Quelles sont les origines de la Révolution française ?
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Bonjour tout le monde, avant d'aller plus loin, je vous préviens qu'une transcription est disponible gratuitement sur Patreon. Vous trouverez un lien dans la description de l'épisode. Le 14 juillet 1789, le peuple de Paris attaque la prison royale de la Bastille. Les gardes de la prison sont exécutés et les parisiens dérobent de la poudre à canon stockée dans la prison.

« Dérober », c'est quand on prend quelque chose qui ne nous appartient pas. « To steal ». Donc, les gardes de la prison sont exécutés et les Parisiens dérobent de la poudre à canon stockée dans la prison. À Versailles, on annonce la nouvelle au roi Louis XVI. « Sire, les Parisiens ont pris la Bastille. » « Pris la Bastille ? Pourquoi ? » « C'est une révolte. » « Non, sire, c'est une révolution. »

La prise de la Bastille marque en effet le commencement de la Révolution française. Cette révolution durera dix ans. « Durera », donc, c'est le futur de « durer ».

Au présent, la révolution dure 10 ans. Au futur, la révolution durera 10 ans. Ça s'écrit « durera », mais quand on parle, on dit « durera ». Donc cette révolution durera 10 ans et pendant ces 10 ans, il va se passer énormément de choses sur le plan politique et social.

C'est ce qu'on va voir dans cette nouvelle série d'épisodes consacrée à la Révolution française. Vous avez peut-être reconnu la voix de la chanteuse Edith Piaf qui chante ici un célèbre chant révolutionnaire « À Saïra ».

Alors vous voyez ici la chanteuse, on peut dire la chanteuse ou le chanteur. Ensuite qui chante, du verbe chanter. Et elle chante donc un célèbre chant révolutionnaire. Donc chanteuse, chanter, un chant. Voilà, comme ça vous avez tout.

Dans le refrain qu'on entend ici, elle chante « assaïra, assaïra, assaïra ». Les aristocrates, on les pendra. « On les pendra », ça vient du verbe « pendre ». « Pendre » ou plus précisément ici « pendre quelqu'un », c'est quand on met une corde, autour du cou d'une personne pour ensuite la pendre avec et donc l'exécuter.

Mais alors pourquoi est-ce que les Parisiennes et les Parisiens veulent pendre les aristocrates ? Une première raison, c'est que le peuple français a faim. A faim, donc avoir faim. Avoir faim, c'est quand on a besoin de manger. Et donc le peuple français a faim.

Quelques mois avant la prise de la Bastille, au printemps 1789, le pain est de plus en plus cher. Le prix du pain n'arrête pas d'augmenter. Mais en parallèle, les salaires n'augmentent pas. En France, les villes et les campagnes commencent à se révolter. Comme vous entendez ici, on ne veut plus mourir de faim.

Les coupables sont désignés, le roi Louis XVI et son administration.

À cette époque, la France est une monarchie absolue, avec donc un roi qui possède le pouvoir absolu. Il possède tous les pouvoirs. Les pouvoirs, donc, on peut avoir des pouvoirs magiques. Par exemple, Harry Potter, il a des pouvoirs magiques. Ici, c'est donc avoir le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, etc. Donc, le roi, il a tous les pouvoirs.

Ça veut dire que quand on se révolte contre le roi, on risque souvent la prison ou même la mort. Mais à cette époque, la frustration du peuple est si grande que beaucoup sont prêts ou prêtes à prendre ce risque. Ici donc, la frustration est si grande, c'est dans le sens de « la frustration est tellement grande ». « La frustration est si grande que beaucoup sont prêts ou prêtes à prendre ce risque ».

Eh oui, parce qu'en plus de l'augmentation du prix du pain, l'administration du roi Louis XVI augmente les impôts, les taxes. À cette époque, la dette publique explose. La France dépense beaucoup d'argent dans l'armée, dans les guerres et au château de Versailles où habitent Louis XVI et sa femme Marie-Antoinette. C'est pour ça que l'administration décide d'augmenter les impôts.

Le fait est, Votre Majesté, que la nation toute entière, jour après jour, s'endette davantage. Les dépenses de la Cour, les dépenses personnelles de Sa Majesté la Reine, notre participation à la guerre pour l'indépendance de l'Amérique, qui nous a coté un total de 2000 millions de livres.

En parallèle de tout ça, depuis quelques années, plusieurs philosophes influencent une partie des intellectuels, des bourgeois, avec leurs idées. Ces philosophes, on les appelle les philosophes des Lumières. Ce sont par exemple Voltaire, Montesquieu ou Rousseau.

Ces philosophes des Lumières, ils s'opposent à la monarchie absolue. Ils critiquent plusieurs fondements religieux et ils défendent une société plus libre, plus juste et plus égalitaire. Donc une société avec plus d'égalité.

Oui, parce qu'à l'époque de la monarchie absolue, la société française est extrêmement inégalitaire et injuste. Donc inégalitaire, c'est le contraire de égalitaire et injuste, c'est le contraire de juste.

C'est notamment ce qu'on a vu dans l'épisode du 19 septembre 2024 où j'ai interviewé l'économiste Idan Gidron et où on a parlé de l'évolution des inégalités en France. Avant la Révolution française, la France était une société d'ordre. Il y avait trois ordres principaux, la noblesse, le clergé et le tiers-état.

Chaque ordre avait un rôle spécifique défini dans la société. Par exemple, la noblesse avait un rôle militaire et de sécurité. Elle assurait la sécurité dans la société. Le clergé, c'est tout ce qui est lié à l'église, c'est la classe religieuse qui avait un rôle de leader spirituel et elle assurait aussi beaucoup de services sociaux comme par exemple l'éducation.

Et enfin, le tiers état, c'est là que se trouvaient tous les travailleurs. Donc les artisans, les agriculteurs, etc. L'ordre de la noblesse et du clergé représente uniquement 4% de la population française. Et le tiers état représente 96% de la population. Mais la noblesse et le clergé, qui sont donc une toute petite minorité,

bénéficient d'énormément de privilèges. Ils concentrent la majorité des richesses du pays et ils payent très peu d'impôts, donc de taxes, ou même rien du tout.

À l'inverse, au contraire, la grande majorité de la population, qui est représentée par le tiers État, paye beaucoup d'impôts et vit souvent dans des conditions difficiles, surtout depuis que le prix du pain a autant augmenté. Donc on comprend bien pourquoi de plus en plus de Français et de Françaises se révoltent contre l'autorité.

La situation est tellement grave qu'en printemps 1789, Louis XVI décide de rassembler les députés du pays. Donc les députés qui représentent les trois ordres, la noblesse, le clergé et le tiers-état. Je crois que les trois ordres ici réunis coopéreront pour le bien général de l'État. Je me déclare le premier ami de mon peuple !

Je souhaite la bienvenue aux représentants d'une nation que je me fais gloire de commander par droit divin.

D'un côté, les députés qui représentent le tiers-État veulent réformer le pays. Mais la noblesse et le clergé s'opposent à cette idée. Parce que bien sûr, ils ne veulent pas perdre leurs privilèges. Et malheureusement pour le tiers-État, c'est compliqué de gagner ce combat d'idées parce que le système de vote à l'époque est à l'avantage de la noblesse et du clergé. Je vous explique.

Aujourd'hui, en France, quand les députés votent une loi, une mesure, c'est un vote par député. Mais à cette époque, ce n'était pas un vote par député, mais un vote par ordre. Et il y a uniquement trois ordres, donc il y a uniquement trois votes.

Et bien sûr, la noblesse et le clergé s'opposaient ensemble aux tiers États. Donc ça fait deux votes contre un. Avec ce système de vote, c'est presque impossible pour le tiers État d'adopter des réformes plus justes et plus égalitaires pour le peuple français. Le tiers État décide alors de se révolter et de former une assemblée, l'Assemblée nationale.

Aujourd'hui encore, les députés votent et discutent des lois à l'Assemblée nationale. Est-ce que vous croyez que nous allons passer 15 jours comme cela dans l'hémicycle ? Oui ? Nous y sommes et quand bien même vous ne le voudriez pas, nous y sommes. Des engagements présidentiels clairs.

Et donc, en printemps 1789, l'Assemblée nationale est créée par les députés du tiers-État qui ont alors pour objectif d'écrire une constitution et de réformer la France. C'est une véritable révolution dans le monde politique en France. Mais est-ce que c'est suffisant pour changer rapidement les conditions du peuple ?

Et oui, parce que pour beaucoup de gens, la situation est urgente. Comme on disait avant, les Françaises et les Français ont faim et ils souffrent beaucoup des difficultés économiques et sociales. De plus en plus de révoltes éclatent à Paris. Éclater, c'est un peu comme exploser. Par exemple, un ballon éclate.

Ici donc on dit « des révoltes éclatent ». De plus en plus de révoltes éclatent à Paris et aussi dans l'ensemble de la France. Et les bourgeois de Paris décident de créer une milice. Une milice, c'est comme une armée. Surtout qu'il y a une rumeur à Paris qui dit que l'armée du roi va encercler la ville pour mettre fin aux révoltes.

Dans le verbe « encercler », vous reconnaissez le mot « un cercle ». « Encercler », c'est « former un cercle ». Pour combattre l'armée du roi, le peuple de Paris et sa milice ont besoin de trouver des armes. Ils décident alors d'aller aux Invalides.

Est-ce que vous connaissez les Invalides ? Les Invalides, ou plus précisément l'Hôtel des Invalides, c'est un monument à Paris qui existe encore aujourd'hui et qui, à l'époque, accueillait les Invalides des armées.

Une personne qui est invalide, c'est une personne qui n'est plus dans la capacité de travailler. À cette époque, la France était souvent en guerre, donc beaucoup de soldats revenaient blessés et alors ils ne pouvaient plus travailler. Ils étaient invalides. Donc l'hôtel des Invalides accueillait ces soldats blessés en guerre. Les Invalides des armées. Et à l'hôtel des Invalides, il y avait également des armes, comme des fusils.

Les fusils, donc, c'est une sorte d'arme. En anglais, rifles. Il y avait donc des armes comme des fusils. En juillet 1789, la milice de Paris entre aux Invalides et prend des fusils. Mais ils ont également besoin de poudre. Et c'est pour ça qu'ils se dirigent ensuite vers la prison royale de la Bastille.

Cette prison de la Bastille, c'est également un symbole. Cette prison, elle représente une sorte de menace à la liberté des Parisiens et surtout aux personnes qui s'opposent au roi.

D'ailleurs, elle a emprisonné plusieurs opposants au roi et à la monarchie absolue, comme le philosophe Voltaire ou encore un des prisonniers les plus célèbres de l'histoire de France, l'homme au masque de fer.

Vous avez peut-être entendu parler de l'homme au masque de fer. Ce prisonnier qui était donc emprisonné dans la prison. On a tout le vocabulaire, ce prisonnier, donc emprisonné dans la prison de la Bastille et qui devait toujours porter un masque de fer sur son visage. Le fer, c'est une sorte de métal.

Le mystère autour de l'identité de l'homme au masque de fer a inspiré beaucoup de films et de romans. Il y a eu notamment une adaptation du roman d'Alexandre Dumas avec Leonardo DiCaprio et John Malkovich. Quant à toi mon frère, tu retournes en prison et dans ce masque que tu es, tu le porteras jusqu'à ce que tu mourras avec. Pas en prison !

Voilà, ça c'était la voix française de Leonardo DiCaprio dans cette terrible scène où l'homme au masque de fer est renvoyé en prison.

Et donc la milice et d'autres habitants et habitantes de Paris arrivent à la prison de la Bastille, mais les gardes refusent d'ouvrir. C'est alors que la milice exécute les gardes et attaque la prison. C'est la prise de la Bastille. Cette prise de la Bastille, c'est une grande victoire pour le peuple et contre le roi et sa monarchie absolue.

Cette prise, elle marque le début de la Révolution française qui va ensuite se propager dans l'ensemble de la France et qui aura beaucoup d'influence dans d'autres pays européens. Après la prise de la Bastille, les Parisiens détruisent progressivement la prison et ce qu'elle représente.

Aujourd'hui, la prison n'existe plus, mais on peut encore trouver quelques restes. Si vous habitez à Paris ou si vous y allez un jour et que vous prenez le métro, à la station Bastille, vous pourrez voir une partie d'un mur de la prison. Un mur, donc, c'est « a wall », un mur. Par exemple, le mur de Berlin.

Voilà, l'aventure continue au prochain épisode où on verra comment la situation évolue après la prise de la Bastille. Je vous dis donc à la prochaine, prenez soin de vous, ciao ciao !