaucoup de produits, dans la cosmétique, etc. La baisse de la natalité, elle a aussi des causes financières. Avoir un enfant, ça peut coûter beaucoup d'argent.
Le ministère de la Santé a estimé que les dépenses globales pour un enfant de 0 à 20 ans atteignent 180 000 euros. Les dépenses, c'est donc l'argent qu'on dépense, l'argent qu'on paye,
Et « atteigne », ça vient du verbe « atteindre », qui veut dire « to reach ». Donc je répète cette phrase, le ministère de la Santé a estimé que les dépenses globales pour un enfant de 0 à 20 ans atteignent 180 000 euros.
Ça bien sûr donc c'est en France. Et avec l'inflation qui a bien augmenté dans le monde, beaucoup de personnes renoncent à faire des enfants ou veulent faire moins d'enfants. Une autre cause financière c'est la hausse des prix de l'immobilier, donc le prix de l'habitation. Louer ou acheter une habitation comme une maison ou un appartement, ça peut coûter très cher.
À Paris ou dans d'autres grandes villes françaises, les prix de l'immobilier peuvent être très élevés. Et quand on a une famille, on a généralement besoin de plus d'espace, donc ça coûte plus cher. Une autre raison de cette baisse de la natalité, c'est une inquiétude face au dérèglement climatique. Une éco-anxiété qui est de plus en plus forte, particulièrement chez les jeunes.
En France, 58% des jeunes se disent éco-anxieux, donc anxieux face au dérèglement climatique, face au futur de la planète et de l'humanité. 58%, c'est donc plus de la moitié. Dans ce climat d'anxiété, pour beaucoup de jeunes, c'est de plus en plus difficile de considérer d'avoir des enfants. Je me pose la question si c'est bien d'avoir un enfant du point de vue écologie, pas
pas pour moi et pour mon empreinte carbone, mais plutôt pour eux, comment ils vont vivre plus tard. J'ai beaucoup de mal à savoir ce que je veux faire comme étudiant supérieur parce que j'ai beaucoup de mal à savoir ce que je veux faire plus tard parce que notre avenir à tous, toutes les personnes de notre génération et aux générations d'après, il est incertain et on ne sait pas ce qui va se passer et donc c'est très compliqué de se projeter. D'avoir des enfants, tout bêtement, c'est vraiment quelque chose que je remets en question alors que c'est un modèle qu'on m'a inculqué depuis que je suis toute petite. Je me disais, dans un...
contexte, je ne sais pas, je dirais même hostile, je n'aurais pas forcément envie de faire des enfants. Et ce phénomène, on le retrouve dans d'autres pays aussi. Il y a une étude de The Lancet qui a interrogé 10 000 jeunes dans différents pays. Et le résultat, c'est que 39 % de ces 10 000 jeunes hésitent à faire des enfants à cause du dérèglement climatique.
En plus de cette éco-anxiété, il y a une inquiétude générale face à l'état du monde actuel. Je ne vous apprends rien, la situation géopolitique est très compliquée dans beaucoup de zones du monde. Il y a des guerres et des conflits et beaucoup de divisions dans plusieurs pays. Une autre explication de cette baisse de la natalité, c'est l'inégalité homme-femme.
L'inégalité, c'est donc le contraire de l'égalité. Dans beaucoup de pays, c'est encore les femmes qui ont le plus de pression pour s'occuper des enfants.
Et donc, de plus en plus de femmes hésitent à avoir des enfants car elles ne veulent pas sacrifier leur carrière, par exemple. Ou pour plusieurs femmes et plusieurs hommes aussi, avoir un enfant, ce n'est plus une étape indispensable de la vie. Ils ne veulent plus subir la pression sociale qui dit qu'il faut faire des enfants.
Le rythme de vie actuel n'aide pas non plus à avoir des enfants. Faire des études, ça peut durer de nombreuses années. Ensuite, quand on travaille, on fait beaucoup d'heures par semaine. Donc ça peut être compliqué de maintenir un bon équilibre, une bonne balance entre vie professionnelle et vie familiale. Donc on dit un équilibre, maintenir un équilibre, trouver un équilibre.
Ça peut être difficile de maintenir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Mais alors, comme vous pouvez imaginer, cette baisse de la natalité dans tous ces pays, elle a des conséquences. Une des conséquences principales, c'est le vieillissement de la population. Dans le mot vieillissement, c'est pas facile, vieillissement, vous reconnaissez le verbe « vieillir ».
Par exemple, tous les ans, on vieillit. Ou vous reconnaissez l'adjectif vieux, vieille, qui veut donc dire âgé. Par exemple, une vieille dame ou une dame âgée. Donc le vieillissement de la population, c'est quand la population vieillit. Il y a de plus en plus de personnes âgées.
Et quand une population vieillit, alors bien sûr il y a moins de jeunes et donc moins de personnes actives. Les personnes actives, ce sont les personnes qui travaillent. Donc quand il y a moins de personnes actives, il peut y avoir un manque
de main-d'oeuvre. La main-d'oeuvre, c'est pareil, c'est les gens qui travaillent, c'est the workforce, la main-d'oeuvre en français. Donc quand il y a moins de personnes actives, il peut y avoir un manque de main-d'oeuvre dans beaucoup d'industries et donc il peut manquer des employés. Et quand il y a moins de personnes actives, moins de personnes qui travaillent, ça devient compliqué de financer le système de santé et le système de retraite.
Et oui, parce que le système de santé et le système de retraite, ce sont des systèmes qui sont financés par les personnes qui travaillent. Donc s'il y a beaucoup moins de personnes qui travaillent, alors il y a beaucoup moins d'argent pour financer ces systèmes. Donc maintenant la question c'est comment relancer la natalité ? Ou comment compenser le manque de personnes actives ?
En France, une des priorités pour le gouvernement, c'est de combattre l'infertilité en accompagnant les couples qui veulent avoir des enfants et en sensibilisant la population à la question de la fertilité. Donc vous voyez cette formulation « en accompagnant », « en sensibilisant ». Donc « en accompagnant », « by accompanying ».
Mais il y a une autre mesure qui paraît essentielle pour combattre l'infertilité et dont le gouvernement ne parle pas beaucoup. C'est réduire le plus rapidement possible notre surexposition aux nombreux polluants qui sont dans notre environnement et notre surexposition aux perturbateurs environnementaux.
endocriniens qui impactent directement notre santé et notre fertilité. Et alors, qu'est-ce que le gouvernement français propose comme autre mesure ? Le gouvernement propose d'augmenter le soutien financier aux familles. Un soutien, c'est une aide. Donc un soutien financier. Donc un soutien financier aux familles. Et c'est la politique qui est choisie par d'autres pays aussi.
Par exemple, l'Italie veut baisser les impôts, les taxes, pour les familles. Et la Corée du Sud veut donner directement de l'argent aux couples qui font des enfants. Il y a même un grand groupe industriel en Corée du Sud qui offre des chèques de 70 000 euros à chaque salarié qui fait un enfant.
Aux États-Unis, pendant la campagne présidentielle, Donald Trump a également proposé une prime aux futurs parents. Mais ces méthodes sont assez controversées et jusque-là, elles n'ont pas vraiment montré qu'elles étaient efficaces.
En Corée du Sud, des milliards d'euros ont été dépensés dans ce type de politique et ça n'a pas vraiment changé la situation. Une autre mesure qui existe, c'est de permettre aux femmes de combiner plus facilement le fait d'avoir des enfants et de travailler. Il y a des pays, par exemple, qui investissent dans des aides pour garder les enfants ou qui offrent plus de congés parentaux.
C'est quoi les congés parentaux ? Alors, les congés, c'est ce qui permet de s'absenter de son travail. Par exemple, si on est malade, on peut obtenir un congé maladie. Et quand on a un enfant, on peut obtenir un congé parental. Et donc au pluriel, des congés parentaux. Donc certains pays offrent à présent plus de congés parentaux. Et notamment des congés pour le père, ce qui existait moins avant.
Et donc, comme je disais, il y a aussi la possibilité d'investir dans des aides pour garder les enfants. Parce qu'en France et dans d'autres pays, ça peut être compliqué de faire garder ses enfants. Par exemple, il n'y a pas suffisamment de place dans les crèches.
On pourrait dire aussi « il n'y a pas assez de place dans les crèches ». Donc il n'y a pas suffisamment de place dans les crèches et ça peut coûter très cher aussi de mettre ses enfants dans une crèche. C'est quoi une crèche ? Une crèche, c'est un endroit, un établissement où
on peut laisser son enfant quand on travaille. En Allemagne, aux États-Unis, il y a par exemple les kindergarten. Donc un des challenges, c'est aujourd'hui de faciliter ce système, d'aider les parents à mettre leurs enfants en crèche quand ils travaillent, de rendre l'accès à la crèche plus accessible financièrement et
ainsi de permettre aux femmes d'avoir le choix de poursuivre leur carrière et avoir plus d'indépendance financière.
Permettre aux femmes de continuer de travailler quand elles ont des enfants, ça permet aussi d'avoir plus de personnes actives dans la société. Et bien sûr, pour encourager la population à faire des enfants, il est essentiel de combattre les inégalités. Comme je disais avant, le ministère de la Santé a estimé que les dépenses globales pour un enfant de 0 à 20 ans
atteignent 180 000 euros. Donc pour des personnes qui ont des difficultés économiques, pour qui la vie coûte déjà trop cher, c'est très compliqué d'avoir des enfants. En adoptant des politiques publiques qui aident à combattre les inégalités, plus de personnes pourront se permettre financièrement d'avoir des enfants.
Pour en apprendre plus à ce sujet, je vous invite à écouter une série que j'ai publiée tout récemment sur les inégalités et où j'interview l'économiste belge Idan Gidron.
Dans un des épisodes, on parle de l'urgence de taxer plus les grandes richesses et les grandes entreprises pour augmenter les niveaux d'égalité dans nos sociétés. Bien sûr, taxer davantage, taxer plus les grandes richesses et les grandes entreprises, ça aiderait également à financer le système de santé et le système de retraite. Et donc, ça aiderait à
compenser le manque de personnes actives. Une autre manière de compenser le manque de personnes actives pourrait se faire par l'immigration. C'est ce qu'ont fait notamment l'Allemagne et le Canada. Surtout qu'avec la baisse du nombre de personnes actives, il y a de plus en plus de secteurs et de métiers en tension. Donc des secteurs où il y a un manque de main-d'œuvre, un manque d'employés.
Aujourd'hui, beaucoup de ces secteurs dépendent du travail de personnes issues de l'immigration. C'est ce qu'explique l'économiste Anthony Heddo au micro de la célèbre journaliste française Élise Lucet.
En France, il y a trois secteurs où les travailleurs étrangers sont très présents. Le BTP, la restauration et l'aide à la personne. Qu'est-ce qui explique que ces secteurs en particulier emploient autant d'étrangers hors Union européenne ? Ces métiers-là dont on parle sont souvent des métiers contraignants avec un travail répétitif, un travail difficile, des heures fractionnées, morcelées, hachées et donc… Et des salaires bas. Exactement. Et les…
Les immigrés à qualification égale ont davantage tendance justement à accepter des conditions d'emploi difficiles, des conditions de travail éprouvantes. Donc ça veut dire qu'est-ce qu'ils acceptent des métiers que les Français n'acceptent plus, les salariés français ? Au salaire en vigueur, les immigrés acceptent des activités, des métiers que les Français n'acceptent pas.
Mais bien sûr, il y a beaucoup de débats autour des questions sur l'immigration. Et surtout depuis la montée des mouvements d'extrême droite en France et dans beaucoup d'autres pays. Il y a la montée d'un mouvement anti-immigration.
Alors qu'est-ce qu'il y a d'autre comme solution ? Tout à l'heure on a vu comment de plus en plus de jeunes ne veulent pas faire d'enfants parce qu'ils sont inquiets du futur, ils sont anxieux face au dérèglement climatique.
Donc bien sûr, une autre manière d'encourager à nouveau les jeunes de faire des enfants, c'est de combattre le dérèglement climatique. C'est que les gouvernements et les entreprises prennent des mesures sérieuses pour combattre ce dérèglement climatique et nous assurer un meilleur avenir, un meilleur futur.
Et pour finir, peut-être qu'une autre solution, ce serait de développer le sens de la communauté et de l'entraide dans nos sociétés. L'entraide, c'est le fait de s'aider entre nous, de s'entraider. Donc il y a le verbe s'entraider, on s'entraide, et il y a le mot l'entraide. On entend parfois cette phrase « il faut tout un village pour élever un enfant ».
J'ai lu que c'était une expression qui venait d'Afrique. Peut-être que c'est également ça le problème. Pendant longtemps, les enfants étaient élevés par toute une communauté. Bien sûr, c'est encore le cas dans d'autres sociétés dans le monde où il y a beaucoup plus d'entraide et où la pression n'est pas uniquement sur les parents.
Par exemple, il y a une étude qui s'est intéressée à une communauté qui vit dans la forêt tropicale au nord de la République du Congo, la communauté Akambenjele. J'espère que je le prononce correctement. Et chez les Akambenjele, les parents sont aidés par la communauté pour élever et pour éduquer leurs enfants. L'étude a montré qu'environ la moitié des soins, les
Les soins, c'est CARES, la moitié des soins apportés à l'enfant viennent d'autres personnes que la mère. Donc ça vient du père et d'autres individus de la communauté. À l'inverse, à l'opposé, aujourd'hui nos sociétés modernes sont très individualistes et on ne privilégie plus autant le lien social, la solidarité, l'entraide.
Le manque de soutien social et de solidarité augmente la pression sur les jeunes parents. Ils doivent souvent jongler seuls entre la pression financière et la pression mentale, ce qui mène parfois à ce qu'on appelle un « burn-out parental ».
Une société plus solidaire, moins individualiste, c'est aussi une société où on souffre moins de la solitude. Mais bon, tout ça c'est un large sujet et ce sera peut-être pour un autre épisode dans le futur.
Voilà, c'est pas un sujet facile, j'ai fait beaucoup de recherches, mais je m'excuse bien sûr si j'ai oublié des détails importants. N'hésitez pas à me laisser vos commentaires sur Patreon, et tout de suite une version rapide de l'épisode.
Donc on a commencé avec un extrait du discours du président français Emmanuel Macron au début de l'année 2024. Dans ce discours, le président parle d'un grand plan contre l'infertilité et de réarmement démographique. C'est un discours qui avait fait débat en France, notamment cette notion de réarmement démographique. Et donc on a vu un peu pourquoi le président Macron a prononcé un tel discours, pourquoi il a parlé notamment de réarmement démographique.
Ces dernières années, comme je vous disais, la France connaît une baisse historique de sa natalité. Et je vous expliquais donc que la natalité, c'est pour désigner le nombre de naissances dans une population. S'il y a beaucoup de naissances, beaucoup de bébés qui naissent, la natalité est élevée. S'il y a peu de bébés qui naissent, s'il y a peu de naissances, alors la natalité est faible.
Et en France, ces dernières années, la natalité a beaucoup baissé. Pour vous donner une idée, je vous disais que la France connaît actuellement la plus grande baisse de natalité depuis 1944. 1944, c'était pendant la seconde guerre mondiale, donc on comprend bien pourquoi la natalité était faible.
Suite à la seconde guerre mondiale, il y a eu ce qu'on appelle le baby boom, donc une explosion du nombre de naissances. Mais depuis, les choses ont beaucoup changé. Et cette baisse, elle concerne tous les âges et elle concerne les villes et les zones rurales. Et je vous disais donc que cette baisse, on l'observe dans énormément de pays dans le monde. On l'observe dans l'Union européenne. Sur 27 pays de l'Union européenne, la natalité a baissé dans 22 pays. On l'observe également dans l'ensemble des pays occidentaux, dans beaucoup de pays asiatiques aussi, en Chine par exemple, au Japon ou
en Corée du Sud. Je vous parlais notamment des no-kid zones, donc ce sont ces cafés, restaurants, etc., où les enfants ne sont pas autorisés pour maintenir un environnement plus calme. Et il y a des études qui montrent que si la situation ne s'améliore pas en Corée du Sud, le pays pourrait perdre la moitié de sa population d'ici 2100. Donc on a vu un peu pourquoi les Français et d'autres populations dans le monde font moins d'enfants. On a vu les causes, les conséquences...
et les solutions. On a commencé avec les causes qui sont multiples. Une première cause c'est que les femmes font des enfants plus tard, à 31 ans en moyenne en France. Donc en moyenne les femmes ont 31 ans quand elles font leur premier enfant. Une autre raison c'est qu'on fait moins d'enfants par personne. Dans les anciennes générations c'était courant de faire beaucoup d'enfants mais aujourd'hui c'est de plus en plus commun de faire un ou deux enfants par famille. Une autre cause de la baisse de la natalité c'est la hausse de l'infertilité. En France un
Un couple sur quatre ne réussit pas à avoir d'enfants après un an d'essai, donc un an où ils essayent d'avoir des enfants. Cette hausse de l'infertilité a plusieurs explications, elle est causée notamment par le tabac, la mauvaise alimentation, les produits ultra transformés, le stress, les polluants dans l'environnement, les perturbateurs endocriniens qu'on trouve beaucoup dans le plastique, dans beaucoup de produits, dans la cosmétique, etc.
La baisse de la natalité a aussi des causes financières. Avoir un enfant, ça peut coûter beaucoup d'argent. Le ministère de la Santé a estimé que les dépenses globales pour un enfant de 0 à 20 ans atteignent 180 000 euros.
Et avec l'inflation qui a beaucoup augmenté dans le monde, beaucoup de personnes renoncent à faire des enfants ou veulent faire moins d'enfants. Une autre cause financière, c'est la hausse des prix de l'immobilier, donc le prix de l'habitation. Louer ou acheter une habitation comme une maison ou un appartement, ça peut coûter très cher. À Paris ou dans d'autres grandes villes françaises, les prix de l'immobilier peuvent être très élevés. Et quand on a une famille, on a généralement besoin de plus d'espace, donc ça coûte plus cher.
Une autre raison de cette baisse de natalité, c'est une inquiétude face au dérèglement climatique, une éco-anxiété qui est de plus en plus forte, particulièrement chez les jeunes. En France, 58% des jeunes se disent éco-anxieux, donc anxieux face au dérèglement climatique, face au futur de la planète et de l'humanité. C'est plus de la moitié. Dans ce climat d'anxiété, pour beaucoup de jeunes, c'est de plus en plus difficile de considérer d'avoir des enfants.
Et ce phénomène, on le retrouve dans d'autres pays aussi. Il y a une étude de l'ANSET qui a interrogé 10 000 jeunes dans différents pays et le résultat, c'est que 39% de ces 10 000 jeunes hésitent à faire des enfants à cause du dérèglement climatique.
En plus de cette éco-anxiété, il y a une inquiétude générale face à l'état du monde actuel. Je ne vous apprends rien, comme je vous disais, la situation géopolitique est très compliquée dans beaucoup de zones du monde. Il y a des guerres, des conflits, beaucoup de divisions dans plusieurs pays. Une autre explication de cette baisse de la natalité, c'est l'inégalité homme-femme. Dans
Dans beaucoup de pays, c'est encore les femmes qui ont le plus de pression pour s'occuper des enfants. Et donc de plus en plus de femmes hésitent à avoir des enfants car elles ne veulent pas sacrifier leur carrière par exemple. Ou pour plusieurs femmes et plusieurs hommes aussi, avoir un enfant, ce n'est plus une étape indispensable de la vie. Ils ne veulent plus subir la pression sociale qui dit qu'il faut faire des enfants.
Le rythme de vie actuel n'aide pas non plus à avoir des enfants. Faire des études, ça peut durer de nombreuses années. Ensuite, quand on travaille, on fait beaucoup d'heures par semaine. Ça peut être compliqué de maintenir un bon équilibre, une bonne balance entre vie professionnelle et vie familiale. Mais alors, comme vous pouvez imaginer, cette baisse de la natalité dans tous ces pays, elle a des conséquences. Comme je vous l'expliquais, une des conséquences principales, c'est le vieillissement de la population.
Donc le vieillissement de la population, c'est quand la population vieillit. Il y a de plus en plus de personnes âgées. Et quand une population vieillit, alors bien sûr il y a moins de jeunes, et donc moins de personnes actives. Les personnes actives, ce sont les personnes qui travaillent.
Donc quand il y a moins de personnes actives, il peut y avoir un manque de main-d'oeuvre dans beaucoup d'industries. Il peut manquer des employés. Et quand il y a moins de personnes actives, moins de personnes qui travaillent, ça devient compliqué de financer le système de santé et le système de retraite. Et oui parce que comme je disais, le système de santé et le système de retraite, ce sont des systèmes qui sont financés par les personnes qui travaillent. Donc s'il y a beaucoup moins de personnes qui travaillent, alors il y a beaucoup moins d'argent pour financer ces systèmes.
Et donc on a vu en dernier comment relancer la natalité, comment compenser aussi le manque de personnes actives. En France, une des priorités pour le gouvernement, c'est de combattre l'infertilité en accompagnant les couples qui veulent avoir des enfants et en sensibilisant la population à la question de la fertilité. Mais il y a une autre mesure qui paraît essentielle pour combattre l'infertilité et dont le gouvernement ne parle pas beaucoup,
c'est réduire le plus rapidement possible notre surexposition aux nombreux polluants qui sont dans notre environnement et notre surexposition aux perturbateurs endocriniens qui impactent directement notre santé et notre fertilité. Alors qu'est-ce que le gouvernement français propose donc comme autre mesure ? Le gouvernement propose d'augmenter le soutien financier aux familles. Et c'est la politique qui est choisie par d'autres pays aussi.
Par exemple, l'Italie veut baisser les impôts, les taxes pour les familles, et la Corée du Sud veut donner directement de l'argent aux couples qui font des enfants. Il y a même un grand groupe industriel, comme j'expliquais, en Corée du Sud, qui offre des chèques de 70 000 euros à chaque salarié qui fait un enfant. Aux Etats-Unis, pendant la campagne présidentielle, Donald Trump a également proposé une prime aux futurs parents.
Mais ces méthodes sont assez controversées et jusque-là, elles n'ont pas vraiment montré qu'elles étaient efficaces. En Corée du Sud, des milliards d'euros ont été dépensés dans ce type de politique et ça n'a pas vraiment changé la situation. Une autre mesure qui existe, c'est de permettre aux femmes de combiner plus facilement le fait d'avoir des enfants et de travailler. Il y a des pays, par exemple, qui investissent dans des aides pour garder les enfants,
ou qui offre plus de congés parentaux. Les congés parentaux, c'est donc ce qui permet de s'absenter de son travail. Par exemple, comme je vous l'expliquais, si on est malade, on peut obtenir un congé maladie. Et quand on a un enfant, on peut obtenir un congé parental. Donc au pluriel, des congés parentaux. Et donc certains pays offrent à présent plus de congés parentaux, et notamment des congés pour le père, ceux qui existaient moins avant. Donc comme je disais, il y a aussi la possibilité d'investir dans des aides pour garder les enfants. Parce qu'en France et dans d'autres pays, ça peut être compliqué.
compliqué de faire garder ses enfants. Par exemple, il n'y a pas suffisamment de place dans les crèches et ça peut coûter très cher aussi de mettre ses enfants dans une crèche. Une crèche, donc, c'est un endroit ou un établissement où on peut laisser son enfant. En Allemagne ou aux Etats-Unis, il y a par exemple les kindergarten.
Donc un des challenges, c'est aujourd'hui de faciliter ce système, d'aider les parents à mettre leurs enfants en crèche quand ils travaillent, de rendre l'accès à la crèche plus accessible financièrement, et ainsi de permettre aux femmes d'avoir le choix de poursuivre leur carrière et avoir plus d'indépendance financière.
Permettre aux femmes de continuer de travailler quand elles ont des enfants, ça permet aussi d'avoir plus de personnes actives dans la société. Et bien sûr, pour encourager la population à faire des enfants, il est essentiel de combattre les inégalités. Comme je disais avant, le ministère de la Santé a estimé que les dépenses globales pour un enfant de 0 à 20 ans atteignent 180 000 euros. Donc pour des personnes qui ont des difficultés économiques, pour qui la vie coûte déjà trop cher, c'est très compliqué d'avoir des enfants.
En adoptant des politiques publiques qui aident à combattre les inégalités, plus de personnes pourront se permettre financièrement d'avoir des enfants. Comme je vous disais, pour en apprendre plus à ce sujet, je vous invite à écouter une série que j'ai publiée tout récemment sur les inégalités et où j'interview l'économiste belge Idan Gidron. Dans un des épisodes, on parle de l'urgence de taxer plus les grandes richesses et les grandes entreprises pour augmenter les niveaux d'égalité dans nos sociétés.
Bien sûr, taxer davantage les grandes richesses et les grandes entreprises, ça aiderait également à financer le système de santé et le système de retraite. Et donc ça aiderait à compenser le manque de personnes actives. Une autre manière de compenser le manque de personnes actives pourrait se faire par l'immigration. C'est ce qu'ont fait notamment l'Allemagne et le Canada. Surtout qu'avec la baisse du nombre de personnes actives, il y a de plus en plus de secteurs et de métiers en tension. Donc des secteurs où il y a un manque de main-d'œuvre,
un manque d'employés, et aujourd'hui beaucoup de ces secteurs dépendent du travail de personnes issues de l'immigration. Et je vous ai fait écouter donc l'explication de l'économiste Anthony Heddo, qui était au micro d'une très célèbre journaliste française qui s'appelle Élise Lucet. Mais bien sûr il y a beaucoup de débats autour des questions sur l'immigration, et surtout depuis la montée des mouvements d'extrême droite en France et dans beaucoup d'autres pays. Il y a la montée d'un mouvement anti-immigration.
On a parlé de quelques autres solutions. Tout à l'heure, comme je vous disais, on a vu que de plus en plus de jeunes ne veulent pas faire d'enfants parce qu'ils sont inquiets du futur, ils sont anxieux face au dérèglement climatique. Donc bien sûr, une autre manière d'encourager à nouveau les jeunes de faire des enfants, c'est de combattre le dérèglement climatique. C'est que les gouvernements et les entreprises prennent des mesures sérieuses pour combattre ce dérèglement climatique et nous assurer un meilleur avenir, un meilleur futur.
Et j'ai fini du coup avec une autre solution qui serait de développer le sens de la communauté et de l'entraide dans nos sociétés. L'entraide, comme je vous l'expliquais, c'est le fait de s'aider entre nous, de s'entraider. On entend parfois cette phrase « il faut tout un village pour élever un enfant ». J'ai lu que c'était une expression qui venait d'Afrique.
Et en effet, peut-être que c'est également ça le problème. Pendant longtemps, les enfants étaient élevés par toute une communauté. Bien sûr, c'est encore le cas dans d'autres sociétés dans le monde, où il y a beaucoup plus d'entraide et où la pression n'est pas uniquement sur les parents. Je vous ai parlé d'une étude qui s'est intéressée à une communauté qui vit dans la forêt tropicale au nord de la République du Congo, la communauté Akambenjele. Comme je disais, j'espère que je le prononce correctement, sinon je l'ai dit beaucoup de fois, pas comme il faut !
Et chez donc les Akha Mbenjele, les parents sont aidés par la communauté pour élever et pour éduquer leurs enfants. L'étude a montré qu'environ la moitié des soins apportés à l'enfant viennent d'autres personnes que de la mère. Donc ça vient du père et d'autres individus de la communauté.
A l'inverse, aujourd'hui nos sociétés modernes sont très individualistes et on ne privilégie plus autant le lien social, la solidarité, l'entraide. Le manque de soutien social et de solidarité augmente la pression sur les jeunes parents. Ils doivent souvent jongler seuls entre la pression financière et la pression mentale, ce qui mène parfois à ce qu'on appelle un « burnout parental ».
Une société plus solidaire, moins individualiste, c'est aussi donc une société où on souffre moins de la solitude. Comme je vous disais, c'est un peu un large sujet et donc peut-être que ça pourra faire l'objet d'un autre épisode dans le futur. Encore une fois, comme je vous l'expliquais, c'est un sujet qui n'est pas facile, ça demande beaucoup de recherche, donc j'espère que je n'ai pas oublié des détails importants.
il y a forcément des détails que je n'ai pas mentionnés parce que c'est encore une fois un sujet qui mériterait d'être traité pendant beaucoup d'heures donc c'est vraiment une version un peu condensée que je vous ai faite. J'espère que cet épisode vous a intéressé comme toujours n'hésitez pas à me laisser vos commentaires sur Patreon ou à m'envoyer un message sur Instagram et je vous dis à très bientôt ciao ciao