Salut, c'est Johan, ton prof de français depuis 2011. Je t'emmène avec moi dans une de mes promenades du dimanche. On y discute de sujets très variés. On y va ?
Salut mes très chers amis et bienvenue dans ce nouvel épisode de Marchez avec Johan. Aujourd'hui, on va parler développement personnel et on va parler de sentiments un peu négatifs. On va parler d'agacement, etc. Je voudrais déjà peut-être commencer
par un peu de vocabulaire. Quand on parle d'agacement, si on est agacé, eh bien ça veut dire qu'une situation nous énerve. On a une mauvaise image d'une certaine situation. Cette situation nous procure des émotions négatives.
Donc, je vais parler d'agacement. On peut parler d'irritation aussi. Si on est irrité, eh bien, on est encore une fois, on a des émotions négatives vis-à-vis de ce que quelqu'un a fait, de ce que quelqu'un a dit ou d'une situation en général. On peut aussi parler de contrariété. Donc, on est contrarié, c'est-à-dire que les événements vont contre ce qu'on voulait.
on peut parler d'énervement, si on est énervé et bien c'est exactement ce que je viens de dire d'une manière plus soutenue on peut parler d'exaspération si on est exaspéré et bien on est on est énervé, on est agacé, je passe près d'une fontaine avec de l'eau ici tu l'entends peut-être j'espère que tu ne seras pas énervé, contrarié irrité, agacé ou exaspéré par ce bruit de fond ou on peut encore parler de mécontentement et en fait les irritations
Le mécontentement, c'est quelque chose de courant dans notre vie quotidienne. Au travail, on peut avoir un collègue qui nous interrompt, qui nous coupe la parole en réunion. Ou quand on est pressé. On peut avoir un ami qui est en retard à un rendez-vous. On peut avoir nos enfants qui se disputent en permanence devant nous. On peut avoir quelqu'un qui nous bouscule dans le magasin et qui ne s'excuse pas.
Donc on en a énormément des irritations de ce type ou des occasions d'être irrité, d'être agacé et elles impactent forcément directement notre humeur, notre bien-être mais aussi nos relations parce qu'elles ont tendance à s'accumuler en fait. Ça commence par une petite irritation, un petit truc, par exemple le retard d'un
d'un ami à un rendez-vous puis ça continue avec un collègue qui nous interrompt alors qu'on travaillait dur, qu'on était pressé. Ensuite nos enfants se disputent donc on a un phénomène d'accumulation. Et aujourd'hui je voulais te proposer une nouvelle approche pour ne pas laisser ces irritations s'accumuler parce que si elles s'accumulent eh bien on va être moins heureux, on va moins bien se sentir et être stressé c'est mauvais pour la santé, on le sait.
Et la citation du jour qui m'inspire pour ce podcast, c'est une citation d'Anthony de Melo qui était un prêtre jésuite ou qui est, je ne sais même pas s'il est encore en vie, il faudra vérifier ça. En tout cas, un prêtre jésuite et écrivain indien qui a dit « La source de mon irritation n'est pas à chercher chez les autres, mais en moi ».
Je répète, la source de mon irritation n'est pas à chercher chez les autres, mais en moi.
Et j'aime bien cette approche parce que cette approche, elle est active, elle nous donne le pouvoir. Elle n'est pas passive, on a le contrôle. Donc lui, ce qu'il dit, c'est : « Si tu es irrité, ce n'est pas à cause de ton collègue qui t'a coupé la parole, ce n'est pas à cause de tes enfants qui se disputent, ce n'est pas à cause de la personne qui te bouscule, ce n'est pas à cause de ton ami qui est en retard. Cherche la cause de cette irritation chez toi. »
Évidemment, dans la réalité, ce n'est pas quelque chose qui est super facile à réaliser parce qu'on a tous une certaine limite à la gestion de nos émotions. Mais je voudrais te donner quelques astuces pour l'appliquer au quotidien parce que ça t'aidera à être à la fois plus moral, donc avoir de meilleures relations avec les autres, mais aussi à être plus heureux, plus serein.
Donc la première astuce, la première chose à faire, c'est de prendre du temps de comprendre ses émotions. Parce que bien souvent en fait, nos émotions négatives, ce sont des réponses à nos attentes. Donc on perçoit un événement et en fonction de l'événement, on se dit : voilà comment ça devrait être, voilà comment cette personne devrait réagir. Et notre perception parfois, elle est fausse. Donc on se fait une représentation d'une situation.
qui n'est pas la situation. La situation, elle existe et nous, la façon dont on l'interprète, dont on l'aperçoit, c'est quelque chose de différent.
Une autre façon d'imager ça, c'est de dire que la carte n'est pas le territoire. Le territoire, c'est où je suis en ce moment, en train de marcher. La carte, c'est quelque chose d'autre. C'est une représentation qui a été faite sur le papier. Parfois, la carte, elle est parfaitement identique au territoire, mais parfois, il y a une petite différence.
Et c'est ce qu'il faut comprendre ici, c'est que parfois on perçoit mal les événements et en les percevant de la mauvaise manière, nos émotions vont mal s'adapter, vont être inappropriées. Et cette prise de conscience de la...
du fait que nos émotions parfois nous trompent, que parfois notre perception n'est pas la bonne, et bien cette prise de conscience est la première étape pour prendre vraiment le contrôle de ces réactions et ne pas se laisser submerger par ces émotions, par exemple qui serait dans le cas du retard d'un ami à un rendez-vous, d'être très énervé, très agacé, d'avoir une réaction purement émotionnelle sans se poser de questions.
Donc on peut prendre un petit exemple du quotidien. Imagine que tu as un collègue qui va te couper la parole pendant une réunion et toi tu vas être irrité forcément. Et cette irritation, elle peut avoir, donc elle a forcément comme origine une émotion et on peut se dire que finalement, je vais changer de perspective. Le problème, ce n'est pas que mon collègue m'a coupé la parole. Le problème, c'est que je veux être entendu.
Ici, l'irritation, elle ne vient pas de mon collègue qui m'a coupé la parole, elle vient du fait que j'ai besoin d'être écouté. Là, encore une fois, je reprends le pouvoir puisque
Je ne suis plus en train de dire : « Cette personne m'a coupé la parole, donc je suis irrité. » Je suis en train de dire : « Elle m'a coupé la parole. J'ai une émotion négative qui est apparue parce que j'ai besoin d'être entendu. Il faut que je fasse en sorte d'être entendu, d'être écouté. » En faisant ça, on passe à l'état actif. On n'est plus irrité et énervé, mais on prend conscience
du fait qu'on peut agir et que l'irritation finalement ne sert à rien. Donc, tu vois, la source de mon irritation, elle n'est pas à chercher chez l'autre, mais chez moi. Un autre point qui est très proche du point précédent, mais qui est plus lié à notre ego, à la façon dont on se voit et à la valeur qu'on se donne, c'est de comprendre ses attentes inconscientes.
parce que beaucoup d'irritations, elles naissent de notre attente vis-à-vis des autres, parce qu'on pense, ok, la situation devrait être comme ceci ou comme cela. Et l'ego, la façon dont on se voit et qu'on pense, ou la valeur qu'on pense avoir, joue un rôle central là-dedans. Donc par exemple, nos attentes, elles peuvent être déçues,
Et si nos attentes sont déçues parce que notre ego dit « moi je mérite ceci » ou « moi je mérite cela », eh bien on va être irrité. Donc le stoïcisme dont j'ai beaucoup parlé, une philosophie dont j'ai beaucoup parlé, lui propose de faire face à la réalité telle qu'elle est, pas telle que nous aimerions qu'elle soit.
Donc si je reprends un exemple cité tout à l'heure d'un ami qui est en retard à un rendez-vous, l'irritation peut venir de l'idée que le retard est un manque de respect. Donc je me dis « ok, là je suis irrité, je suis énervé parce que cette personne me manque de respect ».
Mais en fait, on peut réfléchir et se dire que finalement, peut-être que cette personne est en retard parce qu'elle a eu un imprévu, parce qu'il y a eu un accident sur la route ou parce qu'il y a eu vraiment un problème qui fait que son retard est excusable ou au moins compréhensif. Donc en faisant ça, en cherchant à comprendre et en arrêtant de se dire « cette personne me manque de respect »,
réaction purement liée à l'ego, eh bien l'irritation peut disparaître. Bien sûr, ce n'est pas applicable tout le temps. Une personne qui est en retard à chaque rendez-vous, ça peut finalement être lié à une mauvaise organisation. Mais cette mauvaise organisation, ce n'est pas forcément un manque de respect. Cette personne peut très bien te respecter
énormément. J'ai un ami qui est très souvent en retard et pourtant il a beaucoup de respect pour moi mais il est juste mal organisé. Donc il faut toujours rechercher la source d'irritation chez nous mais pas chez les autres. Et pour mieux comprendre ces histoires d'ego, je te conseille le livre de Ryan Holiday "L'ego et l'ennemi" en anglais "Ego is the enemy". Troisièmement,
Très très important, une fois qu'on a fait tout ça, qu'on a appris à mieux comprendre ses émotions et qu'on a finalement réussi à comprendre ses attentes inconscientes, on peut réaliser que nous avons le pouvoir de choisir. On a le pouvoir de choisir comment réagir à une situation.
et ça c'est une grande base de plein de philosophies, le stoïcisme dont je parlais juste avant, le christianisme en parle beaucoup aussi notamment avec le théologien américain Reinhold Niebuhr qui a proposé la prière de la sérénité qui m'inspire beaucoup et que je partage très souvent avec mes proches, avec ma famille qui dit en gros : Dieu donne-moi la sérénité d'accepter ce que je ne peux pas changer, le courage de changer ce que je peux
et la sagesse d'en connaître la différence. Eh bien, ça c'est purement une façon de dire qu'on a le pouvoir de choisir. La responsabilité personnelle, elle consiste à reconnaître que bien que les autres puissent agir d'une certaine manière, nous avons la possibilité de choisir notre réponse, qu'elle soit pratique ou émotionnelle. Donc, pour ça, je peux prendre un exemple
Encore une fois, du quotidien, t'imagines une situation dans laquelle il y a du trafic, il y a un embouteillage et toi, t'es coincé pendant une heure dans cet embouteillage.
Bien sûr, tu peux être irrité, frustré, énervé, te dire « je perds du temps, oh là là, j'avais plein de choses à faire », etc. Mais tu peux aussi transformer ce moment en une opportunité. Tu as purement le pouvoir de choisir. Tu peux te dire « ok, je ne peux pas changer ce qui m'arrive, je suis bloqué dans cet embouteillage, je vais en profiter, si je suis seul, pour écouter un podcast ou même pour en enregistrer. Je me souviens, il y a plus de 10 ans, j'étais bloqué dans un embouteillage
pendant un voyage professionnel entre Gyor en Hongrie et Linz en Autriche, là où je travaillais. Et j'ai profité de cet embouteillage pour enregistrer un podcast. Super ! Tu vois, on peut utiliser aussi certaines choses irritantes qui nous énervent comme opportunités. Si tu n'es pas seul, enfin si tu es seul, tu peux aussi en profiter pour réfléchir, pour méditer, pour prier. Si tu es avec ta femme ou avec ton...
tes enfants ou autres, tu peux en profiter pour passer un moment de qualité. J'ai passé beaucoup de moments très sympas dans les embouteillages avec mon fils Tom quand je l'amenais à l'escrime. Donc l'idée, c'est vraiment de voir les choses ou en tout cas de chercher l'opportunité dans tout ce qui nous arrive. Parce qu'on a toujours le pouvoir de décider ce que signifie un événement.
Je peux dire, ok, cet événement-là, cet embouteillage, il signifie du temps de qualité. Ou je peux décider qu'il signifie une irritation et de l'énervement. Voilà, ça je peux choisir. Comme on peut avoir une vision différente d'un orage. Là, s'il se met à pleuvoir, quelqu'un qui était en train de faire un pique-nique, eh bien ça va gâcher ses plans. Donc lui, il va voir la pluie comme étant quelque chose de négatif.
Alors que quelqu'un qui est agriculteur va voir la pluie comme étant super parce que ça va nourrir sa terre et ça va lui permettre d'avoir de meilleurs légumes. Je prends souvent cet exemple, mais ça montre qu'on peut, avec un événement donné, l'interpréter et on a toujours, mais vraiment toujours, le pouvoir de choisir comment on voit les choses. Et du coup, la source de mon irritation n'est pas à chercher chez l'autre, mais en moi. Et enfin, dernier point,
pratiquons le lâcher prise. C'est difficile pour moi, mais je me soigne. J'ai toujours eu le besoin de sentir que j'avais le contrôle sur les choses, sur les événements. Bien sûr, c'est une illusion, c'est un aveuglement puisqu'on n'a jamais vraiment le contrôle. Mais c'est ce qui m'a donné cette envie de planifier à l'avance, etc. Mais ça, c'est peut-être un autre sujet. Mais pratiquer le lâcher prise, c'est essentiel en fait.
pour gérer les irritations. C'est déjà un acte de confiance, voire de foi. On peut voir ça d'une manière spirituelle ou pas, mais on peut se dire « Ok, je lâche prise et je fais confiance. J'ai confiance en moi, en ceux qui m'entourent pour que les choses se passent bien. » Et du coup, ça nous permet vraiment de se lâcher prise, d'être plus serein.
d'être plus serein. On peut toujours, même si on ne contrôle pas les événements, on peut toujours lâcher prise et se dire que finalement, on peut nous-mêmes trouver la paix intérieure. C'est ce que Viktor Frankl aborde dans son livre, entre autres, « Man's Search for Meaning », dans lequel il raconte, il témoigne de son enfermement dans le camp d'Auschwitz.
Il nous explique que finalement, la seule chose qu'on ne peut pas nous enlever, la seule chose que les nazis ne pouvaient pas lui enlever, c'était sa paix intérieure, ou en tout cas sa vision, sa sérénité. Et ça, c'est quelque chose qui est encore plus facile à mettre en place pour nous, dans le monde réel en 2025, que ça ne l'était pour lui dans ce camp de concentration.
Donc, là encore, tu vois, si tu es en train de parler avec un ami et qu'il te dit quelque chose qui te blesse, au lieu d'être irrité immédiatement, tu peux choisir de respirer, de réfléchir à ses intentions, peut-être qu'il n'a pas fait exprès de dire cette chose-là ou que ce n'était pas négatif.
et tu te dis que je ne peux pas contrôler ce qu'il dit, je ne peux pas contrôler ce qu'il pense, mais je peux garder ma paix intérieure et contrôler ma réaction. Donc le fait de pratiquer le lâcher prise, ça nous permet d'être plus serein et de comprendre vraiment et avec
une grande force que la source de mon irritation n'est pas à chercher chez les autres, mais en moi. Donc voilà un peu ce que je voulais te dire, tu vois, tu comprends bien l'importance de comprendre que nos irritations, elles viennent de nous-mêmes et pas des autres. Et tu peux prendre le temps de réfléchir à tes propres sources d'irritation. On a tous des sources d'irritation récurrentes.
c'est une chose qui va nous énerver plus qu'une autre par exemple moi pendant longtemps c'était les retards les retards ça m'énervait et j'ai réussi à faire le petit exercice que je t'ai décrit tout à l'heure et aujourd'hui voilà si quelqu'un est en retard ça m'énerve moins bien sûr si c'est récurrent je vais le dire à la personne, lui dire écoute tu sais j'ai pas beaucoup de temps donc
Si tu es en retard de plus de 10 minutes la prochaine fois, je pars. Tu peux faire des choses comme ça, il n'y a pas de souci. Mais en le faisant avec amour, compréhension, respect, en expliquant bien, c'est beaucoup mieux que d'être irrité. Donc, tu peux réfléchir à des choses qui t'irritent et comment tu pourrais agir pour que cette irritation disparaisse parce que la source est en toi, elle n'est pas chez les autres.
Une citation ou un fait stoïcien dont j'ai plusieurs fois parlé, c'est que ce n'est pas ce qui nous arrive qui détermine notre paix intérieure. Ce ne sont pas les événements, c'est comment nous réagissons. Et il y a une citation sur le sujet, et je clôturerai l'épisode de cette semaine là-dessus, une citation de Léon Tolstoy,
dans "La guerre et la paix" qui dit que la véritable paix ne dépend pas des circonstances extérieures mais de la manière dont nous choisissons de réagir à elles. Donc c'est exactement ça, c'est que la paix intérieure, notre paix ne dépend pas de l'extérieur mais elle dépend de notre façon de réagir.
Donc, voilà pour aujourd'hui. Si l'épisode d'aujourd'hui t'a plu, eh bien, prends quelques instants pour laisser 5 étoiles au podcast de Français Authentique, s'il te plaît. Partage cet épisode avec tes amis, avec tes proches, ça nous aide beaucoup. Et moi, je te dis à très très bientôt pour un nouvel épisode de Marcher avec Johan. Salut !
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